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1.01 - Guts

Welcome to 62 truck

Nouvelle Recrue

dimanche 6 novembre 2005, par KB

Rescue Me ou la vie de pompiers qui ne sont pas des héros. Ce pilote parfait nous plonge dans la vie de pompiers de la FDNY - les pompiers de New York - et plus précisément ceux de l’équipe 62, avec en tête un Tommy qui ne laisse pas indifférent.

A la vision de la première scène de ce pilote parfait (oui, ce pilote est parfait, "et le Monde doit le savoir"©), on s’imagine de suite qu’on va plonger dans le grand bain. "C’est une série sur les pompiers. Quoi de plus normal que de voir un incendie dès les premières minutes, en plus, avec l’acteur principal ?" Non, Rescue Me, c’est pas aussi simplet. Cette première scène est en fait un rêve que fait Tommy, s’imaginant bloqué dans la salle de bain. Et ceci n’est pas un événement isolé. L’imagination de Tommy tient un rôle d’importance dans la série. Cette scène d’entrée est quelque part un moyen pour Tommy d’exprimer son sentiment, celui de se sentir obligé de faire une chose qu’il n’a pas envie de faire, de devoir être aux côtés de certaines personnes contre son gré. Bref. Il doit faire une présentation aux bleus qui vont bientôt être assignés dans leurs casernes respectives et devenir ainsi des pompiers.

Dans son discours, pompier Gavin n’y va pas de main morte. Et on comprend à partir de là que la série non plus.

"You wanna know how big my balls are ? My balls are bigger than two of your heads duct-taped together. I’ve been in the middle of shit that would make you piss your pants right now. Uptown, Downtown, Harlem, Brooklyn. But there ain’t no medals on my chest, assholes, because I ain’t no hero. I’m a fireman. We’re not in the business of making heroes here. We’re in the business of discovering cowards, because that’s what you are if you can’t take the heat. You’re a pussy, and there ain’t no room for pussies in the FDNY."

("Vous voulez savoir à quel point mes couilles sont grosses ? Mes couilles sont plus grosses que deux de vos têtes collées ensemble. J’ai connu des situations qui vous feraient mouiller votre pantalon. Uptown, Downtown, Harlem, Brooklyn. Mais j’ai pas de médailles sur la poitrine, trouducs, parce que je suis pas un héros. Je suis pompier. Ici, on ne fabrique pas des héros, on découvre les femmelettes. C’est ce que vous êtes si vous ne supportez pas la pression. Et y a pas de place pour les femmelettes chez les pompiers de New York.")

Le discours se poursuit avec une présentation des quatres hommes de la caserne de Tommy morts lors du 11 septembre. Parmi ces quatres, son cousin Jimmy Keefe. Son meilleur ami. Une fois le speech terminé, Tommy repart à sa bagnole et c’est ce même Jimmy qui lui parle.
"Those probies wouldn’t think you were such a tough guy if they knew you were talking to a dead guy..."
("Ces bleus ne te prendraient plus pour un dur s’ils savaient que tu parlais à un mort...")
Rien à redire. :p

C’est alors qu’arrive ce générique (qui aura vite fait de vous enivrer de plaisir) aux paroles en adéquation avec la série.

With my teeth locked down I can see the blood
Of a thousand men who have come and gone
Now we grieve cause now is gone
Things were good when we were young

Is it safe to say ? (c’mon c’mon)
Was it right to leave ? (c’mon c’mon)
Will I ever learn ? (c’mon c’mon)
(c’mon c’mon c’mon c’mon)

Il s’agit du morceau C’mon, C’mon de The Von Bondies.

La découverte de la série se poursuit et s’accélère. Elle adopte un tel rythme une fois plongés dans la caserne qu’on ne voit plus le temps passer. Le tout agrémenté de répliques hilarantes à faire rougir Friends et autres comédies prétendument drôles.
Tommy arrive donc à la caserne, la fameuse "62 truck", parle un peu avec Franco des nouveaux qui vont arriver et des possibles blagues à faire, Franco se plaint de ne plus sauter autant qu’avant, puis en ouvrant son casier... surprise ! Pour lui comme pour le téléspectateur. Il voit la tête d’un de ses collègues décédés lors du 11 septembre avant de refermer brusquement son casier. Il n’a pas le temps de souffler que le chef Reilly vient le voir, énervé, car il a manqué le gros lot sur un pari lors du match de foot (américain) de la veille.

