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Nip/Tuck

3.02 - Kiki

Take a walk on the wild side

jeudi 6 octobre 2005, par Feyrtys

Que les fans de Kirsten Cohen se rassurent, non, Kiki n’a pas traversé tous les Etats-Unis pour venir se faire opérer chez Troy&McNamara. Kiki reste chez elle, à l’Orange County ; c’est d’une autre Kiki dont il s’agit. Cette fois-ci, le cabinet de tous les extrêmes opère une femelle gorille...

Ok, d’accord, peut-être que Ryan Murphy veut encore nous prouver que l’être humain est la créature la plus narcissique qui soit, et que son narcissisme se déporte même sur les animaux qu’il considère comme « proche » de lui, de par d’obscures capacités à se faire comprendre et un génome humain commun à 99%... Mais bon, était-il obligé de mettre en scène une gorille pour nous convaincre ? Ouh là là, Kiki est une très gentille gorille et si on n’opère pas sa cicatrice, elle ne trouvera pas de mâle et risque même de mourir, battue à mort par ses congénères... Visiblement, certaines personnes trouvent ça injuste. En oubliant que le règne animal n’est pas moral, mais amoral : au-delà des notions du bien et du mal, tellement chères à l’homme. Pauvre Kiki, quand les hommes ne veulent pas la tuer, ils veulent à tout prix en faire un animal supérieur aux autres. Bref, Kiki est mal barrée, mais je dois dire que je m’en fous un peu, égoïste que je suis. Ben oui, si vraiment vous voulez mon avis, je ne vois pas pourquoi il faudrait aider Kiki alors que Poulpy le poulpe, qui lui galère vraiment avec son tentacule atrophié, reste dans l’anonymat le plus profond. Tant qu’à vouloir donner à un animal des sentiments humains (solitude, déprime), pourquoi ne pas les donner aux poulpes, qui sont très intelligents par ailleurs mais qui ont le mauvais goût d’être moche et pas super bon en plus ? Ah oui, j’oubliais, l’anthropocentrisme à ses règles : il faut quand même que l’animal adoré soit « mignon » et qu’il nous fasse nous sentir indispensable.

Bref, Kiki et son erreur de la nature ne m’ont pas touché, ni intéressé.

En revanche, Matt et son kiki, eux, étaient plutôt passionnant pour une fois !

(Oui je sais, cette blague était nulle, voire pathétique, mais je n’ai pas pu y résister. Désolée.)

Bon, que ce soit dit tout de suite, je n’aime pas du tout la tête de John Hensley, l’acteur qui interprète Matt. Il ressemble bien trop à Michaël Jackson post-opérations. Je n’aime pas non plus le personnage de Matt, un adolescent tout ce qu’il y a de plus torturé et donc, de plus insupportable. Je ne connais d’ailleurs pas grand monde qui soit fan de Matt ou de John Hensley. A chaque série son boulet, me direz-vous, et Nip/Tuck a naturellement le sien.
Cependant, malgré son degré de bouletude élevé (il est arrogant, ses sourcils sont horriblement épilés, il ment comme il respire, c’est une tête de nœud, il fout rien à l’école et encore il trouve du temps pour se plaindre), Matt bénéficie dans cet épisode d’une storyline soignée et intéressante. De plus, John Hensley nous offre une performance remarquable, notamment dans sa scène de confrontation avec Sean.

Matt ne peut oublier Ava. Elle a beau l’avoir planté sans sommation, Matt ne cesse pas de l’aimer (ou de la désirer en l’occurrence). L’amour a certainement peu à voir dans cette relation. Il décide donc de se rendre dans l’appartement d’Ava pour y trouver des indices concernant l’endroit où elle pourrait être partie. Il trouve à la place Adrian, le fils adoptif d’Ava, dans un état de décomposition avancé (en gors, bouffé par les vers)... Matt, Sean et Julia se retrouvent donc au commissariat de police, interrogés sur les circonstances du départ d’Ava et sa relation avec la famille McNamara. Surpris de voir son fils toujours « amoureux » de cette femme, Sean se décide (très soudainement à mon avis) à briser le secret médical et annonce devant tout le monde qu’Ava a subit une dernière opération de reconstruction vaginale avant son départ, et que la condition de cette opération était la disparition pure et simple d’Ava de leur vie à tous et en particulier de celle de Matt.

Révélation, déni, colère, tout ça tout ça... Matt se demande s’il est homosexuel et personne n’arrive à le rassurer quant au fait qu’il soit homo, hétéro ou bi, ça ne change pas grand-chose au fait qu’il est un petit con égoïste gâté pourri arrogant et tête à claques. Alors bon, forcément, il se pose des questions sur sa sexualité, tout ça tout ça, et il se rend dans un bar à transsexuels. Et là, on se dit qu’Ava était une sacrée réussite ! Matt boit beaucoup, il drague un transsexuel qui ressemble à un vampire post-transformation dans Buffy, et rentre avec elle dans son appartement. Là, après quelques jeux érotiques, Matt se rend compte que sa petite copine ne s’est pas entièrement transformée (il parle de « pre-op », il a l’air de connaître les termes utilisés dans le milieu transsexuel) et il se met soudainement à la frapper. Je ne parle pas d’un revers de la main, je parle de vrais coups, il s’acharne, l’insulte, s’en prend à elle comme le petit merdeux qu’il est.

Après ça, bien sûr, on souhaite qu’il souffre, beaucoup, encore plus que d’habitude. Et ça finit par arriver : un groupe de transsexuels s’occupe de lui après ses cours. Il a eu beau raser ses cheveux (adieu joli mullet, toi et Matt vous alliez si bien ensemble !) à la façon de Robert de Niro dans Taxi Driver, il est facilement reconnaissable, le sosie de Michaël Jackson. Il a beau courir vite, il n’échappe pas à sa punition. Et se fait battre à son tour, à terre, et même uriner dessus.

Et là je me suis dit que je préférais cent fois regarder Sean et Christian casser un nez au burin et au marteau pour un nosejob, tirer la peau du crâne pour un lifting, et même changer les globes oculaires d’une aveugle, que de voir des gens se faire battre à terre. Les coups de pieds dans le ventre, les coups de tatanes dans la tête, alors que la victime est à terre, ça me fait me cacher la tête sous un coussin bien plus que des scalpels et des écarteurs...

Pendant ce temps, Julia et Sean ne reconnaissent pas leur fils et j’ai envie de leur dire : « mais ouvrez les yeux ! ». Et puis Sean qui rompt le secret médical, ça m’étonne du personnage, ça m’étonne de Sean. Il savait que ça allait blesser Matt, il savait qu’il pouvait en parler à la détective en l’absence de Matt, enfin il avait d’autres solutions, et ben non, il a fait la connerie qu’il ne fallait pas faire. Et en plus il n’assume pas pour trois copecks ensuite. Et puis Julia partage un bong avec sa mère... Oui c’est mignon tout ça m’enfin ça ne fait pas avancer grand-chose.


Un épisode moyen en conclusion, malgré des scènes très réussies et très marquantes. La continuité entre les patients et la vie de McNamara&Troy est plutôt artificielle, tout comme la storyline de l’ex-détenu qui cherche une seconde chance qu’il n’aura pas. Ca sonne faux dans mes oreilles...