LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires

Accueil > Critiques > Archives > X-Files > Saison 4 > Souviens-toi que tu dois mourir...

4.15 - Memento Mori

Souviens-toi que tu dois mourir...

Journal de Mort

lundi 16 février 2004, par Sullivan

Pour Scully, le soupçon a pris le ton cru d’une vérité médicale. Elle est atteinte d’un Cancer inopérable et incurable. Il ne fait de doute pour personne que sa maladie est liée à son enlèvement deux ans plus tôt. Mulder et Scully demandent donc à Skinner de retourner à Allentown où ils avaient rencontré un an plus tôt tout un groupe de femme qui avait connu le même sort que Scully — et dont certaines souffraient déjà à l’époque d’un Cancer. De ce groupe du Mufon, il ne subsiste qu’une survivante, Penny Northen, qui suit à l’hopital un traitement expérimental contre sa maladie. Tandis que Scully décide elle-aussi de se soumettre à ces essais thérapeuthique, Mulder rencontre Kurt Crawford, lié aux femmes du Mufon.
Mais Crawford se trouve en fait être un clone hybride d’Humain et d’extraterrestre — la version adulte du jeune garçon vu dans Herrenvolk — determiné avec un groupe de ses semblables à protéger leur mères : les femmes enlevées dont les ovules ont été récupérées et utilisées pour leur création. Mulder apprend au passage que toutes ces femmes — et donc Scully — en sont devenues stériles.
Mais Mulder apprend aussi que le docteur soignant Scully et Penny Northen fait partie de la Conspiration. Lui et les Lone Gunmen échappent au tueur venu éliminer la colonie de clones. Mulder retrouve Scully à l’hôpital au moment de la mort de Penny qui préfigure un avenir terrible pour Scully.
Pendant ce temps, au FBI, Skinner pactise avec le diable dans l’espoir d’obtenir de lui un moyen de sauver Scully...



L’épisode est, forcément, l’un des plus mémorables de toute l’histoire de la série. Il faut se dire qu’il se montre parfait de délicatesse, subtilité et émotion lorsqu’il évoque le drame personnel qui touche Scully, et le combat qu’elle entame pour sa survie. Ecriture, réalisation et interprétation sont merveilleux de sobriété et de justesse sur ce plan. D’ailleurs, c’est sur cet épisode que Gillian Anderson remporta cette année là son Emmy Award.
Si l’arc du Cancer de Scully sera globalement plutôt bien traité, la série s’aventurera par la suite dans des territoires beaucoup plus ouvertement mélodramatiques.
Et encore, il convient de noter que cet épisode a été privé d’une scène vraiment sensationelle pour une question de durée et, probablement, de style aussi. Une séquence nous montrait en effet la visite du grand-frère de Scully, Bill, à l’hôpital. Moment familial dans une série qui a toujours cherché à les éviter, il impressionne par la force des non-dits et la puissance des deux acteurs (Anderson et pat Skipper, que l’équipe s’arrangera donc pour faire revenir dès le season finale)

A coté de cela, l’épisode nous présente une intrigue mythologique de facture plus classique et sans grande surprise, mais qui a l’avantage de relier en pointillé plusieurs des éléments précédemment introduits, depuis les caissons de croissance de The Erlenmeyer Flask (1x23) jusqu’au femmes d’Allentown de Nisei/731. Par contre, je dois avouer que j’ai toujours trouvé que l’épisode souffrait un peu de la multiplicité de ses scénaristes (quatre sont aux commandes : Chris Carter, Frank Spotnitz, Vince Gilligan et John Shiban) et semble parfois un peu tiraillé de ce fait. Par ailleurs, il contient une ou deux absurdités, telle que cette séquence ou la voiture du dimanche avance de 5 mètres pour venir se garer juste devant la maison de Betsy Hagopian. Quel fénéant !
On ne rappelle plus assez qu’X-Files a aussi toujours été une série d’action et d’entertainement, dans la lignée des séries B dont elle se veut l’héritière. A cet égard, la séquence de fusillade dans l’hopital contre la vitre blindée est l’une des meilleure en 9 ans de show !


Un classique clairement pas aussi parfait que les fans veullent bien le dire. Mais on les comprend : l’ensemble est très émouvant, sans pourtant jamais trop en faire.