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Alias

4.16 - Another Mister Sloane

Cours, Vaughn ! Cours !

lundi 25 avril 2005, par Ju

Autant l’annoncer tout de suite : je n’avais pas autant pris mon pied devant la série depuis "Hourglass". Maintenant que c’est dit, je suis libre manquer de retenue, d’abuser des superlatifs et de partir complètement en vrille. Comme d’hab, quoi.

De toute façon, comment prétendre écrire quelque chose d’objectif alors que j’ai commencé à jubiler dès l’apparition de la Grosse Boule Rouge pendant le prégénérique ? Alors vous vous imaginez bien qu’avec l’horloge, le portrait de Syd et la Circonférence géante, les sautillements incessants ont pris le pas sur la cohérence.
Et avec cette scène finale...

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Attack of the... non, même pour moi elle est nulle...

Vu la fin de l’épisode précédent, on se doutait plus ou moins que Syd et Vaughn auraient plutôt très très envie de se débarasser une bonne fois pour toutes de cette sale fouine d’Arvin Sloane. Mais voilà, Syd et Vaughn étant les héros de la série (sans déconner... oui, je sais, c’est triste), ils ne peuvent décemment pas se salir les mains et préfèrent en parler d’abord avec Radioactive Jack (il lui fallait son nom de X-Man maintenant qu’il est en pleine mutation).
Radioactive Jack n’est pas trop content d’appprendre qu’il a tué Irina pour rien, et cela nous emmène à une confrontation assez extraordinaire entre lui et Sloane. A la suite d’une conversation houleuse, Jack décide de laisser à Sloane une chance de prouver son innocence.

Cette scène est excellente en bien des points. Déjà, c’est la première fois depuis le début de la série où Jack laisse autant paraître ses émotions, ce qui donne à Garber l’occasion de s’éloigner de son "visage de joueur de poker". C’est sans surprise, Rifkin et lui sont brillants. C’est à vous faire regretter que la série ne tourne pas autour d’eux...
Autre point important, leur satané pacte-secret-dont-on-ne-saura-jamais-rien est à nouveau abordé, et on a surtout la confirmation que Jack a bien tué Irina. Et ça, dans un monde où beaucoup de personnes sont "censées être mortes", c’est un luxe assez rare.

Quand Roberts est amené à identifier Sloane comme étant son employeur, il a un petit soucis. Parce que l’homme en face de lui est son boss, sauf que ce n’est pas vraiment lui.

Et on comprends bien son hésitation en retrouvant Cloane, le clone de Sloane, qui vient de faire enlever une scientifique pour... assembler une machine de Rambaldi. Pour la convaincre de coopérer, il lui montre une Boule Rouge de Rambaldi en modèle réduit (Ahhhh....), et lui explique comment il a découvert ses travaux : alors qu’il était ingénieur dans l’armée, des années auparavant, on lui a demandé de travailler sur un manuscrit. Depuis, il n’a cessé de collectionner ses artefacts. Une histoire identique à celle du vrai Sloane.
C’est à ce moment précis que j’ai commencé à trouver de l’intérêt à cette intrigue. Là où on pouvait craindre que Cloane ne soit qu’un frangin caché (parfois, mon passé caméléonesque me rattrape), l’épisode nous offre un mystère tout autre. A partir du moment où Cloane n’est plus vraiment un imposteur mais croit vraiment être Sloane, qu’il partage ses obsessions, sa foi, voire son fanatisme, qu’il torture et kidnappe comme l’ancien Sloane, on touche une histoire intéressante. Ce qui est bon, c’est que ce qu’il raconte est paradoxal : en ayant vu la série depuis le début, on en aurait peut être entendu parler si un autre fanatique avait poursuivi une quête rambaldienne depuis 35 ans.
En tout cas, cette intrigue redonne un bon coup de fouet à la série, et nous offre un nouveau méchant charismatique. Joel Grey est parfait dans le rôle du double, il joue brillament des attitudes, de la façon de parler de Rifkin, et de leur ressemblance troublante qui ne gache rien.

