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House

2.12 - Distractions

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jeudi 16 février 2006, par Jéjé

Dans ma maison sous te-è-è-rreuh,

Oh Ma Ouais,

Oh Ma Ouais,

Hôtel, Hôtel-euh, Ouistiti

Hôtel, Hôtel-euh, Ouistiti

One,Two, Three.

Et Hop, avec cette petite comptine de colonie de vacances, on fait d’un caillou deux lattes : une intro sans spoilers mais qui fait référence à la série (maison = house, en français) et un petit hommage à Feyrtys et ses poèmes (apparemment, c’est le gimmick imposé de cette quinzaine Out of Our Mind).

Passons maintenant à l’analyse du prégénérique de cet épisode, qui n’est ni plus ni moins que la plus belle scène de cette saison.

Un père et son fils font du quad (le quad, c’est cet énorme tricycle motorisé à roues larges pour les jours où il fait trop chaud pour les concours de tunning) sur un chemin de randonnée. Cris de bonheur des deux qui partagent ensemble ce lâcher de gaz polluants en pleine forêt, un moment d’une intensité telle qu’on les imagine parvenir à la jouissance absolue en écrasant en plus un écureuil sous une de leurs roues ou bien en renversant une personne âgée.

Ils s’arrêtent.

Le fiston de 16 ans trouve ça vraiment trop cool.

Son père approuve : « Ouais, c’est cool ! ». Y’a pas à dire, pour être proche de ses enfants, il faut parler djeunz’. Mais ça ne l’empêche pas d’être un parent responsable. Il n’est pas d’accord pour que son fils prenne les commandes. Il se rappelle encore du dimanche, où en pleine partie de chasse, fiston n’a pas eu un geste très assuré et la balle qu’il destinait au poitrail d’un faon a traversé la tendre boîte crânienne de l’animal et a finit sa course dans le ventre d’une mère de famille.

Il cède néanmoins, parce que comme le quad, lui aussi, il est... cool !

Ils repartent, le sourire aux lèvres, grisés par la vitesse, oubliant presque qu’ils doivent signer une pétition contre la circulaire liberticide rappelant l’interdiction pour les engins à moteur de circuler sur les chemins non goudronnés.

Gros plan sur le visage du fiston qui grimace. Vient-il de réaliser qu’il a mis de l’essence sans plomb dans le réservoir ? A-t-il vu un plant d’espèce protégée qu’il n’a pas pu écraser ? Est-il atteint d’un moment de lucidité ?

On peut penser que la dernière hypothèse est la bonne puisqu’il se met à accélérer autant que la machine le lui permet. La vitesse éjecte son père sur le bas côté. Le fait de réaliser que sa vie de beauf’ est déjà toute tracée, qu’entre le quad, la chasse et le tunning, il va passer le reste de son existence à se plaindre des impôts, des grèves dans les services publics, à fêter le beaujolais nouveau, à feuilleter le Parisien et le Nouveau Détective, à s’aigrir à cause de la perte des valeurs, à s’insurger contre les pédés qui eux aussi ont des réductions dans les trains et que bientôt ils vont adopter des enfants et en faire d’autres pédés, à passer ses frustrations sur sa femme soumise et un peu pochtronne, cette brutale prise de conscience lui est insupportable. Il décide donc de sortir de la route et d’aller s’encastrer dans d’énormes tuyaux.

Le quad explose, il s’enflamme.

Morale : réfléchir est dangereux pour la santé des cons.

Et on est parti pour un nouvel opus de la saison des gimmicks. Après House soigne son clone (le médecin humanitaire), après House fait un diagnostic au téléphone, après House dans le remake de Casablanca, après House n’est plus le chef de son service, aujourd’hui House diagnostique avec une migraine.

Waooo, ils se sont déchirés les scénaristes en cette période de sweeps.

Non, je suis de mauvaise foi. Pour cet épisode, ce n’est pas un, mais deux gimmicks qui nous sont offerts : et oui, le patient est brûlé à 40% ! Donc impossible de faire les tests habituels pour chercher ce qui ne va pas chez lui... (Parce que, évidemment, les brûlures n’ont rien à voir avec le mystère médical de la semaine !)

Encore plus fort que le diagnostic en direct d’un aéroport...

Trop bon, à la place d’un I.R.M., on va avoir droit à un doppler trans crânien !
C’est génial, hein ? Quoi, tout le monde s’en fout ? Mais quand même, c’est trop fort... Un doppler à la tête, une échographie du cerveau, la même méthode pour voir ce qui se passe dans le crâne que celle pour regarder ce qu’il y a dans un utérus...
Allez, c’est sympa...

Bref, ce que l’on veut savoir, c’est... non, pas si Simon Cowell va faire une nouvelle remarque sur le poids d’une candidate, pas non plus combien de temps va attendre Paula Abdul avant de lui taper dessus, ça, on vient de le voir y’a dix minutes.
Pourquoi on est encore devant la télé alors ?

Moi, j’aime bien me vider la tête avec un formula show où tous les personnages agissent tout le temps de la même façon (House = odieux, Cameron = compatissante, Chase = arrogant, Cuddy = exaspérée), où ils parlent pour ne rien dire et finalement tout le monde est sauvé à la fin. Ca me permet de prendre le temps de réfléchir pour savoir qui je vais soutenir dans American Idol, et d’aller téléphoner pour enregistrer mon vote pendant House. C’est pas comme s’ils allaient trouver le bon diagnostic en plein milieu de l’épisode...

Ce que l’on veut savoir donc, ce n’est pas non plus pourquoi le gamin brûlé fait des spasmes (réponse : il a arrêté de fumer), mais si les acteurs vont réussir à prononcer les 17,000 termes de jargon médical en ayant toujours l’air de comprendre ce qu’ils disent.

Il faudrait créer un Emmy spécial pour la meilleure performance en medico-babble.

Les cinq nominés seraient :

- le gars qui joue Chase pour avoir réussi à prononcer avec sérieux dans la même phrase « transcranial dopppler sonography », « excitable neurons » et « occipital cortex ».

- la fille qui débite le texte de Cameron pour avoir réussi à donner l’impression qu’un orage de dopamine était aussi effrayant qu’un orage de sérotonine.

- Hugh Laurie pour avoir réussi à prononcer « melanotrachyleosubcorticohépatodistrophy » avec l’accent américain.

- Eclair pour ses reviews

- Noah Wyle pour avoir passé onze ans à déclamer « NFS, chimie, iono... ».

Je vous parle des conséquences du départ de Sela Ward sur House ?

Si seulement, elle avait pu se barrer de « Once & Again » en milieu de saison 1... Rick Sammler aurait pu s’interroger sur l’origine de son attirance pour les femmes froides, autoritaires et castratrices pour mieux en faire son deuil et aller s’éclater dans les bars gays du coin. Là, on tenait une série intéressante...

Bref, que pensez-vous qu’il arriva ?

Surprise, House emmerde son monde encore plus. Ah, et il va aux putes aussi... Enfin, à la gentille call-girl qui ressemble plus à une étudiante en troisième cycle qu’à une professionnelle, mais bon... C’est plutôt une bonne nouvelle ! House va mieux... Il ne pouvait pas non plus continuer à passer ses soirées à jouer du piano et ses journées à entretenir un flirt adolescent avec une gentille neuneu anorexique ! Merci Wilson pour ta suggestion...


Un épisode qui rend la parodie de la série par Mad TV d’une grande sobriété.