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3.02 - Finding Rachel (2)
Do you wanna save your ass or your soul ?
lundi 7 février 2005, par
Fin du dyptique de début de saison.
Oui, je sais, le titre de ma review n’est pas très recherché mais que voulez-vous... Bref, voyons donc ce qui se passe dans cet épisode, selon le schéma établi dans la review de la première partie (c’est un défi personnel que d’écrire deux reviews de suite dans la même journée en suivant le même plan, donc si vous pensez que je ne suis pas original ou quoi que ce soit, vous vous fourrez le doigt dans l’oeil, c’est fait exprès et c’est pas par fainéantise ; non mais qu’est-ce que vous croyez ?). Bref !
La montée en puissance de Stillson
Stillson veut maintenant être élu au Congrès, afin de franchir un pallier et de se rapprocher du pouvoir suprême. Oups, scusi, ça c’était le début de la première partie de la review de la première partie, humour pas drôle. Bref... Alors que le jour des élections approche de plus en plus, c’est l’occasion de découvrir une autre qualité de Stillson : il est extrêmement opportuniste. En effet, l’affaire de la disparition et du meurtre très probable de Rachel Caldwell est tout à son bénéfice : Johnny est le principal suspect et Sara organise les recherches de la jeune femme car elle est certaine de l’innocence de son ancien fiancé ; or, Sara travaille pour lui pendant la campagne... Il en profite donc pour renforcer son image d’homme de bien rempli de bonté, et les retombées ne se font pas attendre puisqu’il progresse encore dans les sondages. Et bien entendu, grâce aux appareils trafiqués qui permettent de voter, à la marge d’erreur et à des magouilles superbement orchestrées, il remporte l’élection et est propulsé au Congrès. Cet homme est un requin qui ne laisse passer aucune occasion, de plus en plus il apparaît comme vraiment inarrêtable tant il prend en compte tous les paramètres afin qu’ils lui soient favorables.
D’ailleurs, il pense aussi à assurer ses arrières à propos de Johnny. Sara étant derrière Johnny, il passe une fois de plus à l’action en allant lui parler et en mettant en lumière le fait que les relations entre les deux anciens amants pouvaient avoir des conséquences sur la carrière de Walt (qui est lui aussi en pleines élections). Manière très indirecte de la mettre en garde et de lui faire comprendre qu’il pourrait lui arriver malheur si elle fait de mauvais choix. D’ailleurs, heureusement que Bruce est là pour la tirer d’un mauvais pas vers la fin de l’épisode, parce que Stillson aurait pu franchir certaines limites. En clair, en deux épisodes on a pu voir un Greg Stillson pourri jusqu’aux os et vraiment prêt à tout pour accéder au pouvoir, et qui par-dessus le marché commence à prendre le taureau par les cornes pour se débarrasser de Johnny qui l’encombre, et en qui il voit un adversaire vraiment sérieux.
Les déboires de Johnny
Maintenant qu’il est en prison, il va être un peu plus dur pour lui de prouver son innocence, surtout qu’il n’a toujours pas d’alibi et qu’il ne sait pas ce qu’il a fait le soir de la disparition de Rachel. Il commence par être soumis au détecteur de mensonges, ce qui n’est pas une brillante réussite. En effet, ses réactions sont parasitées par les visions des précédents criminels qui sont passé par là, du coup même ses réponses aux questions les plus élémentaires donnent de drôles de résultat. Bref, comme il le dit ensuite à Sara, c’est un fiasco, et ce n’est pas fait pour l’arranger. Il lui demande donc de convaincre Rebecca de venir à sa cellule avec des affaires de sa soeur, pour compléter son emploi du temps du soir fatidique à l’aide de ses visions. Mais ça ne se passe pas tellement mieux : Rebecca est très sceptique sur les capacités de Johnny et toutes ses visions ne la convainquent pas du tout. On se met aisément à sa place : entre le coup du "quand vous étiez petites vous vous cachiez en bas de l’escalier quand vos parents criaient, mais ce n’est absolument pas votre soeur qui me l’a dit", le "oh non, c’est Stillson qui l’a frappée" en touchant un stylo qu’elle vient d’acheter et connaissant son animosité envers le bonhomme, et le "je l’ai vue étendue dans un local avec du matériel" alors qu’elle est passionnée par le cinéma, il y a de quoi douter et ça fait vraiment charlatan. Pour un peu j’avais l’impression de voir Mulder en face de Martin Luther Boggs dans l’épisode 1x13 de X-Files (Beyond The Sea).
