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9.10 - Hindsight
Pochtron, fume un joint, t’auras l’air moins c..
Rétrospectivement
dimanche 5 octobre 2003, par
Ou le docteur Kovac devrait définitivement arrêter la bibine.
Cet épisode a la particularité d’être monté à l’envers, c’est-à-dire que l’on commence par la fin et des suites successives de flash-back nous font découvrir le début de l’histoire. Mais il ne suffit pas de dire : « et si on montait un épisode à l’envers pour être nominés aux prochains Emmy ? » pour miraculeusement se retrouver avec un épisode qui fonctionne. Il faut aussi savoir écrire un scénario qui aille avec. Ce qui était loin d’être le cas.
L’épisode commence par ces deux interrogations : comment le docteur Kovac a pu se tromper de diagnostic sur un patient maintenant en mort cérébrale ? Et puis ensuite, comment s’est produit l’accident qui amène Kovac et Hartkins en ambulance aux Urgences ? Le reste n’est que superflu. Les réponses, on les obtiendra par petit bout, au fur et à mesure des flash-back : une fête trop arrosée, une journée de repos qui devient une journée de garde, trop de patients, des décisions prises trop vite, des remords, une Viper sur du verglas fonçant à toute allure, et l’accident. Voilà, en gros, tout ce que ce passe dans la journée infernale de Lukas.
Pour des habitués de l’excellentissime Boomtown, diffusée sur NBC, ce genre de montage à l’envers ne surprend pas. C’est même un outil scénaristique puissant, pour la première fois utilisé dans une série (le film Memento avait ouvert la voie il y a quelques années).
Mais à la différence des scénaristes d’Urgences, ceux de Boomtown savent ce qu’ils font, et surtout qu’il ne suffit pas de monter l’épisode à l’envers pour créer le suspens. Personnellement, tout ce qui m’a intéressé dans cet épisode a été de savoir si oui ou non Kovac avait conclu avec Erin Hartkins. Le reste, comment dire... Ca m’a laissé totalement indifférente. Les erreurs de diagnostics, on y a droit à chaque saison, c’est normal. Les journées infernales sous le signe de Murphy, on y a droit aussi à chaque saison. Les accidents de voiture, on y a eu droit avec Ross et Jenny, à peu près dans les mêmes conditions climatiques d’ailleurs et à cause du même entêtement. Bref, tout ça, c’est du déjà vu. C’est du Urgences, sauf que dans ce cas, on y a rajouté un effet de montage des plus inapproprié. L’épisode reste malgré tout très plat. On ne cherche pas à comprendre, on sait que ça va nous tomber tout cuit dans le bec ! Urgences n’est pas un polar ni une série policière, il n’y a aucun enjeu à essayer de deviner comment Kovac a pu causer le coma d’un jeune homme arrivé avec une simple grippe. A la limite, ça a de l’intérêt pour le patient, que l’on découvre petit à petit. Mais c’est bien tout.
En plus, comme ça se passe pendant les périodes de Noël, et que les américains sont encore assez hypocrites pour associer cette fête à Dieu et non pas au dieu paiën de la consommation, on a eu droit à la traditionnelle « Prions ensemble, Docteur » et ça a le don de légèrement m’agacer(il a pas le droit d’être athé le docteur ?).
Bon, il y a quand même des points positifs, et ils viennent des seconds rôles : on apprend que Yosh s’est converti au judaïsme ; on assiste à la rivalité Jerry-Frank a propos de qui fait mieux le Père-Noël (à mort Frank !) ; et on découvre que Gallant a un faible pour Erin.
Le montage à l’envers n’est pas une réussite. La descente aux enfers de Kovac touche, je l’espère, à sa fin. Les storylines ont un grand besoin de renouvellement.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires