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1.01 - Pilot (1/2)

Perdu de vue...

Le réveil (partie 1)

samedi 25 juin 2005, par Guiguilegentil

Les débuts de séries sont toujours intéressants, car tout bon démarrage donne sur des épisodes pleins de promesses. Lost ne déroge pas à la règle...

... mais avant d’aller plus loin : LOST c’est quoi ?!... Sur une île déserte, perdue dans le Pacifique un avion en provenance de l’Australie s’est écrasé. Les 48 survivants du crash essayent de se remettre comme ils peuvent du traumatisme qu’ils ont subi. Certaines personnes vont prendre les devants et essayer de trouver l’autre bout de l’avion qui a été sectionné en 2 lors de l’accident, mais ce qu’ils vont découvrir va les surprendre au sens figuré... comme au sens propre.




Introduction pour les reviews à suivre sur la série :

En 2004, LOST est une série qui aura fait beaucoup parler d’elle alors que pas le moindre épisode ne fut encore diffusé sur la chaîne ABC (aux USA) qui produit le show. C’est quasiment une véritable hystérie qui a pris les sériephiles chanceux (sans doute du monde entier) ayant vu le pilote durant l’été de cette même année, puisqu’on a pu lire durant cette période sur le forum d’EDUSA (et ailleurs) combien le premier épisode de cette série était un véritable bourre pif en pleine tronche. C’est en rappelant tout ceci que j’annonce la couleur de mes reviews à venir concernant les épisodes de cette première saison : en affirmant que cet engouement, cette réputation sont entièrement justifiés et je vais m’efforcer de le démontrer dans chacune de mes critiques. Bien sûr je commencerai à chaque fois par un petit résumé, parsemé de commentaires personnels sur l’épisode, tout en m’attelant en parallèle à des critiques plus constructives sur le scénario et parfois même sur la réalisation et, de temps à autre à ce qui gravite autour (musique, effets...). Une fois ces tâches basiques et fondamentales à tout revieweur accomplies, je me lancerai dans des analyses sur les personnages, sans oublier des réflexions sur les symboles et les éléments mythologiques qui parsèment déjà la toute jeune série (sans non plus en faire des tonnes). Ne soyez pas perdus

Bien sûr, par soucis d’objectivité et d’honnêteté je consacrerai tout un paragraphe sur les défauts concrets et fantasmés par les déjà nombreux détracteurs de la série. Héééé oui LOST est une série géniale qui fait déjà jaser de fourbes posteurs de forum emplis de mauvaise foi plus ou moins évidente, et qui n’attendent qu’une seule chose : pouvoir critiquer cette nouvelle série évènement ne supportant pas que d’autres (à leur place) décrètent que LOST sera LA série de la saison 2004/05... Mais bon, de toute façon je serais secondé dans ma tâche par les fidèles et motivés sygbab, Speedu et Yerno qui nous donneront leurs points de vue à eux sur la séries, bref LOST ce sera 4 avis pour le prix d’un finalement. Et puis il faut que je précise qu’au début je pensais que LOST me ferait le même effet qu’X-FILES en son temps, et puis finalement non : je ne me suis pas autant passionné par LOST comme je l’ai été par X-FILES (malgré certaines "similitudes", comme se mater un même épisode 4 ou 5 fois la même semaine par exemple)... Il n’empêche que LOST : les Disparus c’est quand même un gros morceau et qu’il va falloir compter avec ce show dans les années à venir...


Survivre au crash ne sera que le début

Après la découverte d’un générique des plus expéditifs (après The Shield ou encore 24 et son absence de réel générique, je crois qu’on peut dire que c’est quasiment la mode) l’épisode s’ouvre sur un premier plan qui nous plonge directement dans l’action. En effet, il s’agit d’un gros plan sur un œil qui s’ouvre, s’annonçant déjà comme un gimmick de chaque début d’épisode. Il s’agit de Jack (joué par Matthew Fox), celui-ci se retrouve couvert d’égratignures et se réveille en pleine jungle tropicale (?), un labrador (j’y connais rien en chien alors je devine) l’observe puis se barre. C’est certain que pour ceux qui allument leur poste de TV n’étant pas du tout au courant du thème principal de cette série (les aventures de 48 survivants suite à un crash aérien sur une île déserte) cette entrée en matière a de quoi décontenancer, surtout avec ce qui suit. Jack débarque sur la plage où se trouvent des débris d’avions et surtout des dizaines d’ex-passagers, du dit avion, complètement en état de choc et qui essayent de se sortir des décombres et de moyennement reprendre leurs esprits. Jack vient à la rescousse de nombreux de ses camarades ce qui permet rapidement à faire comprendre aux téléspectateurs que celui-ci est médecin et que nous avons affaire à un (au) héros... My name is JACK !

