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House
2.02 - Autopsy
i’m not gonna kiss you no matter what you say
mercredi 21 septembre 2005, par
Ce qu’il y a de bien dans House, c’est que même sur un sujet aussi fort et surexploité, les auteurs arrivent encore à nous surprendre. Et si, c’est possible... la preuve.
L’épisode de cette semaine est encore plus procédurier qu’avant. Ca ne m’a pas posé de problèmes, au contraire. Moi j’adore ce genre d’énigmes.
Le résumé du doc’
Une petite fille qui souffre d’un cancer se met à avoir des hallucinations. Les examens toxicologiques et l’IRM ne montrent rien d’anormal. Seuls les gaz du sang montrent une hypoxie.
Or, les poumons sont sains.
Pas de syphillis non plus, la petite fille n’a pas été molestée.
Il y a donc une autre tumeur localisée dans le médiastin (localisée en écoutant le bruit de la valve mitrale) Cette tumeur grandit dans la paroi caridiaque. En explantant le coeur (pour enlever la tumeur) et en reformant un péricarde, on craint qu’il n’y ait pas suffisament de tissu sain. Mais cela fonctionne.
Or, pendant l’opération, on détecte du sang dans ses yeux.
Une obstruction des vaisseaux expliquerait donc ses hallucinations, mais pourquoi une tumeur dans le médiastin ? Coincidence ?
En fait non, la tumeur du médiastin a pu provoquer cette obstruction.
Le grand problème est que l’on arrive pas à trouver cette obstruction, et qu’il faut faire vite.
La fillette montre un sens du courage assez impressionnant, ce qui peut faire penser que sa bravoure n’est pas naturelle mais liée à un déficit d’oxygénation de l’hypocampe (région du cerveau). Or, on ne peut opérer dans cette région sans savoir précisément où se situe le problème.
Et pour le localiser, on tente le tout pour le tout : il faut faire une autopsie (sur un être vivant) !
La procèdure est périlleuse : on refroidit le corps à 21 degrés pour éviter des dommages cellulaires, le coeur s’arrête, on enlève la moitié du sang et on le reperfuse rapidement en utilisant des techniques d’imagerie. Ainsi, on peut essayer de trouver là où le sang a du mal à pénétrer.
C’est un succès, et la petite fille peut profiter de la rémission de son cancer pendant un an avant qu’elle ne meure.
Is he human ?
J’en vois déjà qui bondissent. Faut dire que l’enfant leucémique, la mort d’un enfant c’est un sujet larmoyant surexploité dans les fictions.
Mais ici ce n’est pas ER, mais House.
Alors quand on entend ses tirades provoc’ mais pas dénuées de bon sens, on tombe dans le panneau, forcément. Qui ne réagirait pas à : "if you’re dying, everybody suddenly loves you" ? Qui n’aurait pas envie de gifler House lorsqu’il dit qu’il veut voir la tête de la fillette quand elle apprendra qu’elle va mourir ? (alors que c’est un élément de diagnostic pour lui : bravoure anormale !)
Presque toute l’équipe fond pour la petite fille, et seul House résiste (J ’évite de parler de Foreman pour ne pas détruire mon argumentation).
Chase accepte de donner un baiser à cette jeune fille qui ne connaîtra jamais ce moment (moment touchant vite remis en place par la réaction de ses collègues et surtout de celle de Cameron et House), Wilson est là pour réconforter la mère, Cameron est mise à l’écart parce qu’elle pourrait réagir excessivement à ce cas...
House va cependant chanceler lorsqu’il parlera à sa patiente pour essayer de voir si elle ne veut pas mourir plutôt que de continuer sur un chemin qui est de toute façon mal barré. Mais elle ne veut pas rester pour sa maman, elle veut se battre pour sa vie, et House admiratif, s’efface.
Et ce donneur de leçon qu’est House va se prendre une bonne gifle en fin d’épisode, même s’il cache ses réactions comme à l’accoutumée. En effet les vaisseaux n’étaient pas bouchés dans la région du cerveau controlant l’humeur, contrairement à ce que pensait House. La petite fille était donc "normalement" courageuse. House a du mal à avaler l’autre grande réplique de Wilson : "she enjoys life more than you do".
Lui, le misanthrope, est toujours incapable de comprendre que la vie doit se vivre à fond.
Dans la dernière scène, House emprunte une moto, geste lourd de sens. A la fois sensation de vitesse, de vivre intensément, et plaisir ... solitaire. House n’est pas transformé, il se réfugie dans son égoisme pour satisfaire sa soif de vivre au lieu de la partager avec les autres.
On a évité le larmoyant en explorant l’énigme médicale mais aussi et surtout en donnant encore une autre facette à House.
Encore un très bon épisode !