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Alias

4.18 - Mirage

In. Your. Face. Jerk.

samedi 7 mai 2005, par Ju

"Mirage", ou comment réussir à merveille un épisode consacré à la famille Bristow, comme à la belle époque, sans avoir à payer Lena Olin un demi milliard de dollars pour qu’elle se repointe pour deux scènes. Preuve que la radinerie, ça a du bon !

Pas d’intro sans fin aujourd’hui, on se dépêche pour parler de LA scène.

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I see not-so-dead people

Allez, entamons immédiatement, dans la joie et la bonne humeur, le résumé de cet épisode dont j’ai passé les 20 premières minutes à me poser la question suivante : "C’est bien beau tout ça, mais ils veulent en venir OU avec leurs conneries ?"

On reprend donc là où l’action s’était arrêtée la semaine dernière. Bien qu’ayant vu les deux épisodes à trois jours d’intervalle, j’avais déjà oublié que Marcus Dixon s’était infiltré dans un très dangereux groupe de Terrorists of the Weeks (ils se déplacent en bande, maintenant), pour tenter de mettre la main, au péril de sa vie (mouarf), sur un produit qui peut arrêter le temps, contrôler une armée de poux, chanter du Mireille Mathieu à longueur de journée sans se lasser... le fait est qu’on s’en tape carrément, de cet Hydrosek. L’épisode précédent était déjà suffisamment mauvais sans qu’il vienne nous pourrir celui là.

Et apparemment... le scénariste était d’accord avec moi puisque l’affaire est torchée assez rapidement.

Dans une boite de nuit, jusque là rien de surprenant, les Sydnettes se sont infiltrées, ok je suis, et Sydney en particulier porte une perruque rouge, ah... la perruque rouge. D’un coup, bam bam bam, explosions de tous les côtés, pistolets qui volent, tartes dans ta gueule, coups de pied rotatifs, et hop, l’Hydrosek est récupéré par les Sydnettes.
Bien joué les filles !

Mais... c’est bien beau, la scène d’action, la musique et tout ça, mais ils veulent en venir OU avec leurs conneries ?

Ce qui est marrant, c’est que tout le monde semble se foutre éperdument de où ils vont, et chaque personnage continue son truc dans son coin, en égoïste. Déjà, Nadia accueille Tata Braga chez elle, enfin chez Sydney, parce que Nadia est peut être un peu conne, mais elle est serviable. De son côté, Tata Braga oeuvre et manoeuvre avec son bras droit, Bob Derevko (aucun lien), dans le but de s’emparer de l’imbuvable Hydrosek, une arme tellement puissante qu’il est dit qu’elle pourrait ramener les oies mortes à la vie. Et ça, c’est très puissant. Enfin, Sydney s’inquiète pour son père qui a disparu, surtout qu’elle a fait cracher le morceau à Marshall sur sont état de santé, et nous, on suit ses recherches déséspérées, contents, mais un peu inquiets.

Parce qu’entre nous, c’est bien beau que chacun fasse son truc de son côté et tout ça, mais ils veulent en venir OU avec leurs conneries ?

Poursuivant ses tentatives infructueuses pour retrouver son Pôpa, Syd visite l’appartemment parternel pour la première fois avec Vaughn, qui de toute façon ne savait plus trop quoi inventer pour éviter de rencontrer Tata Braga (une sombre histoire de facilité scénaristique pour éviter d’avoir à expliquer une incohérence... je sais pas trop).
Dans l’appartement, un sombre secret est révélé : Jack nourrit un chat ! Voilà qui ajoute une nouvelle couche à la personnalité déjà bien sombre de Jack Bristow...

Pendant ce temps, le susnommé M. Bristow continue de rendre visite à son docteur. Le Docteur Shyamaliddell. Mais voilà, le Dr. Shyamaliddell est louche et veut injecter un poison à ce pauvre Jack, dans un effort déséspéré pour le guérir. Et pour qu’il ne se fasse pas de mal pendant le traitement, il lui attache les poignets.
Mon Dieu, mais c’est bien sûr, c’est LA qu’ils veulent en venir : le Dr. Shyamaliddell est un méchant !!!

Sauf que non. Quand Sydney retrouve enfin son père, il est en pleine crise d’hallucination, dans un repère de junkies, en train de se piquer.

C’est bien beau, ce twist et tout ça, mais ils veulent en venir OU avec leurs conneries ? Parce que mine de rien, on approche de la moitié de l’épisode !

Désormais, la condition de Jack est connue de tous. Il est mourrant, et aucun traitement efficace n’existe. Seulement voilà, même les hallucinations de Jack ont du sens, et ce bon Docteur Shyamaliddell existe vraiment. Le hic, c’est que Jack lui même s’est occupé de le faire disparaitre 20 ans plus tôt, lui forgeant une nouvelle identité pour le mettre en sécurité, et vu que ce vieux Jackou vole actuellement au dessus d’un nid de coucou, il ne peut pas les aider à le retrouver.

