Accueil > Reviews > Saison 2005/2006 > Desperate Housewives - Saison 2 > 2.05 - They Asked Me Why I Believe in You
Desperate Housewives
2.05 - They Asked Me Why I Believe in You
Eyes Wide Opened
dimanche 13 novembre 2005, par
J’ai beaucoup aimé cet épisode.
...
Bon, j’avoue, j’ai triché. J’ai regardé l’épisode les yeux ouverts.
Mais il faut me comprendre. Je n’en pouvais plus d’être déçu par la série qui m’avait enchanté la saison dernière, d’avoir envie d’écraser contre le bitume la tête de Teri Hatcher, de vouloir mettre le feu aux voitures de Scavo, de vouloir passer au karcher la coiffure de Marcia Cross !
Alors j’ai cédé.
J’ai gardé les yeux ouverts. Ce qui est une entorse énorme à la charte de l’éthique du reviewer d’EDUSA, j’en conviens.
A l’origine, lorsque vous êtes recruté pour reviewer une série pour le compte de l’organisation centrale du FLT, si vous passez les premiers tests de sélection (QCM de culture générale, test de personnalité, épreuves physiques : courir un 100 mètres en plus de 25 secondes, rater 7 paniers de suite à 2 mètres...), vous participez à un cours de visionnage des séries.
En moins d’une semaine, vous apprenez à fermer les yeux au début de chaque pause publicitaire parsemant votre épisode, à faire le vide autour de vous, à effacer de votre mémoire par auto-hypnose les quelques images des réclames qui auraient atteint vos rétines, à rouvrir les yeux et votre esprit au moment exact de la reprise de l’épisode. Le but ultime étant de réussir à regarder une heure de télévision en ayant l’impression de n’avoir vu que les 40 minutes de l’épisode de la série.
[Je vous rappelle à titre d’information que chaque reviewer est localisé de façon plus ou moins aléatoire dans un hôtel plus ou moins miteux des Etats-Unis (Feyrtys étant celle qui s’en tire le mieux, obligée qu’elle est d’avoir HBO et FX...)]
Cette méthode visionnage est une nécessité pour que le reviewer puisse garder un minimum d’objectivité par rapport à sa seule série, pour que son niveau d’exigence ne soit pas nivelé par le niveau de qualité des pubs américaines...
Tous les travaux universitaires le démontrent : après 4 publicités, l’attente du segment suivant d’un épisode est multiplié par deux, après 6, par quatre, et lorsque l’épisode reprend, la décharge d’endorphine est telle que la qualité intrinsèque de la série diffusée passe au second plan.
Dans des conditions dites d’ « yeux ouverts », certains reviewers masculins ont vécu l’expérience inédite des orgasmes multiples au moment de la reprise d’un épisode de « Sept à la maison » !
Vous êtes septiques ?
Participez à mon expérience de « Desperate Housewives - les yeux ouverts ».
Le « previously on » commence avec la voix mielleuse et condescendante de cette foutue Mary Alice qui glisse le mot « menace » à chaque intrigue qu’elle nous rappelle, histoire de faire croire qu’il y a un semblant d’unité dans ce début de saison raté.
On enchaîne sur Lynette qui pour faire face à l’aigreur et la colère de sa chef décide de l’emmener boire des bières après le travail.
Génial, encore une intrigue bien complémentaire de celles de autres personnages pour Lynette, et surtout encore une intrigue très très originale !
Générique.
Bham. Première pub.
On apprend que cet épisode de Desperate Housewives est offert par Lunesta, un somnifère révolutionnaire. La voix off douceureuse semble s’adresser à des attardés mentaux (elle est pas si niaise finalement cette Mary Alice) et rappelle aux téléspectateurs qu’il va falloir changer d’heure ce week end et surtout qu’ils doivent faire une petite note sur leur calepin pour ne pas oublier de parler de Lunesta à leur médecin dès lundi.
Et d’un seul coup, la voix off augmente son débit de parole de 500%, donnant l’impression qu’elle vient de s’enfiler non pas un Lunesta mais plutôt 47 ampéhtamines, et en une minutes chrono explique que même-si-Lunest-n-est-pas-un-dérivé-de-morphine-
il-peut-causer-des-dépendances-qu-il-ne-faut-le-
prendre-que-si-on-n-a-devant-soi-au-moins-8-heures-
pour-dormir-qu-il-ne-faut-pas-le-mélanger-avec-d-autres-
médicaments-qu-il-peut-provoquer-des-diahrées-qu-il-ne-
faut-pas-conduire-ni-manipuler-des-machines-outils-dans-
les-8-heures-qui-suivent-sa-prise... Le tout avec la liste des tous les effets secondaires qui défilent sur l’écran.
A deux doigts de faire une crise d’épilepsie, je bois un verre d’eau et je continue de regarder l’écran et où j’apprends que vraiment, la Visa Check Card, c’est vraiment la meilleure carte bancaire du monde.
Puis, Duracell nous explique que les Indiens d’Amazonie se sont mis à la téléphonie mobile et que dans les forêts tropicales il n’y a pas beaucoup d’endroits pour recharger son portable, alors il faut utiliser les piles qui durent le plus longtemps. Duracell. Alors que jaillissent d’innombrables questions dans ma tête (les portables américains fonctionnent avec des piles ? s’agissait-il d’acteurs qui jouaient les Indiens ou bien de véritables Indiens ?), une nouvelle voix-off, sous speed, explique que ce-week-end-il-y-a-une-réduction-de-20%-sur-
les-piles-R6-dans-les-magasins-Duane-
Reade-et-qu-il-ne-faut-pas-jeter-les-piles-n-importe-ou.
C’est alors qu’apparaissent Jim Belushi et Courtney Thorne-Smith. Pas le temps de me dire que Melrose Place me manque, qu’il y a déjà eu 17 rires enregistrés en 7 secondes, avec des extraits de dialogues couverts par la voix off darkvadoresque d’ABC prévenant qu’un épisode hilarant (sic) d’According to Jim arrive lundi.
Fond noir.
Je tremble en me demandant ce qui va bien pouvoir venir ensuite.
Une voiture. Du calme. Une rue de banlieue chic. Du calme. La voix rassurante de Mary Alice. Du calme. Elles sont revenues. Et en plus, y’a Wallace Shawn, l’« homocunlus » de « Manhattan » (non pas le quartier, le film de Woody Allen, inculte lecteur d’héroïc fantasy et fan de Lost !). Ca va mieux !
Bon, y’a toujours cette abrutie de Teri Hatcher qui aimerait que les expressions d’ingénue qu’elle enchaîne sur son visage la rende adorable mais qui la rende juste pathétique.
Un petit coup de Gaby et de son mari en tête à tête à la prison. C’est pas très passionnant, mais tout de même, c’est agréable de voir des gens parler avec un débit raisonnable, avec des phrases construites sans les mots « sales », « buy », « less », « better » !
Marcia Cross fait du Bree quand elle menace le département de police de les poursuivre s’il ne lui rende pas la dépouille de Rex. Classique et amusant...
Lynette se fait menacer par sa patronne si elle ne va pas boire des bières à nouveau après le travail...
Les quatre voisines sont toujours engluées dans des intrigues séparées. Pas de quoi fouetter un chat, mais c’est assez apaisant !
Quant à Betty, elle est bouleversée par les nouvelles qui ont annoncé l’arrestation du meurtrier d’une lycéenne. Betty, c’est pas la peine de prendre un visage effaré comme si s’il s’agissait d’un indice essentiel pour comprendre pourquoi tu as enfermé quelqu’un dans ta cave. On ne va pas être très surpris quand tu vas nous annoncer que ton fils, ton deuxième fils, est le véritable meurtrier, mais que tu ne veux pas le livrer à la justice inique de ton pays.
Pfff, ras le bol de cette série prévisible.
Mais qui c’est cette femme de trente ans habillée comme une gamine de 11 ans avec sa jupette à carreaux et son chemise rose ? Et qui chante que sa glace est deux fois meilleure que les autres ? Noooooooonnnnn, c’est re la pub !
Amazing-new-ice-cream-double-
the-goodness-double-the-smiles-double-the-blabla...
Au secours !!
On enchaîne ensuite sur une sélection d’images de ce que propose « Applebies New Italian Style », des versions hyper grasses, recouvertes de crème blanchâtres, d’huiles, de plats soi-disant italiens avec toujours cette voix off de malade qui balance de « 20%-off », des « so delicious » qui provoque mon estomac, qui n’est pas sûr de garder ce que je viens d’ingérer !
Et une promo pour celle qui ferait passer Bush pour un Président réfléchi et cohérent ! Mackenzie Allen dans ses grandes œuvres ! Que va-t-elle faire dans « Commander in Chief » cette semaine ? Personne ne veut le savoir, laissez moi tranquille !
Les amis de Doug Forrester viennent ensuite aboyer et médire sur le candidat adverse à l’élection du gouverneur du New Jersey ! Corrompu ! Voleur ! Batteur d’enfants ! Il regarde Lost ! Menteur ! Manipulateur !
Je concède que cette pub est un peu une oasis au milieu de ce déferlement d’images et de sons saturés... Je pense à The West Wing, THE série de cette rentrée ! A Alan Alda, qui incarne le plus aimable des Républicains, à la campagne pour la succession de President Bartlett ! Je veux qu’on soit dimanche, qu’il soit 8h et qu’on soit devant NBC !
Déboule à l’image une trentaine de présentateurs engoncés dans leurs costumes et tailleurs fushias, aux sourires ultra brights, qui paraissent être les versions adultes des enfants du Village des Damnés ! Ils n’arrêtent pas de ricanner et de faire onduler leurs cheveux anormalement lisses et raides... HHEEEEEELLLLLLLLPPPPPPP !!!
Ce sont tous les présentateurs de Good Morning America, qui rappellent que mardi prochain, c’est les 30 ans de l’émission...
Au secours !!
Oh, elles sont là. Elles sont réunies autour d’une partie de poker. Bree, Edie, Susan, Gaby. Ne me quittez plus. Je vous adore ! Je ne dirais plus jamais du mal de vous !
Restez avec moi !!!
Oui, l’intrigue avec Jim Profit qui réussi à manipuler Carlos pour qu’il l’engage est rigolote ! (Et hilarante par rapport à la pub de Pontiac, non, je ne veux plus la voir...)
Oui, Susan, tu es drôle et attachante, surtout quand tu laisses ton agent ruiné en plan !
Oui, Lynette, tu es la meilleure pour déchaîner les mecs dans un bar !
Et non Marcia, tu ne surjoues absolument pas lors du deuxième enterrement de Rex !
Vous êtes toutes formidables les filles !
Promettez moi de ne jamais me laisser !!!
Vive Desperate Housewives !
Vive la saison 2 !