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Six Feet Under
4x09 - Grinding the Corn
De l’utilité à savoir râcler les pots...
mardi 24 août 2004, par
Il y a une certaine fascination pour les geeks dans les séries américaines. On en a eu une brochette de toute beauté dans la 6ème saison de Buffy, et The OC nous a offert cette année le plus adorable de tous les geeks, Seth Cohen. Et je vais en profiter pour faire mon coming-out : j’aime les geeks. A vrai dire, la plupart de mes amis sont des geeks, c’est le problème d’avoir fait du jeu de rôle dans sa jeunesse. Ca vous lâche plus ensuite. Il faut dire qu’un geek, c’est extrèmement attachant, quand ça n’est pas trop autiste bien sûr. C’est un univers à part, que celui des fans de Star Wars, de Warhammer 40000, de Tolkien, de Magic, de comics et de jeux video… Les garçons y ont les cheveux longs et gras, ou courts et pelliculaires, ils portent des lunettes des années 70, et des T-Shirt Manowar, et ont toujours une précision primordiale à apporter sur quelque chose, surtout en ce qui concerne les adaptations de livres de fantasy et de comics au cinéma. Ils ont tendance à l’embonpoint, ou bien au contraire à la maigreur maladive. Et les filles y sont... non en fait y’a rarement des filles. Mais voilà, un geek, la plupart du temps, c’est cultivé, drôle, sensible et gentil. Et c’est bien pour ça que je les aime, les geeks. Bon, je vous entends déjà dire : « on s’en fout de ta vie ! ». Donc, passons à la review à proprement parlée.
Dans l’épisode de cette semaine, le Meudeuleu est un geek, et un vrai : il tient un magasin de comics. J’en profite d’ailleurs pour saluer le propriétaire du magasin de comics de Clermont-Ferrand, et pour lui dire que si pendant toutes ces années de fac, je suis venue aussi régulièrement lui acheter du Witchblade, ce n’est pas tant pour la qualité de ce comics mais plutôt pour admirer sa gueule d’ange… Je m’égare, je m’égare. Notre Meudeuleu vends des comics, tout plein de comics, sauf un : le N°1 de Blue Twister, la Tornade Bleue. Celui-ci est précieux, d’autant qu’il vaut plusieurs milliers de dollars. Et comme toute chose précieuse, il est rangé à un endroit quasi inaccessible, sur le haut d’une étagère déjà remplie de comics en tout genre. Et c’est en essayant d’aller l’attraper que notre Meudeuleu mettra prématurément fin à sa vie : l’étagère lui tombera dessus… Seulement voilà, notre vendeur de comics a émis un dernier souhait avant de se retrouver coincer sous son étagère mal montée (ça n’est pas très bricoleur un geek) ; il a dit qu’il préfèrerait être enterré avec le N°1 de Blue Twister plutôt que de le vendre. Et ça n’a rien de surprenant quand on connaît les geeks. J’ai cru qu’il s’agissait d’un vrai comics, mais en faisant des recherches sur Internet, j’ai appris qu’il n’en était rien : c’est Eric Wight qui a dessiné pour l’occasion l’histoire d’un super héros dans les années 40. Eric Wight est un dessinateur "montant", comme on dit, qui a participé à HellBoy et à différents projets cinématographiques. Parenthèse close…
Quel rapport cette semaine entre le Meudeuleu et la famille Fisher ? Pas grand-chose, encore une fois, si ce n’est que Nate est touché par la forte communauté qui entourait notre geek, et que l’intrusion des « amis » du mort dans la salle de présentation, pour voler le précieux comics, donne lieu à une scène drôlissime. Les deux voleurs, qui ont tout d’Andrew et de Jonathan dans Buffy, se sont introduits chez les Fisher, déguisés en ninja, mais ne sont pas fichus de commettre leur délit silencieusement… Ils renversent un vase et de peur, se cachent derrière un rideau d’où l’on aperçoit leurs vieilles baskets. Nate, Rico et George descendent, armés de leur courage (et d’une poêle à frire pour Rico, dont la dimension humoristique est montée d’un cran dans cet épisode), et surprennent les voleurs pitoyables. Ils tenteront de s’échapper, mais seront stoppés par un superbe croque-en-jambe (j’adore ce mot) de George et la poêle de Rico ("Ouuuuch ! I think you broke my arm !"). Nate les achèvera en leur faisant la morale…
Lors de la veillée funèbre, tous les amis du geek, membres de l’association qu’il avait crée autour de son super héros préféré, seront présents. Nate en est tout retourné le pauvre.
