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9.17 - Release

EndGame continue !

Clairvoyance

, par LeMartien

Durant cette saison 9, nous avons vu que Doggett et Reyes étaient au premier plan et donc il était presque indispensable, vu que la série allait prendre fin, de conclure l’affaire qui touche le fils de John Doggett, Luke.

C’est donc cet épisode qui nous ramène en plein dedans après diverses approches (Invocation, Empedocles, John Doe) qui ont teasé le spectateur. Les septiques qu voyaient en cette affaire un ersatz de Samantha Mulder ont de quoi être déçus ou plutôt ravis car ce n’est pas le même mystère. Oubliez le fait que Luke ait été tué par un démon (cf Empedocles), Release est presque l’épisode le moins paranormal, le moins fantastique de la saison.



Pour commenter cet épisode, je vais faire comme l’épisode en lui-même et diviser la review en plusieurs parties.

Prégénérique « The Tip » :
Cet épisode commence avec un magnifique morceau de Mark Snow qui nous s’est carrément explosé sur cet épisode.
Un teaser très étrange, très sombre, magnifiquement réalisé tout comme le reste de l’épisode. Pas de dialogue, que Doggett qui semble être sur une affaire.

Acte 1 :
Scully est dans l’épisode en tant que professeur. Elle montre à ses élèves le corps retrouvé dans le teaser. Pour une fois, elle est utilisée comme il faut. Nous avons affaire au second rôle de l’épisode, Rudolph Hayes, un élève très doué et assez mystérieux. Ce personnage est porté par un magnifique Jared Poe. Intrigué par ses talents, Scully informe Doggett et Reyes qui sont priés d’aller sur les lieux où Hayes a sa formation. « I see things » dit-il. Il voit des choses, il ressent ce que les victimes ont.
Deuxième claque : Hayes rentre chez lui et épingle la photo de la morte sur un mur... tapissé de centaines de photos de victimes. Musique et réalisation donnent à cette scène une densité énorme. Qui est-il ?
L’affaire policière classique suit son cours du côté de Doggett et Reyes. Il rencontre Regali, un homme bourré de noirceur.
L’acte 1 se termine par le mur de Hayes sur lequel la photo de Doggett près du cadavre de son fils est accrochée...

Acte 2 « Ashes » :
La partie Doggettienne commence. Intrigué par ce jeune cadet, il prend conscience que l’affaire de son fils pourrait se voir élucidée. Cette image où il est assis près de la boite où sont enfermés les cendres de son fils est assez forte ! Alors Doggett rencontre Hayes. Cette scène restera culte dans le sens dans sa sobriété, dans le jeu des acteurs (John très touché) et dans le contenu où nous avons droit à un résumé de l’affaire Luke et une sorte de révélation de Hayes : il y a un lien avec les deux affaires.
On plonge dans le monde de Hayes avec Doggett. Il est torturé par une sorte de don, il ressent les souffrances des victimes. Il peut aider Doggett.
On va de doute en surprise, Follmer réapparaît. Il connaît Regali.
Reyes au travers d’une scène est une collègue assez proche de John mais éloignée de l’agent Doggett. Cette affaire le touche personnellement. On peut penser à la relation Mulder et Scully mais ici les forces s’opposent, les rôles sont inversés, les enjeux sont différents.
La vie de Doggett est alors exposée. Son ex-femme (la vraie femme à la ville de Robert Patrick) apparaît et on ressent un grand trouble entre eux deux vis-à-vis de ce qui est arrivé à leur fils. John s’accroche à ça, il veut la vérité. Il est différent de Mulder qui a été torturé de vérité en mensonge, ici on en apprend assez.

Acte 3 :
Scully apporte sa touche d’expérience dans l’affaire mais reste assez éloigné de la trame générale de l’épisode. Et le jeu de Patrick est assez fort pour ne pas que l’épisode pâtisse de l’absence de Scully. Cette dernière apporte quand même sa contribution en donnant des preuves que le lien est fort entre les deux affaires de l’épisode. Mais ça reste l’affaire de Doggett.

Acte 4 « a message » :
On reprend les mêmes mains et on se reprend la même claque. Musique, réalisation, jeu, décor. Sans dialogue, on en apprend plus qu’il n’en faut. Hayes est un personnage vraiment torturé, il a l’air de ressentir beaucoup plus qu’il ne veut le dire. Cependant, les doutes prennent une tournure encore plus tendue quand on apprend que Hayes pourrait être un imposteur comme il y en a tant eu dans X-Files.
On va de doute en surprise. Doggett ne suspecte rien mais une scène réunissant Regali et Follmer trouvent son apogée dans des non-dits, des non-révélations qui poussent le spectateur à se dire : où est la vérité ?
Tout vient de Hayes et des personnages secondaires en fait. Follmer prend de l’importance, Regali s’efface par sa noirceur et Hayes est un X-File à lui tout seul. Follmer dénonce la supercherie de l’enquête, Hayes est un fou libéré de l’asile. L’affaire des femmes tuées du début d’épisode n’est pas pas vraiment résolue mais on sait qu’il y a des similitudes entre le meurtre de Luke et ceux ci.

Acte 5 :
Vous en voulez une autre ? Nouvelle compo de Snow, réalisation tout en finesse avec ralenti pour l’arrestation de hayes. Aucun dialogue. Ces interludes rythment l’épisode d’une façon assez étonnante et renvoie le spectateur à des interrogations : pourquoi, comment, qui ? Nous sommes, nous devenons Doggett. La tension n’est pas palpable mais elle est cachée en nous.
Nous avons en face de nous deux personnages d’une telle densité, d’une intensité, que l’on se dit qu’on les connaît depuis toujours.

Acte 6 :
Doggett vs Regali ou les réponses que l’on attend. Le dialogue est très bien écrit. Et Regali raconte enfin à Doggett ce qu’il s’est passé avec des métaphores et détours qui ne nous donnent que très peu de clarté sur l’affaire. A la vue de l’épisode pourtant, tout peut paraître claire. Regali s’en va, Doggett reste un temps et prend conscience que Regali est le coupable. A peine a-t-il pris le temps de dégainer son arme pour aller régler son compte que Follmer l’a devancé. Pourquoi ? Le regard de Doggett est le notre. Nous savons que Follmer était plus ou moins impliqué mais s’est-il protégé en le tuant ?

Acte 7 « Release » :
La conclusion ne pouvait être que plus belle. La scène reprend les mêmes ingrédients : musique, réalisation parfaite, décor, sobriété, muette. Du grand art. De la maîtrise de l’image découle un sentiment d’apaisement finalement. On se dit alors que les interludes nous ont préparés à une sorte de libération (release), de préparation à une conclusion toute en nuance. Sans fioriture, l’épisode est très complet. Doggett prend une ampleur qu’il ne retrouvera plus, il est libéré de ses peurs (Luke), de ses doutes, bref de son passé. La scène finale où il prend dans ses bras Reyes prend alors une valeur plus ou moins symbolique.


Entre vrais et faux semblants, Release est en tout point maitrisé (à part les incohérences de continuité avec Empedocles). Son, image, jeu d’acteur, c’est du grand X-Files que l’on nous sert. Scully est employée comme il faut, Reyes a un rôle bien définie, Doggett est magistrale. Une réussite qui confirme la bonne tenue de la seconde partie de la saison 9. Une bonne note vu la qualité globale.