Maintenant Sloane innocenté, les Sydnettes se mettent au boulot et cherchent à identifier l’imposteur. Qu’ils ont surnommé Cloane. Et Rolling Sloanes. Enfin bref, pour cela, ils n’ont pas trop d’autre choix que d’utiliser Roberts, mais pas sans lui avoir promis au préalable une protection top efficace, vachement bien, et que juré il se fera pas tuer pendant la mission par leurs propres agents comme Emily Sloane. Parce qu’ils ont pas beaucoup d’agents, à APO, et qu’on a confisqué son arme à Dixon.
Roberts, l’inconscient, accepte le deal, et on lui confie le Trucmuche Nightingale. Pourquoi lui confier le vrai Trucmuche Nightingale alors que leur mission va sans doute échouer ? Mais pour que l’intrigue avance, pardi !

Comme prévu, Cloane se débarasse de Roberts ET s’empare du précieux Trucmuche. C’est qu’elles sont pas douées, les Sydnettes. Ou alors leur adversaire est vraiment très fort.
Ce qui est sûr, c’est que Cloane a suivi la série, puisqu’il utilise un vieux coup de Sloane pour arriver à ses fins : le cable de l’ascenseur est coupé, et l’objet récupéré au sous-sol. Heureusement que la boite était assez solide pour résister au choc. Ils devraient faire les ascenseurs dans le même matériau...

En tout cas, c’est un très bel exemple de recyclage d’intrigues bienvenu et apprécié. Et c’est assez rare pour être souligné. Là où l’épisode est particulièrement bien pensé, c’est que ce qui est habituellement une faiblesse (le manque d’idées nouvelles) est réutilisé ici à leur avantage, et qu’ils l’intègrent complètement à l’intrigue, en se servant du kidnapping et de l’ascenseur pour illustrer les similitudes troublantes entre Sloane et son double. Ca, c’est très bien joué.

Mais revenons nous en à nos Sydnettes. Syd a un plan. Cherchant une nouvelle fois à prouver son incompétence, elle propose qu’ils utilisent Sloane pour arrêter Cloane. Pour cela, elle lui demande d’étudier les artefacts de Rambaldi en possession du DSR, pour essayer de deviner les intentions de son double.
Utiliser le mal pour combattre le mal... Voilà que Jeff Bell réutilise une storyline de la saison 4 d’Angel...

Lâché dans le Musée Rambaldien, Sloane se paye un petit voyage au coeur des saisons précédentes. Parmi des artefacts qu’on connait, ou non, siège fièrement, accroché au mur, ceci...

This woman here depicted...

Ca fait toujours plaisir...
Sloane étudie, réfléchi, replonge, et nous annonce, d’une voix d’outre-tombe, qu’il a compris. Pour construire sa machine, Cloane a encore besoin d’un produit chimique. En utilisant un ancien contact, qui au passage nous révèle un ou deux détails surprenant sur Omnifam, Sloane découvre où se cache son double, et les Sydnettes préparent une mission pour l’appréhender. Et peut-être faire de lui leur nouveau boss.

En parallèle, Nadia n’est pas vraiment ravie que son père ait été "forcé" (Arf !) de replonger dans son ancien passe-temps favori. Et avec une seule scène entre Nadia et son père, j’en suis venu à croire l’incroyable : que Sloane a bel et bien abandonné sa quête de Rambaldi, pour sa fille.

Entre nous, la rédemption de Sloane, personne n’y croit (n’y croyait... peu importe). Et même si il n’a pas vraiment trahi la CIA l’an dernier (il recherche sa fille, ok, il la kidnappe, ok, mais bon...) on s’attend tous depuis le début de la saison à ce qu’il les re(pas)trahisse tous !
Pourtant, cette semaine, grâce à une scène particulièrement efficace entre Sloane et Nadia (bien meilleure que celle de la semaine dernière qui tombait un peu à côté je trouve), j’y ai cru à sa rédemption. Et ça, pas seulement grâce à l’émotion qui transparait, mais plutôt grâce aux mots de Jack à Irina dans "A Dark Turn"... Tout comme Sydney a toujours empêché Jack d’être consummé par la quête de Rambaldi, Sloane a trouvé à son tour, en Nadia, de quoi remplir le vide dans sa vie.
Pour lui, la rechute n’en est que plus tragique. Et elle ne l’aurait pas tant été si ils n’avaient pas réussi à nous faire voir que son amour pour sa fille l’a vraiment transformé.

