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Rescue Me
2.01 - Voicemail
Super, méga, ultra...
dimanche 26 juin 2005, par
L’été dernier, quand « Rescue me » a débarqué sur les petits écrans US, elle était la première nouvelle série, depuis longtemps, à être immédiatement acclamée par critiques, public et gens du FLT. Il faut dire que cet été là concluait une saison extrêmement décevante, tant du point de vue des nouveautés que des séries établies. Dans une configuration similaire à celle de 2003/2004, les neuf mois d’attente pour ce premier épisode de la saison auraient été longs, mornes et frustrants.
Mais en ce début d’été 2005, la donne est très différente. Cette saison fut celle de « House » et des délires médiatiques « Desperate Housewives » et « Lost » (quoique l’on pense de cette dernière), de « Veronica Mars », ce fut le retour des grandes séries ambitieuses sur les networks.
Alors, les qualificatifs dithyrambiques qui avaient accompagné l’arrivée de « Rescue Me » tiendront-ils le choc dans cette nouvelle perspective et pour cette saison 2 ?
Début de réponse avec ce season premiere (presque) tant attendu !
Les neufs mois écoulés chargés de réussites, de moments jubilatoires, de découvertes, d’îles et de naufragés volontaires, ont sans doute eu des effets oblitérants, parce de « Rescue Me », tout ce dont je me rappelais, c’est que ça se passe à New York, avec des pompiers, et que ; bon, c’est génial.. Mais voilà, c’est tout ! Comment vais-je faire pour suivre ?
Et FX (la chaîne qui la diffuse) de faire la même erreur que moi : « Il faut absolument du « Previously on… » avant que cette saison 2 commence… » !!
Résultat, cet épisode commence par une avalanche de plans voulant résumer les événements importants de l’an passé (ok, je sais, c’est le principe du « Previously on »). Simplement, au lieu de me faire replonger dans l’esprit de la série, cette minute trente de rappels a accru le niveau de mes insécurités : « Waow, c’est une série très dense, y’a vraiment plein de personnages, je ne me souviens de rien, il faut que je me procure les DVD de la saison 1, au secours !!! »
C’était accorder bien peu de crédit au talent de Peter Tolan et de Dennis Leary, qui réalisent un teaser remarquable. Il réussit, lui, en quelques instants à rassembler l’ensemble des éléments qui font l’âme de « Rescue Me » et à ferrer le spectateur avec intelligence et efficacité pour 13 nouveaux épisodes.
On commence avec Dennis Leary, pompier dans sa caserne de Manhattan, l’alarme retentit, c’est le moment d’une intervention :
1) « Rescue me » est une série qui se déroule dans le monde fermé des pompiers new yorkais. (De ça, j’en avais un vague souvenir !)
Au pied d’un immeuble en flammes, Leary et un de ses collègues (qui me dit quelque chose) s’amusent avec ironie d’un article décrivant les penchants racistes des pompiers :
2) « Rescue me », ce sont des dialogues anecdotiques et drolatiques qui peuvent rendre n’importe quelle situation hilarante.
L’intervention se passe dans l’obscurité des cendres et de la fumée. Un pan de plafond en flammes se détache et s’écrase sur Tommy (le nom du personnage de Leary, ça me revient) :
3) « Rescue me », c’est la tragédie réaliste qui surgit à tout moment.
Autour de Tommy inconscient, sont convoquées les images de ses proches :
- son cousin Jimmy, pompier, mort lors de l’attentat du 11 septembre
- Janet, son ex femme, vestige d’une vie domestique parfaite, surement fantasmée, qui rappelle à son souvenir qu’elle a disparue en kidnappant leurs trois enfants
- Franco, un collègue, blessé, qui confronte Tommy à ses responsabilités et à ses erreurs
- Sheila, sa maîtresse actuelle, enceinte de lui, et surtout veuve de cousin Jimmy, et cause de son éviction/départ de la caserne...
4) « Rescue me », ce sont les fantômes et les angoisses de Tommy Gavin.
Fondu noir.
Ces deux minutes ont transformé les neufs mois de séparation entre les deux saisons en la semaine habituelle liant deux épisodes… Parfait ! La nouvelle saison peut commencer…
Les événements précédents étaient bien évidemment une rêverie d’alcoolique. Tommy émerge, seul, de sa nuit éthylique, et se rend en voiture devant son ancienne caserne. Il observe l’un de ses anciens collègues (c’est pas Mike ?) tenter de fumer une cigarette… C’est alors que Lou s’installe sur le siège passager, à la grande surprise de Tommy, et de lui faire la revue de se qui s’est passé depuis son départ il y a trois mois : Mike sort toujours avec la « grosse », la femme de « Chief » va bien malgré son Alzeihmer, le nouveau, Sully, est formidable et accessoirement bon cuisinier (et accessoirement, est incarné par Beecher, from « Oz » !) et Franco a repris du service, peut être un peu trop tôt.
Ainsi, Tommy a la confirmation qu’un autre pan de sa vie continue à vivre sans lui, et plutôt bien… Et la situation des personnages est mise au clair en trente secondes, c’est pas la grande classe ?
Ce ne sont pas les micro événements (le benedicite avant de manger, l’éradication des tâches de graisse…) et les micro-interventions (décoincer la tête d’un ado d’une barrière, éteindre un moteur de voiture en feu…) du côté de la caserne aseptisée (et hilarante de décalage) de Staten Island qui vont pouvoir tromper ses ennuis et ses frustrations.
Ces dernières vont augmenter avec les nouvelles, ou plutôt l’absence de nouvelles, sur la localisation de ses enfants, confiée à l’un de ses cousins. C’est cependant pour nous spectateurs l’occasion de retrouver Dean Winters en frérot Gavin, toujours là pour lui faire sauter ses contraventions, et d’assister à peut être la scène la plus drôle de l’épisode…
Quid de « superfag », d »ultrafag » ou de « megamo » est la pire des insultes ? Seul « Rescue me » vous offre la réponse !
Cependant, la déchéance de Tommy Gavin n’est pas encore complète ! Est-il vrai qu’il faut toucher le fond pour pouvoir enfin remonter ? En tout cas, Tommy s’attelle à cette tâche avec la plus grande rigueur…
En décidant tout d’abord de passer ses frustrations avinées sur un vendeur de « ccokies 9/11 » dont il explose, pour notre plus grande jubilation, le stand avant de tenter de s’y soulager… et d’être interpeller par la police. C’est à la sortie du poste que frérot Winters, après une baston hilarante entre les deux frangins (faut vraiment que je trouve un autre mot qu’hilarant dès qu’il y a quelque chose de drôle, mais que voulez, quand « Rescue Me » s’essaye à l’humour, c’est toujours à pleurer de rire ! Et l’on dit que les sitcoms sont mortes.. Passez à « Rescue me », vous ne serez pas déçus !), lui met les points sur les « i » : « You’re officilally thru ! Clear your act ! »
C’est mal connaître Tommy, dont la vie n’est pas encore totalement au fond des cuves des Whisky Campbell ! Il lui reste encore Sheila, comme celle là le lui rappelle lors de leur dispute sur le bloc à papier qu’ils utilisent pour se hurler dessus sans faire de bruit. Car Tommy habite maintenant un appart’ qu’il sous loue illégalement, il doit donc se faire remarquer le moins possible… Mais vu la façon dont il se comporte avec Sheila (épisode hila… hmm… ben oui, hilarant, où elle lui reproche pendant leurs ébats de sentir le whisky et qu’il va se rincer la bouche avant de s’enfiler une rasade de vodka, parce que la vodka, ça sent rien !!), il n’est pas gagné qu’il ait un toit sur la tête encore longtemps !
Toujours est-il qu’en moins d’une demi heure d’épisode, Tommy a atteint un sacré pallier dans sa descente aux enfers !
A ce moment, il choisit de rendre visite à Lou, qui lui prodigue deux conseils pour pouvoir revenir dans sa vraie caserne, pour remplacer ce Sully/Beecher, « kind alike you… without the angst ! » : arrêter l’alcool (oui, moi aussi, j’y avais pensé !) et mettre les choses au point avec Franco, avec lequel il n’a plus aucun contact !
C’est ce qu’il tente de faire après être passé faire un petit tour « régénarateur ? » à Ground Zero d’où il appelle pour régler son problème d’alccol son cousin Mick, le prêtre 1) qui avait honteusement révélé sa liaison avec Sheila à Lou et aux autres pompiers, 2) qui a lâché cette saison l’église pour les femmes toutes nues qui se trimballent dans son appart’ alors qu’il est en train de prier (on ne se débarrasse pas si vite de ses mauvaises habitudes !) et 3) qui est un fervent adepte des réunions des Alcooliques Anonymes !
Un petit truc, Tommy, tant qu’à être à Ground Zero, tu te détournes du chantier en construction, tu te retournes et tu vas faire un tour à « Century 21 », the magasin discount de fringues de New York ! Je t’assure qu’une petite veste Diesel pour 50$, une chemise DKNY à 40 $ et un boxer Cavin Klein à 10$, ça te remet son homme sur pieds… Enfin, je parle pour moi…
De retour chez lui, Tommy laisse un message sur le portable de Franco qui refuse de décrocher. Mais à ce même moment, Janet et les enfants ont eux aussi tenté de l’appeler. Et son seul contact avec sa famille de la semaine se résume à un message déchirant… Il n’en faut pas plus pour qu’il réouvre les bouteilles et se prenne une cuite énorme devant les images de vidéo familiales tournées avant 9/11, quand « tout allait bien » !
Il atteint le fond du fond quand il s’asperge d’alcool et approche la flamme de son briquet.
Le plan suivant nous montre Tommy faire une entrée fracassante et parfumée (!) aux A.A. !!
Cet épisode, plus sombre que les précédents car centré sur la déchéance de Tommy, laisse de côté les trajectoires plutôt tragiques de « Chief », Lou, abandonné par Kristen, et Franco, dont on ne voit finalement qu’une petite tentative de drague et une prise de cachets de Vicodine ® ! (Comme la mariée... Et, par pitié, pas de destin à la Carter pour lui !).
Il s’octroie un intermède très comique (voire…hmm… hilarant !) porté par les duettistes Laura & Garrity, autour d’un appareil photo jetable et, classique de chez « Rescue Me », la bite de Sean, et semble conclure sur une note sucrée-amère la relation entre Sean « the Probie » et Theresa « the fat chick », avec la pire des phrases de rupture qu’il peut être donné d’entendre :
Sean : « The sex is great, right ? »
Theresa : "The sex is just ok !"
Un season premiere sombre, très sombre et … hilarant ! Rescue Me, ça fait du bien, même quand ça fait mal… Comme dirait Kirsten Dunst : « I want some more…  »