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Nip/Tuck
3.05 - Granville Trapp
La vie parfois, elle est méchante...
mercredi 26 octobre 2005, par
Ben oui, la vie, elle peut être cruelle, injuste, très très méchante... Kit l’apprend à ses dépens dans cet épisode. Et Christian apprend que sans son meilleur ami pour le soutenir, les coups de couteaux dans le dos font super mal. Quelle idée aussi, penser qu’on connaà®t quelqu’un... Faut être un peu naà¯f...
Alors que le seul qui ait des problèmes de contrôle de soi dans cette série, c’est Sean, Christian se retrouve suspecté par la police d’être le Carver. Pourquoi lui ? Parce que cette chère Kit, la détective aux manières peu conventionnelles, la cylon déguisée, a décidé que ça ne pouvait être que lui. Alors elle planque une "preuve" au chevet de la dernière victime, la fausse-vraie dernière victime qui s’était jouée de tout le monde pour avoir un peu d’attention. Alors que le Carver a toujours pris soin de ne laisser aucune trace derrière lui, là, personne ne s’étonne de trouver un préservatif rempli de sperme...
Christian se fait arrêter et interroger par cette folle furieuse qui soi-disant connait son boulot, et ce crétin décide de ne pas prendre d’avocat. De ne pas prendre d’avocat !! Il pense que s’il en prend un, ça laissera supposer qu’il a quelque chose à cacher ! Mais enfin, il vit vraiment aux Etats-Unis, Christian ? Il n’a pas un cerveau en bon état à se faire implanter ? Je ne sais bien qu’il n’est ni noir, ni mineur, ni handicapé mental, donc qu’il ne risque pas la chaise électrique, mais quand même, il pourrait se douter qu’avec un avocat pour le défendre, il pourrait au moins avoir des chances de ne pas être enfermé inutilement en cellule. Mais non, il doit être un peu maso, je sais pas... Et puis, il n’a pas UN SEUL alibi pour tous les autres crimes que le Carver a commis ? C’est un peu gros, c’est un peu tiré par les cheveux... Heureusement, Julian McMahon sauve encore une fois l’épisode. Son personnage est maltraité, trahi, confronté à ses pire démons, et malgré tout, il garde la grande classe, même si celle-ci est teintée de souffrance.
En effet, Kit est prête à tout pour prouver que Christian est bien l’horrible Carver. Et même à montrer que la violence, c’est dans les gênes. Ben voyons... Les gênes, la nouvelle façon de trouver des explications au comportement humain ! Après les sciences cognitives, voici la génétique mesdames messieurs, et son lot de raisonnements bancals... Parce que son père est soi-disant un violeur et un tueur, Christian aurait du devenir le même ? En effet, Kit retrouve "la mère" de son suspect préféré et les confronte tous les deux seul à seul. Alors que rien ne prouve qu’il s’agisse de sa vraie mère, Christian l’écoute raconter son histoire... 14 ans, un viol horrible, un enfant dont elle n’a pas voulu avorter, l’abandon, et le discours : "tu es comme ton père, tu es un monstre". Et à Christian de raconter la sienne : les parents adoptifs, son propre viol, ses années de souffrance. Et de conclure : "je préfère imaginer que tu es morte".
Plutôt une réaction saine face à une mère qui semble persuader que rien de bon ne peut venir de son enfant. J’imagine que ça doit être souvent le cas lorsque l’on a été violée et qu’on l’on attend un enfant de cet acte insupportable. Mais en même temps, réapparaître après toutes ces années et n’avoir rien d’autre à dire que "je sais que tu es un monstre", c’est un peu gonflé. Voire cruel.
Christian réussit à garder la tête froide malgré tout. Il souffre, mais il ne montre rien, reste le docteur Troy que l’on connaît, vulnérable, mais en même temps de marbre. Ce qui le fait le plus souffrir est le doute qui s’installe dans la tête de Sean quant à sa culpabilité. Parce que Sean s’est rendu compte qu’il ne se contrôle plus lui-même, il suppose que tout le monde est comme lui : tout le monde a sa part d’obscurité. C’est là qu’il se trompe. La seule part d’obscurité de Christian est une part qu’il montre tous les jours : il n’a pas d’âme. Il le sait, il le dit, il l’avoue. Il est capable de traiter les gens (et en particulier les femmes) comme des moins que rien. Tout comme il est capable d’aimer un enfant qui n’est pas le sien comme si c’était son fils légitime. Christian a des parts d’ombre, mais il les connaît. Sean ne les admet même pas : il est certainement bien plus dangereux que Christian.
La seule solution pour Christian est de faire appel à la presse (plus particulièrement la reporter de la saison 2) et d’espérer que le Carver frappera alors qu’il passe une seconde nuit en prison. Et ce qu’il espère, au fond de sa cellule, se réalise : le Carver n’aime pas qu’on attribue à un autre que lui ses "oeuvres", à savoir ses meurtres. Et il a apparemment sa petite idée concernant la personne qui a fait accuser Christian et mettre en prison : Kit est la victime du Carver et elle vient demander à Christian son aide...
En la voyant défigurée, on ne peut s’empêcher de se dire "bien fait pour elle, elle l’a bien cherché"... Pas de remords à avoir, c’est vrai qu’elle l’a cherché après tout !! Fallait pas essayer de faire tomber notre cher docteur Troy, voilà, c’est tout. Pour une super-flic, elle n’a pas été très fut-fut. Au moins, elle a retenu la leçon, la prochaine fois elle laissera à Vic Mackey, de The Shield, le soin de s’occuper de placer des fausses preuves ! Et puis elle demandera à des vrais experts, ceux de CSI, de chercher des preuves, parce que eux ils déduisent tout et rien de rien du tout ! Visiblement, personne dans cette série ne regarde la télé...
On revient à une facture plus classique de Nip/Tuck, mais toutefois je reste perplexe quant à la direction de cette saison... Christian et Sean perdent petit à petit le lien qui les unissat depuis le début... Dans cet épisode, le patient de la semaine est un malade du SIDA qui veut effacer les stigmates de sa maladie et avoir une seconde chance de vivre sans le poids social que cette maladie engendre. Ce cas fait écho à la peur de Sean de découvrir des secrets enfouis autour de lui, mais surtout ses propres secrets, cachés sous une apparence "banale" : il sait bien que l’apparence n’est rien...