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11.07 - White Guy, Dark Hair
Equilibre
mercredi 28 septembre 2005, par
Après un 11.06 exceptionnel, la routine reprend son cours aux Urgences... les épisodes moyens aussi. Heureusement que Susan et Kerry sont là !
On retiendra trois éléments de l’épisode : Sam et Louise, une histoire de viol, Abby, Carter et Mi-Cha et la grossesse niée, et Susan et ses faux patients. Pas de très longue intro aujourd’hui, donc, je vais me lancer dès maintenant.
« Je suis chef du service des Urgences »
Cette phrase vient de Susan, et comme ça me fait plaisir ! L’épisode s’ouvre donc sur notre amie le docteur Lewis, qui rame un peu dans son rôle de chef de service mais, d’après les dires mêmes de Kerry Weaver, elle fait du bon travail. En tout cas, je suis ravi de revoir Susan assurer autant, j’espère que ce n’est que le début, et qu’elle va de nouveau devenir bien plus qu’un personnage secondaire apparaissant au générique. Susan est l’un de mes personnages préférés depuis le début de la série, vous imaginez donc ma frustration lorsqu’elle est partie lors de la saison 3 (surtout que j’étais très shipper Mark-Susan) et ma joie lorsqu’elle est revenue en saison 8. Manque de chance, Sherry Stringfield a fait son grand retour au moment où les producteurs se sont éparpillés, ce qui fait qu’elle n’a pas vraiment eu de storyline décente depuis son grand retour... Tout ce qui lui arrivait était torché en trente secondes.
J’avais regretté, l’année dernière, qu’elle ne puisse pas devenir chef des Urgences en raison de sa grossesse, mais cette fois-ci, on y est ! Comme un chef des Urgences, c’est overbooké, il y a intérêt à ce qu’on la voie encore plus !
Susan gère donc la « petite storyline légère et marrante » de l’épisode, à savoir 35 gamines qui arrivent et doivent être considérées comme des victimes d’une explosion dans une usine de cerises à l’eau de vie. Leur arrivée, sous le regard atterré de Neela, Ray et Boulet N°2, est très drôle. Car les ambulanciers vont jusqu’à décrire une enfant de dix ans comme un homme d’une trentaine d’années. Sur le coup, j’ai pensé à un problème d’ordre administratif, mais comme j’ai un semblant de cerveau, je me suis demandé ce que viendrait faire l’administration sur le chemin entre le lieu de l’accident et l’hôpital. Je sais bien que nous sommes fichés de partout, mais tout de même.
J’ai été également amusé par l’enfant qui veut absolument aider les médecins. Je trouvais que c’était un joli parallèle avec certains patients qui jouaient les boulets en voulant sans arrêt apporter leur pierre à l’édifice quand une catastrophe arrivait aux Urgences, mais qui ne faisait qu’encombrer le passage. Bref, c’était drôle.
Après plusieurs scènes marrantes et un grand bordel aux Urgences, Susan finit par craquer et virer tout ce petit monde de ses urgences (oui oui, ce sont les siennes, je n’en reviens toujours pas de dire ça !). Bref, Susan, elle gère. En plus, ses scènes avec Kerry sont géniales.
Il est assez intéressant de noter combien leur relation a évolué. Au début, Susan détestait Kerry, Kerry trouvait Susan trop lente, pas assez autoritaire, peut-être, pas assez assumée... Bref, elle considérait Susan avec un recul que Mark, par exemple, n’avait pas. Il est vrai que Susan manquait beaucoup d’assurance dans les premières saisons. Même son retour, dans la saison 8, ne nous laissait pas croire à une grande entente entre les deux femmes. Il faut dire que pendant la saison en question, nous avions droit à un remake de « Evil Kerry », elle qui avait pourtant montré toute son humanité dans la saison 7. En bref, tout ça ne prévoyait pas qu’elles deviennent les meilleures amies du monde. Pourtant, c’est à croire qu’elles se sont regroupées dans le « Club des Anciennes qui se Soutiennent », car au fil des dernières saisons, une relation de respect et même d’estime entre elles s’est construite, relation d’autant plus appréciable qu’elle a commencé, comme tant d’autres, dans le conflit.
En tout cas, toutes leurs scènes, dans cet épisode, sont du pain bénis pour moi qui admire beaucoup ces deux personnages. Cela ne fait aussi que me rappeler combien elles me manquent, et j’espère très sincèrement avoir encore de leurs nouvelles très rapidement.
