En Direct des USA

Accueil > Reviews > Saison 2005/2006 > Desperate Housewives - Saison 2 > 2.01 - Next

Desperate Housewives

2.01 - Next

My name is Mary Alice You... hmm... Betty Applewhite !

jeudi 6 octobre 2005, par Jéjé

« Ce toit tranquille o๠marchent des colombes,

Entre les pins palpite, entre les tombes ;

Midi le juste y compose de feux

La mer, la mer, toujours commencée !
 »

Le cimetière marin, Paul Valery.

Je ne savais pas comment faire pour avoir une introduction badine sans spoilers, alors j’ai appliqué l’un des secrets que m’a livré cet été ma collègue revieweuse, et néanmoins amie, Feyrtys : « Quand j’ai pas d’inspiration, je balance toujours un poème... Ca fait classe, ça remplit les pages, et comme au FLT ils n’y connaissent rien, tu passes pour quelqu’un de sophistiqué et de cultivé. La poésie, c’est tout bénèf’ ! »

Bref...

En une saison, les femmes de Wisteria Lane auront eu l’occasion de changer leur perception sur les vies qui se déroulent à côté des leurs.

Au candide « Oh Mary Alice, what have you done ?” de Susan, qui concluait l’épisode pilote, lui répond cette année le choral et désabusé “If people are good neighbours, we don’t care about what happens behind closed doors. It makes wonder, doesn’t it ?”, qui, lui, ferme seulement les intrigues des quatre personnages habituels.
La dernière scène de l’épisode appartient aux nouveaux, Betty Applewhite et son fils Matthew.

Une scène qui donne le ton du nouveau grand mystère de la série.

Une discussion autour de la gentillesse de Josh qui apparaît même dans le plateau repas qu’il a préparé. Un plateau repas que la mère et le fils amènent le plus naturellement du monde à la personne qu’ils séquestrent dans leur cave.

Un nouveau mystère plutôt intrigant, même si pour l’instant je ne suis pas le plus grand fan des nouveaux. J’ai eu un espoir lorsque Betty a commencé à enlacer et à frotter Matthew... « Maaa », je me suis dit, - et quand je me dis « Maaa », c’est avec l’accent italien -, donc, « Maaaa, mais c’est sourrRRrrr, ils couchent ensemble ! »
Mais apparemment, au vu de la scène finale, je me suis emballé un peu vite... Ca n’a pas l’air du niveau de Ava et de Nip/Tuck ! Mais je garde espoir que ça dérape assez rapidement. Il faut juste que Alfre Woodward arrête de froncer les sourcils en prenant une pause pleine de sous-entendus à la Jill Abott... Même si « Desperate Housewives » n’est pas la plus subtile de toutes les séries, ce n’est pas non plus Veronica Ma...* euh... ce n’est pas non plus un daytime soap !

Il est amusant de constater que la mise en place de cette intrigue fait écho à la mise en place de celle de Mary Alice de l’année dernière : une fois encore Bree apporte un panier de biscuits au personnage le plus mystérieux de l’épisode.

Mais cette fois, c’est elle dont le conjoint est mort.

Un joli clin ironique pour un épisode astucieux.

La résolution du cliffhanger se fait sur un mode léger en se focalisant sur un de ses dommages collatéraux. A l’arrivée de Mike, la confusion éclate, ça crie, ça se bouscule, Bongo - le chien de Mike - se mêle de la partie. Et tout se termine par un coup de feu, qui ne blesse personne mais qui met fin au vice d’une des plus anciennes alcooliques du quartier.

En une minute quarante de prégénérique, l’ambiance de la série est retrouvée intacte et la tension immédiate est résolue avec classe. On peut repartir avec confiance pour une nouvelle saison.

Avec une relative confinance, dirons nous.

Parce qu’évidemment quand Susan comprend que Zach - qui s’est échappé - est le fils de Mike, elle flippe et met un terme à leur relation.

Encore une fois.

J’espère simplement qu’elle ne va pas être déprimée.

Puis retrouver la joie de vivre.

Et retourner avec Mike.

Oui, on fait les bonnes recettes dans les vieux pots, mais quand les vieux pots botoxés sont des boulets, il faut les jeter ! Et passer à autre chose...

Mike, je t’en prie, sors avec Eddie ! Ce sera beaucoup plus simple... Eddie, dont je me suis senti très proche quand elle a manifesté sa déception que Susan n’ait pas été un petit peu violentée pendant sa prise d’otage ! Oui, on serait tous senti un peu mieux si Zach avait donné une grosse latte dans sa tronche, mais bon...

Une qui prend des décisions et qui garde son intérêt, c’est Gabrielle. Elle balance manu militari ce benêt de John. On a beau dire, mais un corps de rêve, ça ne fait pas tout ! Et quand on n’a pas le cerveau, on a au moins l’argent. John n’a aucun des deux, donc dehors ! Et quand on réalise que le crédit de Jesse Metcalfe est passé du générique à la liste des guest stars, on peut penser qu’on n’entendra plus, enfin, que l’on ne verra plus beaucoup de jardinier dans les environs.

Si Gaby et le téléspectateur sont prêts à passer le cap, Carlos pas encore ! Cela permet cependant à Eva Longoria d’avoir la scène la plus drôle de l’épisode dans un laboratoire d’analyses biologiques !

Du classique donc du côté des brunes de Wisteria Lane.

Chez les décolorées et recolorées, les choses différent.
Inversion des rôles chez Lynette et Tom. La perturbation de l’entretien d’embauche de Lynette par sa condition de mère est cependant trop prévisible, et même si le lancé de couche sale est hilarant, le reste est assez poussif.

Restent les Van de Kamp.

Et quand Bree rencontre Mrs Van de Kamp, les promesses d’un tel face-à-face sont tenues au-delà des espérances.
La scène à l’église est purement jouissive. Marcia Cross, je vais le dire j’espère une fois pour toutes, est au delà du sublime.

L’arrivée de Shirley Knight est assez magistrale également.

La présence de cette dernière réaffirme la filiation de « Desperate Housewives » avec « Chaînes conjugales » de Mankiewicz, c’est absolument limpide !
Elle a joué dans « ‘Doux oiseau de jeunesse » avec Paul Newman, qui n’a été plus beau que dans « Une chatte sur un toit brûlant », toutes deux des adaptations de pièces de Tennesse Williams. Qui a écrit « Soudain l’été dernier ». Que Mankiewicz a adapté au cinéma. Quelques années après avoir réalisé « Chaînes conjugales »...
Je vous avais dis que c’était l’évidence même...

Restent cependant dans l’ombre la personnalité « hors du commun » du fiston Van de Kamp et les véritables causes de la mort de Rex.

* Une attaque purement gratuite contre l’enthousiasme général qui entoure le season premiere de cette série, un épisode que j’ai seulement beaucoup aimé.


Un season premiere malin donc, qui confirme, hélas, Susan dans son rôle de boulet de la série.