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1.25 - City on Fire

The roof ! The roof ! The roof is on fire !

samedi 15 mai 2004, par LordOfNoyze

Dans la série "Ce que vous n’avez pas vu sur TF1", aujourd’hui dernière séance de rattrapage pour la famille Pryor.

Tic, tac, tic, tac... Cette première saison marathon de 25 épisodes couvrant la période de novembre 1963 à août 1964 touche à sa fin, et on se rend compte que le temps passe vite...y compris chez les Pryor. Chacun s’inquiète du sort de Jerry, qui a quitté l’équipe prématurément, et s’est enfui sans laisser d’adresse de son école privée deux jours auparavant. C’est donc une veillée nocturne pour Jack et Helen, jusqu’à un coup de téléphone au petit matin : ce n’est autre que Pete, le frère de Jack, qui l’a hébergé ces journées durant. Alors que Meg discute avec Roxanne du revirement de Sam, Henry essaie de calmer les esprits face au climat tendu du quartier.


La famille est à nouveau divisée sur la nouvelle décision de JJ de s’engager dans les Marines. Il a l’aval de Jack, mais pas celui d’Helen. Vaille que vaille, il fait sa valise, tandis que Meg se rend dans les quartiers Nord afin de tenter de convaincre Sam d’aller à sa fête d’anniversaire. Entretemps, Nathan, le grand frère "pro-Blacks" de Sam, est témoin d’une arrestation musclée d’une femme enceinte de sept mois, et il rapporte avoir vu le policier la battre sans raison apparente. De fil en aiguille, l’émeute prend tournure, et Sam et Meg se retrouvent pris dans l’oeil du cyclone. Ils se barricadent à l’intérieur du nouveau magasin, alors que Helen tente de deviner où a pu aller Meg en voyant des émeutes à la télévision. Nathan suggère à Sam de partir vite, alors que JJ se propose pour aller chercher Meg contre l’avis d’une Helen désemparée.


A la fin de "American Bandstand", Michael exhorte les danseurs de ne pas sortir seuls, et d’attendre que quelqu’un vienne les chercher. Il lui confie qu’il va sans doute quitter "Bandstand" pour aller produire une nouvelle émission en Californie. La nuit tombée, Pete va voir au magasin dévasté, et se rend compte que personne n’est là ; il en informe JJ, qui va immédiatement au secours de sa soeur. Alors que Michael, bloqué avec Roxanne à l’intérieur du studio, envisage une annulation de l’émission du lendemain, Beth, venue entretemps, reste auprès d’Helen. A la fin de l’épisode, Pete essaie de feindre l’arrestation de Sam pour le sortir d’ici, mais Nathan tente de s’interposer en assommant Pete. C’est alors qu’un de ses collègues abat Nathan d’une balle en pleine poitrine. Horrifiée, Meg est évacuée dans une voiture de police alors que JJ contemple le magasin de son père partir en fumée. Sam est laissé dans les émeutes tentant de réanimer son frère.


Cet épisode est une démonstration de force du talent de Jonathan Prince, mais surtout des points forts de la série. En effet, outre les virages importants pour quelques personnages (Sam et Jerry pour ne citer qu’eux), la série montre de façon assez subtile l’engrenage menant à l’émeute. Il faut souligner à ce titre la progression de l’épisode, qui passe de la fin d’un suspense au prégénérique (la réponse à la question "Où est Jerry ?"), à des moments plus calmes. Comme si tout rentrait dans l’ordre, on voit Stacie Orrico dans le rôle de leader des Angels entonner "My Boyfriend’s Back", alors que Henry minimise l’odeur de soufre qui pend dans le quartier : après tout, on est à la fin des vacances, à deux semaines de la rentrée, les "kids" calmeront leurs ardeurs avec un cartable sur le dos. Mais le calme ne fait que précéder la tempête, et la bande à Nathan ne fait qu’attendre le bon moment. Et alors que les Detroit Wheels mettent le feu aux studios, la guerre de tranchées commence, le ton sérieux et révolté de Nathan alternant avec le ton moqueur du policier raciste.


