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11.03 - Try Carter

Un 4 juillet aux Urgences

vendredi 16 septembre 2005, par Yerno

Difficile de faire une critique cohérente de cet épisode, étant donné qu’il part un peu dans tous les sens. Un épisode centré sur les problèmes personnels des médecins, mais surtout sur la façon dont cela affecte leur travail (ou leur non travail, si vous voyez de qui je parle) à l’hôpital. Je vais tenter malgré tout de ne pas faire une critique trop bordélique, merci de votre indulgence.

Psycho Carter continue sa crise

Après la déprime complète, les cauchemars, l’abus d’alcool, voici une nouvelle dérive des problèmes de Carter : il se plonge dans le travail afin d’oublier Kem et surtout la perte de son bébé. A la rigueur, c’est moins dangereux pour la santé que l’alcoolisme, même si traîner dans un hôpital peut apporter des surprises, surtout au Cook County, qui cumule les catastrophes en tout genre. Mais ça ne sera pas le cas aujourd’hui. Donc, Carter se jette à corps perdu dans le travail, ce qui n’échappe pas à Abby, qui fait tout pour lui envoyer des signes de son amitié.

Je parlais dans ma critique précédente de l’évolution des rapports entre les médecins depuis ce bref début de saison. Je disais que cela me faisait plaisir de voir des amitiés se recréer. Après Abby et Neela, après Luka et Carter (sur qui l’épisode s’ouvre, prouvant qu’on continue dans cette direction : Luka étant heureux, sans doute pour la première fois de la série, il peut apporter quelque chose de positif à Carter, qui en a bien besoin en ce moment), voici Abby et Carter. Et c’est d’autant plus intéressant quand on connaît leur passé et leur rupture qui ne s’est pas faite exactement en bons termes. Même si, comme je l’avais déjà dit, leur couple m’avait agacé pendant la saison 9, parce qu’il prenait tout le temps d’antenne, j’avais été quelque peu attristé que pendant la saison 10, on oublie pratiquement tous leurs rapports, presque comme s’ils étaient devenus des inconnus. C’est un peu dommage, mais il faut que Carter soit malheureux pour qu’il retrouve des rapports intéressants avec les autres personnages de la série. Et je pourrais répéter la même chose que pour Luka : Abby semblant assez heureuse en ce moment (cet épisode est assez représentatif de sa nouvelle confiance en elle-même, mais j’y reviendrai un peu plus loin), elle peut apporter également du positif à Carter.

Le retour de Susan avec son bébé, Cosmo (qui a dit que c’était un nom ridicule ?), n’arrange pas la tristesse de notre ami Carter. Mais il propose tout de même de prendre Cosmo dans ses bras le temps que Susan aille faire... ce qu’elle a à faire aux toilettes. Et on sent bien que cela lui coûte. Bref, Carter semble être loin de remonter la pente... C’est à la fois bien et moins bien. Dans le traitement, c’est assez bien, parce qu’il est clair qu’on ne se remet pas comme ça de la perte de deux êtres chers, il est donc normal que Carter déprime pendant plusieurs épisodes. D’un autre côté, il faudrait voir à ne pas rendre cette histoire trop lourde. Dans cet épisode, ce n’est pas le cas, parce qu’on voit finalement Carter assez peu, donc ça n’a pas vraiment le temps de nous endormir. Mais il faudrait penser à faire évoluer le personnage dans les épisodes à venir, qu’on ne l’enferme pas dans cet état de profonde dépression (en plus, les cernes, ça ne lui va pas au teint... hmm pardon, réminiscences d’une superficialité passée. Ou pas.)

Rech. proj. pour proj. priv.