En bonus, on a enfin des éclaircissements sur ce qu’ont fait Nadia et Sloane entre les deux saisons. On nous explique enfin pourquoi ils s’étaient quittés en mauvais termes (Sloane est devenu de plus en plus fou à mesure qu’ils s’approchaient de leur but). On comprend mieux, enfin, comment Sloane a pu laisser la Sphère de Vie à la CIA. Et pour la première fois, on a l’impression qu’on va finir par les avoir, ces foutues réponses !

Chili. Ils y parlent toujours espagnol... Les Sydnettes s’infiltrent super discrètement dans le repaire secret de Cloane (une montagne de la forme de la tête de Ron Rifkin... taré). Une fois séparés en 3 groupes (les inutiles d’un côté, Sloane et Sydney de l’autre, et Dixon, puni, tout seul à l’entrée), ils investissent le batiment, jusqu’à ce que Sloane et Syd se retrouvent nez à nez avec une Grosse Boule Rouge de Rambaldi, dans toute sa splendeur. Sydney veut la faire sauter (Cours, Vaughn ! Cours !!!), mais Sloane considère sa "valeur scientifique" (junkie). Pas le temps de discuter, les Sydnettes sont coincées et Syd doit aller les aider, laissant Sloane tout seul. Idiote.

Là, Sloane pète un tantinet les plombs, et passe ses nerfs sur le second de son double en lui explosant la tête à grand coup d’artefact, encore, et encore.
A l’occasion de cette scène terrifiante, on fait quand même un sacré bond en avant (ou en arrière, d’ailleurs) mythologiquement parlant. Entre un "simple-minded dilletante" et "you, unworthy" qui sortent du coeur, Sloane nous révèle que le but de Rambaldi n’est pas l’immortalité, ce n’est qu’une rumeur, et que sa finalité est tout autre. Et ça, non seulement c’est parfaitement mis en scène, mais mine de rien ça remet en question tout ce qu’on croit savoir depuis l’excellent épisode 8 de la saison 1. Si les travaux de Rambaldi ne portent pas sur l’immortalité... sur quoi portent-ils ?

Sur ce, Nadia arrive et découvre son père, le visage éclaboussé de sang et un cadavre au pied. Il rassure sa fille, tout est fini.

Le titre de l’épisode prend tout son sens, Nadia vient de rencontre l’Autre Monsieur Sloane en question. J’aime ça, les titres un peu intelligents. Parce que ça fait un an, et je n’ai toujours pas compris "Resurrection"...

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Sacré Milou !

Un mot sur le retour au premier plan de Rambaldi. Il est loin d’avoir été traité comme l’an dernier, et ça c’est une excellente nouvelle. Je m’explique.
Plutôt que de l’utiliser à tord et à travers, genre... alors, la boite avec "Irina" écrit dessus contient un virus, le Passager, et il faut des clés pour l’ouvrir. Sauf que non, la boite, en fait elle contient le coeur de Di Regno, la batterie nécessaire à l’activation d’Il Diré, l’objet ULTIME, qui donne l’ADN du Passager, qui n’est pas un virus, mais une personne. Et la Clepsydre contient un liquide vert, qui se transforme en boule, qui est une batterie aussi, pour activer un autre artefact qui donne les ondes cérébrales du Passager, parce qu’en fait son ADN sert à rien, et on pourra donc le retrouver grâce au SATTELITE QUI LIT LES ONDES CEREBRALES !!!! Une fois retrouvé, il faut utiliser un autre liquide vert, qui se transforme pas en boule, mais qui une fois injecté dans le Passager fournit des équations, qui une fois décodées, fournissent la localisation de la Sphére de Vie, l’objet ULTIME !
Non, là Rambaldi a simplement été utilisé pour parler de Sloane. De comment sa fille l’a transformé. Et de comment son obsession pourra à nouveau le conduire à sa perte. Et ça, c’est super bien.

Cela dit, je n’ai rien contre la Grosse Boule Rouge, hein, cette espèce de batterie qui sert à activer on sait pas trop quoi et qui se transforme en eau qui contient un virus qui fait saigner des ongles.
Sacré Milou.


Finalement, modifier l’ordre de diffusion de "Tuesday" était une nécéssité. Parce que si un épisode aussi génial, mais ne parlant pas de Rambaldi et cassant l’arc, avait été montré après celui là, on aurait tous eu beaucoup plus de mal àl’apprécier.
En attendant, Goddard n’a plus d’épisode prévu cette année, mais puisqu’on aura une saison 5, on peut espérer qu’il soit un peu plus présent l’an prochain...