En Direct des USA

Accueil > Reviews > Saison 2004/2005 > Six Feet Under - Saison 4 > 4x07 - The Dare

Six Feet Under

4x07 - The Dare

The onion patch

samedi 21 août 2004, par Feyrtys

Je ne pensais pas tenir le coup. Deux semaines sans Internet, sans ordinateur, c’était plus que je n’avais jamais fait. Le manque s’est fait ressentir très rapidement, au bout de deux jours, quand un orage s’est déchaà®né et que je me suis retrouvée seule dans ma chambre, enfermée de force. J’ai lu quelques pages du dernier Paul Auster mais mon esprit était ailleurs… Le dernier SFU a été diffusé… Et le dernier Nip/Tuck ne va pas tarder... Tout le monde sur le forum parlait de The 4400, je me demande si ça me plaira… J’ai adoré le pilote de Rescue Me, est-ce que la suite sera aussi bien ? Qui doit faire la prochaine Saison à Moi ? Quelles sont les séries que je ne dois pas louper à la rentrée ?

Entre Nip/Tuck et SFU, je ne sais laquelle de ces deux séries m’a le plus manqué. Le début de saison de McNamara & Troy est époustouflant ; celui de SFU de toute beauté. Famke Janssen est parfaite dans le rôle d’une life coach ; Mena Suvari est un peu décevante dans le rôle de l’artiste à la sexualité trouble. Les morts de SFU n’ont plus tellement de connexion avec la famille Fisher, alors que les patients de Nip/Tuck remettent toujours en cause les principaux personnages. Les bandes originales des deux séries sont particulièrement réussies. Les acteurs de SFU et de Nip/Tuck sont excellents, exception faite pour Joely Richardson (Julia McNamara), qui a tendance à surjouer et à renifler très bruyamment.

Au moment où j’écris cette review, je n’ai pas encore regardé la suite des épisodes de SFU, puisque j’attends d’avoir accompli mon devoir de revieweuse pour combler mon retard. Mais j’ai vu les épisodes de Nip/Tuck et je vous avouerai que j’ai regardé les trois à la suite, comme une junkie en manque de sa drogue.

Quant à SFU, laissez-moi vous raconter le 4x07, que je puisse vite passer au 4x08 !

La première chose à dire sur cet épisode, c’est évidemment que Bettina est de retour !! Bettina, ma chère Bettina, toi qui seule sait révéler à Ruth la vraie valeur de la vie. Surtout, surtout, ne t’en va pas, pas tout de suite. Occupe-toi de Ruth encore un peu, donne-lui la force de dire « merde » à George et montre-lui que l’on peut vivre sans un homme dans sa vie !

Le Meudeuleu

On ne voit pas mourir la meudeuleu cette semaine. Et c’est bien ça le plus choquant. Tout ce qu’on voit, c’est une femme apeurée, allongée sur une table d’examen, son mari à ses côtés, et un médecin à la mine décomposée qui lui explique que la masse abdominale qui a grossi depuis plusieurs mois se pourrait être une tumeur métastasée. « J’aurai souhaité que vous veniez me voir plus tôt… regrette le médecin. On ne peut qu’espérer que tout aille pour le mieux. » Mais le fondu blanc qui suit nous indique que tout n’a pas été pour le mieux.
C’est une mort sans violence, sans tragédie, sans accident. C’est une mort comme il en arrive tous les jours. La femme et son mari ont voulu cacher cette masse au ventre, par peur, parce que le déni est un mécanisme de défense contre la réalité, quand celle-ci ne nous convient pas ou nous confronte à des aspects de notre personnalité que nous préférions ne pas connaître.

Le déni, c’est le thème de cet épisode.

David continue à nier qu’il ne va pas bien, malgré le fait qu’il ait parlé à Claire de son agression.
Claire tente de nier son attirance pour Edie.
Brenda nie le fait qu’elle a peur de s’engager avec Joe et par extension, qu’elle a peur de s’engager, comme elle l’avait déjà montré lorsqu’elle était avec Nate.
Nate nie son amour pour Brenda. Il préfère penser qu’il s’amuse avec elle.
Ruth renie le fait que George, tout comme Nathaniel, possède son jardin secret, et qu’elle est tombée amoureuse du même homme.
Rico nie les raisons pour lesquelles il a eu une liaison avec Sophia.
Le collègue de Keith, homophobe, se révèle plus homosexuel qu’il ne semble l’accepter.

