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Desperate Housewives

2.03 - You’ll never get away from me

Watch me !

mardi 18 octobre 2005, par Jéjé

Il est là . Le terrible épisode que tout amateur de séries redoute. Celui qui balaye les doutes et anéanti les plus petites espérances, celui qui met face à la réalité nue et qui ne permet pas de détourner le regard, celui qui crie « Pleure ! La série que tu aimais tellement peut tomber très bas ! »

Jusqu’à présent, un épisode de Desperate Housewives possédait toujours au moins une ou deux intrigues (quand ce n’était pas quatre, à la grande époque) pour maintenir en éveil l’intérêt du spectateur. Bree et Gabrielle étaient des valeurs sûres, des personnages sur lesquels on pouvait compter pour enlever un épisode.

C’est terminé.

C’est le premier épisode où toutes les intrigues sont, à la fois, prévisibles, pénibles, décevantes et ratées.
Il est évident que cette grosse, grosse baisse de régime ne sonne pas le glas de la qualité dans DH. Un sursaut est toujours possible (et très souhaitable, chers producteurs !) Cependant, il est maintenant établi que DH est une série qui peut avoir de mauvais épisodes. Pas des épisodes moins forts, de petits épisodes, des épisodes un peu longuets, des épisodes un peu en dessous... Non, des grosses daubes pénibles ! Et cette révélation ne peut être que très douloureuse pour ceux qui ont connu l’enchantement des dix premiers épisodes de la série, tous plus réussis les uns que les autres.

J’en viendrais presque à regretter son succès d’audience.

Si seulement elle était passée le vendredi soir sur FOX... Elle se serait faite annulée au bout d’une dizaine d’épisodes diffusés, j’aurais hurlé de désespoir, revu chaque épisode dix sept fois en attendant la sortie du coffret DVD avec les trois inédits. Personne n’aurait jamais su le secret de Mary-Alice, la série serait devenue culte, les ventes des DVD auraient poussés les producteurs à entreprendre un film, et cet automne le FLT aurait organisé un Premium Hors Série autour de la sortie du film, Marcia Cross et Eva Longoria se seraient déplacées pour l’occasion, j’aurais sympathisé avec Marcia, son appartement serait devenu mon pied-à-terre new yorkais...
Mais non, 25 millions d’abrutis d’Amércains, bons qu’à bouffer des hamburgers, à élire Bush et faire la guerre en Irak, ont décidé de ruiner ma vie et ma série !!! Aaaaargh !

Bref...

Quatre intrigues, quatre ratages.

A tout seigneur, tout honneur : Bree. Un personnage qui peut assumer une grande variété de qualificatifs négatifs : froid, calculateur, formaté, manipulateur, odieux, coincé... J’en oublie évidemment, mais stupide ne fait pas partie de cette liste.

Et pourtant, aujourd’hui, Bree, décidée de se laver de tout soupçons en ce qui concerne la mort de Rex, se rend, la bouche en cœur, au poste de police pour passer un test au détecteur de mensonges. Jusque là, rien à dire : elle est innocente et cette intrigue tristement prévisible va pouvoir trouver une conclusion rapide. Sauf que cette chère Bree décide de le faire sans avocat et surtout devant ses enfants. Comme c’est fin, Bree !

Passage pénible au moment où il lui est demandé si elle est amoureuse de George le pharmachiant (z’avez vu la blague...). Elle nie. Le détecteur d’emballe...

Une lueur d’espoir persiste. Elle convoque George pour qu’il fasse lui aussi le test. Il accepte et qu’arriva-t-il ? Il réussit à tromper la machine... Executive producer...
A suivre...

Et hop, et une intrigue chiante étirée en longueur. L’équipe de scénaristes qui se consacre à Bree travaille visiblement en totalement opposition avec celle qui s’occupe de Gaby. Il est possible que des tensions nouvelles soient nées entre les équipes à la suite, par exemple, d’élections des personnels au Conseil d’Administration de la boîte de prod’ de DH. Les équipes se sont déchirées, ont fait des campagnes sales à base de mensonges, de rumeurs, d’arguments falacieux, d’attaques personnelles, les résultats n’ont satisfait personne, et maintenant plus personne n’arrive à travailler ensemble dans un même élan pour le bien des téléspectateurs.

