Accueil > Critiques > Critiques en Pause-pipi > Lost : Les Disparus > Natural born leader
1.05 - White Rabbit
Natural born leader
A La Recherche Du Père
samedi 2 juillet 2005, par
Enfin l’épisode centré sur Jack. Il était temps. Arrivera t’il à la cheville de l’excellence du précédent ?
Hello tous et bienvenue sur la première critique d’un des fidèles lieutenants de maitre Guigui. Me voici pour le premier des 5 épisodes qu’il m’a généreusement confié. Désolé pour vous. La pression est énorme sur mes petites épaules de roi de la boulette. "dis pas de conneries, dis pas de conneries, dis pas de conneries" Telle fut ma seule pensée en rédigeant les lignes qui suivent. Oui, j’écris l’intro à la fin. Et alors ? Tant que je ne suis pas "perdu" dans ma critique, tout va bien. Je n’aurais pas besoin de berger pour me guider. Vous inquiètez pas, ça va prendre son sens au fur et à mesure.
Bon allez, fini le n’importe quoi et place à l’Ile.
Il fait soif sur cette plage
Le gros problème de cet épisode est que les réserves d’eau sont à sec ou presque. Plus rien à boire, c’est mauvais signe. Sauf pour Sawyer "L’eau vaut que dalle ! Il finira bien par pleuvoir ! Et oui, je suis un optimiste"
Donc pas d’eau. Jack part donc chercher une source d’eau douce dans la forêt. Et comme pour le sauvetage raté de la noyée en ouverture de l’épisode, les autres restent plantés à attendre. Et ce malgré la déshydratation évidente de Claire qui s’évanouit. C’est vrai que c’est bien plus passionant de plier le linge pour Kate ou de quémander un spray anti puces des sables pour Shannon.
Bien évidemment, il fallait que ça arrive : les réserves d’eau disparaissent. Suspiçion et mise au point des fidèles lieutenant du chef Jack à savoir Locke, Kate et Sayid. Locke décide intelligemment de retrouver Jack et également une source d’eau pendant que Sayid et Kate soupçonnent Sawyer, l’individualiste marchandant tout ce qu’il a volé. Ce sntiment est renforcé par le fait que les coréens ont eu une bouteille d’eau venant du voleur fumeur. Pas de bol, il n’a pas volé l’eau. Il a simplement troqué la sienne contre un poisson. Et sans Sawyer comme suspect, ils sont dans la merde et n’ont aucune piste jusqu’à ce qu’on découvre le vrai voleur : Boone.
Tout de suite, les rescapés veulent lui faire sa fête mais Jack réapparait et les empèche de lui faire quoique ce soit au terme d’un beau speech au cours duquel il s’autoproclame leader du groupe. Ce n’est pas une surprise, tout le monde le prenait déjà pour le chef.
L’intrigue n’apporte pas grand chose aux personnages. Elle ne fait que confirmer les tendances amorcées précédemment : Sawyer est un connard individualiste, Charlie est dingue de Claire, Boone a un immense panneau au dessus de la tête "boulet officiel de l’Ile" et Hurley est le meilleur de tous.
Par contre, cet intrigue du manque d’eau était un passage obligé et démontre bien qu’ils ne font que se supporter pour le moment en attendant les secours et qu’au moindre problème, les tensions accumulées explosent. On peut tout de même regreter un certain manque de pression et de tension à mon avis. Mais bon, c’était un peu obligé de sacrifier cet aspect parce que l’intrigue centrée sur Jack demandait pas mal de temps.
Jack devient il fou ?
On est donc devant un épisode centré sur Jack. Le premier propre à lui.
Le pauvre Jack est à un tournant de son existence. Tout le monde le considère comme le chef de l’Ile sauf lui qui refuse de guider les autres. Pourquoi donc ? Les deux premiers flashbacks nous éclairent sur ce point. Ce refus d’être un leader remonte à son enfance. Lors du premièr flashback, Jack doit être en primaire et il tente d’aider un ami mais se fait massacrer par un plus "vieux". Belle intention mais échec. Puis le second arrive peu de temps après cet évènement : c’est un discours de son père lui expliquant les choses de la vie à sa manière : "Surtout ne t’engage pas, ne décide de rien. ... Ne cherche pas à être un héros. N’essaye pas de sauver le monde parce qu’un jour viendra où tu échoueras et où tu n’auras pas le cran nécessaire." La peur de l’échec et la fuite des responsabilités sont clairement établies par son père, un homme qui a réussi puisqu’il est chef d’un service de chirurgie. 
Cette peur revient clairement frapper Jack qui vient d’échouer en ne sauvant que le boulet et non une figurante. Jack a échoué. Les rescapés comptaient sur lui et il s’est planté. Malgré cela, ils reviennent lui demander que faire. Mais Jack ne veut plus risquer de perdre quelqu’un par sa faute, par un échec ou une mauvaise décision de sa part. Ce stress cumulé à la fatigue et à la deshydratation le tourmentent bien. Mais ces tourments ne font qu’augmenter avec l’apparition d’un homme en noir en complet décalage sur l’Ile. Jack court après ce fameux homme en noir et découvre en le rattrapant que c’est son père ! La vision choque Jack qui trébuche et doit à nouveau rattraper son père qui semble toujours hors d’atteinte. Et là, grande prouesse visuelle tant dans le décor que la réalisation au top pour montrer Jack complétement perdu et déboussolé au milieu de cette forêt vierge. Il finit sa course effrénée par une chute le laissant en suspension accrochée au rebord d’une falaise. Pub. Jamais un cliffhanger n’a porté aussi bien son nom.
Locke arrive à temps pour sauver le toubib de la chute. On rigole bien de cette mésaventure et Locke passe en mode illuminé total à ce moment là lors d’un speech : "J’ai regardé cette île droit dans les yeux et ce que j’ai vu, ... c’était magnifique". D’ailleurs même Jack le regarde de travers. Mais cette conversation permet d’éclairer Jack. Il en ressort que son homme ne peut pas être réel.
En effet, les autres flashbacks nous éclairent sur la raison de la présence de Jack sur ce vol maudit. Sa mère l’a envoyé retrouver son père à Sydney, un père qu’il ne retrouve pas mais dont tout semble indiquer qu’il est alcoolique. Il le retrouve finalement à la morgue où le légiste lui apprend qu’il a dû faire une crise cardiaque à cause d’un excès de boisson. Voilà donc Jack tentant de charmer l’hôtesse à l’aéroport pour embarquer le cadavre de son père, direction Los Angeles et l’enterrement. Mais celle-ci semble refuser. Au final, on ne sait pas si le cadavre a embarqué.
Mais la vision revient et Jack la suit pour découvrir une source d’eau et le cercueil de son père vide. Et là, deux théories sont possibles :
Soit l’Ile a ressucité papa Jack. Après tout, elle semble avoir permis à Locke de remarcher.
Soit Jack n’a pas réussi à convaincre l’hôtesse et le cercueil est parti vide et Jack a tout simplement des hallucinations causées par le stress, la soif et la fatigue.
Je penche plus pour cette seconde théorie personnellement en partie parce que je ne veux pas voir l’Ile comme cela, comme réssucitant ou guérissant physiquement les gens. Je la vois plus comme le moteur de l’extériorisation du vrai potentiel des rescapés. Et puis également par la réalisation splendide qui respecte tous les codes courants de la représentation des hallucinations. Et enfin parce que le fait que papa Jack soit une hallucination va dans le sens de la raison de sa quête dans la forêt. (voir plus bas)
Je reviens également sur deux points : la rapidité de Locke à retrouver Jack. A peine parti de la plage qu’il retrouve Jack et pile au moment où celui-ci est en danger. Je trouve ce raccourci digne des elipses les plus énervantes de 24. Bon, peut-être que l’Ile a guidé Locke vu qu’il semble croire qu’il entretient un rapport privilégié avec elle à présent. 
Mais il aurait fallu nous le montrer ou montrer un indice de cela.
L’autre point : c’est tout con mais cela me fait triper les scènes dans l’aéroport avec la présence en fond d’autres rescapés. Ici le coréen, qui patiente pendant que Jack négocie la possibilité d’embarquer à bord un cadavre. Scène qui est d’ailleurs reprise dans le prochain épisode (critiqué par l’ami Sygbab) mais à partir d’une caméra différente.
Maintenant passons au cas Jack. Après avoir trouvé la source et pulvérisé le cercueil vide, Jack revient sur la plage sûr de lui, en leader du groupe. Il était temps. Seulement, autant toute sa quête intérieure est bien montré et expliquée, autant (ou au temps) le déclic dans la tête de jack n’est pas clair pour moi. Je trouve cela un peu dommage mais bon tant pis.
Je vais rebondir sur la critique précédente de maître Guigui. Il parle de destinée. Et si l’Ile permettait aux rescapés de réaliser leur destinée ? On peut dire que oui pour Jack. Il est un leader dans l’âme, quelqu’un sur qui compter comme le prouve son premier flashback. Dès la tendre enfance, il veut aider les autres. Mais son père le bride et cette lutte intérieure entre sa nature de leader et la réalité où il n’agit pas l’a éloigné de son père. Sur cette Ile, débarrassé du fantôme de son père, il peut laisser enfin s’exprimer sa vraie nature : celle d’un chef, d’un décideur.
Le titre original est White rabbit (le lapin blanc. Référence directe à Alice au pays des merveilles comme l’explique bien Locke. Je ne vais pas vous faire l’affront de tout vous réexpliquer.
Coté référence, on a le nom de Jack également : Sheppard. Soit phonétiquement très proche du terme anglais signifiant "berger". Jack serait donc le berger et les 45 autres rescapés encore en vie, les moutons. Impression confirmée par leurs actes : ils ne font rien sans l’aval de Jack ou sans que Jack ne leur impose de faire telle ou telle chose. D’ailleurs, lors de son retour sur la plage où il a pris conscience de son rôle, il commence déjà la répartition des taches et décide : "Et si les secours ne venaient pas ? Il faut penser à ce qu’on va faire (...) Il faut commencer à s’organiser (...) Trouvez un moyen de vous rendre utile (...). Si on n’est pas capable de vivre ensemble, alors nous mourrons seuls.". Et tous l’écoutent religieusement.
En plus,à part le fait qu’il est le beau gosse du cast masculin, il était logique qu’il assume une position de leader. En comparant leur microcosme, on est face à un groupe à ceux des tribus telles qu’on les imagine et où le guérisseur, parce qu’il soigne les gens et repousse la mort, est le sage de la tribu, celui qui décide soit directement, soit en conseillant le chef de la tribu quisuit aveuglément les recommandation du guérisseur. Bref, Jack était tout désigné pour guider les survivants.
Enfin, mais là je vais peut-être trop loin, nos rescapés sont perdus au milieu d’une terre sauvage et hostile, sans aucun confort, ni même de la nourriture. L’homme dans ces cas-là a tendance à regresser vers un stade plus primitif, plus animal d’un point de vue mental. Et chez les animaux sauvages, comme le loup par exemple, le groupe sent et désigne le leader naturel de la meute. Et on a cette impression là avec les rescapés. Ils ont senti le potentiel de leader de Jack bien avant que lui n’en prenne conscience.
Et au final, on termine l’épisode avec un superbe plan de Jack assis sur la plage comme au début de l’épisode. Sauf qu’à présent, il est sûr de lui et confiant. Un contraste énorme avec le début de l’épisode où même ses épaules étaient tombantes sous le poids de la pression et des responsabilités que les autres lui avaient collé sur le dos.
Le reste
La phrase qui m’a fait mourir de rire
Charlie à Claire, à propos de Locke : "Franchement, dans une allée sombre, qui tu préfèrerais croiser ? Le truc qui est dans la jungle ou bien le vioque avec ses 400 couteaux ? Il a embarqué 400 couteaux ! Non mais tu imagines ?"
Les bugs de l’épisode
Jack et Hurley discutent sous la tente. Plan sur Jack et un couple de figurants passe dans son dos. Retour sur Hurley qui parle puis à nouveau Jack avec le même couple de figurants qui passe de la même manière !
Autre bug : Comment Locke a pu faire passer 400 couteaux dans un vol commercial vers Los Angeles ?
Encore les mystères mystérieux de l’île :)
<i<Pour votre culture générale
Sawyer lit le livre "Watership Down", un roman classique qui parle d’un groupe de lapins essayant de se construire une nouvelle maison dans un endroit qu’ils ne connaissent pas.(merci à lost-island.net pour l’info)
L’épisode a été diffusé le 31 mai 2005 en version française sur la chaine belge RTL TVI et était suivi du film Dans la ligne de mire Je sais que vous vous en foutez royalement mais bon, je le dis quand même.
C’est à cet épisode que maître Guigui s’est déclaré critiqueur officiel pour la LTE.
Les réactions à cet épisode figurent de la page 17 à 22 du topic Lost sur la partie du forum EDUSA (qu’est ce que j’en ai chié pour retrouvé où cela commençait pour rédiger le chapitre suivant ...)
Ceux qui n’ont pas aimé vous diront que ...
Bizarrement les gens trouvent cet épisode assez faible mais n’ont pas de reproches particulier à lui faire. Cela me facilite la tâche tiens. Deux petits reproches quand même :
Bonne est un boulet. Et je ne peux qu’acquiesser.
On ne voit jamais les autres survivants. Et là je dis faux ! Quand ils regardent tous Jack allait sauver le boulet, on compte 19 personnes sur la plage et probablement un peu plus sur la version widescreen. Les figurants sont là, y compris l’apparition en arrière plan un peu plus tard de l’hypocondriaque du 10ème épisode, ce qui prouve la continuité des figurants en plus.
Un très bon épisode même si il apparait plus faible que le précédent. C’était inévitable. Néanmoins, il nous présente Jack comme un être en conflit avec lui-même, conflit que résout cette mystérieuse Ile. Coté réalisation, on est au top. Les deux seuls vrais reproches qu’on peut faire à cet épisode sont le coté assez faiblard de l’intrigue sur la plage et le manque d’explications suffisamment claires pour tout le monde du déclic de Jack se voyant enfin comme le leader qu’il est. Un épisode vraiment plaisant à suivre malgré la totale absence d’avancée dans la mythologie.
Pas tout à fait 8/10
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires