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1.17 - Past Imperfect

Old Man, take a look at my life

Rendez-Vous Manqué

samedi 20 mars 2004, par feyrtys

Quelqu’un pourrait-il m’expliquer pourquoi diffuser une série à 17h00 le samedi après-midi ? Une heure à laquelle on est plutôt tenté de retrouver des amis pour aller boire un café, pour faire du shopping ou pour se dépêcher d’aller rendre des bouquins en retard à la bibliothèque du quartier... C’est pour toutes ces raisons (et parce que mon magnétoscope a rendu l’âme) que je n’ai pas pu suivre American Dreams avec assiduité... Heureusement que les revieweurs géniaux de la LTE sont là pour me permettre de suivre cette série que j’apprécie énormément, malgré un doublage bancal et parfois quelques lourdeurs.

J’ai donc pris soin de m’enfermer chez moi, de ne répondre à aucun coup de fil ou à aucun sms qui aurait pu me distraire de la tâche qui m’était incombée : vous parler du 17ème épisode d’American Dreams, intitulé "Rendez-Vous Manqué".

Aujourd’hui, ce sont les thèmes de la filiation, de la loyauté à sa famille et de la rebellion qui sont abordés.

"Peut-on être différent de ses parents ?"

Jack Pryor tout d’abord. Pour l’anniversaire de la mort de son père, Jack emmène son jeune frère, et son fils aîné, au cimetière pour y fleurir la tombe. C’est une tradition à laquelle il tient tellement que, lorsque Jerry lui annonce que sa cheville le fait trop souffrir pour l’accompagner au cimetière, Jack décide d’y emmener Meg, de grè ou de force. Et plutôt de force, en l’occurence, puisque la jeune Meg avait prévu de travailler avec le co-producteur de American Banstand, le beau Michaël Brooks (dont Roxanne est amoureuse). Meg, qui s’est investie dans cette émission, ne comprends pas l’acharnement de son père à ne pas prendre en compte ses désirs à rabaisser constamment sa passion pour la musique et la danse. Mais Jack s’entête à répéter que rien n’est plus important que la famille.
Le jour de l’expédition au cimetière, alors que Peter critiquait son frère aîné, Ted, pour son absence, ce dernier fait son apparition "pour prendre des nouvelles". Pendant que Peter et Meg attendent que le temps passe, adossés à la voiture, Jack et Ted discutent. Jack semble s’attacher à remettre les choses en place avec son frère, alors que celui-ci a réclamé la moitié de son magasin. Mais cela fait peut-être partie du rôle de frère "du milieu", que de sans cesse recoudre les morceaux entre la fratrie. C’est lui qui maintient la tradition, qui pense le plus à son père, alors que c’est lui qui était le plus maltraité par lui. Pour son père, seul Ted, le frère aîné, comptait. Alors quand Helen lui demande pourquoi il se montre si injuste avec Meg, et qu’elle lui demande s’il aurait demandé à Jerry de louper un match de football pour aller au cimetière, Jack prend conscience du shéma familial qu’il répète sans s’en aperçevoir. Il décide alors de faire un très beau geste vers sa fille, en se rendant à l’enregistrement d’American Banstand. Cette scène finale ne sera pas dépourvue d’émotions, et d’autant plus que Jack s’est rarement montré très proche de sa fille... Si Jack prouve une chose, c’est que personne n’est dépendant des représentations familiales et qu’un simple geste suffit à se démarquer du poids des responsabilités inconscientes.

"Peut-on se libérer sans violence ?"

Helen l’a également compris, mais c’est depuis le début de la série qu’elle tente de se défaire du schéma de bonne mère de famille. Dans cet épisode, elle aura une scène très émouvante, presque plus que la scène de Jack à Banstand. Elle aidera Meg à taper à la machine la liste des chansons que Meg a eu la tâche de choisir pour un numéro spécial "Best Of" de l’émission. Devant l’enthousiasme de sa fille, Helen aura cette très belle réflexion :" il y a des gens qui cherchent toute leur vie une raison de se passionner. Toi tu l’as déjà trouvé"... Meg lui demandera alors ce qu’elle aime dans la vie. Helen répondra, bien évidemment, sa famille. Et ses cours de littérature... "Je n’ai pas encore trouvé", lui dira-t-elle.
C’est peut-être parce qu’elle n’a pas encore trouvé sa voix qu’elle décide, de participer, avec son professeur de littérature (aka la caricature du prof de littérature), à une campagne pour convaincre les gens de voter (toute ressemblance avec des événements actuels serait purement fortuite). Helen met son plus beau tailleur, son joli collier de perles blanches, se farde les yeux avec cet affreux bleu paillette et s’apprêtre à convaincre la population défavorisée de voter aux prochaines élections. Mais elle le fait avec brio, il faut bien lui reconnaitre ça. Aurait-elle trouvé sa passion ? la politique ? Car malgré l’intervention agressive du groupe de Nathan, le cousin de Sam, qui renverse la table ou s’étaient installés Helen et son professeur, Helen semble plus motivée que jamais.
Nathan, quant à lui, tente toujours de convaincre le timide Sam de penser comme lui et l’invite aux réunions de Willy Johnson, dont le discours se résume à peu près à ça : "Il faut tout démollir, mon frère". Heureusement, Sam se montrera plus intelligent que son cousin, assoiffé de vengeance. Mais après quoi court Sam ? Ce personnage reste toujours un peu sous-exploité à mon goût... S’il a pris un peu d’ampleur dans cet épisode, je trouve que ce n’est pas encore assez suffisant.

Son père, Henry viendra réparer le bouton de la télévision cassée, et deviendra ainsi le héros de Patty, qui écrira une biographie sur lui pour son école. Attendons de voir comment les bonnes soeurs de l’école catholique vont réagir à la biographie d’un descendant d’esclave ! Mais là encore, c’est un sujet délicat qui est abordé. Comment se montrer fidèle aux combats de ses ancêtres, ceux qui se sont libérés, ceux qui en sont morts ? Henry a toujours tout fait pour s’intégrer à un monde qui ne voulait pas de lui, ou sous certaines conditions... Mais parfois, on a l’impression qu’il ne se sent pas à sa place au magasin. Jusqu’où sa loyauté envers Jack ira-t-elle ?

"Ma vie est naze et j’ai le blues"

Ouin-Ouin s’est foulé une cheville. Ouin-Ouin est allé chez le médecin sans son papa, et il a appris que sa blessure ne se remettait pas aussi vite que prévu. Ouin-Ouin a peur de perdre sa bourse pour l’Université. Ouin-Ouin se plaint à son ex-copine, Miss Insupportable, et il essaye de l’embrasser mais se prend un joli rateau : " J’ai quelqu’un euh dans ma vie euh... Mais sacheuh que quoiqu’il se passe entre nous, je t’aimerai toujours euh, je serai toujours ton amie euh’".
Pitié...

"Celle qui avait de l’ambition"

Roxanne, aaaah Roxanne... Mon personnage préféré, la plus vivante, la plus spontanée, la moins prise de tête, Roxanne. Elle avait jeté son dévolu sur le très très mignon Michaël, co-producteur de l’émission, mais elle apprend qu’il a une fiancée... Pas grave ! Elle a peut-être le coeur brisé, mais il en faut plus à notre belle Roxanne pour se décourager. Alors que Michaël est en train de choisir la bague de fiancialles, il lui propose de l’essayer, et là, soudain, vous assistez à un miroitement de mille feux dans les yeux noirs de Roxanne... "Si jamais la bague ne lui plait pas, je connais quelqu’un à qui elle plaira !", lui dit-elle dans un clin d’oeil. Quel idiot de pas immédiatement larguer sa copine et offrir la bague à Roxanne ! Enfin... Peut-être que ça viendra...


Un épisode relativement moyen, malgré de beaux thèmes et deux excellentes scènes entre Meg et ses parents. Je suis restée sur ma faim, moins enthousiasmée que pour d’autres épisodes. Mais il reste parfaitement intégré dans cette belle série, centrée sur le conflit des générations, la difficulté de grandir, la recherche du bonheur...