Ainsi, la relation de John et Gabrielle est complètement saccagée en deux coups de cuillères à pot : on fait passer à la trappe les sentiments sincères qu’animaient notre torse nu de jardinier depuis une saison et on le transforme en serial-old-women-lover. Niveau continuité, les voitures de Lynette sont battues à plat de couture...
Gabrielle, qui découvre ce nouvel état de fait, est effondrée, car finalement, le fait de se sentir réellement aimé par quelqu’un la rassurait. Oui, oui. Gaby n’est plus la garce superficielle qui s’accordait de bonnes parties de jambes en l’air en toute insouciance. Non, non, Gaby est un personnage complexe qui ne cherche qu’une chose : être vraiment aimée par un homme.

Ca ne me surprendrait qu’à moitié que l’on découvre dans quelques épisodes que depuis une dizaine d’années, Gabrielle est également une espionne qui travaille pour une organisation qui se révélera être celle là même qu’elle croyait combattre !

A côté des équipes qui se tirent dans les pattes, faisons connaissance avec l’équipe trop paresseuse pour s’engager dans une bataille : l’équipe des fumistes. Ca ne fout pas grand-chose, ça recycle ce qu’elle a déjà fait jusqu’à l’usure, ça fait semblant de bosser plus que les autres en lançant son personnage sur deux intrigues séparées, ça s’occupe de Susan.

1) Susan jalouse la relation entre Edie et sa fille. Navrant !

2) Susan s’interroge sur ce qui peut bien se passer derrière les murs de la maison des Applewhite. Ca en fait au moins une, c’est déjà une bonne chose. Apparemment, le mec retenu dans la cave est parvenu à s’échapper pour se jeter sur ses geôliers, mais il a été maîtrisé. Peut être que si Susan en savait autant que le téléspectateur, elle retournait illico presto dans les bras de Mike, les seules choses valables dans tout ce qui tourne autour d’elle.

Enfin du côté de Lynette, après « comment faire pour jongler entre entretien d’embauche et baby sitter HS », voici « comment jongler entre mes horaires de boulot et la rentrée des classes ». Pas vraiment inspirée cette équipe là non plus...

Elle est cependant la seule à m’avoir permis de prendre mon pied pendant quelques instants et à avoir développer un personnage potentiellement intéressant.

J’adore la boss de Lynette.

J’adore qu’elle l’empêche de prendre deux heures le matin pour accompagner son fils à sa première rentrée des classes. J’adore son discours sur l’égalité au travail entre les parents et les sans-enfants. Oui, pourquoi Lynette irait-elle accompagner son gosse à sa rentrée des classes alors que sa boss ou sa collègue sans-enfant ne pourrait pas se prendre trois heures pour récupérer d’une nuit de folie, pour aller voir un spectacle en matinée, pour aller chez le coiffeur ? Pourquoi je vous le demande ? Pourquoi les mères de famille seraient prioritaires pour avoir leur mercredi matin dans l’Education Nationale ? Pour une vague notion de solidarité, pour l’égalité entre les hommes et les femmes ? Moi je dis non. Si je veux moi aussi mon mercredi matin, c’est non seulement parce que c’est cool d’avoir une bonne coupure dans la semaine, mais aussi pour aider la cause des femmes. Mes chères collègues, vous êtes autre chose que des mères. Vous êtes des femmes. Vous êtes mon égal. Pensez y quand vous ferez cours aux affreux 3ème 7 mercredi prochain alors votre salaire de cette heure ne suffira pas à celui de votre baby sitter. Oui, de cette façon, vous faîtes avancer la condition féminine et en plus, moi je peux faire la grasse matinée et rattraper mon retard en séries.

Bref, un épisode digne de Lost saison 1.

Voilà, c’est dit.


OK, ce n’était qu’un épisode lamentable, pas le sautage de requin de la série, mais dans un feuilleton, la barre est plus difficile àredresser que dans un formula show. J’imagine mal que le prochain épisode sera du niveau des premiers de la série...