Ce qui m’amène à dire un mot sur la réalisation et sa caméra énergique, une bande-son de circonstance et ses acteurs sur le qui-vive, qui en moins d’une dizaine de minutes réussit à nous passionner pour le sort des infortunés. L’empathie fonctionne totalement et c’est bien parce qu’on arrive à y croire. C’est d’autant plus fort qu’en quelques minutes la majorité de ceux qui deviendront les personnages principaux sont présentés de façon marquante (et ce n’est pas si aisé), donc rien que pour cela, je crois que l’on peut applaudir JJ Abrams qui est le réalisateur de ce pilote des plus bluffant.

Après le sauvetage de quelques vies (dont celle de Claire, une jeune femme enceinte jouée par la mimi Emilie de Ravin), Jack s’isole un peu pour essayer de se soigner lui-même et fait la connaissance de la belle Kate (Evangeline Lilly) qui sort de la jungle toute secouée également. Visiblement le courant passe entre eux deux lorsque la belle soignera le héros. Alors bien sûr tout ceci fait un peu téléphoné, cependant je n’utiliserais pas vraiment le terme de « cliché », mais plutôt de « lieux communs » (une petite nuance de rien du tout pour faire passer la pilule), car, j’ai envie de dire que certains sont presque des passages obligés... En effet, suite à une telle situation comment faire se rencontrer le couple qui doit tenir la vedette dans la série et ce dès le début de l’épisode pour les besoins du scénario ? Les scénaristes auraient pu faire en sorte que Jack la sauve elle à la place de Claire (cela n’aurait pas pu se faire sans qu’on sache que Kate est une fugitive), ou bien l’inverse ?... Mais bref, je crois que n’importe quelle option scénaristique aurait pu être qualifiée de cliché avec un tel contexte, alors laissons ce petit détail, qui n’a rien de bien méchant en fin de compte, de côté. De même que si des clichés sont certes bien présents, ils restent en définitive assez peu nombreux et très peu appuyés, donc ça ne plombe pas (encore) le pilote et la série...

Tandis que les autres survivants commencent à se remettre et à réaliser leur situation, la nuit tombe et ces derniers se réunissent sur la plage autour d’un grand feu de camp et font vaguement connaissance les uns avec les autres. D’ailleurs, on voit un gars (qui répondra à l’inattendu nom de Sawyer) fumer, ce qui augure déjà que ce sera forcément un bad guy puisqu’aux USA vous le savez bien : seuls les bad guys fument (mentalité exportable en France d’ailleurs). Ainsi nous découvrons un couple de Coréens : Sun (interprétée par la magnifiquement transcendante Yunjin Kim) et Jin (Daniel Dae Kim), le débrouillard Sayid (Naveen Andrews) et le nonchalant Charlie (Dominic Monaghan) et bien d’autres encore... Tous les matins Terry a testé se bouffer une orange comme un marrant pour garder la forme ET CA MARCHE !!!

Et là, alors que les gens se mettraient à faire griller des marchalows s’ils en avaient, c’est le drame : au loin dans la jungle, ce qui semble être une grande créature pas très amicale mais très bruyante fait bouger les arbres comme une folle en poussant d’énormes grognements (les mêmes que peut émettre 666 devant Stargate). L’occasion pour Charlie de balancer un simple « Terrific ! » qui a l’avantage de bien résumer la situation.

Et hop premier flash-back... Ah oui je ne vous ai pas dit : l’un des fondements de la série est le recours à de nombreux flash-backs, mais j’aurai l’occasion de m’étaler sur le sujet lors d’une review prochaine. Jack est dans l’avion et plaisante avec une hôtesse de l’air, quelques turbulences et Jack lance que « c’est normal » à sa voisine, ce qui bien sûr aura de quoi nous faire sourire alors qu’à peine 30 secondes plus tard les masques à oxygène vont tomber !


