2.00 - Précedemment dans Lost

Bon. Autant vous prévenir tout de suite, ma tâche n’est pas facile. En effet, comment résumer en quelques pages Lost et sa mythologie complexe et foisonnante ? Comment faire un tri quand on sait pertinemment que TOUT, ABSOLUMENT TOUT dans ces 24 merveilleux épisodes de la Saison 1 était important, chaque flashback, chaque chiffre magique (et chaque combinaison de chiffre magique accessoirement), chaque facilité-scénaristique-qui-en-fait-n’en-est-pas-une-parce-que-c’est-l’ile-qui-décide, chaque nom de philosophe, chaque indice sur l’horrible crime commis par Kate, chaque averse, chaque amnésie... Rien, non rien, n’était lié au hasard. Car dans Lost : tout est prévu, tout est lié. Comme dans 24.

Mais alors comment pourrai-je, moi, humble reviewer n’ayant lu ni Rousseau, ni Locke, ni même le résumé de leurs œuvres sur Internet, tenter de faire découvrir l’univers de la série aux nouveaux venus ?

J’en suis bien incapable. Mais comme je suis obligé de continuer pendant encore quelques lignes pour ne pas énerver Ju si tôt dans l’année, je vais essayer quand même, en commençant par le commencement.

Donc, au commencement, il y avait Felicity.

Felicity, c’était une série toute pourrie de JJ Abrams. Un genre de Dawson en moins bien. Et forcément, puisque c’était pas bien, ça marchait pas. Forcément.

Mais ça, JJ refusait de l’admettre. Alors, quand les premiers résultats d’audience sont arrivés, au lieu de ranger son teen show tout pourri au placard et de se reconvertir dans la vente d’appareils électroménagers par correspondance comme un certain Chris Carter avant lui, il s’est mis à chercher des idées originales pour renouveler sa série.

Bon, ça a commencé très soft : et si Felicity se coupait les cheveux comme Teri Hatcher dans Lois et Clark ?

Bon, ça n’a pas marché aussi bien que prévu puisque, effrayés par le résultat, les rares inconditionnels restants (sauf le drum) ont déserté la série.

Mais JJ n’avait pas dit son dernier mot ! Au contraire ! Déterminé à sauver sa série, il a contre-attaqué avec des propositions de plus en plus farfelues :

Et si Felicity se faisait violer ?

Mieux encore : et si Felicity se faisait violer, assassiner et enterrer vivante avec la bouche et les yeux cousus et que les enquêteurs de Millenium venaient résoudre l’affaire ?

Et si Felicity était recrutée par la CIA pour devenir étudiante le jour et agent secret la nuit ?

Et ainsi de suite : et si Felicity se faisait enlever par des extraterrestres, et si Felicity combattait des terroristes islamistes, et si Felicity se battait contre des vampires, et si Felicity enquêtait sur le meurtre de sa meilleure amie et la disparition de sa mère et qu’on remplaçait le générique tout pourri par un morceau des Dandy Warhols tout en rajoutant une touche de GHB dans cette histoire de viol...
Jusqu’au jour où, après avoir vu sa série se faire botter le cul pour la énième fois par une émission de télé réalité montante de CBS, une ultime idée ridicule (enfin, moins que celle de la fille étudiante à la fac le jour et agent secret la nuit qui doit accomplir la prophétie d’un inventeur italien du 15eme siècle quand même...) se matérialisa dans l’esprit malade du pauvre JJ :

Et si Felicity et ses amis se retrouvaient naufragés sur une île déserte après un crash d’avion ?

Bon. Autant vous le dire tout de suite, ça n’a pas convaincu le staff de la WB. Car comme tous les génies, JJ était un peu en avance sur son temps. Résultat : Felicity a été annulée, et son créateur interné.

Mais peu importe ! L’idée était née ! Et c’est ainsi que, quelques années et 3 séances d’électrochocs plus tard, JJ a vendu le pilote de Lost à ABC.

Donc Lost, vous l’avez compris, ça parle de personnages ordinaires, de personnages comme vous et moi, qui se sont crashés sur une île.

Petite présentations de ces personnages ordinaires et pas du tout clichés auxquels il vous sera très facile de vous identifier.

Donc, gauche à droite et de bas en haut sur la photo : une rock star héroïnomane mondialement connue, un chirurgien surdoué qui a causé sans le vouloir la mort de son papa alcoolique, une dangereuse criminelle en fuite, un philosophe français du 17e siècle, un handicapé qui a recouvré l’usage de ses jambes et qui peut parler aux îles et aux chiens, un milliardaire maudit parce qu’il a joué des chiffres magiques au loto, un frère et une sœur qui couchent ensemble régulièrement, mais c’est pas grave parce qu’ils sont adoptés, un soldat irakien qui, comme tous les irakiens, est un expert en tortures et a plein d’anciens amis qui sont devenus des terroristes, une femme enceinte d’un futur messie, un escroc qui cherche à venger la mort de ses parents en tuant plein de gens mais qui est gentil quand même, un couple coréen qui, comme tous les coréens, a des liens avec la mafia asiatique et s’y connaît super bien en plantes, et, enfin, un ouvrier en bâtiment capable de construire tout et n’importe quoi avec 3 bouts de bois et une ficelle et son fils qui possède de mystérieux pouvoirs magiques et lit de mauvais comics.

Tous ces personnages réalistes ont une histoire personnelle vachement riche et profonde. Tellement riche et profonde qu’elle occupe la moitié environ de chaque épisode.

En théorie, je devrais vous résumer ici les événements marquant de la vie de tous ces personnages. Mais je ne dirai que ceci :

Kate est très très vilaine, et ses jupes sont très très courtes.

C’est en tout cas ce que nous laissait entendre le pilote. Bon, en 24 épisodes dont 3 épisodes à flashbacks sur Kate, les scénaristes n’ont pas encore trouvé le temps de démentir ou confirmer le finalement pas si important que ça « très très vilaine », mais c’est seulement parce qu’ils étaient trop occupés à appuyer visuellement l’idée que ses jupes étaient « très très courtes ».

Pour le reste, je vois pas trop l’intérêt de vous résumer les flash-back ici, puisque tout, absolument TOUT ce que vous aurez besoin de savoir sur les personnages pour comprendre la motivation de leurs moindres faits et gestes vous sera raconté en détail dans chaque épisode.
La rumeur court même à Los Angeles que JJ aurait prévu de remonter les épisodes de la Saison 1 en flash-back pour expliquer leurs réactions durant la Saison 5 aux fans étourdis !

Mais bon, heureusement, Lost ne se limite pas à ses flash-back. Je veux dire, sur l’île aussi il s’est passé des trucs intéressants cette année.

Déjà, nos héros ont du s’organiser pour survivre à partir de rien dans un environnement hostile. Et ça, CE N’EST PAS FACILE !
Bon, c’est vrai que l’environnement n’est pas si hostile que ça puisqu’on y trouve sans difficulté des coquillages, du poisson, de l’eau douce, de la viande de sanglier, des plantes médicinales (y compris de l’Eucalyptus, moi qui croyais que ça ne poussait qu’en Australie...), du bois et des lianes pour construire un bateau, du soleil et du papier toilette...
Bon, c’est vrai aussi que les personnages ne doivent pas survivre à partir de rien, puisqu’ils ont quand même récupéré un peu de matos dans la carcasse de leur avion. Mais pas grand-chose, juste cinq flingues, quinze couteaux de chasse, vingt trousses de médicaments, trois kilos d’héroïnes, des lunettes adaptées à la vue de tout le monde, des fusées de détresse, une planche à voile, des jupes très très courtes différentes à chaque épisode pour Kate et un walkman avec trois mois de piles pour Hurley.
Mais à part ces quelques petites aides, nos persos doivent vraiment survivre à partir de rien dans un environnement hostile. Et ça, je le repète, CE N’EST PAS FACILE !

Et puis bon, de toutes façons, y a un mystérieux dinosaure et des indigènes psychopathes qui rôdent sur l’île en tuant un personnage secondaire de temps en temps, alors c’est pas le Club Med non plus hein !