"Got the ball on the four-yard line, and they couldn’t put it across. Four yards, and I cash huge. You know what I’m gonna do to those guys ? Those steroid-infected pricks ? I’m gonna find out where they live, and I’m gonna set their houses on fire. And then when they ask me to put it out, I’m gonna say, "I’m sorry, guys, but I only brought four yards of goddamn hose.""

("Ils étaient sur la ligne des quatre yards, et ils ont même pas conclu. Quatre yards, et j’aurais pu encaisser le pactole. Tu sais ce que je vais leur faire à ces connards amphétaminés ? Je vais trouver où ils habitent, et foutre le feu à leurs maisons. Et quand ils appelleront à l’aide, je leur dirai : "Désolé, les gars, j’ai amené que quatre yards de tuyau."")

Tommy, après avoir appris qu’un pari est en cours concernant son possible divorce (si, si, je vous jure ; un vrai dingue du jeu, ce Jerry), repart à son casier qu’il ouvre tout doucement de peur de revoir la tête du dead guy. Il est de nouveau interrompu. Par Garrity, cette fois-ci, dont on comprend rapidement que c’est un tarté en puissance.

Direction la cuisine où très vite, et chose quelque peu étonnante pour un pilote, on sent qu’ils sont très proches, qu’ils sont complices, qu’ils sont amis. Pas besoin de rendre ça explicite par un quelconque geste ou autre, ça se voit. Et c’est dans cette ambiance que débarque Mike Silletti, fraîchement sorti de l’école de formation. Le pauvre va en voir de toutes les couleurs. A peine arrivé qu’on le surnomme probie ("le bleu" dans le jargon des pompiers) car "il y a trop de Mike", qu’il se mange une crampe par Tommy à qui il a tendu la main et à qui il doit préparer un café, et qu’on lui fait croire qu’il lui faut déposer un échantillon d’urine et de selles sur le bureau du chef Perolli suite à une soi-disant épidémie d’hépatite B. La cour de récré est interrompue par la sirène incendie qui n’a pas l’air de plaire au sein des troupes.

"Automated system, and they had to make it a woman’s voice. Politically correct bullshit. That voice is the closest I’m ever gonna come to working with a broad." dixit Lou.

("Un système automatique. Avec une voix de femme en plus. Saleté de politiquement correct. Cette voix est ce qu’il y a de plus proche que je côtoierai au boulot concernant une gonzesse.")

Ce commentaire est en relation directe avec le comportement des gars en route sur le lieu d’intervention. Ces derniers s’amusent à dénicher les canons marchant dans la rue. C’est tout sauf du politiquement correct pour la télévision, notamment au vu de la façon dont c’est montré.
Arrivés sur les lieux, ils constatent qu’il n’y a pas le feu mais de la pisse partout. Un torrent de pisse.

Mike - So, there’s no fire ? ("Alors, il y a pas de feu ?")
Tommy - We can start one if you want. ("On peut en allumer un si tu veux.")

Cette réplique tordante n’est que le début d’une situation où on n’a pas fini de se marrer.

Pendant qu’un Noir vient gentiment soûler le chef Reilly en lui parlant de technologie et de déplacements possibles en trois secondes chrono, Tommy dit au probie de goûter la pisse, voir si elle est humaine. Mike sourit, pensant qu’on se fout de lui. Il se met à douter sérieusement quand il voit Tommy, Sean et Billy le regarder avec un air des plus sérieux. Je vous mets l’image (ci-dessus) car je trouve ça hilarant.

On apprend que la vingtaine de jarres de pisse a été déposée par un locataire à qui on a demandé de partir car il agissait comme un fou et qui décida alors de leur montrer ce qu’est la folie.

Tommy déchante momentanément en ayant une vision d’un petit garçon Noir suivi de celle d’une petite fille qui tient un chat et qui le remercie de l’avoir sauvé.

Franco informe un Tommy étonné que Lou écrit des poèmes sur le 11 septembre. La conversation s’arrête quand ce dernier débarque et que, après avoir clairement exprimé son sentiment sur la possibilité de bosser avec une meuf précédemment, il parle de trois races/éthnies/peuples de façon péjorative en 20 secondes. Le bonhomme ne veut pas perdre de temps à rester alors qu’il n’y a pas lieu. Et ce ne sont pas les approches pas très rusées de Tommy lui demandant s’il va bien qui le tempèrent.

