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Smallville
4.06 - Transference
Smallvide...
mardi 2 novembre 2004, par
Smallvide… Je sais pas pour vous, mais moi, je trouve que c’est un surnom qui va bien à la série !
Bon, autant vous l’avouer tout de suite : quand j’ai accepté de reviewer quelques épisodes de Smallvide cette année, je ne savais absolument pas à quoi je m’engageais ! En effet, contrairement à mes faux culs de collègues (et Tonio le premier) qui s’évertuent depuis plus de 3 ans à taper sur la série tout en la suivant assidûment, je n’avais pas regardé plus de 30 secondes d’un épisode depuis le pilote de la Saison 1.
Aussi, ayant abandonné la série à l’époque ou c’était con et chiant, mais pas plus que plein d’autres séries du même genre, j’étais loin d’imaginer le gouffre, que dis-je, l’abîme abyssal de ces 40 minutes que j’allais devoir reviewer. Rien, rien de rien ne m’a intéressé dans l’épisode ! Même pas une réplique, même pas un acteur, même pas les muscles de l’hideux Tom Welling… Rien !
Cette série est vide : vide de tout talent d’acteur, vide de tout scénario, vide de toute créativité dans la réalisation ou les dialogues, vide de tout intérêt, vide, vide, vide ! A côté, de Smallvide, même un spin off cross over « Attack of the blond » centré sur Spike, Kim et Dent de Cheval aurait l’air rempli de bonnes idées !
Et le pire… C’est qu’il paraît que j’ai eu droit à un bon épisode ! Le meilleur de la saison même ! Un « épisode culte », comme dit Ju ! Mais bordel de merde, qu’est-ce qu’ils lui trouvent tous à cette série à la fin ???
Non, ça, en fait, j’ai l’explication… Elle tient sur une photo… Sauf que Ju ne veut pas que je la publie, il la garde pour sa review…
Mais trêves de critiques stériles, passons à un massacre en règle de l’épisode, scène par scène, débilité par débilité !
Donc, tout commence par une scène bien débile où Clark joue au football (enfin, un truc avec un ballon, je m’y connais pas trop dans le domaine en fait) avec… des vaches ! Vous me direz, c’est bien, il s’est trouvé des amis à son niveau ! Certes… Sauf que quand même, c’est très maladroit de la part des scénaristes, et ce pour deux raisons :
1) Le jeu impeccable de la vache (que d’émotion dans son seul et unique meuglement) ne met pas en valeurs du tout celui de Tom Welling. Au contraire !
2) Par cette comparaison hâtive et tendancieuse, les scénaristes laissent entendre que le QI d’un bovin suffit pour exceller dans ce genre de sport (remarquez, ça aurait pu être pire : Welling aurait pu jouer tout seul !). C’est sûrement vrai, mais ce n’est pas une raison pour le dire à la télé !
Les vaches ont par contre un avantage : en plus d’être des figurants pas chers (qui, en plus, ne se jettent pas sur Tom Welling pour lui arracher ses vêtements dès le début du tournage), elles préparent inconsciemment le téléspectateur à la niaiserie des 40 minutes qui vont suivre…
Bref, voilà que Jonathan Kent et un mec en rouge que je ne connais pas arrivent, et félicitent Clark de s’entraîner ainsi à socialiser avec d’autres êtres vivants. En théorie, un être humain normalement constitué serait embarrassé d’avoir été surpris en train de PARLER avec des VACHES… Mais Clark vient d’une autre planète, rappelons le (ou alors ça vient simplement du jeu de Tom Welling qui exprime l’embarras avec la même neutralité affligeante qu’il emploie pour toutes les autres émotions).
Bref, après cette intro hautement philosophique et engagée sur les relations humano-bovines, l’épisode démarre quand Clark entend soudain un affreux sifflement qui lui fait très mal aux oreilles… Evidemment, l’idiot de mec en rouge n’est pas un geek (il joue au football américain) et ne comprend donc pas que Clark dispose une super oreille qui lui permet d’entendre super loin… Kilékon !
Bref, Clark s’éclipse (malheureusement pour nous, nous nous éclipsons avec lui, signe que le calvaire n’est pas fini) et court (vole ?) à la vitesse de l’éclair jusqu’à la prison du coin (Brrrr… Kansas State Penitenciary… Ca fait flipper !). Bon, là, on a la preuve que Clark n’est pas le seul personnage très con de la série, puisque Lex qui, si j’ai bien compris (en même temps, c’est Tonio et Ju qui expliquaient alors c’est pas garanti), a envoyé son propre père en prison après que celui-ci aient essayé des millions de fois de le tuer, rend une visite à son cher Papa et ne se doute d’absolument rien lorsque celui-ci lui fait le discours classique du « je t’aime et je regrette tellement de t’avoir fait du mal ». Marrant ça, je ne me rappelais pas que Lex était blond quand il avait encore des cheveux ! Merde, même Sydney dans Alias se méfie quand Maman Bristow lui sert ce genre de truc larmoyant, et pourtant, c’est un cas d’étude niveau idiotie !
