Accueil > Reviews > Saison 2005/2006 > Veronica Mars - Saison 2 > 2.02 - Driver Ed
Veronica Mars
2.02 - Driver Ed
Desperate Veronica...
mardi 11 octobre 2005, par
Un suicide aux circonstances mystérieuses, un top model qui trompe son riche mari avec un lycéen, un coma bien pratique, une voix off et du sexe... Pas de doute, Rob Thomas a décidé de faire un max d’audience cette année !
Retour à la normale pour Veronica Mars dans cet épisode, avec non pas une, mais deux enquêtes de la semaine (dont l’une qui se rattache de loin au mystère de l’année et l’autre qui bouche les trous, comme au bon vieux temps) pour nous remettre dans le bain.
Inutile de préciser qu’après les épisodes exceptionnels auxquels on avait eu droit pour clôturer la première saison et amorcer la seconde, il est difficile de ne pas rester un poil sur sa faim devant cet épisode plus classique. Rassurez vous, il n’en est pas mauvais pour autant. Mais il faut bien reconnaître qu’en un an à peine, le pauvre Rob Thomas a placé la barre très, très haut.
Bon, alors, qu’est-ce qu’il se passe dans cet épisode me direz vous ? Commençons par l’essentiel : non, Veronica et Logan ne se remettent pas encore ensemble. Ca sera sûrement pour la semaine prochaine.
Accessoirement, Veronica enquête sur le suicide présumé du conducteur du bus scolaire qui s’est écrasé en bas d’une falaise la semaine dernière et, oh surprise, découvre que l’homme n’a probablement pas mis fin volontairement à ses jours.
Bon, j’ai l’air blasé là comme ça, mais ce n’est pas parce qu’on savait dès le départ que l’explication de l’accident ne pouvait pas être aussi simple que l’enquête pour en arriver à cette conclusion est ennuyeuse. Au contraire, elle constitue probablement la partie la plus intéressante de l’épisode, déjà parce qu’elle nous permet de grappiller quelques informations sur la « mythologie » (Sullivan vous dira sûrement que je n’ai pas le droit d’utiliser ce mot pour Veronica Mars, mais bon, vous m’avez compris) de la saison, mais aussi tout simplement parce qu’elle est bien menée et agréable à suivre. Emouvante par moment, par exemple quand on rencontre la famille du conducteur ou son amante, elle apporte surtout son lot de bonnes scènes assez grinçantes lorsque Veronica s’indigne, en voix-off, de la récupération commerciale de l’accident : cela va des bougies, des fleurs et des cadeaux qui s’entassent sur les lieux du drame (Avec une excellente remarque de la fille du conducteur à ce sujet : « Come on, you were on that bus, you’d want your pile to be the biggest ». J’aime le cynisme de cette petite, elle peut rester) aux produits dérivés vendus par la station service du coin aux touristes venus se rincer l’œil sur les lieux de l’accident, en passant par l’inévitable flot de vautours... euh... de journalistes qui envahit le lycée en quête d’une interview qui fera pleurer dans les chaumières et par les élèves en quête de célébrité qui se rappellent soudain face à la caméra à quel point leur voisin de classe en Espagnol était un gentil garçon qui ne méritait pas de mourir (par opposition à tous les gens qui meurent chaque jour en l’ayant bien cherché, je pense).
Bon, le coup des produits dérivé était sans doute assez exagéré, mais j’ai trouvé le reste assez bien vu, notamment la dénonciation de cette tendance qu’ont les médias, lors de ce genre de drames, à se focaliser sur les témoignages sans intérêts des « proches » des victimes pour assouvir les pulsions voyeuristes des téléspectateurs. Surtout, j’ai aimé la critique, peut-être plus fine, de l’irrépressible besoin que nous éprouvons tous, à des degrés différents, de ramener la couverture à nous en découvrant à la personne qu’on ignorait ou détestait quand elle était encore en vie des qualités exceptionnelles juste parce qu’elle est morte, et en s’imaginant que ces quelques mots qu’on échangeait avec elle de temps en temps devant la machine à café avaient fait de nous un être essentiel dans sa vie. C’est plutôt logique comme comportement si on y réfléchit : dans la mesure où, à cause des événements tragiques qui viennent de lui arriver, cette personne a attiré notre attention, on souhaite attirer son attention à notre tour (quoi de plus insupportable que de réaliser que nous laissons totalement indifférent quelqu’un qui, parce que nous l’apprécions ou le détestons ou simplement parce qu’il est très populaire, occupe une bonne part de nos pensées ? ). Sauf qu’il est un peu tard pour attirer l’attention d’un mort ou d’un grand blessé (ou même de la nouvelle star du lycée qui n’est plus aussi accessible qu’avant depuis que tout le monde la connaît et l’adule) alors tout ce qu’il nous reste à faire, c’est de nous raccrocher à quelques petites banalités dont on amplifiera l’importance, consciemment ou non. Là où la critique est fine, c’est que si l’épisode nous montre quelques personnes chez qui ce comportement est si excessif qu’il en devient risible (ou pathétique), quand des élèves de la classe de Wallace se rappellent d’une des victimes comme d’une personne « exceptionnelle » par exemple, il nous le présente aussi, à moindre échelle, chez Veronica. Veronica qui se sent soudain vraiment très coupable de ce qu’elle a fait à Meg (alors que dans l’épisode précédent elle avouait pourtant que si c’était à refaire elle ne changerait rien), Veronica qui répète à qui veut l’entendre que « c’était sa faute si Meg était dans ce bus », Veronica qui va jusqu’à s’énerver contre Duncan parce qu’il ne s’auto flagelle pas assez sur ce qui est arrivé par leur faute à Meg. Parce que oui, ne l’oublions pas, toutes les pensées de Meg, tous ses faits et gestes étaient la conséquence directe des actes de Veronica. Un peu comme si Meg n’était qu’un personnage secondaire dans la série télé de la vie de Veronica, vous voyez ? Ok, mauvais exemple... Mais vous m’avez compris ! Enfin j’espère...