David ne veut plus être « baby-sitté » par sa sœur, qui habite avec lui depuis qu’elle a appris les détails de son agression. Mais il ne va pas mieux pour autant. Irascible, obsessionnel, il se trouve incapable de faire son travail, se contentant de nettoyer encore et encore le sous-sol. Il a beau faire semblant d’aller bien, la moindre chose qui lui rappelle son agression provoque des attaques de panique. Il a l’impression que le monde entier lui en veut et cherche à lui faire mal.

Pour le moment, la post-agression de David est très bien traitée. On s’attendait, bien entendu, à ce que David nie son état. Je ne m’attendais pas à ce qu’il se confie aussi vite à sa famille, mais ce qui m’a surpris c’est le fait que cette confession ne le fasse pas aller mieux. Habituellement, dans les séries télé, la confession seule sert de thérapie et d’acceptation de sa douleur. Mais dans SFU, on ne cède pas à la facilité. L’état de David ne s’arrange pas avec le temps, au contraire. On vit avec lui sa lente reconstruction, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est lente et difficile. A vrai, on ne sait pas encore s’il a commencé à se reconstruire.

Claire et Edie, chapitre 3. Après leur petite escapade sur le gazon (quelle belle image), Claire développe les photos qu’elle a fait d’Edie durant cette soirée et le résultat est pour le moins sublime. Rien à voir avec les autoportraits suffisants qu’elle avait produit. Lors de la présentation du travail de Claire à sa classe, la professeur se montrera très enthousiaste à propos du portrait d’Edie, ce qui attirera une remarque acerbe d’une élève jalouse : « Claire a photographié sa petite amie et comme vous êtes vous aussi lesbienne, vous aimez la photo… ». Claire se défendra bien sûr d’être lesbienne. Alors qu’au fond, elle meurt d’envie d’avoir une relation avec Edie. Elle finira, à la fin de l’épisode, après avoir beaucoup hésité, par accepter de ne pas écouter sa peur.

Bon, la relation artistico-lesbienne de Claire et d’Edie, on la voit venir depuis l’apparition de Mena Suvari. Ca n’a pas toujours été très fin ni très subtil, mais ça finit enfin par arriver. Reste à savoir si Claire est ou non lesbienne, ou si, comme toujours, elle tombe amoureuse d’une personne nuisible et susceptible de la faire souffrir. Enfin je suis contente de voir que ça a fini par arriver, parce qu’on va pouvoir passer à autre chose !

Claire n’est pas la seule à répéter les mêmes erreurs en matière de choix de relation intime. On peut dire que Ruth, dans son genre, fait fort. Toujours préoccupée par les cachotteries de son insupportable mari, elle continue à jouer les épouses parfaites (avec tout de même une forte tendance à être passive-agressive) et à ravaler ses questions. Ce qu’il vaut une scène fantasmatique formidable, dans laquelle les différentes têtes des anciennes épouses et petites amies de George font leur apparition. « Pourquoi est-ce qu’on ne me dit jamais rien ? » demande Ruth. Mais parce que c’est là que tu te complets à être ! Isolée, mise de côté. Tu as été la dernière à savoir que David était homosexuel, la dernière à apprendre que Nate était malade, et généralement parlant, tu es la dernière à qui tes enfants se confient. C’est ton schéma.

Alors que Ruth a accepté de partir à la chasse aux fossiles (hum comme c’est excitant) avec son aventurier de George, elle se rend compte en chemin qu’ils ne sont pas loin de la maison de sa sœur. Evidemment, George n’est pas chaud à l’idée de rencontrer Sarah, pourtant il accepte.