C’est là que Johnny joue le coup intelligemment : il propose à Walt de l’emmener sur les lieux du crime pour faire ses aveux et donner des preuves contre lui, mais il cherche juste à avoir des visions qui lui permettront de s’innocenter. Et il en a enfin des très intéressantes qui lui montrent qu’il était en compagnie de Rachel dans son bureau ce soir-là, à regarder des vidéos de ce qu’elle a tourner. Puis une panne de courant s’ensuit, Johnny s’en va pour remettre le compteur, et c’est là que la jeune femme se fait agresser et enlever. Johnny n’a donc rien à voir dans le meurtre de la jeune femme, mais ce n’est pas comme si c’était surprenant. Malheureusement pour lui, cela le force à mener la police et le procureur jusqu’au cadavre, ce qui une fois de plus l’enfonce. Bah oui, franchement : il n’a pas d’alibi, il ne se souvient de rien, il est sur une vidéo compromettante (merci de ne pas interpréter cette phrase de travers pour les esprits mal tournés), et il sait parfaitement où se trouve le cadavre. Il faut avoir sacrément foi en lui et ses visions pour encore croire en son innocence, et c’est apparemment le cas de Walt, malgré ses problèmes personnels.
Mais finalement, tout se termine bien : Johnny sort de prison grâce aux aveux du comptable de Purdy, Kennedy. En effet, ce dernier s’est suicidé quelques temps auparavant et a laissé une lettre derrière lui où il avoue que c’est lui l’assassin. Le révérend évoque une liaison entre Rachel et le défunt, et il l’aurait tuée car elle l’aurait fait chanter à la suite de la découverte de ses magouilles dans les comptes de la fondation de Johnny. Sauf qu’au moment de signer son bon de sortie de prison, Johnny a une vision qui montre que Purdy ment de bout en bout. Nous ne la voyons pas mais le regard qu’il adresse à son tuteur légal est sans équivoque. Entre sauver ses fesses et sauver son âme, il semblerait qu’il soit en train de faire des mauvais choix... Ce qui est formidable c’est que tout le monde gobe cette histoire alors qu’elle n’explique absolument pas du tout la disparition de certains disques durs sur lesquels doivent se trouver des images compromettantes concernant les machines trafiquées pour les votes... Enfin bon, notre bon petit Johnny ne va pas faire la fine bouche, car comme il dit ce n’est pas en prison qu’il va pouvoir lutter contre Stillson.
Les satellites gravitant autour de Johnny
On va passer très vite sur le retournement de situation ultra surprenant à la fin de l’épisode quand Rebecca va voir Johnny pour lui présenter ses excuses, vu qu’on sait qu’il va se la faire pour parler sans détours, pour s’intéresser au cas de Walt. Il a vraiment mal pris la gifle de sa femme, et il commence à douter sérieusement de son mariage. Il a été patient pendant trois ans par respect pour les sentiments de Sara envers Johnny, mais il en a un peu marre. Il décide donc de se séparer de sa femme et de ne pas dormir chez lui, pour prendre du recul. Cela ne l’empêche pas d’avoir pleinement confiance en Johnny tout au long des deux épisodes, ce qui montre bien qu’il en veut exclusivement à Sara pour ses hésitations coupables. Cette dernière quant à elle prend une petite claque après le petit laïus de Stillson qui touche une corde sensible en lui parlant de ses sentiments partagés entre les deux hommes. Ca sent la poudre, le couple commence à se fissurer quelque peu.
Purdy quant à lui est à un tournant de sa vie et ne semble pas faire les choix les plus judicieux. Johnny lui demande s’il veut sauver ses fesses ou son âme, et apparemment le révérend préfère la première solution en s’alliant à Stillson (la dernière scène où il lui remet une enveloppe remplie ne laisse aucun doute à ce sujet). Et pourtant, il a vu le tableau de Johnny - ce qui l’a fortement troublé - et malgré les réponses évasives de son protégé il sait qu’Armageddon est en vue et que Stillson en est très probablement le responsable. Par-dessus le marché on apprend de la bouche de Kennedy qu’il a dernièrement commis quelques petites malversations et il est opportuniste en se servant du pseudo-suicide de son comptable pour maquiller tout cela... Pour un homme d’église, tout ça n’est pas très net, et Johnny ne manquera sûrement pas l’occasion de le remettre en place, car il a l’air très remonté.
Une suite dans la lignée du précédent épisode puisqu’elle reprend les même idées avec Johnny qui court après son innocence, pendant que Stillson a la route dégagée pour gravir les échelons du pouvoir. C’est une fois de plus très honnête, et la fin rend Purdy encore plus intéressant et ouvre de belles perspectives pour l’avenir. C’est avec des épisodes comme celui-là qu’on se rend compte que Dead Zone se base avant tout sur l’évolution de ses personnages.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires