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Battlestar Galactica
2.02 - Valley of Darkness
CylonS
dimanche 24 juillet 2005, par
Dans l’Espace, personne ne vous entendra crier... surtout si vos cordes vocales, votre gorge, et une partie de votre tête sont arrachées brutalement dans une pluie de sang et de chaire, sans que vous ayez le temps de réagir. Bon appétit !
Je l’ai déjà dit. Je le répète. Je le redirais encore sans doute. Mais encore une fois, j’ai quitté Battlestar Galactica complètement sous le charme. Bonjour l’objectivité, je sais. Et pourtant... les (très) petits défauts ne m’ont pas repoussé une seule seconde, prisonnier que j’étais des ténèbres du Galactica et des moments de lyrisme pur de Caprica.
Pensée Inutile n°1 : Un épisode sans Boomer, ni Boomer ! C’est nul !
Oui, certains vont peut-être penser que j’en fais trop, mais c’est bien de lyrisme pur qu’il s’agit quand Helo et Starbuck décident de faire une pause dans l’appartement de cette dernière. Pour commencer, ambiance musicale parfaite, un morceau de piano tout ce qu’il y a de plus bête, très peu de dialogues, ils auraient été de toute façon superflus, et un développement sans précédent de Starbuck. C’est un tout nouveau pan de sa personnalité qu’on découvre en l’espace de quelques minutes. On la savait dure, garçon manqué, un bon petit soldat avec un caractère de merde. On la découvre artiste, vivant au milieu de toiles dans un appartement aussi éloigné que possible de ce qu’on pouvait imaginer. Helo ne la reconnait pas dans un tel environnement, nous non plus, mais son personnage prend immédiatement une nouvelle dimension, en ressort grandi... et avec une voiture. Parce qu’il faut bien faire avancer l’intrigue un minimum.
L’envoûtant morceau de piano accompagnera aussi les survivants sur Galactica. Mais pas avant des moments sombres, littéralement, pas avant qu’ils ne se soient débarassés des Cylons qui les ont abordés dans le cliffhanger précédent. Pas vraiment le temps de reprendre son souffle, pour aucun d’eux. Lee et son équipe reviennent à peine de mission, Tigh est toujours au chevet d’Adama et de sa chouette fermeture éclair, en attendant que le docteur arrive, et Roslin est toujours derrière les barreaux. Quand toutes les lumières s’éteignent, que les couloirs semblent rétrécir, et que le premier soldat est égorgé par les chouettes doigts de 30 cm de long d’un Cylon, la tension monte d’un cran. Elle ne redescendra pas avant la fin de l’épisode.
Bien sûr, cette péripétie n’est qu’une excuse. On sait pertinemment que le danger n’est pas réel (aussi audacieuse que soit la série, elle ne se débarrassera pas du Galactica au bout de deux épisodes... surtout vu son titre), et pourtant on l’oublie très vite, grâce à l’ambiance d’horreur et d’angoisse qui règne dans toutes les scènes du vaisseau. La menace semble réelle.
De la même façon que l’état "critique" d’Adama n’est qu’un outil, l’intrusion des Cylons ne sert qu’à présenter les réactions des personnages faisant fasse à une situation inédite. Ici, et pour la première fois, Tigh a l’occasion de briller. En anticipant la stratégie adverse, il sauve le Galactica, et nous montre que, peut-être, en période de crise, il a l’âme d’un leader, et sait au moins prendre les bonnes décisions. Aussi, c’est la première fois qu’on peut voir les Cylons en action. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’après une demie heure d’hurlements et de tirs lointains, et de découvertes de cadavres, ils en ressortent bien plus impressionnants. On les savait déjà plus malins, plus nombreux, et dotés d’une meilleure technologie. Ils sont également bien supérieurs sur le plan physique.
Pensée Inutile n°2 : A votre avis, c’est karmiquement grave pour un planqué d’être celui qui se réjouit le plus bruyamment de la victoire ?
Ils se sont unis pour faire fasse à une menace provisoirement écartée, ils ont mis leurs différends de côté jusqu’à ce que le calme revienne, et pourtant... tout n’est pas miraculeusement oublié, et rentré dans l’ordre, à la fin de ce double épisode. Un bon point pour le show, donc, quand Roslin retourne à sa cellule, et que les joutes verbales et l’opposition entre Lee et Tigh réapparaissent.
Autre bon point : l’humour. Au milieu de l’ambiance oppressante, on arrive quand même à rire. Que ce soit la réplique finale de Tigh, hilarante tant elle est inattendue, ou les remarques de Dualla à Billy sur l’utilisation du cran de sureté, ces petites touches d’humour sont indispensables dans un épisode aussi sombre.
Pensée Inutile n°3 : La semaine dernière, je n’étais pas trop convaincu par le texte qui s’affichent désormais dans le générique (non, pas les noms des acteurs !). Mais maintenant que j’ai vu qu’ils mettaient à jour le nombre de survivants... sérieux, ce Ron Moore est trop cool !
Petit récapitulatif pour voir si j’ai bien tout suivi. Sur Caprica, on a le droit à une scène magnifique, qui offre une nouvelle dimension à Starbuck et ne se contente pas de répéter les enjeux du season finale. Sur Galactica, la tension est à son comble, c’est sombre et drôle, ça donne l’occasion aux personnages de montrer de nouvelles facettes d’eux mêmes (Lee le leader, Tigh le stratège), l’intrigue plus douce (enfin, façon de parler) de Dualla et Billy est joliment menée, et on évite cette fois les flashbacks qui ne mènent nulle part.
Vous savez quoi ? Sur Kobol aussi, c’est nettement plus réussi que la semaine dernière ! Finie la randonnée dans les bois et les ennemis invisibles, la recherche des médicaments arrivent à sa conclusion, tragique, quand on découvre à quoi ils serviront au final. L’équipe perd deux membres dans l’histoire. Au passage, on développe Cally et Tyrol, et on conclut sur une scène formidablement pessimiste, mais très belle. Rien à redire.
A vrai dire, le seul truc qui m’a gêné sur Kobol, c’est le rêve de Gaius. Pas spécialement la partie où ils noient le bébé (c’est toujours marrant, ces petites bulles qui remontent à la surface...), mais le rêve en général. J’ai un peu de mal à apprécier le "nouveau" Gaius, qui semble avoir complètement pété les plombs. Enfin, encore plus qu’avant, quoi.
Que le pseudo bébé l’ait autant touché, et transformé, en si peu de temps, ça me gène un peu. Pour l’instant, j’attends de voir s’il reprendra un peu plus pied dans la réalité quand, enfin si, il revient sur le Galactica.
Pendant ce temps, sur Atlantis...
On aime bien les flashbacks, aussi. Mais malheureusement, sans fausse moustache.