Les retrouvailles de Ruth et de sa sœur sont touchantes. Ruth pleure dans les bras Sarah et se laisse enfin aller à ses émotions. Et comme je l’ai annoncé au début de la review, Bettina est là également… George se montrera égal à lui-même : ennuyant à mourir et particulièrement asocial. Comme Sarah est devenue animatrice d’un atelier d’art pour des enfants, plusieurs œuvres en papier mâché, représentant des monstres, ornent son jardin. Et bien George ne peut s’empêcher d’expliquer à Bettina l’histoire complète du papier mâché… « Wow ! I have no idea… […] It’s fascinating… »

George évite le repas en allant regarder un documentaire à la télévision (enfin rien ne nous dit qu’il arrive à trouver le poste de Sarah, puisque celle-ci n’est apparemment pas sûre de l’endroit où elle l’a vue pour la dernière fois). Ruth est gênée par l’attitude de son mari et se rend compte, au contact de sa sœur et de Bettina, que quelque chose ne va pas dans leur couple. Mais Sarah aime bien George malgré tout. Il lui rappelle Nathaniel. Ruth s’étonne : ils n’ont rien à voir tous les deux ! Et pourtant… Pourtant ils ont tous deux des jardins secrets impénétrables, et se cachent derrière un masque… "Maybe that’s true what they say. We all pick the same person, over and over again… There’s something nice about that…"

D’autres répètent une histoire connue : Brenda trompe Joe au moment où ils s’engagent dans une relation solide. Nate lui fait remarquer qu’il était Joe à une époque et que son problème vient du fait qu’elle ne veut pas s’engager… Nate de son côté semble vouloir se convaincre qu’il ne fait que s’amuser avec Brenda. Il a même rendez-vous avec la jeune femme du chenil dans lequel il a failli travailler, interprété par la délicieuse Lana Parilla. Il pousse le vice jusqu’à l’emmener dans la même chambre d’hôtel médiocre dans laquelle il a pris l’habitude de retrouver Brenda. Mais pendant la nuit, il rêve de Lisa. Au début, j’ai cru que Lisa avait la forme d’un de ces vieux parlophones. Mais non, en fait, elle est déguisée en fleur. C’est tellement ridicule que ça en est beau. Nate a vraiment de drôles d’idées. Les scènes fantasmagoriques n’ont pas toutes été réussies cette saison… Il y a eu Nate sur son océan de glace, Brenda submergée par des couettes… Mais ce rêve, tout comme celui de Rico en début de saison, touche au but. Nate fait dire à Lisa tous ses doutes. "Here is my advice to you. Stop with the cheap motel, stop sleeping with the crazy ex, and try to have a real relationship with this one."
Mais le pleurnichard se plaint qu’il ne veut pas retrouver d’intimité avec une femme, parce qu’il ne pourrait supporter la douleur de la perdre une seconde fois… Et Lisa lui répond en lui jetant des fruits à la figure, ce qui est à mourir de rire. « Life is pain ! Get used to it ! »

Suite à ce rêve (comme quoi la nuit porte parfois conseil, surtout dans SFU), Nate mettra fin à sa liaison avec Brenda, qui de son côté se décidera à avouer ses infidélités à Joe, quitte à le perdre… Ce qui me fait dire qu’elle ne tient pas tant que ça à lui. Ou bien qu’elle est un peu maso sur les bords. Et un tantinet sadique, puisque Joe n’avait pas vraiment besoin de savoir ça. Il réagit mal, comme il fallait s’y attendre, et rien ne nous dit qu’il donnera à Brenda une seconde chance.

Mais prendre une décision n’est pas une chose facile, et voilà Nate en proie à de nouveau doute. Alors qu’il s’apprête à passer l’après-midi avec Maria ( c’est bien son prénom ?), il revoit Lisa, assise dans le canapé de la véranda, lui dire qu’il n’aurait pas du laisser partir Brenda, car ils s’aiment… Tout à fait grandiose !

De son côté, Vanessa a suivi Rico et découvre que la soi-disant fille qu’il aide pour son église est une « double-D », rapport à son tour de poitrine. C’est pas de chance pour Rico, puisqu’il venait de rompre avec Sophia et ne faisait qu’apporter un cadeau du à sa fille au moment où Vanessa l’a surpris. Mais après tout, il n’a pas été très précautionneux, et il fallait bien que ça finisse par arriver. Autant dire que Vanessa, avec son caractère bien trempé, lui en fait voir de toutes les couleurs. Et que fait le petit Rico ? Il court chez son ex-maîtresse pour se réconforter. Comme c’est courageux.


Un très bon épisode, servi par plusieurs scènes fantasmagoriques réussies. A noter : un moment très drôle et assez émouvant pendant lequel Nate, David et Claire chantent àMaya la comptine préférée de leur mère. Il y avait longtemps que le lien fort qui les unit n’avait pas été montré avec autant de justesse.