Après Tommy et son environnement professionnel, on découvre Tommy et son environnement personnel. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est tout aussi délirant.
Le bonhomme va chez son ex pour récupérer ses gosses. Les deux sont séparés, avec un possible divorce en vue. C’est pour ça que Janet ne veut plus qu’il entre par lui-même, mais qu’il frappe à la porte et qu’il attende qu’on lui ouvre. Toujours dans cette ambiance plutôt tranquille, elle lui rappelle qu’il devait venir à 17h avant de lui retirer des mains une brochure immobilière sur la Californie. Tommy lui rétorque qu’il avait dit "17h à peu près". Voulant avoir le dernier mot, Janet lui rétorque que "à peu près" signifie généralement 15 à 20 minutes, blablabla... Bref. Tommy n’est pas d’humeur à argumenter. Il prend un cookie qui se trouve sur la table et qui s’avère dégueu. Seulement, c’est sa fille qui les a faits. En bon papa, il avale le morceau avant de la féliciter. Puis jette le reste discrètement.

De retour chez lui (il habite en face de chez Janet ^_^) avec ses enfants, on le voit poser des billets verts sur la table. Il réunit Katy, Connor et Colleen et leur demande des infos sur le nouveau petit ami de Janet et sur la Californie et un éventuel emménagement là-bas.

Katy - But... mom doesn’t want us to talk about that when we’re here.
Tommy - I understand, sweetheart. That’s why we have the money.

(Katy - Mais... maman veut pas qu’on en parle avec toi.
Tommy - Je sais bien, ma chérie. Cest pour ça qu’il y a de l’argent.)

Grâce à ce drôle de stratagème, il obtient les infos qu’il cherchait. C’est alors qu’on entend une voiture arriver. Tout le monde court à la fenêtre, Tommy en tête. C’est Roger, le petit ami de Janet, qui entre sans frapper.

Tommy - What, he don’t have to knock ?
Colleen - I think he has a key.
Tommy - He has a key to my house ?
Colleen - This is your house.
Tommy - They’re both my houses, okay ?

(Tommy - Il doit pas frapper, lui ?
Colleen - Je crois qu’il a la clé.
Tommy - Il a la clé de ma maison ?
Colleen - C’est ici ta maison.
Tommy - Les deux sont mes maisons.)

On les voit alors s’embrasser. Tommy met fin au spectacle. Il envoie tout le monde au lit. Les enfants veulent voir la suite. Tommy promet 20 dollars à qui va se coucher immédiatement. Les enfants crient de joie.
Ca me fait penser à Nietzsche qui disait qu’on ne combattait pas la passion par la raison. Goddamn right, pal. ;-)

Mais si Tommy les envoie se coucher, c’est aussi parce qu’il s’en va fouiller la (jolie) bagnole de Roger. Difficile de tomber plus bas.
Le plan s’avère foireux. Il fait tomber sa lampe de poche dans les caniveaux, voit le gus carotter son briquet FDNY, et l’arrivée de Connor entraîne celle de Janet. Tommy rentre chez lui et reste à la fenêtre à observer en face de chez lui. On comprend alors (en plus des indices précédents) suite à une discussion avec son cousin Jimmy et son pote et coéquipier Franco qu’il est toujours amoureux de sa "femme".

A la caserne, la sirène incendie retentit. Le chef Reilly en plein milieu d’un match s’en prend à la voix de femme.
Durant le trajet, on a un gros plan sur un Tommy pensif. On le voit revivre des moments du 11 septembre où il retrouve un coéquipier à lui bloqué sous les décombres qui demande ce qui se passe, qui demande où est Jimmy (ce qui affole Tommy sur le moment), qui se plaint de ne plus sentir ses jambes. La situation est apocalyptique.
L’approche n’est plus la même. Dans la première intervention, toute l’équipe est d’humeur joviale, ils matent les canons, on les sent décontractés. Ici, le gros plan sur Tommy et les moments qu’il revit sous-entend que la situation est bien plus sérieuse. Mais pas seulement. Il est également montré, à mon avis, que chaque intervention rappelle à Tommy (et par extension, à tous les pompiers) le 11 septembre, la mort de son cousin et meilleur ami Jimmy. Le voir prendre une gorgée de whisky ("Come on, asshole. Be a man." - "Allez, trouduc. Sois un homme.") juste avant d’entrer dans l’immeuble souligne quelque part qu’il y a toujours une petite crainte, malgré son expérience. Une crainte qui a dû être amplifiée juste après le 11 septembre. Et on peut alors penser que le jeu consistant à mater de jolies meufs durant le trajet leur permet aussi de se décontracter.

Finalement, le voilà, le gros incendie. Je dois dire que j’ai trouvé la réalisation bluffante. Filmer une intervention en se rapprochant le plus possible de la réalité ce qui implique peu ou pas de lumière (mais faut bien que le téléspectateur voit quelque chose) tout en gardant à l’esprit que les espaces sont restreints dans ce genre de situation n’était pas chose facile à faire. Et pourtant, le résultat est excellent.