Bref, Super Clark intervient et là, avec l’aide de plein de ralentis tous moches et d’effets spéciaux tous pourris (pourquoi l’âme de Lionel est verte et celle de Clark blanche ? c’est un message contre les défenseurs de l’environnement ?), on nous montre avec insistance ce que n’importe quel spectateur intelligent aurait pu comprendre tout seul (quoi que, vu le jeu de Welling, ç’aurait pas forcément été évident !), à savoir que notre héros change de corps avec son pire ennemi !
Houlà là ! Mais c’est vraiment tragique ça ! Et si Clark ne retrouvait jamais son corps ? Et si, en fait, dans tous les comics, Superman n’était qu’un Lionel Luthor reconverti ? Et si… Oups. J’oubliais. On est dans Smallville. Bon, courage Lionel, tout sera réglé dans 40 minutes, tu n’auras pas à supporter la paternité de Jonathan Kent trop longtemps !
Bon, ensuite, évidemment, Clark-Lionel (ou Lionel-Clark ? je suppose que ça dépend de si on donne la priorité au physique, ou à la beauté intérieure… bon, je suis superficiel, donc on va opter pour le physique) réussi à sortir de la prison, et cet idiot de Lionel-Clark n’a évidemment pas l’idée de beugler à Lex des trucs intelligents du style « C’est moi Clark, on s’est embrassé pour la première fois dans le pilote de la série quand je t’ai fait du bouche à bouche, la première fois qu’on a fait l’amour, je me suis endormi avec la main posé sur ton crâne, tu dois me croire Lex, tu dois me croire !!! » pendant qu’il en est encore temps. Il se retrouve donc impuissant et sans pouvoir dans la prison, pendant que son amant inconscient ramène Clark en voiture chez lui.
Bon, ensuite, on a droit à une succession de scènes qui confirment que, non, les personnages de Smallvide ne sont pas des geeks et ne savent pas reconnaître les symptômes les plus bateaux d’un changement de corps (oublier le prénom des gens qu’on connaît, oublier qu’on a des super pouvoirs, dire des trucs à côté de la plaque, draguer sa mère, draguer sa meilleure amie, draguer son ex…)
Franchement, ces scènes ne sont pas très intéressantes, mais elles ont au moins un mérite : celui de faire défiler un à un les personnages de la série. Ce qui me permet d’abandonner un court instant l’épisode pour passer à un sujet un peu plus sérieux et actuel : une étude sociologique du comportement électoral des héros de la série. Mais pour qui votent donc les habitants de Smallvide ? Un esprit simpliste pourrait penser : ils habitent au fin fond du Kansas, ils passent sur la WB entre Charmed et 7 à la Maison, ils votent forcémment républicains !
Eh bien pas du tout ! Figurez vous, au contraire, que les comportements sociaux-politique des personnages sont bien plus complexes qu’il n’y parait !
Commençons par le plus facile : Pa Kent. Pa Kent a la quarantaine bien tassé, il refuse que sa femme travaille, il refuse que son fils joue au football, il répare ses tracteurs à main nue, il encourage l’abstinence chez les jeunes et il porte des chemises à carreaux… Pa Kent vote Républicains bien sûr !
Maintenant, Ma Kent. Ma Kent est la Maman idéale (sauf que elle, elle n’est pas jouée par Marcia Cross, et qu’elle est par conséquent aussi insipide et insupportable que toutes les autres Maman idéales de la télévision), elle fait la cuisine, le ménage, et elle accepte de dormir dans le même lit que Pa Kent. Ma Kent est aussi étonnement naïve en ce qui concerne les choses de la vie, puisqu’elle ne trouve pas du tout étrange que son fils de 18 ans (enfin, 30 ans plutôt vu la tête de Tom Welling) veuille lui faire un gros câlin après lui avoir dit qu’il la trouvait très jolie, ni qu’il en profite pour lui écraser la poitrine et lui peloter les fesses (Scène pseudo incestueuse qui aurait sans doute pu être intéressant… si la série passait sur HBO. Ici, elle est juste aussi fade et chiante que les autres). Ma Kent a aussi l’air d’être une personne non violente, cherchant à promouvoir la tolérance et l’amour de son prochain… Ma Kent est un cas difficile, et si elle devait choisir, elle hésiterait sans doute entre Démocrates et Républicains…
… Sauf que voilà : Ma Kent est mariée à Pa Kent. Par conséquent, Ma Kent n’a pas à choisir toute seule, il lui suffit de se reporter au vote de son mari qui, grâce au chromosome Y que lui a offert la nature, comprend beaucoup mieux toutes ces questions de politique qu’elle. Ma Kent vote Républicain, donc, même si elle ne sait pas vraiment ce que c’est !
Clark, lui, ne vote pas. Il vient d’une autre planète. Et un étranger, évidemment, ça ne vote pas.