Enfin, cerise sur la gâteau, comme dans tout épisode de Nip / Tuck ou de Six Feet Under qui se respecte, l’enquête / opération / mort de l’épisode influe sur la vie personnelle de Veronica. En entendant le témoignage de l’amante du chauffeur de bus qui a raté à jamais sa chance avec cet homme à trop vouloir attendre, Veronica décide de vivre au jour le jour au moins une fois et couche avec Duncan. Bon, j’avoue, ce n’est pas le moment le plus original de l’année, mais c’est plutôt sympathique de voir la seconde première fois Veronica avec Duncan, d’autant plus qu’avec les révélations de l’année dernière on était en droit de se demander où ils en étaient de ce côté là. Et puis, ça donne lieu à deux excellentes scènes : une avec Borderline Logan, croisé dans le couloir de l’hôtel et qui n’a aucune difficulté à comprendre ce qui vient de se passer, et une avec Papa Mars qui semble une fois de plus un peu trop perspicace au goût de sa fille.
Voilà pour l’enquête principale. Ah non, j’oublias un détail important : Megan est en vie. Et ça fait chier. Non seulement, ça diminue considérablement l’impact de cet accident de bus (la mort d’un personnage connu, c’est quand même autre chose que celle de cinq obscurs figurants apparus trois minutes plus tôt...) mais surtout, j’ai l’impression que ça le diminue pour rien. Meg avait beau être sympathique, elle n’était en rien indispensable à la série, en particulier depuis la fin de sa relation avec Duncan, et l’accident était un moyen plutôt classe de se débarrasser d’un futur boulet potentiel... Enfin bon, reste à voir ce que Rob Thomas fera avec le personnage, mais j’espère pour lui qu’il avait une bonne raison de l’épargner et de la plonger dans le coma parce que si elle revient juste pour témoigner deux minutes sur les circonstances de l’accident, je risque de gueuler...
Bon, maintenant passons aux autres intrigues de l’épisode. L’événement de la semaine, c’est l’arrivée de Bitchy Jackie à Neptune. Bitchy Jackie est un personnage imposé par UPN qui semble pour l’instant avoir un potentiel de boulétitude assez élevé, d’autant plus que le jeu de l’actrice (ça a à voir avec son débit de parole qui donne l’impression qu’elle récite son texte ou avec sa voix je pense) est plutôt irritant dans ses scènes avec Wallace. Je précise dans ses scènes avec Wallace, parce que ça ne m’avait pas choqué dans sa première scène avec son père, donc il se peut que cet aspect énervant soit volontaire : Espérons le pour elle, sinon elle risque de faire tâche au milieu d’un casting sans fausses notes. Dans la mesure où elle semble aussi avoir un lien avec la « mythologie » de la saison, puisqu’il s’agit de la fille du baseballer qui connaît le crémier de la belle sœur du futur maire, j’attend d’en voir plus pour porter un jugement sur l’intérêt du personnage. J’espère simplement qu’à l’avenir elle ne prendre pas autant de place dans les épisodes (ou pas dans tous en tous cas) même si voir Wallace enquêter tout seul comme un grand pour l’impressionner n’était pas complètement dénué d’intérêt.
Autre intrigue « j’attend de voir » de l’épisode : celle de Gabrielle et J... euh, de Charisma Carpenter et Logan. Soyons honnête, pour l’instant ça ressemble vraiment trop à du Desperate Housewives pour m’intéresser : « Ciel ! Mon mari rentre alors qu’on est en train de la faire dans le salon ! Ciel ! On a oublié l’emballage de la capote sous le canapé ! » (la capote, j’avoue que ça me rassure, ça nous évitera d’avoir à subir Charisma enceinte une seconde fois). Cela dit, j’ai bon espoir que ça se rattache à la mythologie d’ici peu, d’autant plus que Veronica semble très intéressée par l’identité de la nouvelle conquête de Logan (sale curieuse va !).
Enfin, dernière intrigue pas palpitante pour l’instant mais qui se révélera sûrement plus qu’importante dans la suite de la saison : à la demande du futur nouveau maire très très louche qui porte des casquettes de baseball en pleine campagne (promis, pour la prochaine review j’apprend son nom), Papa Mars accepte de se présenter pour le poste de Shérif. (J’ai pas trop compris comment ça marchait, s’il devra être élu ou s’il doit simplement donner son soutien au candidat à la mairie qui le nommera une fois en place, si quelqu’un a des explications elles sont les bienvenues !) Enfin non, d’abord il refuse, mais, oh surprise, confronté une fois de plus à l’affligeant témoignage de l’incompétence de Lamb, il finit par changer d’avis.
Voilà. Tout est bien qui finit bien donc. Sauf que pendant ce temps Lamb repêche un cadavre dans la mer qui le nom de Veronica Mars écrit sur la main... Mais ça, mes enfants, ce sera pour la semaine prochaine.
Un épisode de mise en place moins réussi que le précédent mais pas dénué d’intérêt pour autant. Certains seront déçu, mais il faut dire que Rob Thomas a placé la barre très haut l’an dernier.