Mike perd son pucelage, c’est sa première intervention. Il est aux côtés de Tommy qui sauvent deux gosses. Probie aura fait tomber son casque, mouillé son slip, mais s’en sortira indemne non sans avoir filé un coup de main. Une fois sorti de l’appart en feu, le bleu souffle, croyant en avoir fini. Mais le boulot continue. Et la tâche qui s’ensuit est tout autre.

Cette fois-ci, ce n’est pas le feu qu’ils affrontent mais un gars en feu, un junkie. Celui-ci, armé d’une batte de baseball, et à poil, s’en prend à Mike une première fois avant de se tourner vers Tommy. Le bleu lui file une spatule.

Mike - Here.
Tommy - What ?
Mike - It’s all I could find.
Tommy - You want to flip him ? He’s a junkie, not an omelet.

(Mike - Tiens.
Tommy - Quoi ?
Mike - C’est tout ce que j’ai pu trouver.
Tommy - Tu veux que je le retourne ? C’est un junkie, pas une omelette.)

Tommy lui fout trois goldens. Sans effet. Il finira par l’assommer avec la batte de baseball.
"Welcome to 62 truck", lance-t-il à un Mike effrayé.

Ce drôle de passage sonne à vrai dire le retour à la routine. Le chef Reilly regarde le match sur lequel il a parié dans un appart évacué sur une télé à moitié cramée et constate que son équipe se fait mener avant d’aller voir la suite dans le bar du coin, Franco pense à inviter chez lui une occupante de l’immeuble qu’il croit célibataire, et Tommy en profite pour faire une blague de mauvais goût (pour ses coéquipiers) en faisant croire à l’aide d’une poupée qu’une petite fille est bloquée dans un appart en feu avant de jeter la poupée par la fenêtre, et Sean, Billy et Franco d’accourir avant de se rendre compte de la supercherie.

Retour à la caserne où on entend Mike dégueuler. Sean évoque une fois de plus sa crainte à propos de son trou de balle, et son envie de se faire examiner ce qui pousse Franco à se foutre de sa gueule en lui disant plutôt de faire examiner son cerveau. Mike sort des chiottes avec une tronche... la tronche qu’on a lorsqu’on sort des chiottes après avoir vomi.

Franco - Hey, probie. You know, there’s an old saying in the FDNY : If you ain’t scared, you’re crazy.

(Hé, le bleu, on a un proverbe chez les pompiers de New York : "Si t’as pas peur, c’est que t’es dingue.")

Mike sourit, pensant être accepté comme l’un des leurs, mais c’est alors que Tommy débarque avec un mug et un sachet.

Tommy - Hey. Here’s your hepatitis kit, okay ? Piss in the cup, shit in the bag, put them on the chief’s desk.
Mike - Really ?
Tommy - No, it’s a joke. (en jouant le type sérieux)

(Tommy - Voici ton kit hépatite. Pisse dans le mug, chie dans le sac, et mets le tout sur le bureau du chef.
Mike - Sérieux ?
Tommy - Non, c’est une blague.)

Puis Tommy se tourne vers Sean et lui demande ce qu’il fait. Ce dernier lui répond qu’il pensait à... son cul. D’un point de vue cancer. Tommy regarde Sean puis Mike tenant son mug et son sac comme un con avant de partir en marmonnant : "Surrounded by fags..." ("Entouré de tarlouzes...").

Retour à la cuisine où les gars regardent un documentaire animalier qui évoque le comportement de la lionne et des hyènes après une attaque sur une proie. C’est alors que le chef Reilly lance un pari en misant en premier 50 billets sur le lion. Swear to God. Le bonhomme a clairement un problème de jeu. Les autres gars posent un billet sur la table.
C’est alors qu’entre le psychothérapeute envoyé par un ami du chef Perolli pour parler des contrecoups du 11 septembre. La meuf n’a même pas le temps de finir sa phrase que Sean gueule à tous de mater le lion. Apparemment, le chef Reilly a encore perdu son pari. Le psychothérapeute rappelle qu’elle est là pour aider et écouter ceux qui veulent parler. Mais personne ne veut parler, et tout le monde taille. Sauf Tommy.

Tommy commence d’abord par expliquer au Doc que les gars veulent pas parler à un psy surtout si c’est une femme.

- What about the female firefighters ? You don’t seem to think that a woman can be a firefighter.

