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1.08 - Black And White
Foot, love, drugs, business and rock’n roll !
samedi 10 janvier 2004, par
Bonjour à vous, nobles lecteurs, American Dreams, plus connue sous le nom Mes Plus Belles Années, débarque sur la LTE ! Nous vous invitons à vous replonger dans l’ambiance si particulière des 60’s avec cette série très prometteuse qui passe vers 17h00 sur TF1 le samedi après-midi. Pour les critiques, Lordofnoize (Boston public, X Files), Imu (New York 911) et moi-même (Buffy) nous relaierons chaque semaine pour vous faire partager nos impressions.
Cette semaine, on a droit à un épisode classique de la série, c’est à dire sympathique, avec une très bonne BO (ahhh Stand by me !) et des histoires sympas.
Mais place à l’épisode :
1. Intrigue de Jerry : vive le foot !
Commençons par le moins intéressant : l’intrigue du foot. Bizarrement, les scénaristes ont l’air d’apprécier de développer à chaque épisode une intrigue footeuse avec Jerry, donc que se passe-t-il cette semaine ?
Cette semaine, l’équipe de l’école Catholique doit affronter en finale les Washington, école concurrente, composée principalement de Noirs, et de surcroît l’ancienne école de Sam. Mais la storyline principale n’est pas là : Jerry apprend que certains des joueurs de son équipe ont été soudoyés pour perdre le match au profit des Washington en échange d’une somme d’argent conséquente. Pire : la police elle-même est à l’origine de la tricherie, et Jerry ne sait pas si son oncle Peter, qu’il a toujours estimé et admiré, en fait partie. Le soir du match, en plus de la défaite, une autre désillusion attend Jerry : il s’aperçoit que son ami Tommy a lui aussi été soudoyé (c’est le seul que ça surprend car nous on l’avait deviné depuis longtemps), et qu’il a trahi son équipe pour pouvoir se payer des études à l’université. Alors que Jerry est très déçu que son ami ait pu se vendre comme ça, Tommy lui fait remarquer que tout le monde n’a pas un père propriétaire d’un magasin et qu’il n’avait pas le choix s’il voulait aller à l’université.
Sans être inintéressante, l’intrigue du foot n’est pas non plus passionnante, surtout qu’on y a droit à chaque épisode. Le gros de l’intrigue, cette semaine, est que la corruption s’immisce jusque dans les équipes de foot, et de montrer que cette pratique n’est pas récente puisqu’elle se passe aussi dans les 60’s. Là où le détracteur des intrigues faciles qui est en moi aurait crié au cliché, je ne peux rien dire car le but n’est pas de montrer qu’une équipe de foot se fait acheter mais que la triche sportive ne date pas d’hier. Du coup, je la ferme. (mhhmmm... !)
Mais la storyline était quand même trop prévisible et je commence à en avoir un peu marre de bouffer du foot à chaque épisode d’AD... on a compris que c’était populaire dans les 60’s ! Parce que franchement, ce n’est pas pour voir Jerry courir derrière un ballon et Meg dans la fanfare qu’on regarde AD. Non, c’est d’abord pour la splendide musique et aussi pour s’imprégner de l’ambiance des 60’s. Malheureusement, le foot américain est encore très populaire de nos jours donc l’intérêt n’est pas grand d’en voir dans tous les épisodes de la série.
Au niveau des clichés, j’ai même cru à un moment que Jerry allait sauver le match à 2 secondes de la fin, mais les scénaristes n’ont tout de même pas osé employer un procédé aussi doebique (daubique pardon) : l’honnête gars de l’équipe qui réussit à marquer le point décisif à 2 secondes de la fin et qui fait gagner son équipe au grand dam de ses propres coéquipiers. Ouf !
2. Intrigue sur les mœurs raciales de l’époque
Deux personnages mettent en relief la frontière sociale entre les Noirs et les Blancs.
Tout d’abord, Sam. Le jeune homme, qui souffre de problèmes d’intégration dus à sa couleur de peau, est entre deux camps et ne sait pas quelle école soutenir pour le match de foot. Il est partagé entre celle de son quartier, qui est composée de gens qui l’acceptent et parmi lesquels il a une place qu’il n’a pas à gagner, ou sa nouvelle école, qui est, comme son père le lui rappelle, une chance pour lui et qui représente son avenir. Mais c’est difficile pour lui de choisir car il perd soit ses amis de toujours, soit la minuscule chance de s’intégrer dans sa nouvelle école. Finalement, il décide de ne pas y aller (c’était la meilleure chose à faire, surtout quand on voit le public : d’un côté des Noirs, d’un autre les Blancs. Et devinez qui sont les gros tricheurs qui font des fautes grosses comme des maisons pendant le match ?)
J’ai trouvé le dilemme de Sam très intéressant, malgré que ça soit largement secondaire. Le dilemme du type à qui ça fait mal d’être rejeté par les élèves de son lycée à cause de sa différence, et d’être aussi rejeté par les siens pour oser transgresser la barrière sociale. Le racisme étant beaucoup moins présent dans notre société actuelle, enfin pas au niveau de la population dans les lycées, il est en effet très intéressant de voir des gens vivre cette discrimination négative, et aussi c’est rassurant de voir qu’aujourd’hui, l’accès à l’enseignement est le même pour tous.
L’autre personnage à apporter sa pierre à l’édifice est Jack. Malgré ce qu’en pense Tommy, pour Jack, tout ne baigne pas dans l’huile : son magasin ne fonctionne pas si bien que ça et il perd suffisamment d’argent pour commencer à s’inquiéter sérieusement. C’est alors que son employé lui fait une brillante suggestion : étendre sa clientèle aux habitants de son quartier, c’est à dire une clientèle afro-américaine. Après quelques hésitations (dues surtout à son image plutôt qu’à une réelle réticence à vendre à des Noirs), Jack se décide à suivre son conseil et met une annonce dans un des journaux que lit la communauté Noire. La clientèle afflue de nouveau, les affaires reprennent mais son image s’est considérablement dégradée auprès de ses amis commerçants. Après tout qu’est-ce qu’il s’en fout du moment qu’il a des tunes, me direz-vous ? C’est vrai, que l’autre abruti garde ses principes à deux balles et qu’il laisse les mentalités évoluer chez les bons types comme Jack, bordel !
3. Intrigue d’Helen
Qui dit 60’s dit... libération de la femme. Depuis quelques épisodes, Helen a une storyline bien à elle, tout en finesse et en douceur, et c’est un réel plaisir de la suivre chaque semaine.
En plus d’avoir des soucis financiers, Jack doit aussi faire face à la libération progressive de sa femme Helen. Encore une fois, il adopte une attitude résolument moderne : il autorise sa femme à aller à un concert de musique folk avec deux de ses amies et sans lui, même si on sent que ça lui arrache la langue de dire oui (allez, si ça continue à la fin de la saison, Helen aura les cheveux rouges, fumera le pétard et défilera dans les rues pour le doit des femmes !) D’un autre côté, il pourra toujours se consoler avec le Fugitif ! Eh oui, j’avais oublié que la série culte était diffusée à cette époque ! Comme c’est agréable d’avoir de perpétuelles références au bon temps...
Donc pendant que Jack se régale à regarder le Fugitif (enfin ça s’est moi qui me l’imagine), Helen semble conquise par la musique folk, même si elle se garde bien de ne pas fumer sur la cigarette de marijuana qui tourne dans la salle. Car Helen a quand même du mal à se libérer de son rôle de femme au foyer, d’un côté elle aspire à autre chose qu’élever des enfants et faire la bouffe pour toute la famille, mais d’un autre côté elle a du mal à s’adapter au fait de sortir sans son mari ou de laisser sa famille pour aller s’amuser. La série montre cette attitude de façon très réaliste, et c’est ce qui fait la force de la série, à mon avis : la restitution des années 60. En effet, quel bonheur de voir les personnages découvrir et danser sur la musique de Bob Dylan, de les voir vivre dans cette ambiance que la série arrive à si bien recréer... ça nous aide à mieux comprendre l’époque dans laquelle nous vivons, et aussi de comprendre l’époque dans laquelle ont grandi nos parents, même si c’est aux Etats-Unis.
4. Intrigue de Meg
Grande chouchoute des scénaristes, Meg a droit à sa petite intrigue perso depuis le début de la série. Et on ne s’en plaindra pas, car c’est grâce à elle qu’on entend toutes ces chansons géniales qui rythment chaque épisode dans l’émission American Banstand.
Cette semaine, Meg en voit de toutes les couleurs : Luke, le type du magasin de disques qui essaie de la convertir à Bob Dylan et qu’elle ne supporte pas, remplace la prof de piano de sa sœur Patty. Déjà pas franchement ravie par la nouvelle, elle est encore plus énervée quand elle voit qu’il est la nouvelle star de la maison : Patty rabat les oreilles de toute la famille avec ses exploits au piano et combien elle le trouve fantastique. Mais son amie Roxane n’est pas dupe et voit bien que derrière cette antipathie se cache de l’intérêt (ouf, j’ai cru qu’on y arriverait jamais) : elle multiplie donc les compliments à son sujet en présence de Meg et lui fait croire qu’elle sort avec lui, comme ça ne la dérange pas :) Mais Meg est beaucoup moins indifférente qu’elle le laisse croire et n’y tenant plus, elle ne résiste pas à aller voir Roxanne au lieu de son rendez-vous. Telle est sa surprise quand elle découvre que son amie l’a menée en bateau et qu’elle n’est pas amoureuse du tout de lui. Du coup, Meg prend conscience de son intérêt pour Luke et cours le rejoindre au magasin de disques.
Fin de l’épisode.
Avant de conclure, un petit point qui m’a intrigué : la « maladie » du petit frère. Pendant tout l’épisode il prie pour qu’il ne soit pas malade et puisse aller au match mais finalement il n’y va pas et on le voit tousser... cela cache-t-il quelque chose ?
La semaine prochaine, retrouvez Imu pour la review du 1#09 « Tensions familiales » !
Un épisode sympathique, qui se laisse regarder avec plaisir mais sans grand enthousiasme. En effet, la série semble s’installer dans une routine au niveau des intrigues, qui sont agréables certes, mais qui ne surprennent pas. Les personnages font leur train-train de leur côté, tout le monde se retrouve pour manger une fois par épisode et à la semaine prochaine. Pour l’instant, c’est très satisfaisant, mais une bonne série se renouvelle, diversifie les intrigues, surprend le spectateur... Il faudrait juste ajouter un peu de piment à la mixture et j’achète.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires