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4.11 - El Mundo Gira

una mujer, two hermanos : problema

El Chupacabra

mercredi 11 février 2004, par Sygbab

Il y a des fois où on aimerait ne pas avoir regardé 38 minutes d’un épisode pour voir une fin en queue de poisson, parce que c’est le genre de choses qui énerve légèrement.

Il y a des fois où on aimerait ne pas avoir regardé 38 minutes d’un épisode pour voir une fin en queue de poisson, parce que c’est le genre de choses qui énerve légèrement. Et malheureusement, si je vous dis ça, c’est parce que c’est le cas ici. Trêve de bavardages, il est temps de passer aux choses sérieuses. Enfin, on va essayer.

Tout commence par une vieille femme mexicaine qui s’apprête à raconter l’histoire de El Chupacabra. Les tenants de l’affaire (je peux déjà dire qu’on aura pas les aboutissants) sont établis : dans un bidonville d’immigrés clandestins en Californie, un homme (Soledad Buente) salue sa bien-aimé (Maria Dorantes) avant de partir au travail. Son frère (Eladio) en profite pour accoster cette dernière et lui parler (il est lui aussi amoureux d’elle apparemment), avant que les chèvres qu’elle était en train de surveiller ne s’échappent. Elle essaye donc de les rattraper, suivie par Eladio. Après qu’ils aient passé une petit colline, un grand éclair se manifeste, accompagné d’une pluie jaune. Maria est découverte morte, le visage rongé par quelque chose et les orbites vides. Premières constatation à chaud : la musique mexicaine passe très bien et est assez rafraîchissante, le mystère est bien mis en place, et le style de narration (avec un conteur - ou plutôt ici une conteuse - un peu comme dans Jose Chung’s from Outer space) peut donner de bonnes choses.

Mais dès la fin du générique, on a perdu la conteuse ; on se retrouve directement avec Mulder et Scully sur le site de San Joaquim. On perd donc en quelque sorte ses repères puisque c’est une narration classique qui nous est offerte (au présent donc) et qui perdure tout au long de l’épisode, jusqu’à la fin où la vieille femme narre de quelle manière s’est terminée l’histoire, doublée de la version de la cousine des deux frères ; et triplée du point de vue de Mulder et Scully, ce qui donne quelque chose d’assez fouilli car on a la nette impression que le tout n’a pas été maîtrisé comme cela aurait dû l’être et que le scénariste n’arrive pas à trouver le bon mode de narration et de ce fait oscille entre plusieurs choix, sans jamais vraiment trancher (fiou, l’était longue cette phrase !). C’est un point noir dommageable pour l’épisode, surtout que l’idée de nous donner la version des deux agents du FBI me fait plus l’effet d’un prétexte pour justifier la présence de Skinner que l’on ne voit que 30 secondes et je n’aime pas beaucoup les apparitions inutiles.

Quant au scénario, c’est en fait l’enchevêtrement de deux histoires parallèles : l’enquête de Mulder et Scully sur la mort de la jeune fille et une histoire de vengeance entre deux frères. Tout naturellement donc (non non, cette transition ne fait pas du tout scolaire, je vous jure), je vais découper mon analyse (oui je sais c’est un bien grand mot mais de temps en temps cela fait du bien de se gargariser) en deux parties.

El Chupacabra

Dès le début, on a quand même peu de doutes sur la culpabilité d’Eladio Buente. Mais le tout est de savoir comment il a tué Maria. Est-il vraiment El Chupacabra comme le dit la légende ? A la première vision, j’espérais que non, parce que si c’était pour traiter des légendes mexicaines comme dans Teso Dos Bichos dans la saison 3, non merci parce que ce n’était pas très brillant (enfin de mon point de vue, je tiens à le préciser). Nous avons donc droit à une enquête bien scientifique de la part de Scully pour déterminer ce qui a mutilé la jeune femme (ainsi que les multiples chèvres de l’épisode). Il s’avère finalement que cela est dû à une infection fongique provoquée par la dermartophytose accélérée par une enzyme spéciale (dit-il en faisant semblant de parfaitement maîtriser le sujet...), enzyme que Mulder pense être extra-terrestre (oh oh... Ca sent mauvais là !), apportée sur Terre par des météorites ; ce qui expliquerait l’éclair dans le teaser qui accompagnait le phénomène. Il semblerait aussi que les deux frères supportent cette enzyme. Pourquoi ? Cela reste pour le moment un grand mystère, mais peut-être parviendrons nous à le percer ensemble...

