Famille, je vous hais

Ou l’histoire entre Abby-sa mère-son frère-sa cigarette commence sérieusement à fatiguer le spectateur.

Bon, là, soit un des scénariste est amoureux de Maura Tierney, soit Sally Field avait malencontreusement signé pour une pléiade d’épisodes, mais sincèrement, les histoires de famille d’Abby, ça commence à me pomper sérieusement le tranxène. Parce que, primo, on y a déjà eu droit la saison dernière, et qu’il y avait eu d’excellents épisodes autour de Sally Field ; secondo, parce qu’il y a d’autres personnages qu’Abby (par exemple, au hasard, Susan Lewis, que les scénaristes s’évertuent à faire ressembler à Bridget Jones ; Romano, en plein bouleversement intérieur, Gallant, l’homme invisible des Urgences...), et que sincèrement, j’ai beau trouver que Maura Tierney est une bonne actrice, je commence à saturer.

Prélude :
L’épisode s’ouvre sur l’appartement d’Abby, sur les coups de 5 heures du mat’. Sa mère a cassé un bol en préparant le petit déjeûner pour son frère qui est insomniaque et qui se montre très agressif à l’égard de sa soeur. Il n’est visiblement pas prêt à commencer son traitement psychiatrique (mais ça on l’avait compris, ça fait deux épisodes qu’on nous le rabache).

Weaver veut que Suzan Lewis prenne sa garde ; elle n’a visiblement pas officiellement annoncé qu’elle était enceinte.

Un bébé âgé de moins d’une heure est abandonné aux Urgences. C’est Chen qui s’en occupe, assistée d’Erin Hartkins, l’externe.

Intrigue n° 1 :
Abby et sa famille.
Elle aura mis du temps à ouvrir les yeux, mais là elle n’a pas le choix : son frère décide de l’écarter de sa vie pour laisser sa mère occuper la place qu’elle n’a jamais eu. Même si Abby déclare à sa mère qu’elle « n’a jamais été la mère de personne », elle se rend compte qu’Eric, justement, cherche à se rapprocher de cette mère qu’Abby a voulu remplacer. Eric et sa mère partiront à la fin de l’épisode. Abby souhaite « tirer un trait sur tout ça », mais on se doute bien que les choses ne seront pas aussi faciles que ça pour elle.

Intrigue n°2 :
Le bébé abandonné aux Urgences.
La grossesse de Chen remonte à au moins deux saisons, n’est-ce pas ? Pourquoi diable les scénaristes se réveillent-ils maintenant ? Ca faisait un moment que j’attendais qu’on nous montre le docteur Chen en proie à des doutes, à des regrets, bref, comme pour tout abandon, même quand il est choisi, j’attendais qu’on nous montre la déchirure affective que cette décision a du engendrer. Je suis contente de voir que le sujet est abordé, mais c’est un peu artificiel, comme si cette intrigue était mise en place pour remettre Chen sur le devant de la scène, ou comme pour expliquer qu’elle va prendre du recul par rapport à sa relation avec Pratt, ou encore pour se demander si elle va avouer à Pratt qu’elle a eu un enfant qu’elle a abandonné. La bonne morale américaine est garantie par Hartkins, externe particulièrement agaçante, qui juge la mère du bébé sans chercher à se demander quelle détresse l’a poussé à abandonner son enfant. Heureusement, Chen est là pour contre-balancer ce préjugé largement répandu qui veut que la femme qui abandonne son enfant soit forcément indigne et irresponsable.

Intrigue n°3 :
Morgane, le transexuel.
Un double AVP arrive aux urgences. Un père et sa fille ont eu un accident et le père souffre d’un trauma fermé (c’est la mode, on en a un par épisode à peu près). Sa fille ne souffre que d’une fracture de la cheville. Hartkins (encore elle, franchement elle m’énerve au plus haut point) et Pratt s’occupent d’elle. Pratt se montre particulièrement attentif avec elle. Jusqu’à ce que Hartkins découvre par accident que la petite Morgane est en réalité un garçon (bizarrement elle a hérité d’un prénom aussi bien masculin que féminin, coup de bol). Si Pratt semble choqué et mal à l’aise dans un premier temps, mais la détermination et la souffrance de la jeune fille finiront par le toucher et il voudra se dévouer pour elle, renoncant à contacter sa mère qui a fuit il y a longtemps, plutôt que d’accepter le destin de son fils. Mais Pratt devra s’absenter pour aller défendre son frère, licencié de son travail. (Y’a des jours comme ça, ou quand les scénaristes veulent nous montrer qu’un personnage d’ordinaire détestable est en réalité un personnage au grand cœur, ils mettent une bonne couche de bons sentiments cachés sous la carapace du gentil docteur qui ne veut pas montrer ses sentiments.)
C’est à ce moment là qu’on apprendra que malgré les efforts de Corday, le père de Morgane meurt sur la table d’op. Carter prendra alors la décision de joindre la mère de la petite, qui prendra la décision de lui couper les cheveux avant de la ramener chez elle. La souffrance de Morgane est alors tout ce qui reste de cet épisode... On devine quelle va être son existence à compter de ce jour et si vous êtes aussi pessimiste que moi, vous imaginez que ça va pas être la fête tous les jours pour elle.
Quand Pratt et Carter s’opposent (enfin pas tant que ça) à propos de ce cas, Carter dira à Pratt que la mère de la petite était sa seule famille, Pratt lui rétorquera ceci : « Définissez le mot famille ». C’est bien toute la trame de cet épisode...

Intrigue n°4 :
Kovac soigne une petite vieille avec compassion et elle lui rend bien : un chèque de 10000 dollars sera l’héritage de la dame Mathilda au beau docteur Kovac qui s’empressera d’aller se payer une prostituée ! Quelle belle attention tout de même... Bon quand même les scénaristes ont décidé de montrer qu’il lui restait un semblant de cœur, alors il est ému (et même émotionné je dirai) quand elle meurt mais bon, ça ne l’empêche pas de lui prendre le chèque alors qu’il roule en Viper le saligot...

Intrigue n°5 :
Suzan Lewis s’occupe de Mélodie, une femme de 45-50 ans battue non pas par son compagnon, comme Suzan le pensait, mais par sa fils (Oh ça alors on l’avait pas vu venir ce rebondissement !). Elle ment (très mal d’ailleurs) à propos du diagnostic à son fils, et voilà c’en est fini de cette intrigue bâteau.