Tom Sawyer, c’est l’Amériqueuh

Aujourd’hui, pour commencer ma review, j’ai décidé de me sacrifier à la rituelle introduction que j’avais réussie à éviter de manière astucieuse dans ma dernière critique (vous savez l’épisode sur la sublissime... oui bon, d’accord) en débutant par un résumé des épisodes précédents (qui existait déjà dans l’épisode d’ailleurs). J’aurais pu refaire le même coup, mais non. Alors théoriquement une introduction typique sur la LTE raconte n’importe quoi, contient quelques blagues foireuses destinées à faire fuir le lecteur avant qu’il ne commette une erreur fatale en lisant toute la review (parce que l’accoutumance est terrible, pire que celle de Charlie avec la drogue), et possède des tranches de la vie passionnante des TeX. Donc là, comme je dis n’importe quoi et que j’ai déjà placé une pointe d’humour pourri, il ne me reste plus qu’à faire étalage de ma vie : hier, j’ai regardé les épisodes en même temps que mon frère (mais je n’ai pas pris le temps de noter ses éventuelles remarques, je n’aurais donc pas la joie d’introduire ses commentaires à la manière de Mad_Dog avec sa soeur ; quel dommage). Et même qu’il y a eu un truc pas net de la part de la chaîne numéro 1 : "On a également eu droit à la première (?) censure de la part de TF1 avec la scène de torture qui a été amputée de certaines répliques et plans de caméra... du coup elle parait moins longue et ce qui en découle parait beaucoup moins crédible (le renoncement de Sawyer et le fait que Sayid quitte le campement)." Voilà, j’en ai parlé, c’est bon, j’ai fait mon boulot comme il faut.

Au revoir.

Non j’déconne, la review est pas finie.

Précédemment dans Survivor

Je me suis posé la question de la nécessité de ce paragraphe. Autant il était justifié dans le 1x06 parce qu’il était assez astucieux, autant ici il n’y a pas grand-chose à se mettre la dent. En effet, on voit quelques petites scènes concernant Michael et Sun tirées de ce fameux épisode (notamment la scène où Michael apprend que vous-savez-qui parle anglais), et on rappelle aussi que Sayid s’est pris un coup sur la tête en cherchant à localiser le signal. Ah bah tiens, si en fait c’est intéressant et c’est une fois de plus pas si con parce qu’une fois de plus on se dit qu’un couple sinoblack (ah non merde, je peux pas le dire elle est pas chinoiseuh) va se former parce que Sun commence à montrer quelques signes de rébellion. Et on verra que le choc a fait perdre la tête à Sayid. Ouais non, pas quand même, mais presque !

Sawyer est un gros chieur doublé d’un boulet (mais pas autant que Boone)

En tout cas, moi je suis pas d’accord avec Kate, il a une super technique de drague. Quoi de mieux que de sortir de la mer nu comme un ver et d’arborer fièrement son anatomie pour impressionner les jeunes et jolies jeunes femmes, vous pouvez me le dire ? Franchement, je ne sais pas. Surtout qu’en plus, c’est une bête de sexe et... arf non, si je commence à mélanger les flashbacks et la réalité dès le début ça ne risque pas de fonctionner correctement. En même temps, c’est normal que je veuille relier les deux, mais on verra ça plus tard, encore. Bref, passons.

