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1.14 - Heartache
La fête à Myocarde
Haut les coeurs !
samedi 28 février 2004, par
Allons-y pour ma première réelle incursion dans le monde merveilleux de la famille Pryor, après un petit récap’ de circonstance des 7 premiers épisodes (consultable dans la section "Chroniques"). Alors, c’est vrai que les circonstances font que cet épisode est diffusé 2 semaines après notre Saint-Valentin à nous, mais surtout le plus étonnant est que cette review arrive peu après le manuel de "Comment en finir une bonne fois pour toutes avec la Saint-Valentin" fourni par notre estimé collègue Mad Dog.
Vous l’aurez donc compris, les Pryor préparent la Saint-Valentin avec plus ou moins de bonheur, et les "satellites" de la famille Pryor également. Finalement, le classement par storylines sera beaucoup plus cohérent pour résumer ce très bel épisode.
Valentin/Valentine numéro 1:Luke/Meg.
Alors, une voix s’élève dans ce cortège de myocardes idéalisés et factices pour dénoncer la stupidité, l’amoncellement de slows dans les rues comme chez les disquaires, et le romantisme gluant de l’ensemble. Bref, Luke (oui, c’est de lui qu’il s’agit) a une dent contre la St-Valentin, mais y va quand même pour éviter de perdre Meg. Finalement la relation entre le nerd un peu gauche et coincé, et la première de la classe danseuse émérite n’était pas fait pour durer, et on a droit à une rupture à l’amiable entre eux deux. Cela nous prouve que pour une série dont on aurait pu croire le schéma immuable nous réserve encore quelques twists surprenants.
Valentin/Valentine numéro 2:Sam/Anita.
Là ça se passe un peu plus tranquillement, mais on sent tout au cours des (courtes) scènes entre Sam et sa petite amie venue expréssément de Washington un gros embarrassement face au fait d’être quasiement les seuls Afro-Américains dans une fête il est vrai plutôt aisée. Le cousin afrocentriste, représentant l’hostilité d’une certaine frange de la communauté afro-américaine vis-à-vis de la ségrégation apparente, le lui fera remarquer à son retour. De ce côté-là ça m’ennuie un petit peu car on sent beaucoup trop le côté "mouton noir" du cousin, et les hésitations de Sam ne sortent que peu au grand jour. Mention spéciale à la scène simple mais pourtant atrocement profonde, où Anita se recoiffe dans les toilettes pour filles et où tout le monde s’écarte comme si elle était atteinte d’un virus.
Valentin/Valentine numéro 3:Jack/Helen.
Jack va consulter un médecin pour ses douleurs cardiaques. A la sortie il est témoin d’une liaison extraconjuguale du mari d’une des amies de Helen. Celui-ci, de peur que sa femme ne l’apprenne par une tierce personne, prend les devants et anéantit le moral de l’amie de Helen. Si vous suivez toujours, ça nous donne au final un bon contre-emploi de la Saint-Valentin. Problème : lors d’une sortie avec Will, ses douleurs le reprennent et il finit à l’hôpital. Au-delà de modifier la dynamique familiale, ce sont les secrets de Jack qui font surface et Helen peut enfin lui rendre la monnaie de sa pièce par rapport au précédent épisode, lorsqu’il voyait d’un mauvais oeil la venue du prof de littérature. Dans cette histoire on ne saura pas non plus quel est le cadeau de Saint-Valentin de Jack, c’est donc une fête gâchée pour deux familles.
Valentin/Valentine numéro 4:Kevin/Patty.
Sur un registre plus humoristique on a la fête de Saint-Valentin que Patty organise. On a une fois de plus un aperçu du sale caractère de Madame, puisqu’elle ne veut pas inviter une fille accaparant tous les mecs de l’école. Et quand est venu le jeu du placard (s’enfermer dans le placard et se raconter toutes sortes de questions cruciales pour le devenir de l’humanité...Ne riez pas, je suis certain que vous y jouiez, à 6 ou 7 ans..), Kevin (son amoureux pour lequel elle a organisé la fête en secret, NDR) lui avoue qu’il préfère l’autre...Et Patty connaît alors la frustration de la rivale, surtout quand cette dernière se pose des questions sur son manque de connaissances à l’école. Quel pot de colle ! Tragique, quoi.
Valentin/Valentine numéro 5:Jerry/Beth.
C’est une sacrée soirée pour l’ami JJ qui va fumer une clope avec sa serveuse blonde favorite, mais en bon boeuf romantique il ne peut s’empêcher de penser à sa chère et tendre. Après que la serveuse l’aie raccompagné les deux cherchent à se rabibocher mais Beth sort la très Dawsonienne réplique "Il faut tout recommencer à zéro séparément." Sans doute le couple le plus romantique de l’épisode, donc aussi celui que je juge le plus chiant. Néanmoins certains de mes collègues et téléspectateurs sentent le rabibochage venir gros comme la maison des Pryor, mais wait and see. Perso, je n’aime plus trop ce couple, et faut dire que leur storyline avait bien plombé l’épisode précédent.
Valentin/Valentine numéro 6:Warren/Roxanne.
Warren a le nom de Warren Cheswick de "Ed", il en a l’apparence de geek...mais ce n’est pas Warren Cheswick. Parce que notre Warren, il fonce voir une danseuse émérite de "Bandstand", et lui demande d’être son cavalier. Roxanne refuse, mais on lui avoue vite qu’elle a une mauvaise réputation, donc elle accepte. On a ainsi les scènes les plus jouissives de l’épisode, faut dire que le duo geek/reine de beauté ça a toujours fait rage dans les fictions. La discussion entre Meg et Roxanne interrompue par Warren, les bières, son aveu de "brûler les étapes". Ca se terminera avec une jolie interprétation de "American Folksong" car c’est là la grande différence de notre Warren : il sait sortir le grand jeu et il va entrer dans les ordres. Du coup, la réplique de Roxanne avant l’embrassade (vous pensiez sérieusement qu’il réussirait pas ?) prend des atours super sexy (brûler les étapes, tout faire en une fois...Hummmm..) : "Quand tu seras dans ton Vatican souviens-toi de ça."
Et qu’est-ce qui fait la différence dans ce concours de Valentin et de Valentine ? C’est parfaitement dosé, vivant, ça passe comme une lettre à la Poste et on passe un très bon moment.
Avec l’amoncellement de storylines on aurait pu croire que le téléspectateur lambda serait soit largué, soit lassé. Ben non, il est gagné et enlacé par le propos finalement pas si romantique de cet épisode de 14 février 1964.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires