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3.01 - Perfect Circles

A mariés, mariés et demi

Chacun Cherche Sa Voie

dimanche 5 octobre 2003, par Dino Ortolani

_Pam, réveille-toi ! _Quoi ? Bobby est vivant ? _Non, Lisa et Nate se sont mariés ! _Hein ? Ramenez-moi dans mon cauchemar, bordel !

L’épisode marque donc le début de la troisième saison de la série. Pour ceux qui auraient oublié ce qu’il s’est passé à la fin de la deuxième, résumons.

La fin de la saison 2

Nate et Brenda se sont séparés après deux scènes d’anthologie (celle où il lui jette à la gueule sa bague de fiançailles, et celle, plus calme mais assez éprouvante aussi, où Nate avoue à Brenda qu’il continue de l’aimer, mais ne peut quand même plus la regarder en face) et Brenda quitte la ville ; Nate a enfin vu sa fille Maya ; Claire pense avoir foiré son entretien d’entrée aux Beaux-Arts ; c’est tendu entre Keith et Dave, surtout depuis que Keith a perdu son job à la police et a perdu la garde de sa nièce ; Federico devient enfin associé dans l’entreprise Fisher, ce qui résout du coup les problèmes financiers de l’entreprise ; Ruth se donne à fond dans son nouveau rôle de grand-mère, et se sépare de Nikolaï ; et, surtout, Nate entre en salle d’opération pour une intervention risquée au cerveau dont on ne sait pas s’il sortira vivant.

Premières constatations

Le générique semble être le même, et Brenda, enfin, la fille qui joue son rôle (Rachel Griffiths je crois) y figure. On est rassuré. La première scène n’est pas une scène de mort, mais celle de l’opération de Nate : les médecins s’activent, mais ça a l’air de mal tourner. Et la scène d’opération devient finalement bel et bien une scène de mort : Nathaniel Fisher Jr, 1965-2002 (Nate avait donc 37 ans, moi je lui en aurais donné trois ou quatre de moins, non ?).

Qui y croit ? Moi en tous cas non, ils vont quand même pas nous faire disparaître le personnage quasiment principal de la série, me suis-je dit. Mais même en n’y croyant pas, j’étais quand même un peu inquiète, tout au fond... En tous cas ça fait drôle de voir l’inscription avec les dates de naissance et de décès, et le nom de Nate juste au-dessus.

Qu’on y croie ou pas, en attendant on voit Nate mort rencontrer son père et discutailler un peu avec lui (l’au-delà est une espèce de restaurant genre italien, dans cet épisode), puis, comme le vieux l’avait fait au début de la série, il revient chez lui et assiste à ses obsèques.

Personne ne pleure mais tout le monde est abruti par la douleur, seul Dave se laisse aller aux larmes. Nate (que personne ne voit, évidemment) se met ensuite à faire le tour de la maison Fisher and Diaz (bien joué, Rico !), et, dans chaque pièce, assiste à une scène de sa vie, ou plutôt, de ses vies possibles : s’il avait survécu à l’opération, mais avec de graves séquelles, si son père était toujours vivant, et lui aussi, s’il avait formé une famille avec Lisa et Maya, s’il en avait formé une autre avec Brenda, s’il avait été con et obèse (!), le beauf américain de base, si Claire avait été une blonde obsédée par son régime et la taille de son cul... On assiste donc à une suite de scènes courtes, de tableux plus que de scènes, en fait : Dave essayant patiemment de réapprendre à parler à un Nate défiguré et lobotomisé par l’opération ; un dîner récent (puisqu’on y parle des élections de Bush fils), avec la famille Fisher au grand complet, Nate et son père compris ; Nate et Lisa assis par terre entourant Maya, s’émerveillant sur elle, et Lisa radieuse, persuadée d’avoir trouvé le bonheur auprès de Nate et de leur fille ; Nate et Brenda, ainsi que leur fils rendant visite à la famille Fisher, dans un tableau plus... « brendaesque » que le précédent, et donc plus trash (à noter, le visage de Nate qui s’illumine en se voyant avec Brenda et leur fils, comme ravi de revoir quelqu’un après une longue absence)... Le tableau le plus bizarre et le plus drôle est probablement celui où un Nate avec une tête de Nate, mais obèse, type Homer Simpson, regarde une émission de télé, émission avec des images à la Feux de l’amour, et des dialogues parlant de mondes parallèles (!), et d’un docteur Shrödinger annonçant la mort d’un chat (re ! ). Evidemment, de voir Nate regarder tous ces tableaux de vie confirme qu’il n’est pas mort, mais plutôt dans les limbes ou quelque chose comme ça.

