Accueil > Critiques > Critiques en Pause-pipi > Mes Plus Belles Années > L’échelle de l’intrigue de Meg
1.20 - The Carpetbaggers
L’échelle de l’intrigue de Meg
Education Sentimentale
samedi 10 avril 2004, par
Un très bon épisode d’American Dreams cette semaine, rythmé, musical, drôle et qui exploite plusieurs thèmes très intéressants.
Cette semaine, j’ai décidé d’instaurer dans mes reviews « l’échelle de l’intrigue de Meg ». Qu’est-ce que c’est donc que ça, me direz-vous ? Eh bien comme Meg est le seul personnage de la série a avoir eu depuis le pilote une bonne intrigue agréable à suivre dans TOUS les épisodes, « l’échelle de l’intrigue de Meg » sera donc utilisée pour noter les intrigues de Jerry (et peut être des autres personnages aussi), qui n’est pas gâté entre Beth et ses potes QI -10. Cette échelle est relativement fiable car il est très peu probable qu’une intrigue de Meg descende aussi bas en intérêt que celles de son frère aîné, notamment car elle comprend généralement la géniallissime Roxanne, le rayon de bonne humeur et de fraîcheur d’American Dreams.
Ouin-Ouin va au strip-tease
Bon, autant en finir au plus vite avec le moins intéressant, c’est l’anniversaire de Ouin-Ouin et on est tous très contents pour lui. Pour marquer l’événement, ses potes QI -10 l’emmènent dans un bar de strip-tease et ils ont l’air de bien s’amuser.
A la fin du strip tease, Coleen arrive et repart avec Jerry pour continuer la soirée, transformant ainsi la scène de « super chiante » à « presque regardable »
Le lendemain, à la séance d’entraînement de course, Ouin-Ouin est troublé et dit à son pote QI -10 qu’ils se sont embrassés et qu’il ne sait pas où ils en sont. Ouh la la !
Heureusement, la suite est meilleure : il retrouve Coleen à son dîner d’anniversaire (où Meg lui offre une brosse à dent électrique :) ) et la présente à la famille Pryor. Un froid se jette dans l’assemblée quand la jeune femme révèle l’échec de son premier mariage, et Ouin-Ouin a encore un choix à faire au sujet de sa relation avec Coleen quand elle lui révèle qu’elle voit quelqu’un d’autre et qu’elle n’a pas envie de s’engager dans une relation sérieuse après avoir souffert avec son ex-mari.
Après un temps de réflexion, Ouin-Ouin lui donne son accord pour « passer un été sympa », mais on voit à la fin de l’épisode que Coleen, en réalité, travaille au restaurant en regardant langoureusement une photo d’elle et de Jerry. Elle a donc inventé ce rendez-vous pour ne pas s’engager trop vite dans une relation sérieuse. N’est-ce pas mimi ?
Bon, cette intrigue était tout de même assez plaisante. Certes la partie ‘Ouin-Ouin et ses potes QI -10’ était lourde mais la suite était beaucoup plus sympathique, grâce notamment au charme de Coleen, qui forme avec Jerry un couple beaucoup plus intéressant que Jerry-Beth, où il n’y en avait pas un pour relever l’autre. Coleen commence à prendre de l’épaisseur et ça promet des intrigues à venir sympathiques, car viendra sûrement un moment où cette relation deviendra plus sérieuse qu’elle ne le souhaite ou que la différence d’âge et de maturité se fera sentir, donc je suis très optimiste. Après tout, il faut se contenter de ce qu’on a, et du moment que Beth ne revient pas, ça me convient très bien.
Note sur l’échelle de l’intrigue de Meg : 6 / 10 (à cause des scènes dans le bar à strip-tease avec le club des boulets au grand complet) En progrès, donc.
Luke-Jonas-Clark Kent : le tombeur de ses dames
Meg invite Luke pour « travailler » dans sa chambre, mais ils se font surprendre par Patty au moment où il lui enlève de main de maître de soutien-gorge ! Qui a dit que c’était cliché ?
