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1.21 - Repousser les limites
On rigole pas à la 431 !
Fear Itself
samedi 17 avril 2004, par
Ca y est, après quelques relâchements au cours de ses derniers épisodes, "American Dreams" retrouve son rythme de croisière, comme l’on arrive bientôt au bout de cette saison-marathon. Et même si j’ai passé un très bon moment (pour la 21e fois), cette semaine il ne se passe pas grand-chose de notable. Mais qui a dit qu’avec du pas grand-chose on ne pouvait pas faire du très bon ?
Regardez, un indicateur est l’échelle de l’intrigue de Meg. Sur le dernier épisode, avec les histoires de coucherie de Luke, on arrivait à du bon, cette fois-ci elle et sa fidèle Roxanne (tel un Sancho Pança un peu plus en formes...Non sérieux, je vois pas pourquoi mes coéquipiers veulent se marier avec ce Gros Pif...Enfin passons)se voient conviées au Comité des Fêtes de l’Ecole Catholique. Apparemment les choses ont l’air de bien se passer, jusqu’à ce que Roxanne, pour prouver sa loyauté de nouvelle venue, propose de prendre une photo d’elle et de Vanessa (chef du Comité)...sur le plateau de "American Bandstand" à la place de Dick Clark. En d’autres termes rentrer sur le plateau clandestinement. Si c’était le show de Jay Leno, et que ça se passait de nos jours, on aurait droit à une mission de type "Alias" avec fausses cartes d’accès, ordinateurs, etc. Sauf que là on est en 1964, et on se rend compte qu’il est très facile de rentrer sur le plateau, très facile d’allumer l’éclairage...et très facile de passer les disques à la mode. Ah bon, alors le playback ils le faisaient avec un tourne-disques ? Ahum...
Donc Meg va ouvrir la porte, veut faire la photo fissa et se barrer...sauf que c’est l’endroit qu’ont choisi Vanessa et ses copines pour organiser une Surprise Party d’enfer. Alors, ça se voit de suite que c’est pas Bandstand, ça ressemble plus au Muppet Show, avec tout le monde qui s’agite dans tous les sens, collection de danseurs amateurs. N’y décelez pas de jalousie, vous ne voudriez pas me voir danser sur du Missy Elliott avec mon bide...
Quoi qu’il en soit, on attend le lendemain que Michael le producteur décèle le détail qui tue et qui confondra l’effraction, et il ne faut pas longtemps : c’est une caméra cassée à repayer ! Ca tombe mal, puisque Roxanne et Meg ont du fric à elles deux, mais pour s’acheter une robe pour la future fête de l’école Catholique. La solution ? Selon Roxanne, ne rien dire, mais l’avis d’Helen encore sous le choc de l’affaire de son prof de littérature, sera celui qu’elle ne peut faire : si elle sent que l’honnêteté prime elle lui dit tout. C’est ce qu’elle fait, en lui déposant une enveloppe avec l’argent gagné conjointement, et s’en sort avec la corvée d’un tout nouveau service des Objets Trouvés. Pour la robe c’est la chef du comité aux tendances lesbiennes (ah les moeurs de couvent...Spéciale dédicace à Sonny Burnett) qui, en remerciement, lui en refilera une (bien chère).
Intrigue suivante, celle de Will et sa course de voitures. Alors Jack s’est fait chier à construire la voiture de ses rêves pour Will, mais celui-ci ne sent pas qu’il va pouvoir gagner la course, ni même concourir tout court. Cela donne des scènes de complicité rare entre Will et Jerry. Jerry va utiliser la rancoeur de Will vis-à-vis de leur père et sa ténacité, pour se transformer en coach. C’est également là que l’on va entendre parler de Joseph Conrad, astronaute qui est venu à l’école de Sam et Jerry expliquer les étapes de la future conquête spatiale. Les deux sont également unis dans la peur de ne pas être à la hauteur, puisque JJ a du mal à reprendre la compétition après la fin de sa convalescence, et l’enjeu de la bourse est toujours là. De porte-bonheur en dérision du patriarche sur le base-ball, c’est une leçon de fraternité loin des pleurnicheries du grand frère Pryor, donc étonnamment bien.
Bon, l’intrigue de Sam ou plutôt de son "mauvais génie" Nathan me lourde un peu, donc on va expliquer, cette fois-ci en l’absence de Papa Henry c’est Sam qui veille aux travaux du nouveau magasin des quartiers Nord. Sauf que les afrocentristes se ramènent avec de la bouffe pour un ouvrier qui est aussi leur pote, et font un trou dans le mur. Ohh, comment c’est méchant que Papa Henry va gueuler sur Nathan dans le prochain épisode !Pas énormément d’avis, faut dire que le reste est tellement génial que ça plombe un peu l’épisode selon moi.
Une intrigue secondaire, cette fois-ci côtoyant le meilleur du côté comédie de la série (si, si, au-delà des propositions farfelues de Roxanne), c’est Patty qui rentre dans un groupe de girl-scouts. Celui-ci fonctionne au badge du mérite, et dès son arrivée, ses nouvelles camarades se vantent du nombre de badges difficiles à obtenir. Et l’ego surdimensionné de la benjamine Pryor de s’offusquer, donnant lieu à un feu de camp à l’extérieur de la maison ou encore piquer l’honneur de la préparation des plats à Helen. Ca ne paraît rien, mais c’est la mailleure intrigue de Patty depuis le début de la série, carrément.
Et enfin, deux dernières choses. Une fois que Meg a révélé le pot aux roses à Michael, on sent que la révélation embarrassée de Helen va arriver comme un bémol, elle aussi dépassera les limites de sa timidité et sera prête à affronter l’inévitable tempête conjuguale et familliale. Mais non, et là je dis : bande de lavettes, ça vous ferait fuir l’audience que de construire un vrai cliffhanger !!!! Espérons que ce sera chose faite au moins avec le season finale.
Et l’épisode était dédié aux victimes de la désintégration de la navette Columbia, ce que j’ai trouvé touchant, car REELLEMENT efficace et lié au thème de la conquête spatiale, loin de l’obscur fait divers qui lie les scènes dans le premier acte (les disparitions d’enfants).
Bilan :
Parfaite maîtrise de l’équilibre des intrigues, du thème, des personnages même les plus lourds. "American Dreams" rocks, rien à redire.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires