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Battlestar Galactica
2.10 - Pegasus
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dimanche 25 septembre 2005, par
Zin zin zin zin zin zin zin zin zin zin zin zin. Tududututu tududututu. Boum boum boum boum boum tic boum boum boum boum boum tic. Poumpoum poumpoum. Pour la musique. CRACK. C’est le bruit quand fait ma mà¢choire quand est apparu l’écran noir, et avec lui la fin de la mi-saison.
C’est bien gentil le principe de l’introduction sans spoiler, mais ça devient carrément chiant quand on n’a envie que d’une seule chose : parler du putain d’épisode qu’on vient de voir.
Tout est pardonné. Oublié, le léger passage à vide de la semaine dernière, après un tel épisode. Un pied intégral pour un Battlestar Galactica au meilleur de sa forme. Tout, absolument tout est réussi dans cet épisode. L’intrigue multiplie les rebondissements, les acteurs ont l’occasion de briller, visuellement c’est épatant (merci Michael Rymer qui, c’est officiel, réalise les meilleurs épisodes), et la musique frappe là où on ne l’attend pas. Ahhh... la musique...
L’épisode démarre sur une note très inhabituelle. Une note d’espoir.
Quand un vaisseau en approche est identifié comme étant le Battlestar Pegasus, tous croient être en train de rêver. Ils ne sont pas les seuls survivants (quasiment deux milliers, dit le compteur), le Galactica n’est plus le dernier vaisseau militaire en état de marche. La guitare qui apparait dans le fond, parfaitement inhabituelle elle aussi, semble nous indiquer que tout va bien se passer. L’heure est aux retrouvailles et à la célébration.
La suite ne sera que violence, horreur, et scènes intenables de noirceurs, tout l’épisode s’assombrissant de plus en plus à mesure qu’on s’y engouffre.
Aux commandes du Pegasus, l’Amiral Cain, jouée par la toujours formidable Michelle Forbes. Les véritables ennuis commencent quand il devient clair que dans l’armée "Amiral" est à "Commandant" ce que "Ciseaux" est à "Papier" dans un jeu bien connu. C’est donc Cain qui, avec le consentement total d’Adama, prend le contrôle de toute la flotte. Mais de façon polie, hein. En assurant à Adama qu’elle ne désire par s’insinuer dans les affaires du Galactica, hein. Pour l’instant.
L’équipage du Pegasus ?
Des chics types, vraiment, pour une bande de brutes épaisses, de purs crétins, et de dangereux violeurs psychopathes. A première vue, on peut penser qu’il est un peu facile d’introduire cette belle brochette d’ordures de façon à rendre nos héros encore plus gentils, intelligents et beaux en comparaison. C’est ce qu’il arrive, bien sûr, mais je ne suis pas pour autant convaincu qu’ils aient été pensé comme ça à l’origine.
On peut y voir deux choses. Joma a dit très justement sur le forum que le Pegasus représente une force armée qui aurait évoluée, et mal tournée, en dehors de toute surveillance gouvernementale. Idée très séduisante, et franchement je n’y avais pas pensé.
Ce que j’y ai vu, personnellement, c’est la volonté de continuer ce qui a été fait avec brio durant toute la saison 2 : nous forcer à réévaluer notre opinion sur les Cylons. Pour moi, l’apparition, et les actions, des pourris du Pegasus est la cerise sur un gâteau déjà bien fourni. Vous vouliez nous faire changer d’avis sur les Cylons ? Montrez nous les cons arrogants du Pegasus d’un côté, et leur prisonnière Cylon de l’autre. Prisonnière dont le traitement fait passer celui qu’a reçu Boomer pour des vacances à Hawaï. Cette fois, c’est bon, on est gagné à la cause Cylon. Ce qui est particulièrement intelligent, c’est que d’un coup la série devient très, très sombre, et cette horreur n’est pas l’oeuvre des Cylons, mais celle d’humains. Est-ce que ça nous touche encore plus parce qu’ils sont humains, ou parce que c’est vraiment pire que tout ce qu’on a vu depuis le début de la série ?
La découverte du prisonnier Cylon à bord du Pegasus offre à Tricia Helfer sa plus belle scène de la série à ce jour. Au départ fantasque, miroir du téléspectateur qui s’impatiente, et s’interroge, sur l’identité du prisonnier ("Qui va-t-on découvrir derrière cette porte ? Un étranger ? Un visage connu ? Une personne en qui on avait confiance et qui va se révéler être l’ennemi ?"), Six déchante très rapidement quand elle se retrouve face à face avec... elle-même.