« Je ne suis pas enceinte »
Honnêtement, c’est l’histoire que j’ai pris le moins de plaisir à suivre. Ca m’a un peu trop fait penser au 6.22. Je sais, je ne devrais pas blâmer les scénaristes de nous repomper quelques vieilles histoires, d’autant plus que le contexte est ici totalement différent et la chute l’est tout autant. En 11 saisons, il est normal que la série se répète un peu. Mais je n’y peux rien, je n’ai pas adoré cette histoire. Je ne l’ai pas détestée non plus, parce que je suis incapable de détester (je ne suis qu’amour... non je plaisante, je déteste les hélicoptères qui tombent des toits d’hôpitaux, par exemple).
Mi-Cha arrive donc et nie totalement sa grossesse, même après son accouchement dans le hall près des ascenseurs (ils auraient au moins pu la mettre dans la chambre juste à côté, ils auraient eu un public moins nombreux). Carter est complètement dépassé par la situation, et continue sa crise de psychopathie. C’est compréhensible, étant donné que lui a perdu un bébé et donnerait tout pour le retrouver, alors que cette adolescente s’évertue à nier la naissance de son propre enfant. Mais tout compréhensible que cela soit, Carter abuse. La scène où il veut forcer Mi-Cha à porter son enfant est assez terrible, même Wendall Meade, la charmante assistante sociale et probablement future petite amie de notre PsychoCarter, s’offusque d’un tel comportement, d’autant plus qu’elle n’est pas au courant du drame. Dans tous les cas, un médecin qui se laisse aussi facilement dépasser par ses problèmes personnels, ça fait tâche. Et ça commence à être un peu lourd de voir Carter s’enfoncer un peu plus à chaque épisode. Il serait temps de le faire un peu évoluer.
Et puis, il y a autre chose qui me gêne. Ca fait trois ou quatre épisodes que Carter se voit attribué tous les cas auxquels il peut s’identifier. Je veux dire, sur plusieurs dizaines de patients qu’on peut trouver à chaque instant au Cook County, il faut qu’il aille chercher ceux qui vont lui rappeler la perte de son bébé. Et ça n’a traversé l’esprit de personne de demander à Carter de s’occuper de quelqu’un d’autre quand c’est comme ça ? Carter refuserait sûrement, mais au moins, j’aimerais voir une telle scène. On a toujours été habitués à ce que tout l’hôpital se mobilise quand un drame touchait un médecin ou une infirmière. L’union a toujours fait la force de la série, même si elle en a perdu ces dernières années. Mais elle a beau en avoir perdu, je trouve ça gros que Carter s’occupe toujours de ce genre de cas impliquant un enfant.
La scène mettant fin à cette storyline ne fait que confirmer la relation naissante et amenée très subtilement (rires) entre Carter et Wendall. Je sais bien que les scénaristes d’Urgences n’ont jamais vraiment été des pros de la romance, on voit toutes les relations ou presque venir dans la série, et ce depuis le début, mais là, c’est de plus en plus gros. Déjà, Sam et Luka ça m’avait gavé, ils ne vont tout de même pas nous en faire un remake...
« J’ai été violée »
J’ai plutôt bien aimé cette histoire, même si son traitement n’est pas nécessairement étonnant. La fin tragique pourrait constituer une surprise si on n’avait pas été habitués au traitement de ce genre d’histoires dans Urgences. Pourtant, j’ai préféré cette fin, indéniablement émouvante, à une belle fin (s’il est possible d’en avoir pour Louise), du genre « on retrouve le coupable et la patiente va s’en sortir ».
Louise a donc été violée dans son propre appartement. Elle est dans un tel état qu’il est dur de se l’imaginer s’en sortir après ce qui s’est passé. Sam s’identifie totalement à cette nouvelle patiente.
J’avais eu l’impression à son arrivée que les producteurs voulaient faire de Sam la nouvelle « Abby », héroïne infirmière au grand cœur. J’avais, fort heureusement, perdu cette impression en ce début de saison 11, même si Sam ne m’intéressait pas plus pour autant, mais là, ça m’est revenu, et avec beaucoup de force. Luka note d’ailleurs lui-même que Sam s’identifie beaucoup à Louise, et imagine que c’est lié à son sombre passé avec son ex. Là, j’ai eu très peur qu’on nous ressorte un nouveau drame dans la vie de Sam, du genre « elle a été frappée, maltraitée, même violée, et Alex est né de ce viol ». Sam dément cependant avec véhémence, et j’ose espérer qu’elle ne ment pas, parce que je n’ai pas envie de la supporter dans une nouvelle tragédie.