Après avoir découvert ses vies possibles, Nate se retrouve à nouveau avec son père, et lui demande s’il est mort, oui ou merde. Parce que bon, Nate mort c’était déjà louche, mais Nate mort qui retourne chez lui pour y découvrir ces tableaux de vies alternatives, ça signe un Nate pas si mort que ça, quand même. Réponse de Fisher père : « Oui. (très long silence) et non. » Et ce oui, suivi de ce silence, puis du non tant attendu, c’était franchement un peu lourd. Parce qu’on s’y attend tellement, à ce que le père réponde que non, pas tout à fait, ou que oui et non, ou... Bref, on se doutait bien que Nate était pas mort, c’était pas la peine d’en rajouter avec un effet un peu facile.

Pour avoir la réponse à sa question, Nate doit ouvrir son propre cercueil, pour voir s’il contient son corps ou pas (et là en écrivant le résumé, et après avoir vu l’épisode deux fois, je comprends enfin une chose, qui m’avait échappé jusque là : la mention du docteur Shrödinger quelques minuts plus tôt n’était pas juste histoire de faire une phrase drôle*. Ils sont forts, à Six Feet under. De la même façon, je me dis qu’il doit y avoir une explication pour le fenugrec que mange le père de Nate dans l’au-delà, puis Lisa dans le réel, mais là j’ai pas trouvé). Nate l’ouvre, se retrouve pris dans un grand flash de lumière et... Retour au monde réel.

Nathaniel Fisher Jr, 1965-

La date fatidique effacée de la future pierre tombale (ouf, on est soulagé malgré tout), on retrouve directement tout notre petit monde sept mois plus tard. Il a épousé Lisa, et mène une parfaite vie de famille avec elle et leur fille. Ils vont faire un barbecue chez un couple d’Américains moyens, amis de Lisa, ça discute astrologie, on apprend que Nate a renoncé à sa moto, aux joints... Et là je me suis dit : « Bordel, on est toujours pas dans le réel, c’est quoi encore ce nouveau monde paralèle ? A tous les coups à un moment Nate va se réveiller, et ils vont nous refaire le même coup que dans Dallas avec le cauchemar de Pamela ! ». C’est qu’on se dit qu’avec tous ces tableaux de vie auxquels Nate a assistés, il est impossible que son choix de vie se soit porté sur une vie de couple avec Lisa, impossible, impossible.

Mais bon, de la même façon que le rêve de Pam avait duré des mois, là aussi ils font durer le truc : Keith et David se retrouvent chez un conseiller conjugal, et Dave expose timidement les griefs qu’il a contre son amoureux (en gros, Keith le fait se sentir comme une merde, il a toujours l’impression de mal faire, et vit dans la peur). C’est une scène bizarre, très Six Feet under, qui joue sur les clichés de séries (la scène typique chez le conseiller conjugal), mais sur un ton décalé, et au final c’est une scène drôle et totalement surréaliste. La réalisation, à base de plans longs sur un décor aseptisé, renforce l’impression d’irréel. Et le télespectateur est vraiment troublé devant son écran : après la vraie-fausse mort de Nate et ces mondes parallèles, la réalité ne semble pas plus réelle. Alors, que croire, et où va-t-on ? Autant de questions angoissantes que l’on se pose en regardant l’épisode avec anxiété.

Bon, Claire, elle, a intégré les Beaux-Arts. Evidemment, nous on avait tous compris qu’après son entretien-catastrophe, c’était dans la poche. Les Beaux-Arts c’est pas HEC ou Sciences-Po, hein. Bref, elle doit dessiner des mecs à poil en trente secondes (le dessin, en trente secondes, pas le déshabillage, hein), ou s’entraîner à tracer des cercles parfaits d’un seul coup (d’où le titre de l’épisode et le cycle de la vie et de la mort, tout ça. Whatever). Et tout ça la gonfle, elle trouve ça très nul (si on me demande mon avis je dirais que moi je trouve pas ça si con que ça mais bon). Bref, elle est un peu démotivée, et en plus je la sens très en attente avec les garçons, sentimentalement ou sexuellement ou les deux, je suis pas arrivée à déterminer.

Comme attendu impatiemment et redouté à la fois, Rico s’impose au sein de l’entreprise. Attendu parce qu’il a toujours été très dévoué aux Fisher et qu’il mérite d’être un associé de la boîte, et redouté parce qu’on (enfin, moi en tous cas) a un peu peur qu’il perde son côté doux et gentil au passage. C’est un peu ce qu’il se passe quand il engueule Nate au téléphone parce qu’il est le seul à bosser, et que bon, faut pas déconner non plus. Le ton est plus que sec, Rico ne parle plus comme un employé mais comme un partenaire, et ça fait pas plaisir de le voir comme ça (il a dû apprendre de sa pétasse de femme). D’ailleurs, il a pas entièrement tort : Dave est tellement occupé par ses problèmes conjugaux (il décide d’ailleurs de s’inscrire à la chorale gay du coin, pour faire quelque chose « en dehors de son couple et de son travail » comme préconisé par le conseiller conjugal. Je me demande s’il va rencontrer quelqu’un, à cette chorale gay) et Nate par sa fille et sa nouvelle femme (putain, j’ai même du mal à l’écrire), que finalement Rico est le seul à tenir la baraque.

Nate justement devient vraiment pathétique dans son rôle de père émerveillé, il en est à s’extasier sur les crottes de sa fille, bref on continue de nager en pleine horreur, le cauchemar de Pam continue. Même Claire et Dave se moquent de lui, et il leur répond qu’ils ne comprennent rien aux vraies valeurs de la vie, comme le font toujours les gens qui viennent d’avoir des enfants et qui ont du coup l’impression d’avoir enfin atteint à une vérité transcendantale. Mais oui, mais oui, Nate.

J’ai toujours l’impression d’être en plein surréalisme quand Claire accepte enfin (contre 50 dollars, quand même) d’emmener un corps pour le faire incinérer (ses frères sont trop occupés par leur vie personnelle, suivez, quoi). C’est il me semble la toute première fois que Claire rentre dans les affaires Fisher. Bien sûr, il s’agit juste d’un boulot de coursier, en quelque sorte, et puis c’est ponctuel, mais c’est quand même un énorme événement : en effet, vous vous êtes jamais demandé pourquoi il semblait évident au père Fisher que ses deux fils devaient s’occuper de l’entreprise familiale, mais pas sa fille, quand elle aurait fini ses études ? Moi, si, et ça m’a toujours paru bizarre que Claire soit à ce point en dehors du business mortuaire. Certes, le moins que l’on puisse dire est qu’elle refuse d’y entrer mais bon, quand même. Claire se rend donc au crematorium, où elle tombe sur Phil (le même avec qui Nate avait procédé à l’incinération cahotique d’Aaron à la fin de la saison 2). Phil répète avec son groupe (leur musique est d’ailleurs pas trop mal), il invite Claire à rester, ce qu’elle fait. Et au final elle reste jusqu’au lendemain matin. Ce qui m’a étonnée, vu que Claire est pas franchement une fille facile, mais bon, tout le monde évolue, et puis on est pas dans le réel, alors... Sinon, le Phil en question est plutôt bandant et tout, et puis il a un air gentil malgré son énorme tatouage sur le ventre (c’est ma grand-mère qui contrôlait mon esprit et ma main quand j’ai écrit ces derniers mots, oui), bref pourquoi pas. Mais Claire en profite pour sécher des cours, et ça m’angoisse un peu, parce que je voudrais pas que Claire foire les Beaux-Arts et se retrouve à nouveau en rade. Voire obligée de convoyer des morts toute sa vie. Brrrrrr.

Bon, cette histoire de monde parallèle commence quand même à se faire longue, c’est un peu chiant à force, il devient quoi en vrai, Nate ? Et les autres ? C’est alors qu’intervient une scène entre Lisa et Carol, son employeur, et que je comprends enfin avec horreur et consternation que nous ne sommes pas dans un monde parallèle, mais bien dans la réalité (enfin, dans la réalité de la série). Nate a bien épousé Lisa, et les scénaristes ont vraiment choisi de faire une ellipse de sept mois. Le choc.

Dino, wake up !

J’essaie alors de gérer cette nouvelle donnée tout en suivant la série. La scène entre Carol et Lisa, donc. Lisa est employée comme cuisinière chez une productrice de cinéma complètement hystérique, égocentrique, tarée, depressive, lunatique, et insupportable, Carol. Et cette Carol se tape crise sur crise, et Lisa en fait les frais. Carol est un personnage censé être drôle, et l’est, en partie, mais bon, pas tant que ça non plus, elle est tout de même assez caricaturale. D’ailleurs, c’est l’inintérêt de cette scène, montrant Carol hystérique avec Lisa, qui m’a fait comprendre que la série suivait réellement son cours depuis la « résurrection » de Nate, car les scénaristes n’auraient pas perdu leur temps avec des scènes pareilles juste pour illustrer un rêve ou un truc du genre. Mais tout semble tellement différent et décalé dans l’épisode (encore plus que d’habitude, je veux dire) que je pensais réellement que ça pouvait pas être la VRAIE série (enfin, la vraie intrigue, en tous cas). Va falloir s’y faire.

Dave et Keith, de leur côté, semblent tirer parti de leur thérapie, en tous cas ils essaient. Mais l’attitude ultra craintive de Dave dès que Keith hausse le ton me pousse à me demander si Dave ne se ferait pas tabasser par Keith. Ca n’est qu’une idée comme ça, qui me convainc pas des masses, mais Dave se comporte vraiment comme un homme battu. En tous, cas, lui et Keith essaient de s’expliquer, mais Keith pense juste qu’il s’agit de différences de milieu : lui vient d’un milieu dur, où tout le monde criait (et se tapait dessus, fait remarquer David), tandis que David vient d’un milieu paisible, où l’on ne disait jamais rien. Keith a pas foncièrement tort, sur ce coup-là. Et la barbe de trois jours lui va plutôt bien. Sinon, Keith s’emmerde dans son job de vigile, il en est à ramasser des animaux morts dans les piscines des riches. C’est sûr, ça te change des fusillades dans les ghettos noirs de L.A., Keith. Dave, lui, passe son audition, et on est tous convaincu qu’il va être admis à la chorale gay.

Et Ruth dans tout ça ? Elle dépanne bien Lisa et Nate, et ce malgré les réserves qu’elle a quant à l’éducation qu’ils donnent à Maya. Par exemple, Maya dort toujours dans leur lit, et ça pose un problème à Ruth. Mais elle reste très discrète, et Nate la remet aussi discrètement à sa place. Le détail est bien trouvé à mon avis, l’histoire du bébé dans le lit des parents c’est tellement typique, tout le monde a connu des gens qui se sont retrouvés face à ça, avec la génération des grands-parents qui essaie de convaincre les enfants de faire dormir le bébé dans son propre lit. Plus tard, Lisa fera aussi une petite crise à Ruth parce qu’elle a donné du beurre de cacahuètes à Maya, alors que, d’après Lisa, il ne faut pas en donner aux bébés de moins de un an, ni des fraises, ni du blanc d’œuf, ni du miel (quelle mémoire). Ruth ne savait pas, à l’époque on ne se posait pas tant de questions (et par certains côtés c’était pas plus mal), elle en est toute désolée. Et c’est le premier signe de tension entre Ruth et Lisa.