Et là... C’est le drame...

Retour au présent avec un magnifique plan sur un horizon matinal qu’offre l’océan à ses nouveaux prisonniers. Tout le monde s’interroge encore sur la nature de la créature de la jungle qu’ils ont entendue et vaguement aperçue la nuit passée. D’ailleurs, la série fait déjà preuve d’humour et de décalage avec un petit dialogue en arrière fond qui fut zappé de la version française : « Le bruit que cela a fait m’a semblé familier  » déclare quelqu’un, « Où vivez vous ?  » lui demande un autre « Dans le Bronx  » répond la première personne... Ou ai-je mis mon Tahiti douche ?

Je sais pas vous mais moi ces répliques m’ont carrément éclaté... Mais (surtout si c’est coupé au doublage) cela ne distrait pas Jack d’un iota (pour qui l’humour semble être un concept abstrait), ni même Kate car tous deux entreprennent de trouver le cockpit afin de mettre la main sur un émetteur transmetteur afin d’appeler des secours, et ce en se fiant à un filet de fumée aperçu la veille. Charlie se propose de les accompagner et de chanter de son horrible voix durant le chemin ...

Alors que le trio est en route pour les restes de l’avant de l’avion, la pluie commence à tomber, comble de malchance et la « chose » semble revenir. Finalement, ils retrouvent la carcasse du cockpit dans laquelle ils retrouvent vivant le co-pilote qui les informe que les autorités sont sans doute en train de les chercher MAIS (car il y a un grand mais) au mauvais endroit car l’avion a dévié de sa trajectoire avant de s’écraser. C’est à moment là que la « chose » réapparaît (enfin, je ne sais pas si ce verbe est approprié étant donné que l’on ne voit vraiment rien) pour faire du pilote son petit déjeuner et là c’est bien sûr la grosse panique et tout le monde court dans tous les sens... Et la série nous offre alors son premier cliffhanger avec Jack, Kate et Charlie retrouvant les restes du corps un peu plus loin.


.: : Ceux qui n’ont pas aimé la première partie du pilote vous diront :

Que bien sûr dans tous les avions il y a deux boîtes noires qui sont capables de résister à une explosion nucléaire et qui contiennent une balise GPS (ou 2) ; qu’il y a toujours au moins 3 satellites pour vous localiser, partout dans le monde... M’enfin c’est bien gentil mais même 30 satellites ne pourraient regarder l’intégralité de la surface du globe en une seule fois pour y détecter toute anomalie en permanence... Donc si les satellites regardent à des milliers de kilomètres des îles Fidji là où l’avion comptait se poser d’urgence de manière totalement improvisée changeant totalement son plan de vol et donc sans que personne ne puisse savoir où ce satané avion se trouve en réalité, les radios étant mortes, il y a de fortes chances que tout ceci ne serve à rien (et ça Sayid l’explique très bien je trouve dans la VF du 1x02)... Quant à tous les autres détails techniques, nous ne savons strictement rien des pannes qui sont survenues durant le vol et du pourquoi du comment du crash, donc il est difficilement possible de se gausser de la crédibilité du scénario en l’état actuel des choses, surtout au vu de la nature de la série, qui aura une véritable explication à n’en pas douter... Maintenant cette explication cherchera-t-elle à être naturelle et réaliste ? Sans doute pas mais elle sera à coup sûr cohérente. Mais ce n’est pas vraiment là-dessus que l’on peut se baser pour rejeter en bloc la série, car cela reviendrait à reprocher au pilote d’X-FILES de ne pas avoir expliqué toute la conspiration dès son premier épisode. Car le crash de l’avion va devenir LE mystère N°1 de la série, avec la nature même de l’île, il ne faut pas l’oublier, donc encore heureux qu’il y ait des « incohérences » au premier abord : il faut bien titiller notre curiosité... En espérant que la montagne n’accouche pas d’une souris bien naturellement...


Réalisation haletante très bien menée, un casting prometteur et une plongée réussie dans un univers qui sera sans doute plus complexe qu’il n’y parait. La première partie de ce pilote est bien sûr à ne surtout pas séparer de sa 2ème qui va confirmer tout le potentiel des premières 45 minutes de LOST : les Disparus. Et souhaitons une bonne vie à cette série qui atteint déjà presque les 7 millions de téléspectateurs les samedi soirs sur TF1.