Paniquée à l’idée qu’elle aille tout répéter aux parents, Meg cède au chantage de Patty pour acheter son silence. Celle-ci, qui est en pleine lecture du best-seller érotique « Les Ambitieux », fait réaliser à Meg que Luke a peut être beaucoup plus d’expérience qu’elle ne le pense, car il a réussi à dégrafer son soutien-gorge d’une seule main.
Au magasin de disque, elle lui demande alors si elle est la première fille avec qui c’est sérieux (comprendre avec qui il fait plus que bisou-bisou), et il lui répond que non.
Meg confie à Roxanne que ça la met mal à l’aise de savoir que Luke a eu d’autres histoires avant elle, et celle-ci lui conseille alors d’agir comme Monica du livre « Les Ambitieux » : être aguicheuse.
L’influençable Meg suit son conseil et fond sur Luke en dégrafant quelques boutons de son chemisier, mais elle se fait rembarrer et repart, très gênée. Roxanne va alors voir Luke et lui donne quelques conseils pour arranger la situation dans une savoureuse scène qui comprend quelques pépites au niveau des répliques très drôles.
Bref, Luke décide d’attendre Meg à la sortie de Banstand et lui dit qu’elle compte beaucoup plus que les autres filles et qu’elle ne doit pas s’inquiéter qu’il ait déjà de l’expérience dans ce domaine.
Encore une fois, on passe un très bon moment devant l’intrigue la plus fraîche et la plus drôle de l’épisode, qui réussit à rendre agréables les périples des amours adolescentes à travers Meg et Luke.
Plusieurs scènes sont particulièrement bien faites, notamment celle où Meg questionne Luke sur son expérience, et qu’il lui dit d’un air gêné qu’elle n’est pas la première, ni la deuxième : MDR !
La conversation Roxanne-Luke est aussi un savoureux moment : Roxanne qui donne ses arguments contre le jazz (c’est une musique pour les vieux et les gens bizarres, trop lent et on ne pas flirter dessus : ;)) ), Roxanne qui dit que chaque garçon qu’elle embrasse est persuadé qu’il est le premier et Luke qui lui répond que c’est impossible...
Je pourrais aussi parler de la scène où Patty ‘incite’ Meg à lui donner son médaillon pour qu’elle n’ait « plus le temps de penser à aller raconter aux parents ce qu’elle a vu », ou encore la tête de Meg quand sa jeune sœur lui fait remarquer que Luke a enlevé son soutien-gorge d’une seule main...
Confessions d’une femme adultère
Hantée par le baiser qu’elle a échangé avec son professeur (qu’on a toujours pas revu, d’ailleurs), Helen va se confesser et avoue qu’elle a besoin de tout dire à Jack car la culpabilité la ronge. Le prêtre lui déconseille vivement, arguant les conséquences que son aveu aurait sur son couple.
Elle décide alors de ne rien dire, mais lorsque Jack lui demande ce qu’il s’est passé avec le professeur (en parlant du recensement électoral), elle a la peur de sa vie et retourne voir le prêtre en lui disant que la crainte qu’il découvre tout est insupportable. Il réitère son conseil de ne rien dire, et alors qu’elle allait le transgresser lors d’une conversation agréable avec Jack, elle décide de ne pas sacrifier leur routine si bien ancrée et ce qu’elle a acquis depuis des années de mariage. Mais pour combien de temps ?
Après le baiser, les remords. Helen, en bonne femme des années 60, se réfugie dans la religion pour trouver un apaisement à son problème moral. Mais malgré les conseils du prêtre, la culpabilité d’avoir trompé son mari alors qu’elle-même lui a fait promettre quelques temps avant de tout lui dire pour éviter qu’ils ne se perdent la ronge et va certainement l’amener à révéler son incartade. Le suspence est donc toujours maintenu : va-t-elle réussir à occulter cette culpabilité et ainsi risquer de perdre son mari comme elle le lui avait dit à l’hôpital et comme il le lui rappelle dans cet épisode ? Va-t-elle tout lui révéler et mettre en danger l’équilibre de sa famille toute entière ?
La réponse bientôt...
