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Desperate Housewives
2.07 - Color and Light
Où sont les femmes ?
dimanche 11 décembre 2005, par
Desperate Housewives respire le cul, et c’est une bonne chose.
Non, vraiment je suis sérieux !
Cette découverte arrive après un petit sevrage de quelques semaines. Attention, j’ai juste mis Desperate Housewives de côté. J’ai continué le reste. Un sevrage complet de séries, j’en ai des frissons rien que d’y penser.
Bref, et aujourd’hui, au milieu de ma quête de spoilers pour essayer de savoir qui va bien pouvoir être le gagnant de Survivor : Guatemala (si les rumeurs qui circulent se vérifient, cette saison pourrait ne pas être si mauvaise que ça), je me suis mis devant un petit épisode.
Bree est demandée mariage par George.
Lynette et Tom trouvent un couple avec des enfants aussi terribles que les leurs.
Gaby essaye de rentrer dans une robe de grand couturier.
Manifestement, les intrigues ne volent pas vraiment plus haut que dans mon souvenir.
Cependant, je trouve ce épisode plutôt rafraîchissant par rapport à tout ce que j’ai pu voir ces dernières semaines.
Etonné que je suis, je repense aux derniers épisodes de Veronica Mars, de Boston Legal, à House, à Gilmore Girls... J’ai quand même vu de très bonnes histoires, quelques grandes réussites. Alors pourquoi d’un seul coup je suis heureux de retrouver mes quadragénaires de banlieue ?
Question rhétorique puisque vous avez lu le début de la review...
Les filles de Wisteria Lane sont les seules femmes de drama de network à avoir une libido (avec celles de Related, merci Joma) ! Ce n’est pas que la série ne tourne qu’autour du sexe, pas non plus qu’il représente un de ses sujets principaux, mais il est une composante de tous les personnages.
Le sexe fait partie du tableau.
Simplement.
Susan se tape une partie d’éclate phénoménale avec son ex mari, et elle ne finit pas écrasée par un quinze tonnes. Elle ne se pose pas non plus deux cent zillions de questions sur les conséquences de sa nuit. Ma passion pour Lorelei Gilmore est autrement plus intense que celle pour Miss Mayer, mais j’ai beaucoup de mal à imaginer les habitants de Stars Hollow comme des êtres sexués.
La fille de Bree allume prodigieusement le fiston Applewhite (qui au passage est à la recherche de son meurtrier de frère qui s’est échappé de sa cave). Elle apparaît d’un seul coup beaucoup plus crédible que notre chère neuneu de Rory, qui semble avoir autant de désir que Joma en a pour la télé réalité.
Lost et DH étaient les deux bombes d’audience de l’année dernière. Lost a fait plein de petits cette saison avec l’arrivée à l’antenne de nombreux shows fantastico-chiants, où il faut l’admettre les personnages féminins sont loin d’être les moins bien lotis (quand je pense que pour ça il faut remercier Kate et Sun ). Et combien de clones de DH dans le paysage des networks ? Aucun.
Malgré son succès, elle reste un OVNI en ce moment. La peinture des personnages féminins dans les séries s’est sérieusement affadie en quelques années. Dans les dramas, c’est particulièrement flagrant depuis la disparition du Whedonverse.
Les dinosaures sexués s’amenuisent (Urgences et Charmed - j’en suis réduit à citer Charmed - sont en bout de course) face aux dramas policiers tout procédure-rien personnel, Felicity, Buffy, My so-called Life ont été remplacées par The OC, Smallville et Everwood.
Les femmes ont perdu leur sexualité.
Elles sont maintenant des professionnelles asexuées (voir CSI et compagnie) ou bien des greluches en périphéries des garçons dans des teen-shows centrés quasi exclusivement sur des héros masculins.
De ce côté-là, on a touché le fond en revenant à des visions très simplistes de la sexualité adolescente : les garçons veulent le faire et les filles cherchent le prince charmant. Et que se passe-t-il quand des concurrentes des filles pures (que sont Marisa, Joey, Courtney ou Veronica), couchent cependant avec les héros ? Dans The OC, Theresa finit enceinte et obligé d’élever l’enfant de Ryan en secret dans sa triste banlieue, Jenn meurt d’une détresse cardique dans le finale de Dawson, Missy de Jack & Bobby finit enceinte et décapitée dans un accident de voiture et pour Meg dans Veronica Mars, on ne peut pas dire qu’elle s’en sorte beaucoup mieux.
Actuellement, les filles ne peuvent coucher avec les héros sans trop de risques uniquement si elles leur sont destinées !
Le désir sexuel a déserté les vraies jeunes femmes. Et quand il revient (il apparaît ?) il est souvent l’expression de la peur de vieillir : les exemples de femmes « mures » couchant avec nos jeunes et beaux héros sont légion ces dernières années... De la prof de littérature de Pacey à Grace McAllister dans Jack & Bobby en passant par Julie Cooper et le petit ami de sa fille dans The OC !
Dur temps pour les femmes !
Une vague de conservartisme soufflerait-elle sur les USA ?
Heureusement, Desperate Housewives est là ! (Je désespérais de ne pouvoir jamais le réécrire un jour...)
Et même si la fausse couche de Gaby paraît un peu téléphonée dans cet épisode, on peut être sur que la série se concentrera d’abord sur sa peine à elle sans que cet événement devienne l’unique problème de Carlos !