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4.08 - Paper Hearts
L’attrappe-coeur
Coeurs de Tissu
mardi 10 février 2004, par
Les nuits de Mulder sont perturbés par des rêves à tendances ésotériques. Il voit une petite fille être mise en Terre. Sur les lieux du rêve, un véritable cadavre de fillette est découvert. Mulder devinne que l’on va découvrir l’absence d’un morceau de tissu en forme de coeur découpé sur les vêtements. Le trophé d’un tueur que Mulder a arrêté et dont il a reconnu la signature.
John Lee Roche a été reconnu coupable du meurtre de 13 fillettes de 8 à 10 ans. Mulder vient de découvrir une 14ème victime. De plus il s’avère que cette victime date de 1975, 6 ans avant sa première victime connue. De quoi suspecter que d’autres meurtres sont restés secrets... Mulder et Scully reprennent l’enquête, et dénichent dans l’ancienne voiture de Roche la cachette où il a rangé les couers de tissus. Mulder en retrouve 16. Deux autres victimes non identifiées...
Un autre rêve met Mulder sur une autre priste aussi terrible que déstabilisante : John Lee Roche serait venu chez lui en 1973. Il serait responsable de la disparition de Samantha. Et la découverte d’un ascenseur vendu par Roche chez Tena Mulder est de nature à donner corps à ces soupçons. Capable de donnser des détails sur le soir de l’enlèvement, Roche revendique le fait qu’une des deux victimes restantes soit Samantha. Il demande à Mulder de désigner un des coeurs. Il lui donnera la localisation du corps de cette victime.
Mais cette victime n’est pas Samantha. Roche n’accepte de parler que si Mulder l’emmène avec lui hors de la prison. Il le conduit jusqu’à leur maison de Martha’s Vinyard, où Roche décrit les événements du soir de l’enlèvement. Sauf que celui-ci n’a pas eu lieu dans cette maison, achetée après le divorce des parents de Mulder, mais dans une autre à Chilmark, 10 km plus loin. John Lee Roche a utilisé la connexion psychique qui s’est créée entre lui et Mulder tandis que l’agent dressait son profil psychologique pour le manipuler. Mulder conseille à Roche de bien profiter de ultimes heures qui lui reste dehors : il retourne à sa prison.
Le lendemain, Mulder est réveillé par l’arrivée de Scully et Skinner, furieux qu’il ait permis à Roche de sortir de prison. D’autant plus que Roche s’est évadé pendant la nuit. Ils suivent sa trace car Roche s’est fait passer pour lui pour obtenir la localisation d’une petite fille repérée dans l’avion. Mulder le retrouve, et l’abat.
Le sort de Samantha reste un mystère. Plus que jamais.
Si la grande réussite de "Pusher" et "Unruhe" l’avaient déjà clairement fait remarquer, c’est avec cet épisode que Vince Gilligan est réellement devennu un scénariste star de la 1013. Il y a de quoi.
Construit, comme à l’habitude du scénariste, autour de la personnalité extrêmement fouillé d’un tueur ultra-réaliste, Paper Hearts a fait rentrer John Lee Roche dans le répertoire des tueurs les plus effrayants de X-Files. Cette enquête, ce sera régulièrement le cas dans cette quatrième saison, se révèle directement liée à nos agents. Eux, et le spectateur, se trouvent donc nécessairement ultra-impliqués par l’affaire.
L’espace d’un épisode, Gilligan se permet d’ébranler les fondements même de la série, la thèse alien de l’enlèvement de Samantha. Comme Mulder lui-même, le spectateur, même s’il veut croire que tout cela n’est qu’une fausse piste, ne sait plus très bien où est la vérité et ce qu’il doit croire ou non. Ce doute, qu’il parvient a semer est, avec John Lee Roche, la réussite majeure de cet épisode.
Elle la doit à la réussite sans faille de la réalisation de Rob Bowman, et à grande justesse et sobritée cumulée de l’ensemble des acteurs de l’épisode.
Ces qualités paviennent à faire totalement oublier qu’en fin d’épisode, on découvre que tout reposait sur une coïncidence énorme (le passage de John Lee Roche chez les Mulder un mois avant l’enlèvement) plus une explication de connexion pshychique finalement passablement fumeuse.
Bilan : Un épisode psychologique au contenu très fort qui déstabilise un Mulder de plus en plus border-line cette saison. L’écriture est parfaite. Si on se pose deux minutes, on réalise que tout cela est plus qu’improbable, mais c’est là toute la force de l’épisode : il ne nous en laisse pas le temps !
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