Accueil > Reviews > Saison 2004/2005 > Scrubs - Saison 4 > 4.25 - My Changing Ways
Scrubs
4.25 - My Changing Ways
I hate changes
dimanche 29 mai 2005, par
Après 4 années de bons et loyaux services, Scrubs prend un grand virage. L’occasion de faire un petit bilan sur la saison passée et sur la série en particulier.
Ben oui il paraà®t qu’un coffret DVD de la saison 1 est sorti. Mais avant tout place à ce season finale un peu particulier. Installez vous confortablement sur votre carton, prenez un morceau de tarte et dégustez la suite. Et il est interdit de pleurer !
Season finale
L’épisode qui clôture la saison 4 est bizarrement très difficile à reviewer. Tout simplement parce que le bon cotoie le moins bon, tant du côté des gags que du traitement des personnages. Et au vu des derniers épisodes, la tentation serait grande de hurler à la mort. Mais je n’en ferais rien. Pas cette fois. Non, non, pas la peine d’insister je vous dis ! "Hobbes lâche moi le pied."
On le savait depuis un certain temps, Zach Braff déménage. Non je veux dire, vraiment, au sens propre. JD va quitter sa femme Turk après des années d’entente commune. Et l’épisode commence d’ailleurs par nous montrer une partie de la scène finale, où JD est assis sur une boite en carton, seul dans son nouvel appart’ bien vide, avec une grosse larme dégoulinant sur sa joue droite... ou gauche, je ne sais plus mais ça n’a pas beaucoup d’importance.
Oui j’ai bien dit sa femme, parce que comme le sous-entend JD, leur couple est vraiment hors du commun. Un petit flashback rapide nous montrera d’ailleurs la rencontre des deux lurons, à ce point opposés qu’ils en sont complémentaires. JD le geek level 148 et Turk le sportif. L’un palliant le déficit de l’autre de façon plus ou moins efficace. Parce que le pauvre JD il joue toujours comme un manche au basket au point de se prendre la balle en pleine poire. Et là y a rien à faire.
La rupture entre ces deux là ne va pas être facile, même si JD va tenter le substitut avec "Crazy" Hooch. Une des scènes les plus mémorables reste quand même la pizza géante que les deux médecins ne vont pas se partager comme ils se l’étaient promis. Mais il est temps de "bouger", et JD à la fin de l’épisode pensera quelques secondes que le destin lui réserve de belles surprises, notamment quand la jeune voisine tombe du plafond, encore nue dans sa baignoire. Ca ne dure que quelques secondes parce qu’évidemment son compagnon baraqué va aussi passer à travers le plafond gorgé d’eau. Là forcément, le changement c’est pas si top que ça. Et pour la petite histoire, non JD ne pleurait pas sur sa caisse, c’était une goutte d’eau tombée du plafond, bien sûr !
Du côté de Carla et Turk c’est bien plus simple, enfin seuls, ils passent à la vitesse supérieure : ils veulent avoir un bébé ! (Enfin c’est Carla qui vient avec l’idée et Turk qui ne peut refuser, hein).
Ca bouge, on vous dit, et ce n’est pas fini !
S’inquiétant pour la santé mentale de Jordan qui commence à détester son enfant à force d’être avec lui 24h/24, Perry convaint Kelso d’engager à mi-temps Jordan dans les bureaux. Mais évidemment on manque de place au Sacred Heart Hospital, et devinez qui va en faire les frais ? Gagné, c’est "Oh No" Ted. Jordan 24h/24 à l’hopital c’est malheureusement un tue-l’amour pour Perry, qui a le malheur de se confier à Kelso à ce sujet. Gravissime erreur ! Ni une ni deux, Kelso engage Jordan à plein temps ! Il ne reste plus qu’à Perry de tenter de dégoûter Jordan de son lieu de travail, comme par exemple en mettant en scène une fausse agonie d’un enfant au stade terminal. La ruse fonctionne parfaitement, mais Jordan se confie à Perry en lui avouant qu’elle regrettera quand même son job qui lui permettait de s’aérer l’esprit. Ce pauvre Cox n’y résistera pas, et Jordan est donc officiellement engagé au Sacred Heart Hospital.
Enfin, le meilleur (ou le pire c’est selon) est à venir, avec Elliot qui après tant d’années à douter d’elle même, essaye de ne pas obéir à son nouveau boyfriend Jake, et finit par postuler pour un job dans un nouvel hopital, non sans avoir éclaboussé de sang son patron. Ben oui la pauvre, quand elle est nerveuse elle saigne du nez et elle tousse. Au final Elliot recevra un coup de fil lui annonçant qu’elle est engagée, et elle part de l’hopital, non sans avoir causé quelques pleurs à Carla, qui se refuse à se lier d’amitié avec de nouvelles "jeunes" personnes.
Et si vous vous demandez où étaient le Janitor et Todd dans cet épisode, voilà la réponse : le Janitor propose un gâteau bourré de laxatifs. Todd en est malade, JD refuse puis accepte quand il voit que le Janitor en prend aussi, tellement il veut "gagner". Forcément les deux se retrouvent aux toilettes !
Bref, l’épisode en lui-même n’était pas spécialement drôle hormis quelques bons gags que j’ai déjà cité, mais le grand reproche que je lui ferai c’est d’aborder ces virages sans faire passer la moindre émotion. Le traitement du départ d’Elliot est quasi-catastrophique, elle s’éclipse en catiminie alors que ça fait 4 ans qu’on connait le personnage. C’est d’autant plus incorrect que rien dans l’épisode ne laisse suppposer son retour pour la saison prochaine. Mais heureusement, le contrat de l’actrice existe bel et bien pour cette cinquième saison. Ouf !
Il se dégage de cet épisode une sensation d’irréel, un peu comme si on ne reconnaissait pas notre bonne vieille série. C’est peut-être ça un changement alors ?
Quant à ces choix qui orientent la future saison, restent à voir ce qu’ils vont apporter. J’ai souvent râlé sur le manque de changement de la série, qui entamait un virage avant de revenir sur ses acquis (la relation JD/Elliot maintes fois exploitée, ou la relation Carla/Turk). A chaque fois je tombais dans le panneau en me disant que ce coup-ci ça y était : les scénaristes osent la rupture de Carla et Turk, qui devenaient franchement ennuyeux, ou le couple JD/Elliot, c’est sûr devait durer plus que 2 épisodes.
Donc voilà, chat échaudé craint l’eau froide, mais vu le bilan de la saison (cf ci-après), je pense réellement que les auteurs ont compris qu’il était temps de remanier le concept usé jusqu’à la corde. En ce sens, et contrairement au titre de la review, "i don’t hate changes", mais ces changements sont-ils les bons pour autant ?
Carla et Turk qui veulent avoir un bébé ? On a déjà eu ça avec Cox/Jordan, même si le couple est sensiblement différent, je ne peux m’empêcher de m’exclamer : encore un bébé !
Jordan à l’hopital ? Pourquoi pas. Si on arrive à lui restituer son aura de saison 1, et si on évite un traitement redondant des problèmes de couple Cox/Jordan, ça peut donner de bonnes choses.
JD dans un autre appart’. Alors là je dis non. Si c’est pour lui amener une dizaine de conquêtes différentes, et rompre encore plus la complicité avec Turk qui fait le noyau de la série, je dis NON !
Et enfin Elliot qui part bosser ailleurs. Là je suis dubitatif aussi, je vois difficilement comment l’intégrer à la dynamique de la série, à moins que son rôle ne se réduise à des apparitions éclair (non non je ne parle pas de moi). Et encore là ça ne me satisfait pas non plus, Elliot fait partie du show !
Bref, c’est pas si facile que ça de remanier le concept, et on va voir si de nouvelles têtes vont pouvoir insuffler un second souffle à la série. Pour ça il va falloir attendre, puisqu’à l’heure où j’écris ces lignes, Scrubs n’a toujours pas de grille de diffusion (NBC sucks !) (rassurez vous elle n’est pas annulée pour autant, peut-être que la carrière de Zach Braff au ciné explique cela). En clair, je suis un peu inquiet pour l’année prochaine, même bouche-trou, Scrubs fonctionnait bien de par la fidélité de ses téléspectateurs. Si maintenant en plus, la nouvele formule ne plait pas, ça risque de faire mal. Mais bon "trust Scrubs"...