Vous l’avez sans doute remarqué, à chaque épisode les scénaristes s’attellent à construire une intrigue autour du personnage auquel on s’intéresse tout en montrant ce qu’il a vécu avant le crash pour permettre de comprendre ses réactions (ou pas) et de lui donner de la profondeur (ou pas). Hors, Sawyer étant depuis le début considéré comme un fouteur de merde par tous les survivants et n’étant pas du tout intégré, pour trouver quelque chose à lui faire faire ce n’était pas forcément évident. L’idée de Damon Lindelof (l’un des trois co-créateurs de la série, je le rappelle pour info) est donc de lui faire subir les évènements plutôt que de les provoquer.L’élément déclencheur n’a donc rien à voir avec lui. Non, le point de départ c’est l’asthme de Shannon. Alors quand même, là, on ne peut que féliciter Lindelof, parce que réussir à lancer une intrigue à partir d’une caractéristique de Shannon ce n’était franchement pas gagné. Moi je dis respect. Toujours est-il qu’elle besoin de son inhalateur mais qu’elle ne l’a plus et que tous les soupçons se tournent vers Sawyer. Forcément, il l’a bien cherché : depuis le début de la série il a un peu près tout ce qui est possible et imaginable puisqu’il s’est constitué une petite réserve d’affaires personnelles. Réserve dans laquelle Bonne va d’ailleurs fouiller pour y trouver l’inhalateur car il a vu que Sawyer était en possession d’un bouquin qui lui appartient et il en a logiquement déduit que tout le reste de ses biens se trouvait là. Ce qu’il aurait pu s’abstenir de faire, parce que non seulement c’est un boulet et il l’a déjà prouvé quand le problème du ravitaillement de l’eau s’est posé et qu’il a pris les choses en main avec une réussite proche du néant (mais dans le sens inverse), mais en plus il s’est fait refaire le portrait. Sawyer, c’est un bad boy de toute façon, faut pas le titiller. Et puis en plus, il avait déjà en sa possession la crème solaire de Shannon (enfin je crois que c’était ça).

Un commando se met alors en place pour mettre un terme aux agissements criminels de cet antipathique personnage. Leur mission : faire prisonnier Sawyer et lui faire avouer tous ses actes horribles sous le moyen de la torture. Du coup ça tombe bien que Sayid soit là, parce qu’en tant qu’ancien Garde Républicain ça le connaît ça, la torture. C’est quand même con pour Sawyer qu’il n’y ait pas de prêtre sur l’île, ça lui aurait fait moins mal de se confesser (mais techniquement le prêtre aurait été un gros enfoiré de révéler ce qu’il aurait appris alors qu’il ne peut pas), surtout que Sayid il lui en veut quand même pas mal. Ce dernier veut à tout prix retrouver celui qui l’a assommé, et il pense que c’est le chieur number one. En tout cas l’Irakien n’y va pas de main morte et il le fait bien gueuler. Cette scène fait un peu peur tout de même car la réaction et les méthodes employées sont disproportionnées par rapport à ce qu’ils reprochent à Sawyer... La fin justifie les moyens paraît-il, mais bon, il a simplement cassé la gueule à Boone pour défendre ses biens... Remarquez, sa réaction n’est pas forcément plus dans les normes, mais le fait est que ça ne justifie en rien la torture et Sayid en fait tellement qu’au bout d’un moment Jack commence à être très mal à l’aise en réalisant qu’ils sont en train d’aller beaucoup trop loin (en plus ça contraste avec son "We’re not savages Kate" quand elle lui demande ce qui le retient de tuer Sawyer quand même). Mais il n’arrive pas à raisonner Sayid qui croit vraiment que Sawyer l’a attaqué et ne peut empêcher les deux de se livrer un petit duel qui se finit par un couteau planté dans le bras du bad boy. C’est malin, surtout que c’est une artère. Surtout qu’il a déjà avoué qu’il n’avait pas ce foutu bazar de merde d’inhalateur, et on peut le croire sur parole parce qu’il l’a dit après avoir obtenu un bisou de la jolie Kate, alors bon. Mais Sayid ne connaît pas la présomption d’innocence apparemment (déjà qu’il avait du mal à croire Michael dans l’épisode 6). Non je déconne, en fait c’est un type qui sait reconnaître ses erreurs et qui décide de s’exiler à la fin de l’épisode parce qu’il s’était promis de ne jamais torturer à nouveau quelqu’un et que s’il n’est pas capable de tenir sa parole, alors il n’a rien à faire parmi les rescapés du crash. Mais c’est aussi un type qui ne perd pas le Nord puisqu’il en profitera pour tracer une carte de l’île (oui je sais, ce jeu de mots est carrément énorme).