Bon, je vous ai résumé ce qui se passe grosse... grosso modo dans l’épisode (pour ceux qui n’ont pas compris j’ai fait une référence foireuse au film des Inconnus Les Trois Frères) ; intéressons nous maintenant (non non, c’est toujours pas scolaire) à la fin, qui soit dit en passant comme ça vite fait est abominable (comme ça vous êtes déjà prévenus). Oui, car le pas à ne pas franchir dans cet épisode est malheureusement franchi : la vieille femme parle ouvertement de petits hommes verts ! J’avais presque réussi à avaler que l’enzyme (comment ça c’est pas un bon jeu de mots ?) puisse être apportée par une météorite, mais pourquoi cette facilité exaspérante ??? Un peu comme dans Space (que j’ai eu "l’honneur" de critiquer), on saute là sur l’occasion pour nous balancer des extra-terrestres à la figure. Extra-terrestre ne signifie pas forcément que l’on parle d’une entité ! Le pire dans tout ça, c’est que ce n’est pas une bêtise de dernière minute ; non non, cette fin est assumée ! Les indices parsemés dans l’épisode sont assez explicites : Mulder parle de mutilations dûes à des OVNI (ah bon ?), la description de El Chupacabra correspond à la représentation des aliens (petits, grosse tête, yeux globuleux), et on voit même un panneau avec une tête d’alien dans la ville proche du camp mexicain... Rien à ajouter, si ce n’est que dans la version de la cousine les deux frères sont des monstres et pourtant la légende ne parle que d’un seul Chupacabra, et que ça a le mérite de finir l’épisode tout de même sur une bonne note avec le "la vérité, c’est que tout le monde s’en fout" de Mulder, qui fait référence au statut d’immigré des deux frères.

Two brothers, one woman : trouble

La vengeance de Soledad envers son frère paraît plutôt compréhensible en un sens : son cadet a tué la femme qu’il aimait (enfin il pense u’il l’a tuée). Il ne me paraît pas choquant de penser que les mexicains réagiraient de la sorte dans une même circonstance et revendiquent le droit à la vengeance. Le fait qu’il hésite à tuer son frère - selon la version de sa cousine bien entendu - est dans la logique des choses (l’ambivalence des sentiments est quand même quelque chose d’assez courant chez le genre humain). Mais ce qui ne va pas, c’est ce que vient faire l’agent de l’immigration dans l’histoire ! Pourquoi aiderait-il Soledad à tuer son frère alors qu’au début de l’épisode il souligne bien qu’il ne faut pas se mêler des affaires des immigrés ? Tout ça pour respecter la malédiction comme quoi celui qui s’interpose entre deux frères finit sur le carreau... Nawak. C’est dommage parce qu’on avait là l’occasion de voir un bel essai sur la vengeance fraternelle avec tous les états d’âme que cela entraîne. Oui, dommage que ça ne soit pas très bien traité jusqu’au bout et que le scénariste tombe dans la facilité. Je me console en me disant que cet épisode sert de référence pour mon épisode préféré de la série (au passage c’est Bad Blood, et j’aurais le plaisir de vous le présenter ;) ).

Conclusion

Bon, sur ce je vais vous laisser pour cette fois parce que je ne vois plus trop rien d’intéressant à dire (et encore j’en ai déjà dit beaucoup en étant assez sympathique je trouve, car ce n’est pas l’envie qui me manquait d’être assez cassant). Pas grave, je me rattraperais encore sur un X-Episode (je précise que ces épisodes sont toutes les daubes que les autres rédacteurs n’ont pas voulu prendre et que je suis obligé de me taper parce que j’ai une conscience professionnelle, moi. Comment ça je fais passer mes camarades pour des vilains ? ^^). Oh mince, nous n’avons pas réussi à résoudre le mystère des deux frangins ! Ah oui non c’est vrai : tout le monde s’en fout.


Décidément, les épisodes qui traitent des légendes et malédictions ne sont pas vraiment faits pour X-Files. Après Teso Dos Bichos, celui-là n’est pas très brillant non plus. En voyant la fin, on se sent trahi car on a l’impression que l’enquête servait de bouche-trou, sans compter que cette facilité à parler d’aliens à tort et à travers de manière hors de propos est très agaçante. La vérité, c’est que cet épisode, tout le monde s’en fout.