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3.02 - You Never Know
Où es-tu, quand tu es dans mes bras ?
On Ne Sait Jamais
dimanche 12 octobre 2003, par
J’veux m’enfuir, j’veux partir, j’veux de l’amour, du plaisir, de la folie, du désir, j’veux pleurer et j’veux rire
Les Morts de la semaine
Eh oui, cette semaine nous n’avons pas un seul gagnant à six numéros, mais plusieurs. Un type dans sa cuisine est en train de cuisiner, il allume le gaz, et reçoit un coup de fil. C’est une agence de vente par téléphone ou des assurances ou un truc du genre qui l’appelle et, de chez lui, le gars entend des bruits bizarres. C’est qu’un forcené avec un fusil est entré dans les bureaux et tire sur tout le monde, avant de finalement retourner un pistolet (oui, il en avait aussi un, c’était un garçon prévoyant) contre lui et de se suicider. Bref, comme toujours le mort n’est pas celui auquel on s’attend (le gars qui vient d’allumer le gaz), mais l’originalité réside dans le fait que cette fois les Fisher vont avoir pas mal de clients d’un coup. A noter que les Fisher vont procéder aux obsèques des victimes, mais aussi de l’assassin suicidé.
There, barf
Si vous avez trouvé que la scène de la fusillade était éprouvante, préparez-vous, car le pire reste à venir : Nate et Lisa en train de le faire. Ca, c’était du gore. Lisa avec sa chemise de nuit de grand-mère, Nate lui demandant si elle est confortablement installée, sur le ton qu’il aurait pour s’adresser à un malade... Bref, ça donnait envie de gerber. Cela étant, je sais gré aux scénaristes de nous avoir proposé cette scène, parce que malgré les hauts-le-cœur, j’avoue que je m’interrogeais quand même un peu sur la vie sexuelle de Nate et Lisa. Comment ça se passait ? Et, déjà, est-ce que ça se passait ? Après tout, peut-être trouvaient-ils toujours une raison pour éviter le truc (« Mais enfin Lisa, on ne peut pas, il y a un bébé dans notre lit ! », par exemple). Bref, on a notre réponse, et ça fait peur à voir. Même trop, en fait. Parce qu’en tant que Nate-Brenda shipper (ah, le bon vieux temps d’X-Files), j’aurais été bien ennuyée que Nate-Lisa au pieu ce soit torride, mais je finis quand même par trouver que la fadeur de leur relation est presque caricaturale. On a bien compris que c’était tiède, que Nate n’était pas amoureux, que tout ça n’est qu’une parodie de couple, ce n’est pas la peine d’en rajouter trop non plus.
Même Keith et Dave, invités chez eux pour un dîner, ne sont pas dupes de leur histoire, ils se demandent si Nate et Lisa sont vraiment amoureux, et sont très étonnés d’apprendre de leur bouche qu’ils ne se disputent jamais. Tu m’étonnes, l’eau tiède ça fait rarement mal. Et d’ailleurs, Nate et Lisa ne se disputent peut-être pas vraiment à grands cris, mais il y a tout de même des tensions réelles entre eux : Nate qui trouve que Lisa ne fait pas assez attention quand elle nettoie les oreilles de Maya (!), par exemple. Mais la tension se résout sur un consensus mou.
Dans cet épisode Lisa, de flippante et gentille, devient insupportable, limite aigrie et méchante par moments. Par exemple, dès que Keith et Dave sont partis, elle dit à Nate qu’elle les plaint. J’ai eu très peur au début que ce soit à cause de leur homosexualité mais ouf, non. Simplement, elle trouve terrible qu’ils doivent déjà faire appel à un conseiller conjugal, si tôt dans leur relation. Un tel aveuglement, ça vaut le Stevie Wonder award, putain. Combien de temps va-t-elle tenir comme ça ? Ou va-t-elle finir par se réveiller ?
D’autant que Nate, lui, sature de plus en plus de tout ça. Il passe des soirées chez Fisher et Diaz à regarder la télé au lieu de rentrer chez lui, et dit à Lisa qu’il a du travail. Bref, tout ça ne s’annonce pas très bien. Et on reconnaît une fois encore l’incapacité de Nate à assurer, à prendre les bonnes décisions, à s’engager. Il n’aurait jamais dû se remettre avec Lisa, vu qu’il ne l’aime pas, et maintenant il ne saura pas comment s’en sortir, et va en plus la faire souffrir. Il aurait pu se contenter de s’assurer que Lisa et Maya aient tout ce dont elles ont besoin, et d’assumer sa paternité sans pour autant reprendre sa relation avec Lisa. Sacré Nate.
Claire, fais-toi lesbienne
Claire file le parfait amour avec Phil. Ruth la laisse d’ailleurs découcher sans sourciller (décidément elle est de plus en plus cool, la Ruth). Phil dort aussi parfois chez les Fisher, sans que Ruth ne soit au courant (faut pas déconner, non plus). Ce qui donne lieu à une scène amusante au cours de laquelle Nate reconnaît dans le type qui est dans sa cuisine un matin le Phil du crematorium, et son « hmmmmm » surpris et amusé est assez marrant.
