Chef ! Oui, chef !

Hasard et coïncidence que le nom de ce premier épisode de la saison 2 d’American Dreams « La punition ». Ainsi, mes amis français sont punis pour on ne sait quel méfait. Sans doute n’ont ils pas assez bu de coca-cola pendant la pub et ils sont privés de Bandstand. Ce n’est donc pas en direct des USA mais en direct de Belgique que je vous conte cette rentrée de mes plus belles années.

Souvenez vous (enfin, non vous ne pourriez pas vous en souvenir, TF1 ayant supprimé les 2 derniers épisodes de la saison 1), la saison dernière s’était finie dans le drame, les flammes et les larmes. Les émeutes dans le quartier nord avait crée un gouffre entre la population noire et la population blanche, le deuxième magasin Pryor sur l’avenue Girard avait été incendié, Meg et Sam retrouvés au cœur de l’émeute par Peter, Willy Johnson avait été tué, Nathan arrêté par la police et Jerry s’était engagé dans les Marines à la grande désapprobation de sa mère.

Combien de temps ce sont écoulés entre le final et ce premier épisode ? Difficile à dire avec précision mais je dirai seulement quelques semaines vu que Bandstand est revenu de ses quartiers d’été et que les cours ont repris à l’école catholique de Meg.

Hep, soldat

Après un petit crochet plein de légèreté à Bandstand, on plonge en plein Vietnam avec Jerry. Avec sa troupe, il s’enfonce dans la forêt, les balles sifflent, la radio ne marche pas et un hélicoptère les survole. Quand tout à coup, un coup de sifflet retentit. Nous ne sommes pas encore au Vietnam mais toujours aux Etats Unis et tout ceci n’était qu’un exercice grandeur nature pour nos bidasses en costume kaki. Ça ne m’a pourtant pas empêché d’y croire car c’était très réaliste et j’avais déjà mille questions qui me trottait dans la tête.
Mais heureusement pour Jerry et pour moi, c’est l’heure de la permission de sortie et dans le pur style de film de guerre, Jerry est accueilli à la gare par sa bien aimée qui lui saute au coup. Oui, la bien aimée c’est Beth et ça c’est plutôt ennuyeux tellement la demoiselle est fade mais comme on est en début de saison je vais lui donner le bénéfice du doute. Peut être qu’elle nous surprendra cette année. Une fois passée ces retrouvailles obligatoires avec Béeeeeeee, on a droit à de vraies retrouvailles émouvantes avec Jerry et sa famille et là c’est très très beau. Comme l’attitude réservée de Patty au début avec un simple « Bonjour Jerry » pour ensuite fondre dans les bras de son grand frère et le regard ému d’Helen à la vue de son fils en uniforme.
Soldat ou pas, on ne déroge pas à la règle du repas familial où tout le monde parle en même temps. Et ce repas nous vaut une séquence très amusante avec Helen qui se met à l’accent militaire pour parler « Chef, oui chef ». Mais toutes ses réjouissances n’empêchent pas Jerry de réfléchir (oui il réfléchit, incroyable pour Ouin-Ouin) et de se demander si sa relation avec Beth à un avenir. Du coup lorsqu’elle le raccompagne à la gare, je me suis dit que c’était le moment tant inespéré d’une rupture à l’amiable qui signifierait donc une rupture définitive mais émouvante entre Jerry et sa bourgeoise. Mais tout mes espoirs sont anéantis quand Jerry pose un genou par terre et prononce ces mots « Beth Mason, voulez vous m’épouser ? » La réponse de Beth est bien sûr positive et finalement j’ai été ému par cette scène car elle est très bonne et bien dans l’air du temps. L’avenir est incertain, Jerry est dans l ‘armée en plein période du Vietnam et donc forcément il demande la main de Beth. Simple, émouvant, réaliste, on en demande pas plus.