Et puis bon, en plus, il s’est passé plein d’autres trucs intéressants sur l’île. Déjà, les relations entre les personnages ont été super travaillées pendant cette première saison. Bon, d’accord, y pas encore eu de conflits majeurs ou de clashs durables et intéressants entre les survivants (mais c’est plutôt cool, ça montre que les personnages de Lost sont prêts à se pardonner d’un épisode à l’autre, même après des séances de tortures ou des meurtres, et ça c’est un beau message à envoyer aux téléspectateurs ces temps ci je trouve) mais heureusement, il y a eu quelque chose de bien plus intéressant et subtil, quelque chose que JJ maîtrise à la perfection (en fait, c’est même sa deuxième spécialité, la première étant d’écrire un rôle inutile et ennuyeux à dans chacune de ses séries à l’antenne) : des triangles amoureux.

Oh, et puis y a aussi un personnage qui est mort dans un accident d’avion, mais vu qu’il servait à rien avant je vois pas trop en quoi c’est important. A part que ça a brisé le cœur de Sullivan bien sûr.

Bon, et puis surtout, dans Lost, il y a une mythologie. Et pas une mythologie toute pourrie à la Veronica Mars où tout est résolu à la fin de la saison. Non, la mythologie de Lost a plus d’ampleur. Déjà, elle repose sur une base philosophique solide et passionnante (inutile de commencer à regarder la Saison 2 si vous n’avez pas lu les œuvres de Locke et Rousseau dans leur intégralité, ou au moins l’excellente synthèse qu’en ont fait les rédacteurs de la LTE avec Google, vous ne comprendriez rien). Et puis en plus, elle est solide, cohérente et écrite à l’avance. D’après JJ. Mais qui, après avoir vu la brillantissime maîtrise des arc mythologies de la Saison 3 d’Alias, doute encore du fameux slogan « Trust the JJ » de toutes façons ? Et puis bon, une fois que vous aurez regardé les 9 saisons de Lost et rapporté plein d’argent à JJ et à ses annonceurs, vous serez bien obligés d’admettre qu’il disait vrai, j’en suis sûr !

Bon, comme vous avez été très gentils et que vous avez fait l’effort de me lire jusque là, je vais prendre sur moi et essayer de vous résumer l’irrésumable en synthétisant en quelques paragraphes les principaux arcs mythologiques de la Saison 1.

Donc, en très simplifié :

Y a une trappe.

Locke cherche la poignée.

Elle s’ouvre pas.

Locke tape dessus.

Elle s’ouvre pas.

Locke fait tomber un arbre dessus.

Elle s’ouvre pas.

Locke dit « Sésame ouvre toi » dessus.

Elle s’ouvre pas.

Locke toque dessus.

Elle s’ouvre pas.

Locke fait un sacrifice humain dessus.

Elle s’ouvre pas.

Locke, Jack, Kate et Hurley font sauter de la dynamite dessus.

Elle s’ouvre.

A suivre.

Belle métaphore sur les vertus de la persévérance, de l’esprit d’équipe et des explosifs non ?

Voilà. Vous savez tout ce qu’il y a à savoir sur Lost, vous pouvez maintenant (si bien sûr vous avez effectué les lectures indispensables dont je vous ai parlé ci-dessus) aborder la Saison 2 sereinement.

Et, pour ceux qui n’en peuvent plus d’attendre, voilà un petit tuyau sur le contenu de ce fameux « hatch »...

Attention,

S
P
O
I
L
E
R
S
 !

Des sources très fiables parlent de deux nouveaux personnages d’exception qui viendront enrichir encore un peu plus la déjà très complexe mythologie de Lost, joués par les deux stars de renommée mondiale que sont Michelle Rodriguez (Resident Evil) et Samuel L. Jackson (Star Wars Episode I).
En exclusivité, EDUSA est fière de vous présenter les prisonnier de la trappes :

Voilà, vous comme ça vous pouvez dès maintenant commencer vos lectures pour la rentrée !