Bref, tout a l’air d’aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Sauf que Phil se tape d’autres filles, et ne s’en cache pas. Pour lui, sa relation avec Claire n’est pas encore assez sérieuse pour être exclusive. Il semble vraiment apprécier Claire, il a l’air très gentil et très honnête, ce qui est déjà pas mal, mais il est pas encore prêt à lui être fidèle. Claire encaisse le choc mais décide de continuer leur relation. Décidément elle a vraiment pas de chance, d’un autre côté à s’intéresser à des garçons particuliers, on se retrouve confrontée à des problèmes particuliers, forcément. Claire, je suis avec toi de tout cœur.
Et sinon, elle continue de convoyer des corps, et apparemment c’est plus si exceptionnel que ça. Je sais pas bien si les scénaristes ont fait une ellipse (dans l’épisode suivant, on apprendra qu’elle sort avec Phil depuis deux mois) ou si j’avais jamais remarqué dans les saisons précédentes qu’elle faisait ça parfois. Bref, voilà pour Claire.
Rico, fais-toi homo
Chez les Fisher, on ne parle plus de problèmes financiers, faut dire que cette semaine avec la fusillade c’est le jackpot. Rico continue de s’impliquer de plus en plus, mais il s’avère qu’autant il est très doué pour recontruire les visages et les corps, autant face aux familles il se retrouve bien démuni, incapable de leur parler, de trouver les mots ou les gestes. Nate est bien plus doué pour ça, et Rico engage une lutte de pouvoir avec lui à ce niveau-là. Mais la lutte il la mène tout seul, Nate n’a même pas remarqué qu’il était tout vexé de pas assurer aussi bien qu’à l’étage du-dessous.
En plus, Rico a beaucoup de mal à accepter que Fisher and Diaz s’occupe aussi bien des victimes que de l’assassin de la fusillade. Il considère que la famille du tueur est responsable et ne veut pas prendre en compte leur chagrin. Bref, Rico je t’aime bien, mais là tu déconnes en plein. Il essaie même de faire valoir sa nouvelle importance au sein de la société pour refuser ce client, mais Dave le remet à sa place sans sourciller et Rico retourne replâtrer ses cadavres. Cela étant, il continue d’être le seul à se casser le cul pour l’entreprise : pendant que les deux frères Fisher se font des dîners chez Nate, le pauvre Rico continue de bosser jusque tard le soir. Et en rentrant chez lui il retrouve son horrible femme Vanessa qui l’engueule avant même qu’il ait ouvert la bouche. Putain Rico mais largue-la, cette pouffe, tu mérites mieux.
Keith et Dave, faites-vous hétéros
Keith et Dave continuent à essayer de vivre leur relation tendue. Keith, se retrouvant seul chez le conseiller conjugal (Dave a du travail, comme quoi Rico est pas le seul à bosser, finalement), s’énerve un peu, explique au conseiller qu’il a l’impression de vivre avec une statue de porcelaine qui se briserait au moindre souffle, et il dit même qu’il espérait en devenant gay éviter l’Œdipe, mais qu’en couchant avec Dave il a vraiment l’impression de baiser sa mère. La phrase est dure, terrible, heureusement que Dave n’est pas là pour l’entendre, et à vrai dire c’est le seul moment vraiment prenant de l’épisode, j’ai trouvé.
Après le dîner chez Nate, Keith et Dave se disputent : Keith n’est plus sûr du tout de vouloir des enfants avec Dave, pour lui leur relation a du mal à tenir debout, alors il est impossible d’envisager d’avoir des enfants, tandis que pour Dave ces tensions ne devraient rien changer à leurs projets de paternité. Je trouve Keith assez primaire et dur, il m’énerve un peu, mais je suis assez d’accord avec lui sur ce coup-là.
Voilà en gros pour cet épisode. A noter aussi que Ruth se rend chez sa sœur Sarah, qui est complètement tox, et Ruth et une amie de Sarah la séquestrent et l’attachent afin de la sevrer de force. C’est franchement pas intéressant, c’est censé être drôle (Ruth et l’autre meuf, jouée par Kathy Bates, prennent un comprimé d’un des médocs qu’elles interdisent à Sarah afin de supporter ses cris de toxicomane en manque) mais en fait c’est surtout chiant. C’est une nouvelle séquence de Ruth se décoinçant, tout ça. Bof. Je m’attarde pas dessus.
Cette intrigue est à l’image du reste de l’épisode, en fait : fadasse. C’est pas fondamentalement chiant, ça se laisse regarder, mais c’est pas passionnant non plus, aucun intrigue ni aucune scène n’est assez forte pour nous scotcher. Et puis, Brenda continue de beaucoup nous manquer, je me demande quand elle va enfin revenir.
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