Il faut dire que les choses ne vont pas exactement comme il le souhaiterait. Alors que Brenda et lui faisaient l’amour, Brenda échappe un « Je t’aime » qui va produire chez lui comme un électro-choc. Il n’est pas prêt à lui donner cet amour en retard, pas prêt à s’engager, blablabla… Aaaaaaah que Nate arrête un peu de jouer son veuf déchiré par la peine et incapable d’aimer à nouveau ! Surtout que je lui rappelle qu’il ne l’a JAMAIS aimée sa Lisa ! Jamais ! Alors qu’il arrête de faire son inconsolable, par pitié, ça commence sérieusement à être pénible.
Surtout que sincèrement, débander alors que Brenda vient de lui dire qu’elle t’aimait, ça ne se fait pas. Oui, oui, je sais, « la bandaison papa, ça n’se contrôle pas », mais franchement, qu’il se mette à sa place deux petites secondes : « je t’aime », et pouf ! plus rien, sans oublier qu’il s’enfuit comme un voleur pour ne pas avoir à l’affronter deux minutes de plus. C’est tout à fait mesquin.
Heureusement pour Nate, il a une vie onirique particulièrement riche et particulièrement parlante (en plus d’être drôle parfois). Cette fois-ci, il se revoit enfant, avec son corps d’adulte, mais Peter Krause est tellement bon acteur qu’il arrive parfaitement à jouer un enfant dans un corps d’adulte, ce qui est beaucoup plus difficile que ce qu’on imagine, car on a tendance à jouer l’infantilisation plutôt que l’enfant. Nate se revoit donc enfant, décontenancé par la mort de son chien. Il demande à son père de le réparer, comme il l’avait fait dans la réalité il y a longtemps. Mais dans son rêve, son père lui demande de mettre quelque chose de précieux dans le cercueil, quelque chose qui lui ferait ne jamais se sentir seul. « Pourquoi ne grimperais-tu pas dans le cercueil avec lui ? » demande Nathaniel, toujours très inquiétant dans les fantasmes de Nate. Ensuite, Lisa lui apparaît, avec Maya. Elle lui explique qu’elle va emporter sa fille avec elle. Et c’est toute sa famille qui s’en va, emportée par The Death Man, incarné par Nathaniel, qui aurait bien voulu s’appeler The Grim Reaper, mais la Fox et Marvel avaient des droits dessus… Brenda demande à Nate s’il veut qu’elle reste, et il le veut (ouf !), mais DM en a décidé autrement (ben oui, c’est la Mort, et elle fait ce qu’elle veut la Mort, sinon ce serait pas drôle). Et pour finir, Nathaniel, Lisa et le vieux toutou se font un petit gueuleton autour du cadavre de Nate.
A son réveil, Nate finit donc par se reprendre en main et que fait-il ? Il va chez Brenda, bien entendu… Qui l’accueille avec un sourire désarmant et tellement éblouissant que j’ai bien envie de croire qu’eux deux, c’est pour la vie… On a de la chance que Nate se rappelle de ses rêves, parce que sans ça, on aurait pas fini de l’entendre geindre !