Neela est toujours aussi paumée. Kerry Weaver ne pouvant lui donner du travail, elle décide de consacrer sa journée à la recherche d’un emploi, seulement, elle déchante vite. Eh oui, on a beau avoir fait pas loin de dix ans d’études supérieures, ce n’est pas pour autant qu’on trouve facilement du travail. Neela se rend vite compte de l’inutilité de savoir refermer un thorax ou faire un massage cardiaque, surtout quand on veut bosser dans la vente de vêtements (le sang, c’est pas très « fashion »). La vendeuse du magasin où elle s’adresse se permet d’ailleurs de critiquer le super look de Neela. Non mais je vous jure, quelle honte ! Neela s’habille très bien ! ... bref, je m’égare. Notre amie indo-londonienne décide donc de s’adresser à une agence qui l’aidera à mieux repérer ses propres qualités et à voir ainsi à quel type de travail elle peut postuler. Mais finalement, ses qualités concernent toutes la médecine. Or, Neela fait sa crise, c’est donc inenvisageable (en plus, il n’y a plus de poste à pourvoir au Cook County).

Du coup, Neela se retrouve vendeuse. Et ça n’a pas l’air de plaire à Abby, qui ne comprend décidément pas le comportement de son amie. Pas grand-chose à ajouter à cette storyline, qui se laisse suivre avec plaisir, mais c’est sans doute dû au fait que j’aime beaucoup Neela. Je trouve ses petites scènes où elle cherche désespérément un emploi amusantes et touchantes. Bref, Neela, c’est une fille bien !

Ray Barnett, voici les téléspectateurs d’Urgences. Les téléspectateurs d’Urgences, voici Ray Barnett.

Les présentations sont enfin faites ! On avait bien vu un certain Shane West intégrer le générique, et on avait cru le croiser trente secondes dans les deux premiers épisodes, mais on n’était pas sûrs que ce n’était pas une illusion d’optique... Mais non, Ray, alias Docteur Bon Jovi est bien là, et sa mini concurrence avec Abby est assez amusante.

Les scénaristes d’Urgences semblent apprécier le fait d’introduire un personnage par l’intermédiaire d’un conflit avec les autres. C’est valable pour beaucoup de personnages. Neela était en « conflit » avec Frank, qui lui lançait régulièrement ses adorables piques racistes, Sam arrivait en plantant une aiguille dans un patient sans même se présenter (oui, oui, son conflit avec les aiguilles est très important), et si l’on remonte un peu plus loin, on peut penser au conflit perpétuel (mêlé d’une considération, voire d’une amitié très forte) entre Carter et Benton... On peut aussi penser au retour de Susan Lewis, qui était entrée en conflit avec Abby à peine revenue au Cook County, Abby jugeant les exigences du docteur Lewis un peu trop élevées envers les infirmières. Bref, il y a toujours un élément fort qui accompagne l’arrivée d’un personnage. Or, cet élément fort manquait beaucoup tandis qu’on voyait le docteur Ray Barnett apparaître au générique d’Urgences. C’est limite si on avait retenu son nom... Cet épisode 11.03 est donc, selon moi, le « vrai » premier épisode de ce nouveau personnage.

Pour en revenir donc à son conflit avec Abby, ça ne casse pas de briques, mais c’est assez amusant à suivre. Abby reste obstinée à vouloir faire une recherche de toxiques sur un patient, le jugeant incohérent, mais il s’agit du patient de Ray, et ce dernier refuse de faire cet examen. Abby demande donc à Sam en cachette l’examen en question, Ray l’apprend, ils se disputent un peu, Sam n’est pas très contente d’avoir été mêlée à ce conflit, mais oublie très vite. Bref, rien de bien novateur, on a souvent eu droit à ce genre de recettes dans la série, mais au bout de 11 saisons, il est normal que ça se répète un peu, donc je vais être indulgent. J’ai surtout apprécié le fait que Ray s’excuse à la fin de l’épisode - Abby avait finalement raison de faire une recherche de toxiques - et que tout s’arrange entre les deux. Pas parce que j’aime particulièrement les « happy end », mais parce que je juge d’une nouvelle relation conflictuelle aux urgences n’était pas nécessaire, et que cela aurait pu être lourd également à suivre. Maintenant, j’espère que les scénaristes ne vont pas nous gratifier d’un shipper Abby/Ray, mais je doute que ça soit le cas, vu qu’Abby refuse l’invitation de Ray à la fin de l’épisode.

Voilà, ça n’apporte rien, si ce n’est qu’on commence à connaître un peu le docteur Barnett, mais c’est sympa à suivre.

Howard et ses TOC

Il semblerait qu’on commence à s’intéresser aux médecins eux-mêmes atteints d’une « maladie », depuis quelques saisons. Je dois dire que ça ne me déplaît pas, ça montre que les médecins ne sont pas invulnérables, que eux-mêmes souffrent de maladies qui peuvent les empêcher de travailler correctement. Il y avait eu Nathan, atteint de la maladie de Parkinson, dans la saison 9. Et dans une moindre mesure, nous avons maintenant Howard, qui souffre d’une maladie d’ordre plus psychiatrique, de Troubles Obsessionnels Compulsifs. J’avoue que j’ai été assez touché par cette histoire, peut-être parce que j’ai moi aussi ce problème (même si je n’en suis pas au point d’Howard !). Mais sa façon de tout vérifier à plusieurs reprises, de s’énerver parce qu’il ne peut pas se concentrer... On sent une certaine souffrance en lui, mais on n’insiste pas lourdement dessus. Tout est fait assez sobrement, et c’est assez appréciable. Bref, j’aime bien Howard. Et j’ai aimé sa scène avec Abby, qui semble véritablement se préoccuper de son sort. J’espère vraiment qu’il va rester assez longtemps, afin qu’on suive peut-être son évolution, voir s’il parvient à se soigner... Je ne veux pas qu’il prenne tout le temps d’antenne, mais qu’on le voie évoluer, de la même manière que dans cet épisode.

C’est là toute l’ambiguïté de mon rapport à Urgences (non, rassurez-vous, je ne vais pas me mettre à raconter ma vie) : d’un côté, j’en ai assez de voir tout le temps de nouvelles têtes, j’en ai assez de ne plus pouvoir m’attacher à certains personnages, parce qu’ils ne restent pas assez longtemps ou souffrent de storyline franchement ennuyeuses, mais d’un autre côté, je trouve certains « petits nouveaux » vraiment intéressants. Il y a Neela, arrivée l’année dernière, et Howard à présent, personnage plus secondaire mais également attachant.

Cosmo(politan)

C’était nul et facile. Mais je trouve vraiment le nom du fils de Susan et Chuck ridicule. Mais il est adorable, et d’un autre côté, je trouve ce prénom tout à fait dans la continuité du couple assez... farfelu que forment Susan et Chuck. En tout cas, ça me fait très plaisir de revoir Sherry Stringfield, à qui la grossesse a véritablement réussi, elle est absolument superbe et illumine l’écran (même si pas assez longtemps à mon goût). Chuck est à mourir de rire, surtout dans cette superbe scène où il allaite Cosmo sous le regard atterré de Carter. J’avais un peu de mal avec ce couple à leurs débuts, peut-être parce qu’il est arrivé trop peu de temps après l’histoire entre Susan et Sean (peut-être ai-je aussi accordé trop d’importance à cette histoire ?). Mais je les trouve vraiment bien ensemble, leur couple est drôle, excentrique, mais à la fois très attachant. Bref, c’est surprenant, mais cela semble tenir le coup, que du bon, en somme ! Tous deux contribuent à nous faire sourire pendant cet épisode et contrebalancent l’histoire tragique de Carter, tout en y intervenant. Les histoires s’entremêlent de manière intéressante, et nous oscillons entre rire et larmes durant toutes leurs scènes.

Non, Lizzie n’était pas partie !

On était quand même en droit de se poser la question, vu ses apparitions très, très sporadiques depuis la saison 9. Lizzie prend donc en charge un cas assez intéressant, par l’intervention de Carter. Un homme meurt donc, mais sa compagne amène un de ses amis afin qu’il subisse une greffe de foie, foie que l’homme mort peut lui fournir, puisque seul son cerveau a lâché. C’est expliqué avec mes mots simples, mais je n’avais pas spécialement envie de tout détailler. Le véritable problème, c’est que le donneur comme le receveur sont séropositifs. Présenté comme ça, ce n’est pas un problème, mais le hic, c’est que c’est illégal. Un donneur séropositif n’est pas en droit de donner ses organes, justement, et le receveur, étant également séropositif, n’est pas près de subir une greffe, étant donné qu’il ne doit pas être prioritaire sur la liste. Le nouveau chirurgien, le docteur Dubenko (qui m’est par ailleurs extrêmement désagréable), refuse donc de prendre le cas en charge. Carter se tourne donc vers Lizzie, qui ne met pas beaucoup de temps à accepter l’opération (notamment parce que ça va mettre Kerry en rogne... je trouve la raison un peu légère, surtout qu’il n’y a pas vraiment eu de conflit récent entre les deux femmes, Kerry a même nommé Lizzie chef de la chirurgie !). J’ai un peu peur de la conclusion éventuelle de cette histoire, mais ça fait tout de même plaisir de voir le docteur Corday reprendre du service à l’antenne.

La réplique du jour

« Au moins, tu es près de l’hôpital »

Ray à Neela, tandis qu’il arrive à la caisse du magasin, en compagnie d’Abby.

L’autre réplique du jour

(parce qu’il fallait que je réagisse sur celle-là)

« Sale bâtard de slave »

Alex, le fils de Sam, à Luka, tandis qu’ils jouent sur leur console. Sérieusement, abattez-moi ce gamin, c’est une plaie... Je trouve léger que Sam se contente de faire une mine outrée à l’entente de ces mots. Que Luka ne réagisse pas plus que ça, à la rigueur, c’est presque logique, il ne se permettrait aucune réaction vu qu’il ne s’agit pas de son fils. Mais Sam... suis-je le seul à trouver cette insulte particulièrement choquante ? Il y a vulgarité et vulgarité, tout de même.

En vrac

- Pratt n’est pas encore prêt à reprendre du service, et Carter le renvoie chez lui ! Youhou ! Allez, maintenant, faut faire en sorte qu’il ne soit jamais prêt à reprendre du service !
- Chen n’est toujours pas là. Mais Pratt dit qu’il paraît qu’elle va bien, donc pas de quoi s’inquiéter... hein ?
- Sam et Luka sont heureux... Ca m’énerve de dire ça, mais j’ai trouvé leurs scènes sympathiques. Ils forment une famille assez mignonne... Voilà, maintenant, on peut passer à autre chose ?
- Kerry est également absente, dommage. Elle aurait pu intervenir dans le « cas Corday ».
- Un des nouveaux étudiants veut sortir avec Abby ! Eh oui, le docteur Lockhart brise des cœurs... En tout cas, ça donne lieu à quelques scènes assez drôles.
- J’adore le costume de Frank pour la Fête Nationale (qui est à peu près le seul fil conducteur de cet épisode « bordel ») !


Je me rends compte que j’ai été un peu excessif à certains moments de cette critique. Non, cet épisode n’est pas un chef-d’œuvre, loin de là. L’absence de véritable fil conducteur est un défaut comme une qualité. Défaut parce que ça empêche toute cohérence ou tout point de repère, qualité parce que ça rappelle un peu les Urgences d’avant, qui étaient finalement tout aussi bordéliques que dans cet épisode (bon, d’accord, c’est le seul truc qui rappelle les Urgences d’avant, mais c’est déjà ça). En bref, je ferai à peu près le même commentaire que pour le 11.02 : c’est moyen, ça se laisse suivre avec un certain plaisir, mais ça ne décolle toujours pas.