Comment saper un moral en une leçon, par Nathan
Jack fait des travaux dans son nouveau magasin qu’il implante dans le quartier Nord, et embauche, sur le conseil de Nathan, des amis à lui quand ceux qui étaient censés l’aider se décommandent (à cause du quartier)
En plein travail, un ami vient voir Nathan et l’informe que les Blancs ont décidé de remettre leur recensement électoral le samedi prochain qu’ils n’ont pas compris le message qu’ils leur ont fait passer la dernière fois.
Jack l’entend et demande des informations sur ce qu’ils ont fait à sa femme et à ses amis. La conversation s’échauffe entre Nathan et lui, si bien que Jack finit par tous les renvoyer.
Nathan explique son point de vue à son oncle, qui ne prend pas sa défense et dit à Jack le lendemain que recueillir Nathan sous son toit est très difficile, mais qu’il est le fils de son frère, donc il doit le faire.
De son côté, Sam est choisi pour représenter l’Ecole Catholique à la finale municipale de course de vitesse, et se fait parallèlement rejeter d’un club d’astronomie (que fréquente Ouin-Ouin : décidément il fait tout, celui-là !) sous le prétexte que les inscriptions sont terminées.
De retour chez lui, Nathan, furieux de s’être fait virer, l’incite à abandonner la course car ça ne lui apportera rien à lui, mais seulement aux Blancs. Sam dit qu’il n’a pas le choix car sa bourse dépend de ses performances en course, mais Nathan lui rétorque qu’il a toujours son école et qu’il n’a pas besoin d’aller à l’université car il ne sera jamais astronaute.
Déconfit, Sam va à la bibliothèque où il rencontre Meg, qui lui conseille de ne pas abandonner la course et dit qu’elle comprend combien ça doit être dur pour lui. Mais il la rembarre méchamment et s’en va.
Finalement, il réalise que Nathan n’a pas raison et va disputer la course, sous le regard fier de son père.
Encore une fois, la série dépeint avec justesse les rapports entre les Noirs et les Blancs dans cette intrigue impeccable divisée en deux parties : Nathan au magasin puis Sam et ses doutes.
Les scénaristes ont fait le choix intelligent de montrer les mœurs raciales de l’époque du point de vue de ceux qui subissent le racisme de la majorité.
Il y a d’un côté les gens comme Nathan et ses amis, pessimistes et aussi racistes que ceux qu’ils dénoncent, et les gens comme Henry et Sam qui choisissent de s’intégrer à la société et d’essayer de réussir leur vie malgré les difficultés qu’ils rencontrent (et qui ont toute la sympathie du télespectateur)
J’ai donc particulièrement aimé cette intrigue, et la façon dont les scénaristes montrent à travers les épisodes que les Noirs ne doivent pas tous leurs malheurs au racisme de la société, mais que d’autres facteurs peuvent entrer en jeu. Ainsi, Nathan est présenté comme responsable de sa non-intégration dans la société à cause de sa haine des Blancs. Cela rapelle l’épisode où Jack choisit son frère plutôt qu’Henry pour diriger le nouveau magasin, et que celui-ci est prêt à démissionner car il croit que c’est à cause de sa couleur de peau alors qu’il s’agissait simplement d’aider un membre de sa famille.
La décision que prend Sam de courir est certainement la bonne et le suspence est très bien entretenu, jusqu’à la dernière seconde.
Bref, chapeau bas.
Le fil rouge de la série est constitué des intrigues familiales pendant lesquelles se révèlent les mœurs des 60’s ; Banstand qui constitue le côté léger, insouciant et qui englobe les intrigues adolescentes de Meg ; et les intrigues sur les mœurs raciales à travers l’immense frontière sociale entre les Noirs et les Blancs, représentée par la famille d’Henry et ses rapports avec la société (Sam au lycée, Henry et Nathan dans la vie active)
Quand un épisode réussit à doser parfaitement chaque ingrédient qui font la force de la série dans des intrigues personnelles solides (avec un bémol pour celle de Jerry), on obtient forcément du grand cru qui fait de l’excellent American Dreams.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires