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11.08 - A Shot In The Dark

Zzz...

dimanche 2 octobre 2005, par Yerno

Du médical, que du médical. J’ai rien contre, après tout c’est un peu le sujet de la série, mais quand même, ça manque d’un petit quelque chose qui accroche...

Les vies privées de nos médecins semblent un peu vides en ce moment. Vous allez me dire que je passe mon temps à me plaindre... Quand il n’y a que ça, je ne suis pas content, quand il n’y a que des patients, je ne suis pas content non plus. Tout est question de dosage. Le fait est qu’on a le droit à des bribes de vie personnelle dans cet épisode, mais rien d’intéressant à se mettre sous la dent. Sam et Luka sont aussi charismatiques que deux huîtres se battant en duel (quoi que ça, au moins, ça serait intéressant à voir) et Carter est... vide.

A Shot in the Dark

Encore une fois, le titre de l’épisode est tiré de l’histoire du patient « principal » de la semaine. Un policier s’est donc fait supposément tirer dessus par un gamin qu’il coursait. Sauf que voilà, la vérité va finir par éclater, et c’est un autre policier qui a tiré sur lui. Pendant ce temps, le gamin s’est fait descendre par les flics. Encore une jolie vision de la loi du plus fort.

Ce que j’aime toujours depuis toutes ces années dans Urgences, c’est que ça finit toujours mal, on finit toujours par avoir un retournement de situation qui va nous fournir un dénouement tragique. Ce retournement de situation peut être une grosse surprise, je pense notamment à la révélation du 8.01 « Four Courners » (« Portraits croisés »), où la mère de la suicidée avouait qu’elle avait menti, que les « raisons » pour lesquelles sa fille s’était suicidée étaient inventées pour faire de l’audience au talk-show auquel elles étaient invitées (ça peut paraître flou pour les personnes qui n’ont vu cet épisode qu’une fois, la saison 8 commence à dater, mais j’espère que certains verront de quoi je parle). Parfois, le retournement de situation est attendu, et là je vais prendre un exemple beaucoup plus récent, celui de l’épisode précédent, tout simplement, dont la conclusion était tragique mais pas franchement surprenante. Bref, j’aime bien quand ça finit mal sans être gratuit pour autant.

Le déroulement de l’histoire de ce policier sur qui on a tiré est plutôt intéressant. On commence par découvrir que ce n’est pas le gosse qu’il poursuivait qui lui a tiré dessus, ce dernier n’étant pas armé d’un 9mm. Le comportement des policiers m’a pas mal choqué dans cet épisode, étant donné qu’ils ne semblent éprouver aucun remords face à la mort d’un gosse, le soupçonnant à tort. Finalement, les grands méchants ne sont jamais ceux qu’on croit, et c’est limite s’ils ne sont pas contents que le gosse soit mort... Oui, moi ce que j’en dis, c’est qu’il y en a qui feraient mieux de la fermer.
Intéressant en tout cas de constater que la police a rarement le beau rôle dans Urgences. Ils sont tournés en dérision, ou bien violemment critiqués, mais rarement mis en valeur.

Quoi qu’il en soit, le fils du policier débarque, et rapidement il se retrouve au centre de l’attention, étant déclaré « mineur mature » et donc en droit de décider du traitement de son père - étant l’unique membre de la famille présent.

C’est Ray Barnett qui explique du mieux qu’il peut les options qui s’offrent au père de l’adolescent. Barnett a donc une conscience professionnelle, malgré son efficacité parfois discutable, comme on l’avait vu dans le 11.05. Mais voilà, sa conscience s’arrête quand finit sa garde et il abandonne le gamin, dont la mère va mettre son grain de sel. Au final, la « mauvaise » décision (celle que le gamin n’envisageait pas pour son père) sera prise.

Pas grand-chose à ajouter à cela, j’ai suivi cette histoire avec un intérêt relatif, mais c’est surtout la conclusion qui m’a plu. Neela finit par aller engueuler Ray, et heureusement qu’elle est là, ma petite Neela, parce que ça a donné une de mes scènes préférées de l’épisode, une scène très intéressante quant à la vision du métier de médecin. « C’est un métier à plein temps ». En effet, quand on est médecin, on l’est tout le temps, la série a souvent fait passer ce message, mais rarement (jamais ?) aussi explicitement. Ray n’a pas tort cependant quand il fait la remarque à Neela que la situation est ironique, sachant que Neela a quitté la médecine quelques temps.

Mais au contraire, selon moi, je trouve ça parfaitement logique que Neela lui fasse ces reproches, logique, mais en plus cela explique et rend plus cohérente sa petite crise. Ok, Neela ne voulait pas être médecin, mais elle avait un poste et était payée. Je me suis demandé plusieurs fois pourquoi elle ne continuait pas sa médecine et cherchait autre chose à côté, pourquoi elle n’était pas un peu moins extrême dans sa crise... J’ai trouvé que cette scène expliquait très bien pourquoi elle avait tout plaqué, une explication autrement plus convaincante que « il n’y a aucune place vacante au Cook County ». Etre médecin, c’est l’être 24h/24, et Neela n’était pas prête à ce sacrifice, elle doutait de sa propre carrière naissante, or on n’a plus le temps de douter quand on est médecin, pas le temps d’envisager autre chose, on est trop plongé dans la profession pour en sortir aussi facilement. Le fait que Neela engueule Ray est donc logique et d’autant plus fort qu’elle a accepté de revenir. Pas avec un enthousiasme flagrant, mais elle est revenue, elle a affronté sa peur du métier et s’y immerge de nouveau. Du coup, elle ne supporte pas de voir que certains ont plus de recul qu’elle face à ce métier.

Transfert

Abby s’occupe d’une enfant soupçonnée d’être atteinte d’une gastro, puis une appendicite, puis.. enfin bref, elle s’occupe d’une enfant dont les parents sont des emmerdeurs qui exigent un transfert.

Evidemment, dès le début, on se doute que rien ne va se passer comme prévu (je serais tenté de dire que tout se passe comme prévu étant donné qu’il était prévisible qu’il y aurait de l’imprévisible et... je m’égare, pardon) et une urgence va finalement obliger Abby à faire monter l’enfant en chirurgie, où l’on comprendra pourquoi les parents détestent tant le Cook County. Non, ce n’est pas à cause des hélicoptères qui tombent du ciel (oui, je me suis fait un devoir de citer ce rebondissement dans chacune de mes critiques d’Urgences, désormais) mais parce que le père du mari est mort à cause d’une négligence d’un jeune chirurgien...

Tout ça n’est pas bien passionnant et prévisible à souhait. Pas grand-chose à se mettre sous la dent, j’ai plus l’impression que cette histoire sert à remplir les moments où on ne voit pas Barnett. Abby est un peu plus effacée que d’habitude, ces derniers épisodes... Je sais que ça va ravir certaines personnes, mais moi ça me fait un peu de peine, parce que si on se met à délaisser Abby pour recentrer l’histoire sur Ray, ça va pas me plaire. Ok, c’est qu’un épisode, je veux juste dire que j’espère que ça ne deviendra pas une habitude.

Il y a aussi une réplique qui m’a gêné, de la part d’Abby, lorsqu’elle parlait de Dubenko et disait « c’est le meilleur ». Ce n’est pas la première fois qu’on entend une phrase du genre dans la série, et ça me gêne toujours. Ok, les médecins sont conscients qu’il y a de très bons médecins et d’autres un peu moins, mais en faire part aux patients pour les rassurer n’est peut-être pas la meilleure chose à faire. Ils pourraient exiger le même médecin quand ils reviennent, ou bien pourraient faire passer le message. Je dramatise un peu, mais je trouve ça un peu déplacé.

Pratt et Chen

J’ai vraiment l’impression que l’histoire du père de Chen sert à justifier la présence de Ming-Na au générique et donc à lui accorder un peu de temps d’antenne. Et aussi à combler les moments vides de l’épisode. En tout cas, ce n’est toujours pas intéressant, et le fait d’y attacher le Boulet Pratt ne fait rien pour arranger les choses. Chen est donc fatiguée, signe un dossier de Pratt (boulet qui a encore fait une erreur médicale, on va finir par être habitué... mais pourquoi, pourquoi Romano est-il mort avant d’avoir eu le temps de le virer ?), finalement le patient revient. Bon, j’admets, le coup du neveu géant ça m’a fait sourire, mais c’était vraiment du remplissage. Je comprends de moins en moins comment les scénaristes gèrent leurs storylines... et je ne vois pas du tout comment ils vont pouvoir se débarrasser de celle-ci. En tuant le père de Chen ? Ca pourrait peut-être permettre au personnage de repartir sur de meilleures bases, parce qu’elle est plutôt invisible depuis quelques épisodes.

De plus, j’aimais bien le trio que formaient Abby, Susan et elles, lorsqu’elles sortaient en boîte ensemble, s’amusaient, parlaient mecs, bref, jouaient les post-ados. Mais encore une fois, ça manque de continuité, et leur petit « groupe » a complètement disparu sans même qu’on s’en rende compte.

La réplique du jour

(Susan : « C’est pas croyable ! »)
Abby : « Quoi ? Weaver a un petit ami ? »

Deuxième réplique gênante d’Abby. Humour un brin déplacé, surtout quand on pense au 10.18 « Where There’s Smoke » (« Pas de fumée sans feu ») où Abby semblait être la seule à prendre vraiment à cœur le drame de Kerry. Bref, ce n’était pas une réplique « abbyesque », ça m’a gêné venant d’elle.

En vrac

- On va vraiment se taper toutes les phases pré-ado d’Alex ? En plus, Luka en papa-poule, c’est moyen...
- Il est fait mention de Corday, par la merveilleuse Abby, ce qui rattrape ses deux répliques limites. Preuve qu’on n’a pas (encore) totalement oublié Lizzie.
- Carter fait de l’escalade, puis dîne avec Wendall... Ok, leurs scènes sont rigolotes, mais on est loin du Psycho Carter de l’épisode précédent. Je m’en plains pas, mais j’aurais aimé une transition un peu moins violente. La série souffre de plus en plus de ce terrible manque de continuité, et je comprends pas du tout où ils veulent en venir avec Carter... J’aime pas le personnage, et ce depuis longtemps, mais là je suis carrément à deux doigts de le considérer comme « boulet officiel ».
- Kerry me manque toujours autant...
- ... mais Susan, malgré une garde plus courte que les autres, est assez présente, et qu’est-ce qu’elle est belle, et charismatique, et... non franchement, je l’adore, vive la nouvelle chef des Urgences !


Pas terrible, cet épisode. Ca ne décolle toujours pas, et je commence à en avoir marre de le dire à pratiquement toutes mes critiques... Deux solutions : ou j’arrête de me répéter, ou les scénaristes se réveillent. J’aimerais autant que la seconde solution soit adoptée, la première me demanderait trop d’efforts. Même chose que d’habitude, en somme : ça se laisse suivre, mais c’est toujours pas terrible. Et ça manque de cohérence sur certains points, il serait temps de faire des fiches avec la liste des événements tragiques ayant touché les médecins. Allez, je veux un 11.09 exceptionnel, pitié !