Bilan de la saison 4
La qualité des épisodes de Scrubs était à ce point constante que l’on ne se posait même plus de questions. Cette année fut par contre étrangement inhomogène, avec de très grands épisodes, de bonnes idées, mais aussi quelques épisodes nettement moins inventifs, répétitifs, ou qui décevaient par l’orientation des personnages. Et c’est malheureusement vers la fin de saison que ceci se ressentira le plus.
La qualité des guests était toujours là avec un enchaînement d’épisodes cultes (4.07 au 4.11) : Heather Graham même si elle n’a pas toujours eu de grandes storylines s’était plutôt très bien intégré à la série (son départ à l’épisode 4.08 figure parmi les meilleurs épisodes), le retour de Cavanagh permet des épisodes exceptionnels (4.07), Julianna Margulies même si elle n’était pas tout le temps convaincante en avocate aura la chance de participer à un autre excellent épisode (4.10), et Matthew Perry fait son remake hitchcockien (4.11). On aura aussi droit à un Colin Farrel surprenant.
La saison tentera également des concepts différents : "Her Story" centré sur Elliot (pas très réussi), tout comme la mise en quarantaine (pas assez exploitée). Mais aussi et surtout le brillant my life in four cameras, bien plus qu’un éloge à Cheers. Un épisode hors norme à voir absolument, même s’il n’est de loin pas un épisode hilarant.
Pour rappel, on a donc eu plusieurs storylines cet année.
La post rupture JD-Elliot qui débouche sur le co-chief residency...et une réconciliation. A partir de là Elliot va un peu servir de bouche trou dans les épisodes.
Du côté de Cox/Jordan, là on sent aussi un recul par rapport à l’"amour vache". La relation entre ces deux personnages a toujours été le petit piment supplémentaire qui prônait une autre vision du couple. Après un tentative ratée de redessiner ce couple comme un couple normal en début de saison, les auteurs ont compris que cette évolution nuisait à leurs personnages.
Du côté de Carla/Turk on va se payer pendant les 2/3 de la saison des storylines répétitives, ennuyeuses et surtout prévisibles (même le diabète de Turk ne relèvera pas le niveau). Puis on va essayer de nous vendre un gros mensonge sur une séparation définitive du couple, avant de revenir en arrière pour la 74è fois dans la série. Le gros problème étant que les auteurs sont rarement arrivés à écrire autre chose que sur ce couple, au lieu d’écrire des histoires séparément pour chacun des personnages.
Du côté des histoires médicales, il faudra attendre le 4.20 pour enfin voir quelque chose qui transcende le thème.
Au final la saison aura quand même été très bonne, elle a malheureusement le mauvais goût de finir sur les rotules, en essayant de nous faire oublier qu’elle nous a quand même une fois de plus bien mené en bateau sur l’orientation des personnages.
Rien de catastrophique, donc. Voilà de quoi rassurer le Drum, et de quoi m’éviter un lancer de kiwis moisis.
Petit bilan de la série
Au bout de 4 ans, il était peut-être temps de dire quelques mots sur une des plus grandes sitcoms de ces dernières années. Oui ceci est un court paragraphe rempli d’éloges, de compliments, d’amour envers presque 100 épisodes bourrés de bonne humeur et de talent.
L’occasion aussi pour moi de tester si la série est toujours aussi efficace quand on replonge avec délices dans la saison 1 en DVD.
Alors certes depuis, quelques coupes de cheveux on changé, on a eu moins de parodies et moins de monologues de Cox, moins d’histoires médicales, des tentatives avortées de soaperiser des relations, mais le charme de la série est resté intact.
Et c’est bien là l’essentiel, non ?
Bon alors c’était comment le boulot de revieweur cette année ?
Ah. Quelle bonne question. Je suis passé de revieweur régulier level 50 à grossiste irrégulier level 5. Faut dire qu’après tant de sorts vaudous lancés par Hobbes et le chant des sirènes d’Oz, il était difficile de ne pas muter. Enfin ça va, pour l’instant ma dose de kiwis me permet d’éviter une transformation en Phil Bauer level 1, mais je vais faire gaffe, promis.
Merci à tous de m’avoir lu pendant cette saison. Rendez vous pour "ma saison à moi" bientôt, et peut-être pour Monk cet été.