La swing de Meg et Sam

Les émeutes ont creusés un fossé entre Meg et Sam qui ne se parlent plus ou plutôt qui ne peuvent plus se parler vu les récents évènements. Cela n’empêche pourtant pas Meg de prendre la défense de Sam quand celui ci est convoqué chez le père Conté après qu’il se soit battu avec des gars (blancs bien sûr) qui embêtait à un nouvel étudiant noir du lycée. Vous imaginez bien que cela de fait pas bon genre et Henry ainsi que Jack sont convoqués à l’école et on assiste quelques instants plus tard à une formidable scène de dispute croisée entre Sam et son père et Meg et son père. Une scène absolument bouleversante en particulier pour Henry et Sam où le père essaye de faire comprendre au fils qu’il y a une chance incroyable de pouvoir aller dans une si bonne école (de blanc) et que même s’il doit subir les moqueries de ses condisciples, il doit les accepter. Du côté des Pryor, la sanction paternelle est cinglante « no more bandstand ». Mais c’est bien connu, les jeunes n’écoutent pas leurs parents et Sam et Meg se retrouveront dans les couloirs du lycée pour se dire que rien ne pourra entraver leur amitié. En signe de cette amitié clandestine retrouvée, Meg offre à Sam un disque dédicacé de Brenda Lee.

Un anglais à Bandstand

A la fin de l’enregistrement de Bandstand, Michael Brooks présente aux réguliers de l’émission un jeune homme dans la trentaine, un peu guindé qui va désormais travailler avec eux. Roxanne toujours aussi chipie se moque un peu de son style anglais qui malgré tout la fait craquer (et oui le charme anglais, soupir). Mais ce que Roxanne a dû mal à comprendre c’est que fait ce cher Johnny English dans l’émission, veut il importer American Bandstand en Angleterre ? Glousse déjà Roxanne. Malheureusement la réponse à cette question est plus triste que cela, Michael quitte l’émission pour devenir producteur de disque sur la côte ouest et Mr English est là pour le remplacer en tant que producteur. C’est là qu’arrive la magnifique séquence des adieux entre Roanne et Michael avec Roxanne au bord des larmes. On sent bien qu’elle a le béguin pour lui mais on évitera le coup du baiser qui aurait vraiment été de trop. Michael s’en va et je suis presque aussi triste que Roxanne de voir ce sympathique personnage s’en aller.


Les portes du pénitencier

Henry refuse d’aller voir son neveu en prison car il le tient responsable des événements survenus dans son quartier. Sam essaye de persuader son père que Nathan est innocent mais Henry n’écoute pas ce que son fils lui dit et il voit même avec effroi son fils parler comme son neveu. C’est finalement son épouse qui lui fera entendre raison et c’est Henry qui ira chercher Nathan alors qu’il sort de prison. Mais dès sa sortie, Henry lui fait clairement comprendre qu’il lui en veut toujours. Il y a donc plus que jamais un conflit entre Henry et Nathan, l’oncle n’acceptant son neveu uniquement par devoir vis à vis de la mémoire de son défunt frère.
Au magasin Pryor, toujours en ce qui concerne Henry on remarque une certaine distance entre le patron et son employé et comme le dit Jack même les gens du quartier nord n’ouvre pas leur magasin alors eux encore moins. Les rêves d’Henry sont ainsi brisés tout autant que ceux de Jack qui voulait voir son entreprise s’agrandir.


Le choix d’une mère

Patty met la main sur un article à propos d’un nouveau traitement contre la polio qui pourrait aider Will a retrouver l’usage de sa jambe. Mais le médecin de famille des Pryor pense que l’article est exagéré et Jack et Helen se disputent à ce sujet. Jack préférant écouter son médecin alors qu’Helen pense que celui ci ne connaît peut être pas tout et qu’il faut envisager cette nouveau traitement pour leur fils. Helen finit par téléphoner dans le dos de son mari à ce médecin afin d’obtenir sans doute un rendez vous.
On poursuit ici l’intrigue de Will et de la polio où l’on voit que cette maladie empoisonne les rapports entre Jack et Helen qui ont des avis très différents, Jack étend résigné, reconnaissant son erreur et Helen toujours plus en phase avec son époque qui veut utiliser les techniques modernes pour aider son fils. On remarquera aussi la belle attention de Patty qui avant de donner le magazine à son frère, prend soin d’en retirer les pages de cet article sur la polio.