Pourtant, rien n’est facile non plus pour Brenda. Lors d’une séance avec un patient qui souffre d’une sérieuse phobie des ponts (ça doit porter un nom mais allez savoir lequel…), Brenda essaie de confronter l’homme avec ses peurs, ce qui n’aura pas l’effet escompté. Et elle se rend compte qu’elle-même n’affronte pas ce qui lui fait le plus peur dans la vie (l’amour, la fidélité, la confiance…). Et que fait Brenda quand elle refuse de voir la vérité en face ? Elle se réfugie dans la drogue. Et retourne voir son dealer, avec qui elle manque de s’envoyer en l’air avant de se rendre compte de sa bêtise.
Pendant ce temps, Keith avoue à David qu’il a couché avec Celeste ; David avoue qu’il a couché avec Sarge, et David prend peur de savoir que Keith a couché avec une femme, et on s’en sort pas… A part au début de la saison, ces deux là ont toujours eu des problèmes… Je préférais largement quand ils avaient enfin réussi à vivre ensemble sans se prendre continuellement la tête. Ca commence à devenir long… Mais on doit à Keith une bonne réplique, très largement pompée (si je puis me permettre) d’une réplique culte d’un film non moins culte, Clerks. David, après avoir avoué son aventure avec Sarge, annonce à Keith qu’il va prendre une douche, et Keith de lui dire, en gros : « Tâche de ne pas sucer de queue sous la douche ! ». Bon ça fait peut-être rire que moi, mais passons…
"Edie, c’est fini, et dire que c’est la fille qui m’avait promis de jouir…". Voilà ce qui pourrait être le refrain de Claire… Mais elle n’a pas eu trop longtemps à attendre pour trouver un donneur volontaire à son orgasmothon ! En effet, Jimmy, le cinquième larron de leur petit groupe d’artistes, se propose très gentiment de la faire grimper au rideau, ou plutôt, de lui montrer comment on "grind the corner". En gros, la description que Jimmy en fait ressemble à ça : "You know, like a mortar and pestle. You push the pestle against the rim of the mortar, not in the bowl." Ce que l’on pourrait traduire par : "Tu sais, comme le mortier et le pilon. Tu pousses le pilon contre le bord du mortier, pas dans le bol."
Globalement (et merci pour cette belle métaphore du bâtiment), au lieu de pilonner le vagin, le mec s’attarde sur les bords, où se trouve le point G (si toute fois il existe). Intéressant concept je dirai. Et très certainement payant, à voir la tête que fait Claire après leur petit exercice. Alléluia ! Claire a enfin obtenu son orgasme ! Dire qu’il lui a fallu passer par toute cette histoire avec Russel et Edie avant d’en arriver là…
Pendant ce temps, Ruth se décide enfin, sous les conseils de Bettina (qui est certainement la personne la plus saine d’esprit de tout SFU), à partir à l’aventure. Elle laisse Maya à Nate et réserve une chambre d’hôtel à Rosarita, au Mexique. Devant la médiocrité de la chambre, Ruth sera bien évidemment déçue et s’en voudra d’avoir louer à cet endroit. Mais Bettina la convainc de laisser de côté sa recherche de perfection et de profiter de la vie, ce qu’elle fera, et fera bien ! Merci Bettina, merci, du fond du cœur. Seulement voilà, les réjouissances seront de courte durée, puisque lors d’une promenade à cheval, la monture de Ruth mourra soudainement… La camarde, décidément, poursuit d’un zèle imbécile (c’est pas de moi c’est de Brassens encore) la famille Fisher.
Mais ça a été très jouissif de voir Ruth se libérer de ses vieilles habitudes et de ses vieux schémas… Et de rembarrer la propriétaire du motel pour l’obliger à chauffer l’eau du jacuzzi… Aller, tous ensemble, vive Bettina !
Finalement, le plus drôle dans cet épisode, c’est le couple inattendu que forment George et Rico. Ils sont très différents l’un de l’autre, et justement, leurs différences fonctionnent à merveille. Ils se retrouvent dans leurs difficultés à vivre avec leur femme…
Le grand moment de cet épisode, hors mis la tentative de vol de comics, c’est le retour de Billy Chenowitz ! Après Bettina, il ne manquait plus que lui pour chambouler la famille Fisher.