Je reviens un peu en arrière pour parler un peu de la relation entre Kate et Sawyer qui depuis le début se résume à une succesion de vacheries dans les gencives. Pourtant, Sawyer n’est pas si loin de la vérité quand il dit que lui et la belle ont un petit quelque chose entre eux (ce qui ne plaît pas forcément à Jack qui serait limite jaloux si c’était le cas, et ça ça se dirige vers une sorte de triangle que je ne vois pas forcément d’un bon oeil si ça dure trop longtemps ; sauf si ça apporte des scènes comme celle où le héros demande à l’emmerdeur de se lever et que ce dernier lui dit "You wanna see who’s taller ?" ; ce qui en présence de Kate passerait presque pour une version élégante du fameux "Tu veux voir qui a la plus grosse ?", d’autant plus drôle que Kate a déjà vu la sienne... Oui, je délire totalement). La preuve en est qu’elle lui rend son baiser, mais aussi qu’elle l’observe puisqu’elle a remarqué qu’il était souvent en train de lire la même lettre. Ca, c’est l’élément de l’épisode qui me plaît le plus car par le biais de ce bout de papier, on fait directement intervenir le passé dans présent, de façon beaucoup plus concrète que dans les épisodes précédents (la montre du père de Sun, elle ne compte pas réellement, parce qu’elle n’explique rien en elle-même). Et Lindelof en joue pas mal.

Sawyer est un arnaqueur

Le premier flashback, blablabla. Oui donc, en fait, c’est là qu’on apprend que Sawyer est une sacrée bête de sexe parce que la belle blonde avec qui il couche a l’air d’en redemander et ne semble pas vouloir autre chose dans la vie que profiter des performances de son bel étalon (euh c’est juste pour la formule hein, moi je n’ai aucun avis sur le fait qu’il soit beau gosse ou non). Et aussi qu’il a un rendez-vous deux minutes plus tard alors qu’il est toujours au lit. Et aussi qu’il a une valise plein de fric et que sa camarade de jeu n’était pas censée voir les billets.C’est un peu louche ? Mais non, pas de problème, Sawyer lui explique tout, moi je vais me contenter de résumer : en gros, il veut investir 300000 dollars dans une opération qui implique des plate-formes de forage (pour le pétrole) situées au Mexique et il verra son argent triplé grâce à des sponsors et tout le toutime. Manque de bol il n’a que 140000 dollars sur lui, c’est tout ce qu’il possède... Et là, Jessica (oui elle a un prénom) lui affirme qu’elle peut réunir la somme d’argent manquante grâce à son mari... C’est à ce moment qu’intervient la scène où Kate lit la lettre de Sawyer. Hein quoi ? Mais c’est pas dans les flashbacks ça ! Oui mais puisque l’épisode entremêle habilement passé et présent, pourquoi pas moi après tout ? Bref, pour gagner un peu de place, en voici la retranscription (en VO) :

Dear Mister Sawyer, you don’t know who I am but I know who you are and I know what you’ve done. You had sex with my mother and then you stole my dad’s money all away. So he got angry and he killed my mother and the he killed himself too. All I know is your name. One of these days I’m gonna find you and I’m gonna give this letter to you so you’ll remember what you’ve done to me. You killed my parent Mister Sawyer.

Il y a quelques répétitions et le style n’est pas forcément fringant mais c’est normal, c’est un enfant qui a écrit cette lettre. Du coup, à ce moment, on se demande bien à quoi vont servir les flashbacks par la suite... Et tout se déroule comme il est écrit dans la lettre : il a couché avec Jessica, et on se rend compte qu’il est en train d’essayer de les arnaquer elle et son mari pour leur prendre tout leur fric sous un prétexte bidon, et il a intérêt à ne pas se planter parce qu’il doit cet argent à quelqu’un... Mais le tout dernier flashback nous offre un joli twist : au moment de conclure le deal, Sawyer aperçoit le jeune garçon de Jessica... Et là, le téléspectateur comprend tout : ce qui est écrit dans la lettre ne le concerne pas en tant que coupable, mais en tant que victime. Cela explique pourquoi il se rétracte au tout dernier moment puisque cette situation lui rappelle ce qu’il a vécu et il ne veut pas infliger à cet enfant la même souffrance qu’il a dû endurer. Mais la culpabilité le ronge, il est devenu celui qu’il détestait le plus ; il décide donc de prendre le nom de celui qu’il tient pour responsable de la mort de ses parents... Et c’est apparemment aussi pour cela qu’il tient tant à se faire haïr, parce qu’il a du mal à se regarder dans une glace (mais ça va, y en a pas beaucoup sur l’île). Au passage, merci pour le titre VF qui déglingue le twist mais bon, c’est pas comme si on n’avait pas l’habitude.

Damon Lindelof est donc un petit malin : il piège le téléspectateur en jouant du concept des flashbacks : non, ce ne sont pas eux qui nous en apprennent plus sur Sawyer, c’est la lettre... Et le discours que tient Sawyer à Kate qui nous apprend que tout cela s’est passé quand il avait 19 ans. Discours qui n’apparaît absolument pas redondant alors qu’il résume en quelques phrases ce que l’on a vu dans tous les flashbacks... Maintenant, a-t-on fait le tour du personnage ? Pas forcément, il reste quelques zones d’ombre comme par exemple sa présence sur le vol 815, ou la façon dont il s’est débarrassé de celui à qui il devait de l’argent car il l’avait directement menacé. Mais c’est vrai qu’une grande partie de son passé est dévoilée, et que le fait qu’il ait été orphelin explique parfaitement pourquoi il s’est adapté aussi vite à la vie sur l’île. En effet, il a dû se débrouiller tout seul très tôt dans la vie, même si cela l’a amené à faire des choses pas forcément morales. Il a donc appris à survivre jeune ; il n’est donc pas tellement dépaysé après le crash. La survie, c’est son lot. Nous verrons bien, mais cet épisode remplit pour moi sa fonction car à mon sens, il épaissit le personnage, et j’ai trouvé son histoire plutôt touchante (touchante, pas émouvante).

Jack, ce zéro

Il faut dire qu’il se prend quand même une grosse claque dans cet épisode. Oui, il aide Shannon à reprendre sa respiration alors qu’elle a une crise et qu’elle panique et cela lui donne droit à des félicitations de Hurley qui fait référence aux chevaliers Jedi ; mais il est tellement occupé à soutirer des informations à Sawyer qu’il n’essaie même pas de chercher d’autres solutions pour soigner celle qui sert à rien sauf à traduire du fran... de l’allemand. Et du coup c’est Sun qui s’y colle (non seulement elle est divinement - enfin vous connaissez la chanson - belle, mais en plus elle est intelligente ; quelle femme), et ça remet vachement en question l’acte de la torture... D’ailleurs, elle en profite pour se rebeller encore un peu plus avec son mari qui en la voyant avec Michael qui lui ramène de l’eucalyptus prend encore la mouche. Ouais donc, le couple Sun - Michael c’est pas encore pour maintenant, snif. Tout ça pour dire que Jack, il en mène pas large en ce moment après son escapade spéléologique qui a mal tourné.

La Quête du Hobbit

Après avoir fait partie de la Communauté de l’Anneau et avoir participé aux plus grandes batailles du Troisième Age dans les terres du Milieu, forcément on s’emmerde suir une île où il n’y a pas grand-chose à foutre. Charlie se charge donc lui-même d’une mission d’une extrême importance : trouver du beurre de cacahuète pour le plaisir de Claire. Bon, je m’étais planté, elle n’était pas dans les cavernes puisqu’elle a décidé de rester sur la plage. Il n’empêche que l’on continue de développer cette relation entre les deux. Ils sont mignons ensemble, et il y a une certaine alchimie, donc ça passe vraiment bien à l’écran (et c’est pas gnan-gnan, la scène où ils font semblant de manger du beurre de cacahuète qui n’existe pas est originale). Bref, dans sa courte quête notre ami le Hobbit trouvera sur son chemin Hurley, à qui il demandera s’il n’aurait pas quelques provisions, par hasard. J’aime bien cette scène aussi, parce que Lindelof se joue d’une question capitale que d’aucuns auraient pu commencer à se poser : à force de ne pas (beaucoup) manger, Hurley maigrit-il ??? Je vais sans doute me répéter mais j’aime ce genre de petits détails.

NDR : Les deux dernières parties étaient un dérivé des trucs en vrac que je n’ai pas réussi à placer.

Ceux qui n’ont pas aimé vous diront

 Que Sawyer n’est pas assez méchant ou que tout le monde ne se déteste pas encore assez.D’une, je ne vois pas pourquoi avoir un enfoiré est un passage obligé, mais ça c’est une question de point de vue. De deux, je sais pas mais il commence quand même à y avoir pas mal de tensions et de ressentiments au bout de 8 jours seulement...

 Que c’est un peu incompréhensible que Charlie soit déjà clean. Je ne peux qu’acquiescer, mais sait-on jamais, ce sont peut-être les effets de l’île... Non honnêtement, c’est quand même bien trop rapide.