Et la deuxième partie de l’épisode ne montre pas l’explosion, mais ses alentours. Seules des saynètes indicatives nous seront montrées de l’émeute, recoupant ce que Michael (au studio) et Helen voient, représentant la population de Philadelphie. Tous les espoirs de l’épisode précédent s’envolent donc avec cet épisode : ceux d’Henry, qui croyait à un apaisement et à une cohabitation ; ceux de Jack, qui va devoir reconsidérer l’ouverture d’un magasin dans les quartiers Nord ; ceux de Meg, qui verra sa fête d’anniversaire gâchée par une excursion au mauvais endroit. Je dois également rajouter ceux d’Helen, qui pensait à un avenir normal pour son fils aîné, et qui est quelque peu refroidie par son engagement dans les Marines. Seuls Patty et Will restent incrédules face à ce cortège de changements.


Comme c’est une dernière review, et que cet "extra" a un caractère un peu exceptionnel, je laisse la parole à Snyder, qui a lui aussi pu voir l’épisode.


"C’est vraiment dommage que TF1 ait arrêté la diffusion (désolé d’en rajouter une couche) car ce season finale est l’épisode le plus réussi de cette saison, si bien que pour une fois je lui donne sans hésiter un 10 / 10. Pourquoi ? Des intrigues impeccables et toujours impeccablement jouées, sans qu’un personnage bien connu vienne ajouter sa boulettude, une tension qu’on n’avait tout simplement jamais vue en ce qui concerne les altercations sociales, une musique comme d’habitude fabuleuse... Encore une fois, et peut être mieux que d’habitude, les scénaristes réussissent à mettre en parallèle l’euphorie des sixties (la musique, les progrès dans le confort) avec les évènements graves qui caractérisent cette décennie : la révolte de la population noire pour les droits civiques, la guerre du Viet-nam qui est traitée pour la première fois à l’échelle de la famille Pryor avec la décision de Jerry de s’engager dans l’armée.


Cet épisode remplit donc toutes les fonctions d’un bon season finale : l’aboutissement de la saison (l’émeute généralisée de la communauté noire pour les droits civiques), des bouleversements dans la situation des personnages (le magasin de Jack détruit, le départ de Jerry pour la guerre) qui entraînent une redéfinition de leurs rapports (que va-t-il advenir d’Henry maintenant que Jack n’a plus son magasin ? Va-t-il être rétrogradé au rang de simple employé ? Comment va survivre la relation de Jerry et Beth ?) Un autre point positif (et je suis bien étonné de le dire) : l’orientation du personnage de Jerry me plait beaucoup et je suis très content qu’on nous dispense d’une saison où il se serait fait des potes aussi cons que ses potes de lycée mais à la fac.
Bref un épisode exceptionnel qui donne vraiment envie de revenir pour la saison prochaine.



Par contre, on peut regretter que la storyline l’Helen sur son infidélité n’ait pas eu de conséquences dans le final et probablement pour la suite de la série, alors que certains éléments laissaient penser le contraire. On peut aussi regretter, à l’échelle de la saison, que les scénaristes aient introduit un personnage intéressant et complexe (Coleen) pour la zapper par cette cruche de Beth... La conclusion de certaines intrigues longues est également un peu frustrante (Helen, la dispute entre Meg et Roxanne) car elles enlèvent toute la tension qui était générée par la possibilité d’un changement de fond de piliers de la série (l’amitié Meg/Roxanne et le couple Jack/Helen) Néanmoins, ces choix s’expliquent à l’aube du season finale car les scénaristes ont décidé d’aller dans une autre direction avec d’autres changements.


En conclusion, si on aurait pu se passer de l’épisode précédent (bon mais pas exceptionnel), celui-ci est prenant et captivant de bout en bout. Les évènements amorcés par le season finale annoncent une saison 2 différente dans les thèmes traités (la guerre du Viet-nâm prendra sûrement une place plus grande) et une évolution très agréable dans la série.
Vive American Dreams !"


Tension, émotion, évolution, tels sont les mots qui pourraient définir ce season finale d’"American Dreams", une série qui aura été à la hauteur de ses grandes ambitions, et qui aura laissé ici ses personnages dans le tourbillon de l’Histoire contemporaine américaine.