- I’ll tell you what. It’s not about being a man or a woman, okay ? It’s about doing the job. It’s about me getting home safe and sound in the morning to see my kids, okay ? So if you got a woman who can do the job better than the guys in my crew, bring her on, you know ? You got a Martian or a cyborg or a Chinaman that can do the job, bring them on too.

- Are there any Chinese firefighters ?

- Yeah, probably. Somewhere in... China.


- Et les femmes pompiers ? Vous semblez penser qu’une femme ne peut pas être pompier.

- Franchement, être un homme ou une femme, c’est pas le problème. Le problème, c’est de faire le boulot correctement. Le problème, c’est que je dois rentrer sain et sauf, pour retrouver mes enfants. Donc si vous avez une femme qui se débrouille mieux que mes gars, envoyez-la-moi. Si vous avez un martien, un cyborg ou un Chinois qui peuvent assurer, envoyez-les-moi aussi.

- Il n’y a pas de pompiers Chinois ?

- Si, sans doute. Quelque part... en Chine.)


Les gars qui écoutent à la porte se mettent à se marrer discrètement. On s’imagine donc qu’on va continuer sur ce chemin. Que nenni. C’est alors que la série use de l’un de ses points forts : l’alternance fluide entre comédie et drama. Tommy se laisse alors aller et parle de deux gamins qui ont péri lors d’incendies malgré ses tentatives de sauvetage. Ces deux gamins sont le petit Noir et la petite fille avec son chat qu’il voit tels des vivants. Il aborde ensuite le 11 septembre, puis marque un temps d’arrêt à l’idée de parler de son cousin. On sent qu’il retient ses larmes.

"9/11... we lost four guys from this house. One of ’em was my cousin Jimmy. My best friend... Best goddamn fireman I ever worked with, good family man. Dedicated American, blah, blah, blah, you know ? And every day, I gotta drive to work. I drive through my neighborhood. I see guys, drunken assholes that I went to high school with, who stand on the corner, high, having a great time, and I gotta wonder why... these assholes are still walking around when Jimmy Keefe ain’t."

("Le 11 septembre... on a perdu quatre gars dans cette caserne. L’un d’eux était mon cousin Jimmy. Mon meilleur ami... Le meilleur putain de pompier avec qui j’ai bossé. Aimant sa famille. Se consacrant au rêve Américain, blablaba... Et tous les jours, en partant au boulot, je vois ces connards que j’ai connus au lycée, complètement défoncés, prenant leur pied, et je me demande pourquoi... ces connards sont encore en vie, et pas Jimmy Keefe.")

Tous les autres bonhommes qui écoutaient à la porte et qui se marraient sont désormais on ne peut plus sérieux. On dénote sur leur visage de la compassion mais aussi le sentiment que Tommy a visé juste, que quelque part, ils vivent plus ou moins cette situation. Ils sont tellement concentrés sur ce qu’il dit qu’ils en arrivent à faire du bruit. Tommy se rend compte qu’ils étaient là et met fin à la séance de confessions en donnant un coup de pied sous la table ce qui fait sursauter un Doc absorbée par les paroles de pompier Gavin.
A noter que cette séquence a été tournée en une seule prise. Chapeau.

Les dernières scènes montrent comment les gars de l’équipe font ressortir leurs émotions comme l’a fait Tommy. On voit Franco frapper dans un punching-ball et Lou écrire ses poèmes. Tommy, quant à lui, fait un saut à la plage puis s’en va, bouteille à la main, suivi par les fantômes (on va employer ce terme-là désormais pour les désigner) des quatre pompiers décédés lors du 11 septembre dont Jimmy, le petit Noir, et la petite fille avec son chat.

La dernière scène de cet épisode est à mourir de rire. On y voit le chef Perolli dans son bureau lire le mot laissé par Gavin ("Chef, ma fille les a faits pour vous. Tommy.") et goûter à un cookie qu’il jette immédiatement. Il prend alors le mug qui est sur sa table et recrache... vous savez quoi avant de soulever le sachet qui s’avère être de la merde avec indiqué "Echantillon d’urine et de selles. Silletti." et de gueuler le nom de "Silletti !"


Après un excellent pilote de Nip/Tuck, FX nous offre là celui de Rescue Me qui est encore meilleur. Qui est parfait. On jongle ici entre comédie et drama avec une telle aisance et une telle maîtrise que ça en devient du plaisir à l’état pur. Cet épisode de très grande facture annonce un avenir prometteur pour la série.
Par contre, carton rouge à Jimmy qui ne propose pas la VO.