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2.03 - Another saturday night

Girls just wanna have fun

Tout le monde est de sortie

dimanche 6 février 2005, par LordOfNoyze

(J’avais pensé aussi à "Fight for your right", mais j’ai déjà fait ça avec Joan pour le titre.) Aujourd’hui dans Belgium Bandstand : Meg se bourre la gueule, Patty est de sortie, JJ fait copain avec un soldat aux secrets lourds, et Jack change d’avis tandi

Samedi soir approche en ce mois d’octobre 1964, et beaucoup de choses se sont passées ces derniers temps pour les familles Pryor et Walker. Nathan commence à travailler en ouvrier de construction pour Marvin, Meg a largué notre geek de service Luke car il n’avait strictement rien à faire de ses activités à Bandstand. Jack refusait d’opérer Will, craignant les conséquences que cela pouvait avoir, et Sam refusait un job au Vinyl Crocodile. Quant à Beth, elle était demandée en mariage par JJ.

Une petite originalité de l’épisode : JJ parle majoritairement en voix-off cette semaine. En effet, on nous fait part de sa correspondance, ses doutes et sa vie de soldat en devenir, successivement à Jack (au début de l’épisode) et à Beth (en fin d’épisode). La rivalité avec Palladino, le latino nommé chef d’escadron continue dans cet épisode, et il va trouver un allié inattendu en la personne de Timothy. Tim, c’est le jeune bleu à gueule de benêt, qui se retrouve là un peu par défaut, d’autant plus qu’on apprend qu’il n’a que...16 ans.

Pendant ce temps, les femmes de la maisonnée Pryor sortent. Patty, maintenant transférée au lycée, est invitée par ses nouvelles copines à une fête organisée par l’une d’entre elles alors que ses parents sont partis dans le Delaware. Meg est invitée par Beth à une fête de lycée où elle va rencontrer le beau et engagé Drew, qui croit dur comme fer à la démarche anti-coco de cette guerre et à la défense des libertés civiles (le poids de l’anecdotique, dans cette série....). Quant à Helen, elle est invitée par la copine d’Oncle Pete à New York, où elle va passer la soirée dans un club de Broadway.

Aussi anodines que puissent paraître ces soirées, c’est bien de l’émancipation des filles dont il s’agit. En effet, Helen se sent obligée de demander l’autorisation de Jack et surtout, de l’argent. Car les années 60 fonctionnent encore sur un mode patriarcal, avec le mari qui tient le portefeuille, et si l’on va par là, Miss Oncle Pete a pris une longueur d’avance avec une carte de crédit pour la soirée. Du côté d’Helen, on joue plus sur la symbolique, et comme souvent dans ces cas-là, il ne se passe pas grand-chose. En revanche, Patty se fait berner en puissance car l’adresse que ses "amies" lui ont donné mène à un retraité éberlué qu’une fillette bien apprêtée vienne sonner à sa porte. Solution : se réfugier chez Luke, où elle passera la soirée à écouter des disques, histoire de flamber avec quelques 45 tours le lendemain. Encore une fois, les plans diaboliques de Patty ont fonctionné. Mais jusqu’où ira t-elle ?

Sans aucun doute, la soirée la plus mouvementée est passée par Meg. Celle-ci n’hésite pas à abuser de l’alcool, et le beau Drew qui lui fait de l’oeil commence à s’en inquiéter. Elle regrette réellement de se bourrer la gueule et confie qu’elle sait que ce n’est pas le meilleur moyen de s’intégrer. Il n’y a pas de moralisation "l’alcool avant 21 ans c’est mal", juste des regrets, et ça fait plaisir de voir qu’on n’en rajoute pas trop, avec par exemple un Jack qui pousserait une gueulante ou autre chose. D’ailleurs dans cette deuxième partie d’épisode, la bibine est vraiment un sujet de trouble alors que, dans un bar avoisinant, Palladino force Tim à boire à contrecoeur. Celui-ci le lui rendra en sabotant son masque, ce qui lui fera perdre des points. JJ n’appréciera pas forcément la manoeuvre, et lui rappellera brutalement que la guerre n’est pas un jeu et que les conflits internes risquent de les perdre. On voit ainsi une certaine résignation de JJ sur sa place d’éternel second de l’escadron.

Du côté des Walker, une sous-intrigue peu développée, mais intéressante pour la suite : Sam apprend que Nathan n’est pas employé par Marvin que pour ses talents d’ouvrier. Au contraire, il deale de la drogue, et Sam l’enjoint d’arrêter. Une fois de plus, le vilain petit canard des Walker risque de causer bien des troubles, alors même qu’il vient de sortir de prison.

La fin de l’épisode est encore une fois très forte, car riche en révélations et décisions : Henry apprend que sa femme Gwen a le cancer, et relation de cause à effet ou pas, Jack décide de consulter un médecin pour éventuellement opérer Will de la polio, cette polio même qui l’a fait sortir de l’équipe de basket de l’école. Pour les Walker, alors que Sam rentre chez lui avec l’idée de dénoncer Nathan, il trouve une famille en deuil, qui n’a besoin que de silence.

Encore une fois, je n’ai pas grand-chose à reprocher à cet épisode, où j’ai trouvé que toutes les intrigues se valent, aucune n’est bancale, contrairement à certaines la saison passée. Je me dois de parler de la prestation de la rappeuse Lil’Kim, qui excelle également en chanteuse et nous offre une excellente surprise avec un "Clap Clap Song" aguicheur, qui enflamme le plateau de Bandstand alors que le test de résistance au gaz tourne au vinaigre. Un seul regret cependant : pas assez de Roxanne, qui vu les nombreuses intrigues à lancer, comme l’a rappelé Speedu dans sa dernière critique, se retrouve au rang de faire-valoir classique en ce début de saison. Tout juste apprend t-on qu’elle commence à travailler dans la boutique de Luke.


Un épisode très rythmé, un patchwork d’intrigues passionnantes : alors que l’incertitude plane outre-Atlantique sur une 4e saison, cet épisode vient nous rappeler toutes les qualités de "Mes plus belles années".