Lionel Luthor non plus ne vote pas. Les gens en prison, ça ne vote pas. Mais sinon, nul doute qu’il aurait voté Républicain pour bénéficier des réductions d’impôts ! D’un autre côté, maintenant qu’il est fauché et que toute sa fortune est passée dans les mains de son fils, il est probable qu’il se détourne vers les Démocrate… C’est pas vraiment un homme de conviction, le Lionel…
Lex, lui, est confronté à un affreux dilemme. A la tête de l’immense empire financier de son père, il aimerait bien voter Républicain pour pouvoir faire fructifier son argent sans avoir à le partager avec des pauvres. D’un autre côté, il aimerait aussi pouvoir se marier légalement avec Clark Kent pour pouvoir enfin vivre son amour au grand jour et s’envoyer en l’air (c’est dans son contrat avec la WB : pas de sexe avant le mariage !), et pour ça, il vaut mieux qu’il vote Démocrate. L’argent ou l’amour ? L’amour ou l’argent ? Lex choisira probablement l’argent : de toutes façons, Clark n’est pas encore prêt à annoncer leur relation à Pa Kent, alors le mariage, c’est pas pour demain…
Maintenant, parlons de Lana, personnage hautement complexe et subversif de la série. Lana porte des hauts qui laissent voir ses épaules et les bretelles de son soutien gorge, elle sort avec un mec plus âgé qu’elle alors que « c’est interdit », elle a un tatouage sur les fesses et, en plus, elle a passé l’été avec de dangereux pacifistes gauchistes mangeurs de grenouilles à Paris… en plus, elle a même des ancêtres mangeurs de grenouille qui ont été brûlé pour sorcellerie, comme elle l’a découvert en faisant une recherche sur Internet (marrant ça, j’ai tapé mon nom sur Google pour voir, et j’ai rien trouvé sur mes ancêtres… mais quel est donc ce moteur de recherche miraculeux qu’a employé Lana ?). Lana votera Démocrate, bien sûr. Mauvaise graine, va !
Enfin, at least but not at last, le cas très complexe de Chloé. Tout semble prédestiné à pousser Chloé dans le camps Démocrate : elle écrit des articles subversifs dans le journal du lycée, elle a aidé à faire emprisonner un riche homme d’affaire malhonnête, elle porte des débardeurs verts… Sauf que voilà, Chloé est blonde : le 2 novembre, elle a tout simplement oublié d’aller voter !
Bon. Voilà. Après cet instructif intermède, reprenons le cours de l’épisode. Donc, pour résumer, personne ne se doute de rien pour Clark-Lionel, même pas Lana et Chloé quand, après 3 ans de discours encourageant à l’abstinence, leur héros essaye de se les taper. D’ailleurs, c’est un peu étonnant qu’une crapule comme Lionel Luthor, avec les pouvoirs d’un neuneu comme Clark, ne parvienne pas à ses fins de gré ou de force… Moi je dis, heureusement pour ces deux là qu’elles passent dans une série sur la WB !
Personne ne se doute de rien… Sauf Lex, évidemment, qui grâce au pouvoir de l’amooouuuuuuur finit par voir clair dans le jeu de Tom Welling (et ça, reconnaissons lui que c’est pas facile !). Ma Kent, elle, a du se faire briefer la situation par Lionel-Clark lui-même. Quant à Pa Kent, il n’a purement et simplement rien compris, mais ça, on s’y attendait.
Bref, après une succession de scènes absolument pitoyables, dont une émeute « ozienne » dans la prison du Kansas sur fond d’une musique pseudo violente insupportable dans laquelle Lionel-Clark découvre que même s’il a un vieux corps malade, il peut encore battre un colosse de 150 kilos à mains nus par la seule force de sa volonté, nos deux héros récupèrent finalement leur corps.
Tout est bien qui finit bien ? Pas forcémment ! Figurez vous qu’il y a tellement d’enjeux que l’épisode se poursuit encore pendant 10 minutes après ça !
D’abord, il y a l’horrible question : que va faire Lionel maintenant qu’il connaît le secret de Clark ? Pas grand-chose : il a oublié tout ce qui s’était passé depuis le changement de corps. Quelqu’un a dit « Convenient » ?
Ensuite, Lana et Chloé vont elle pardonner à Clark de s’être comporté comme un affreux muffles pendant tout l’épisode ? Eh bien là, surprise : non ! Elles sont toutes les deux très en colères après le pauvre Tom Welling, et même ses regards de cocker à la Ryan n’y font rien ! Bon, c’est pas grave, elles lui pardonneront tout dans le prochain épisode, on ne s’inquiète pas !
Mais et Lex alors ? N’a-t-il pas vu Clark utiliser ses pouvoirs devant lui ? Ne commence-t-il pas à deviner lentement la vérité ? Pas du tout ! Visiblement, il était plus doué pour comprendre que le Clark buvant de l’alcool dans son bureau n’était pas le vrai que pour griller que l’excuse du « mes super pouvoirs son venus avec l’échange de corps, c’était temporaire », même Lois ne l’aurait pas gobée !
Bref… 5 pages déjà, 5 pages sur 40 minutes de vide astronomiques. Je crois que je vais arrêter là. Pour résumer cet épisode, c’était nul, et chiant, et surtout, c’était très, mais alors très, très con. Vivement le prochain, que je m’amuse un peu. Parce que la prochaine fois, j’exigerai de reviewer un épisode avec Lois dedans, non mais !