Les 20 premières minutes sont passées. La pseudo intrigue de la semaine dernière est plus ou moins bouclée. Dixon a été remis dans sa boite, heu... son bureau. Une nouvelle piste a été lancée avec la disparition de Jack, pour être déjà résolue. Nos personnages sont dans une impasse.

C’est bien beau tout ça, mais ils veulent en venir OU avec leurs conneries ?

Et c’est là qu’intervient l’idée stupide d’Arvin Sloane.
Sloane a un plan, stupide donc, qui consiste à ce que Sydney profite de "l’absence" de Jack pour lui faire croire qu’ils sont en 1981 et qu’elle est Laura Bristow. Syd doit jouer le rôle exact de sa mère à l’époque et manipuler Jack pour obtenir des infos sur son boulot à la CIA. Oui, c’est stupide. Oui, c’est même carrément tordu. Oui, cette idée stupide est absolument géniale d’un point de vue scénaristique.

C’est marrant, enfin un peu, mais je m’étais toujours imaginé Irina obtenant des infos soit en fouillant dans les affaires de Jack, soit par confidences sur l’oreillet.
Sydney est vraiment prête à tout pour sauver son père.

Hé ! Une blague sur l’inceste ! Toujours drôle.

Bref, pour ne rien gacher, cette idée stupide aboutit sur une des meilleures scènes de la série. Grace à ce stratagème, le scénariste s’est offert un condensé d’Alias avec lequel jouer. Le thème de l’illusion est présent, symboliser par toute la mise en scène, la préparation au préalable de Sydney et du "décor". Le thème de la famille Bristow, omniprésent dans les deux premières saisons avait été un peu effacé par la suite, Lena oblige, et revient également avec un traitement de toute beauté. Mieux encore, ce faux flashback est l’occasion d’aborder la façon dont Syd se rappelle sa famille, et nous montre un nouveau côté de Sloane, apparament attaché à cette époque, qui sursaute en découvrant "Laura", qui sait exactement où va chaque objet dans la maison Bristow. Une idée brillante, brillamment écrite et interprêtée.
Au fur et à mesure que le dialogue entre Jack et "Laura" s’installe, on nous offre plein de petits détails sur leur relation avec Sloane, sur leur amour, et révélation importante, sur l’ouverture quasi totale de Jack à Laura sur son travail pour la CIA. On a beau connaitre cette histoire de trahison depuis longtemps maintenant, d’un coup tout s’éclaire et elle prend encore plus de sens. Il était complètement honnête avec elle, complètement aveuglé par son amour, la chute n’en est que plus douleureuse. Après 4 ans, en une scène, le scénariste ajoute encore à la profondeur de Jack, en ne trahissant absolument rien de ce qu’on savait déjà, rien qu’en développant, et en sublimant, une histoire connue. Respect.

Pfiou, après autant d’émotions, il était nécessaire de nous assener notre bonne grosse dose de violence hedomadaire. C’est là qu’intervient Tata Braga, qui grace à un stratagème diabolique (elle cuisine) manipule Nadia La Cruche et le Gros Weiss pour retrouver l’Hydrosek et le transférer dans un endroit où elle pourra le récupérer plus facilement. Et quand je dis "plus facilement", je veux dire qu’elle égorge un garde, en dégomme une paire d’autres avec son flingue, retire son chapeau très tendance, et se débarasse tranquillement de Bob, son bras droit, dans une scène qui veut nous prouver deux choses :
1) Tata Braga est bien une Derevko.
2) Ses cheveux sont soyeux et brillants. Elle utilise Rambald’Hair.

Nadia La Cruche, qui par miracle tient son pistolet dans le bon sens, et le Gros Weiss, essoufflé, arrivent trop tard : Tata Braga s’est emparée de l’Hydrosek, et elle compte bien l’utiliser pour faire... quelque chose de très méchant. Ou d’idiot. Surement un peu des deux.

Avec tout ça, j’en oublierais presque que l’expérience stupide de Sloane a été fructueuse, et Sydney part à la rencontre du Dr. Shyamaliddell. Elle le convainc de revenir pour soigner Jack, et il lui promet qu’il ira mieux.

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Le Prix du Pire Espion de la Semaine...

Revient à Bob Derevko, qui est mort, Nadia Santos, qui est une cruche, Eric Weiss, qui manque d’exercice, Dixon, qui ne sert à rien, et Vaughn, qui trouve le moyen de rigoler avec l’inceste.

Mais après tout, je le comprends, l’inceste c’est toujours marrant. Surtout quand c’est bien fait. La blague.

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Commentaires en vrac, de Coriolis

< C > Et si je revenais encore sur le faux flashback ? Ok, puisque vous insistez... J’aime beaucoup la façon dont cette scène nous montre à la fois l’amour de Jack pour Syd, et la façon dont la famille Bristow a été complètement détruite par la trahison d’Irina.
Bien sûr, un type qui se fout dans un réacteur nucléaire pour éviter que sa flile ne finisse en petite tache de graisse sur le sol doit forcément l’aimer un peu, mais lorsque Sydney voit qu’il voulait quitter son job à la CIA pour elle, c’est encore autre chose. Victor Garber fait un boulot remarquable, en jouant Jack très différement. Un Jack détendu, souriant, heureux, et incroyablement ouvert quant à ses sentiments. On n’en comprend que mieux sa nouvelle attitude, on s’imagine encore mieux ce qu’il a dû ressentir en début de saison 2 avec le retour d’Irina, et on en arriverait presque à justifier ses actes les plus abominables. Jack était un homme bien, qui voulait quitter son travail pour être proche de sa fille, et qui a été complètement détruit quand la femme qu’il aimait l’a trahi. Rarement la série aura été aussi juste dans son écriture des personnages, et Victor Garber a vraiment profité de l’occasion qu’il avait de faire "autre chose".
Quant à Jennifer Garner, elle est tout aussi géniale que Garber dans cette scène. Le truc avec Jennifer, c’est que je la vois un peu comme un robot. La plupart du temps, elle joue ses scènes correctement, elle fait son boulot, mais bon, pas de quoi s’extasier. Là c’est différent, comme si d’un coup elle s’était sentie concernée par la scène, comme si elle s’était souvenue comment jouer. Résultat, elle rayonne, et apporte beaucoup d’émotions. On voit très bien à quel point cette situation, surréaliste, affecte Sydney, et à quel point son rôle est cruel, et c’est tout ce que je lui demandais.
Les moments émouvants sont rares dans la série, et là c’était parfait.

< C > Je ne sais pas trop ce qu’on est censé croire quant à la maladie de Jack à la fin de l’épisode. Personnellement, j’ai eu l’impression qu’avec l’arrivée du docteur, ils s’offraient une porte de sortie, un remède à la maladie, et qu’il était hors de danger, mais apparemment tout le monde n’a pas interprêté la scène finale comme ça.
A vrai dire, même si Jack est effectivement guéri de... sa mutation incurable, je n’ai pas du tout l’impression de m’être fait voler. Si toute cette mise en place, sa mort annoncée sur plusieurs épisodes, n’avait servi qu’à nous mener à cette unique scène dans la cuisine, ça me suffirait. Ils ont créé une situation dans laquelle Jack pourrait exprimer ses sentiments envers sa fille, en toute honnêteté, sans masque, sans retenue ? Parfait. C’est encore mieux que si ça avait été sur son lit de mort.
Je suppose que pour savoir si il ira bien, et plus important, si Victor Garber quitte la série, il va falloir attendre encore quelques jours. Enfin... si l’épisode suivant poursuit d’une manière quelconque celui là, ce qui est loin d’être sûr. A mon avis, on pourrait aussi bien se retrouver avec Nadia et Sloane, le visage couvert de sang, dans leur hangar. Ils en seraient capables.

< C > Je vous ai peut être donné l’impression, au cour de cette review, que l’intrigue de l’Hydrosek ne m’intéressait pas. C’est un doux euphémisme. Je comprends très bien qu’il serve avant tout à nous présenter l’Ignoble Tata Braga (©La Plus Cruelle des Derevko), celle qui n’hésite même pas à se débarasser de ses sbires pour le fun, mais ils auraient pu trouver un autre moyen pour faire ça.
Sinon, effectivement, la séquence finale fonctionne. La violence, ça marche toujours. Mais j’attendrai encore un peu pour porter un jugement sur le personnage. Pour l’instant, je me contente de l’imaginer en ce que serait devenue Irina sans sa famille, et j’attends simplement qu’ils nous confirment le lien, obligatoire, entre ce foutu Hydrosek de merde et Monsieur R., en espérant que ça ne tarde pas trop.

< C > Comme j’ai l’impression de m’être légèrement laissé emporter par mon enthousiasme aujourd’hui, je vais conclure sur un mauvais point. Juste histoire de conserver un soupçon d’illusion quant à l’existence de mon sens critique. Alors voilà : le coup des regards en coin de Tata Braga, appuyés par une tête d’enterrement, ça commence un peu à dater.
C’était encore frais, il y a deux ans, avec Francievil, sa cravate démoniaque et sa glace au café. C’était super énervant, l’an dernier, avec Dents de Cheval, son maquillage noir et sa PERRUQUE qui traine négligement. Mais alors cette année, c’est surtout usé, et plus vraiment source de suspens. Si encore elle en avait profité pour que Weiss s’étouffe avec ses anchiladas, je dis pas, mais là...


Next week : Way to go, Jen !