Nate assiste sans se montrer à une « conversation » entre Ruth et Maya, et découvre par la même occasion qu’il n’a pas été désiré, mais conçu avant le mariage par ses parents. Le monologue de Ruth est d’ailleurs très émouvant, car s’adressant à sa petite fille de genre neuf mois. Cela dit, Nate, lui, est un peu tracassé par la nouvelle. Il en parle à Lisa, qui, en gros, lui répond que c’est comme ça et pas autrement, que c’est pas grave, et que c’était écrit. Hé, n’est pas Brenda qui veut. C’est alors que Nate revit la scène du début de l’épisode, celle qui se situait VRAIMENT dans un monde parallèle, la scène où il entoure Maya avec Lisa, et où Lisa toute happy se tourne vers lui avec un regard énamouré et lui dit que maintenant elle n’a plus peur. Et Nate, dans la scène du monde réel, de répondre : « Don’t be so sure » (n’en sois pas si sûre), avec ce regard où se lit une pointe de méchanceté, un regard de salaud qu’il a parfois, et qui fait la richesse du personnage. Probablement une conséquence de la réponse foireuse de Lisa quelques minutes plus tôt, et signe aussi que peut-être que Nate n’a pas tant que ça accepté la voie qu’il a choisie. Ouf, nous voilà rassurés. La réaction de Lisa ? Elle lui demande ce qu’il lui prend, et il élude la question, tout troublé par l’impression de déjà-vu qu’il ressent à ce moment-là.

C’est alors que je me rends compte d’un truc : Lisa me fait flipper. Je ne sais pas au juste pourquoi. Elle est un peu comme une Ruth qui ne pèterait jamais les plombs, confite dans ses principes de vie et ses certitudes, et ne tenant pas compte de ce qui peut les mettre en doute. Mais alors que les crises de Ruth lui permettent de bien gérér ce trait de caractère, Lisa elle est complètement à côté de la plaque et je sais pas, elle me fout la trouille. C’est un personnage flippant. Dans le genre j’élude les doutes, Nate d’ailleurs n’est pas mal non plus, s’efforçant de bien jouer son rôle de mari et de père, il va même jusqu’à dire à David qu’il « croyait aimer Brenda » (c’est en tous cas ce que met le sous-titre). Si ça c’est pas de la dénégation, hein. Mais bon, on le connaît bien, Nate, et puis il a l’air d’avoir quelques éclairs de lucidité malgré tout (dans la scène de non-rassurage de Lisa, notamment), donc ça n’a rien à voir avec Lisa, qui est un personnage qui m’a toujours mis un peu mal à l’aise malgré sa gentillesse, et même avant la naissance de Maya. Ca n’est qu’une impression.

Grattage de tête

Voilà en gros (mais en très long) ce qui se passe dans l’épisode qui, si je me souviens bien, se termine avec Dave chantant pour son audition. Et au final, on a un épisode assez déroutant. Très bien écrit, comme d’habitude, mais l’ellipse de sept mois laisse un peu songeur. On se doute bien des raisons qui ont poussé Nate à épouser Lisa et à essayer de se fondre dans une nouvelle vie familiale avec elle et Maya, mais il est tout de même frustrant de se retrouver comme ça devant le fait accompli, d’autant qu’évidemment on espérait tous que Nate reviendrait avec Brenda. Comme elle est toujours au générique, et qu’il semble déjà y avoir quelques failles dans la nouvelle vie de Nate, l’espoir est permis (et à mon avis plus que permis, ça peut pas durer comme ça) mais il m’est resté une impression mi-figue mi-raisin de cet épisode, qui a un tout petit peu gâché mon plaisir de retrouver la série. Pourtant, je ne crois pas finalement qu’on puisse reprocher grand-chose aux scénaristes, leur choix est tout à fait valable, il n’était pas évident de trouver une suite à cette fin de saison 2. Faire revenir Brenda tout de suite et la remettre au cœur de la vie sentimentale de Nate aurait pu sembler artificiel, par exemple. Mais Six feet under sans Brenda-Nate, ça perd quand même pas mal en intensité dramatique. Mais comment faire autrement ? C’est peut-être une bonne évolution de la série, finalement. Même si ça ne satisfait pas nécessairement les télespectateurs.

*Si vous ne comprenez rien à ce que vous venez de lire, demandez des explications à un ami scientifique, nerd ou philosophe.


Les scénaristes ont fait un choix courageux, qui tient la route, et ils écrivent toujours aussi bien. La série prend donc une tournure inattendue. Cela dit, maintenant, ils ont intérêt à trouver des intrigues assez fortes pour remplacer celles qui ont disparu à la fin de la saison 2 (la tumeur de Nate, sa relation avec Brenda, la relation entre Brenda et son frère).