Une autre version de Numéro Six, étendue sur le sol, inconsciente, maltraitée, battue, violée à plusieurs reprises. Vous vouliez de l’horreur ? Vous en avez. Et la victime est une Cylon.
On ne peut que trop facilement penser que Tricia Helfer n’a été choisie que pour son physique, et à la limite, on comprendrait bien qu’elle soit une mauvaise actrice. Mais c’est la deuxième fois cette année qu’elle nous montre de quoi elle est capable, qu’elle se montre meilleure que jamais, et que Six sort suffisamment longtemps de la caricature pour devenir un vrai personnage, à part entière. Personnage qui, d’ailleurs, s’efface à la demande de Baltar pour lui laisser la chance de s’occuper de la prisonnière. C’est la première fois que Six semble obéir à Baltar, et c’est une façon très intelligente de nous montrer qu’elle est vraiment touchée par ce à quoi elle assiste.
Très intelligent, également, car Baltar délivré de Six a le droit lui aussi à sa plus belle scène de la saison. Une scène où Baltar rend visite à la prisonnière pour lui apporter un peu de nourriture. Une scène où, à nouveau, la guitare retentit de manière singulière. Une scène où James Callis a lui aussi l’occasion de se montrer sous un jour nouveau, loin du bouffon de service, il ne fait plus rire personne et se montre réellement émouvant.
Son discours sur Six, sur cette femme extraordinaire qu’il a rencontré peu avant l’holocauste, sur cette femme intelligente et belle dont il était amoureux, pour laquelle il ressent encore des choses très fortes, ce discours il n’aurait jamais pu le tenir devant sa Six, bien qu’elle semble se démener depuis toujours pour qu’il l’aime. Pourtant, ce discours, il le fait bien devant la nouvelle Six, la Six à terre, et démolie selon tous les sens du terme. D’un point de vue de la psychologie des personnages, on est vraiment gâté. Et cette larme qui coule...
Si la découverte de Six est à elle seule une scène très forte, on tombe encore plus dans l’horreur avec LA scène de l’épisode, celle de l’interrogatoire de Boomer par le Lieutenant Thorne du Pegasus. Interrogatoire immonde, la violence prenant peu à peu une tournure de viol. Des images fortes, intenables, oui, mais indispensables.
Tout au long de la scène, on ne sait pas trop quoi penser. On ne pense pas, d’ailleurs. Bêtement, on se réjouit même lorsqu’on voit Helo et Chief courir, côte à côte, pour la sauver (un passage qui à lui seul justifierait presque la lourdeur du traitement de l’épisode précédent). On se réjouit encore quand Tyrol s’attaque à Thorne, qu’il le projette contre un mur. On ne se réjouit plus du tout lorsqu’on se rend compte que sa tête est allée s’écraser contre un boulon, et qu’il est mort.
L’horreur, encore et toujours, qui est apparue en toute discrétion en moins de 40 minutes, dans un épisode vraiment formidable qui ne nous avait pas laissé voir, jusqu’à cet instant précis, exactement où il voulait en venir.
Car les conséquences de cette mort sont désastreuses.
Alors qu’Adama a passé tout l’épisode à se dire ravi de pouvoir à nouveau suivre des ordres, qu’il n’a pas contesté une seule fois l’autorité de Cain, et cela même lorsqu’elle lui a retiré ses "enfants", Apollo et Starbuck, qui lui a même trouvé des excuses lorsque certaines de ses actions peu avouables lui ont été rapportées... il prend position, violemment, lorsqu’elle décide de faire exécuter Tyrol et Helo.
Dans ces dernières minutes explosives, où la réalisation devient virtuose, où pour la troisième fois de l’épisode la musique vous prend aux tripes, Adama décide d’aller récupérer ses hommes à bord du Pegasus, et envoie des vaisseaux de combat.
Loin de vouloir se laisser faire, Cain lance elle aussi ses vaisseaux de combat, nous laissant sur un cliffhanger brillant, et totalement inimaginable quelques 42 minutes plus tôt.
Pendant ce temps, sur Atlantis...
Franchement on s’en tape ! Vous me réveillerez quand ça sera Daedalus contre Prometheus, en attendant je vois pas l’intérêt !