Sam prend tellement à cœur cette histoire qu’elle va accepter de débrancher le respirateur de Louise de temps à autre pour qu’elle puisse apporter son témoignage, étant donné qu’elle est la seule à pouvoir reconnaître ce violeur en série qui a déjà fait quatre victimes. Luka ne veut pas que cet interrogatoire ait lieu, pour la simple et bonne raison qu’il mettra la vie de Louise en danger, mais il ne sait pas ce que Sam fait. Et cela ne manque pas d’arriver, Louise mourra finalement pour avoir voulu apporter sa pierre à l’édifice de l’enquête policière.
La chute de l’épisode apporte son lot d’émotions, même si quelque part, ce n’est pas vraiment surprenant. Je ne veux pas dire par là qu’il s’agit d’une chute « clichée », mais on est habitués à ce que la fin s’avère dramatique dans Urgences. Ca a été le cas de pas mal d’épisodes. Et pourtant, cela fait toujours son petit effet, et je dois bien avouer que je n’ai pas pu m’empêcher de verser quelques larmes au moment de la mort de Louise et lors de la scène finale.
Justement, quelques mots sur la scène finale. Je trouve que les fins d’épisodes sont toujours très soignées dans Urgences, au même titre que les débuts. On s’évertue assez souvent à nous donner des images « choc » qui marquent notre mémoire. Vous allez me dire que c’est le cas dans pas mal de séries. Oui, mais dans la plupart des séries, ces images « choc » sont marquées par un cliffhanger qui va nous retenir la semaine suivante. Or, quand on y réfléchit, les cliffhangers se font assez rares dans Urgences. On en a au moins un par saison, pour le dernier épisode (cliffhanger qui fait souvent artificiel, d’ailleurs, ça n’est pas franchement le point fort de la série), et puis peut-être quelques-uns disséminés en cours de saison. Mais pour la majorité des épisodes, nous avons droit à une scène finale tragique, accompagnée parfois de la musique bouleversante de Martin Davich (musique qui me tire toujours les larmes... je ne sais pas à quoi cela tient, mais je trouve les musiques d’Urgences toujours aussi belles), mais le plus souvent dans un silence de mort, comme c’est le cas dans ce 11.07.
« J’ai fait ce que j’ai fait pour « Homme blanc, cheveux noirs ». » Les derniers mots de l’épisode en constituent également le titre. Je crois que c’est la première fois. Quoi qu’il en soit, cette dernière phrase m’a vraiment marqué. On aurait pu penser, lorsque Louise a témoigné, qu’elle mourrait effectivement, mais qu’elle aurait grandement aidé l’enquête. Mais non, Louise est morte, et tout ce qu’il restera de son témoignage, c’est « Homme blanc, cheveux noirs ». Sam a de quoi culpabiliser, Louise n’a pas pu être sauvée mais n’a même pas apporté de nouvel élément à l’enquête.
Luka s’implique, à notre surprise, en manipulant la vérité et en faisant exploser le ballonnet, afin de donner une autre version de la mort de Louise. Ce revirement de Luka est peut-être de trop, mais c’était une manière de conclure l’histoire et de ne pas mettre la carrière de Sam en péril - sous-entendu, une manière de ne pas étaler ça encore sur un paquet d’épisodes. En bref, même si c’est facile, j’accepte, parce que ça nous évitera sans doute de nous trimballer une nouvelle storyline un peu boulet.
La citation du jour
« Explosion à l’usine de cerises à l’eau de vie... Non mais je rêve, qui a pu inventer un truc pareil ? Est-ce qu’un truc pareil existe à Chicago ? »
Ma merveilleuse Susan.
En vrac
Cosmo et Henry mangent des patates douces ! Faudrait faire une étude statistique sur les autres enfants de médecins, on pourrait peut-être obtenir des résultats intéressants...
Morris fantasme sur Kem... après avoir découvert que c’est un médecin dangereux, qui passe son temps à faire des gaffes, on ne fait que nous confirmer qu’il s’agit en plus d’un beauf dans toute sa splendeur. Virez-moi ce crétin !
Kerry n’a pas l’air si malheureuse, malgré ce qu’elle a vécu à la saison dernière... pourquoi faut-il qu’on fasse faire n’importe quoi à Carter ?
Ah oui, c’est vrai, le papa de Chen est toujours malade...
"Putain de merde" ! ... !
Se figurer Chuck en papa-poule, c’est quand même assez drôle.
J’aime beaucoup la méthode de Kerry pour faire taire 15 gamines.
Un épisode assez équilibré entre humour et drame, ainsi qu’au niveau des personnages intéressants. Malgré ces qualités, la sauce ne prend pas vraiment et l’on obtient un épisode à l’image de ce début de saison 11 : agréable à suivre mais qui ne marque pas pour autant les esprits. C’est donc moyen plus en ce qui me concerne, mais ça manque toujours d’un petit quelque chose pour faire décoller la saison.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires