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Six Feet Under

4x08 - Coming and Going

Opération "Un orgasme pour Claire"

dimanche 22 août 2004, par Feyrtys

Coming and Going, on peut traduire ça par Aller et Venir, mais aussi par Jouir et Partir… Et c’est le titre, plutôt bien trouvé, de cet épisode de SFU. Coming and Going résume parfaitement les différentes histoires qui préoccupent la famille Fisher. Il y a des histoires de fesses, mais aussi des problèmes d’inconstance et de cachotteries, de tous les côtés.

Cette semaine, le Meudeuleu m’a fait pensé à une des premières chansons que Brassens ait écrite, « Pauvre Martin ». Elle se termine ainsi :


Et quand la mort lui a fait signe de labourer son dernier champ

Il creusa lui-même sa tombe, en faisant vite, en se cachant

Et s’y étendit sans rien dire, pour ne pas déranger les gens

Pauvre Martin pauvre misère, dort sous la terre, dort sous le temps

Le Pauvre Martin de cet épisode n’est pas un paysan, c’est un bon père de famille, un homme aimé de tous et particulièrement de sa communauté religieuse. Quand il a senti que son heure arrivait, il a conduit sa voiture jusqu’au funérarium de Fisher&Diaz et s’est éteint paisiblement. Il avait toujours dit à sa famille qu’il ferait ainsi.
Mais il y a quelque chose de particulièrement horrible à ne pas vouloir « déranger » sa propre famille avec sa mort. Je ne sais pas si c’est un acte de bonté ou un acte égoïste. Imaginez-vous sa femme, croyant son mari parti acheter le pain, recevoir un coup de fil d’un directeur de pompes funèbres pour lui dire que son époux est mort sur leur place de parking ! N’aurait-elle pas souhaité que son mari meurt chez lui, là où il a toujours été heureux, plutôt que chez des étrangers ? S’il avait senti la mort venir, n’aurait-il pas eu mieux à faire que de prendre sa voiture ? N’avait-il eu rien à dire à sa femme, à sa fille, à son poisson rouge ? Mourir dans sa voiture, même paisiblement, ça a quelque chose de profondément solitaire… Autant aller s’allonger dans son cercueil, à ce niveau, ça ne fait pas beaucoup de différence. Oui, je sais, au moment de sa mort, on a beau faire, on est toujours seul. Mais entre seul dans sa voiture, et seul dans son fauteuil préféré, entouré des gens qu’on aime, il y a un scénario que je trouve un peu plus humain. Ne pas vouloir déranger les gens avec sa mort, quelle drôle d’idée… Comme si sa mort les accablerait moins de cette façon…

Le Meudeuleu est donc un étrange personnage, un vieil homme respecté (moi ça me fait flipper les gens qui sont aimés de tout le monde…) qui a choisi qu’il mourrait au pied de l’entreprise de pompes funèbres qui s’occuperait de son enterrement.
Son lien avec les Fisher est aussi subtil que les précédents. Il représente simplement l’archétype d’une vie parfaite, d’une vie qu’aucun des personnages de SFU n’a encore réussi à atteindre.

Rico est le plus touché par le vieil homme. Sa femme et sa fille le décrivent comme un époux et un père parfait, et Rico se rend compte que jamais Vanessa ne dira de telles choses sur lui. Quant à ses enfants, elle l’a menacé de demander leur garde exclusive. Et dans la série « retour de bâton dans ta face », Sophia finit par le jeter définitivement en prenant soin de lui expliquer qu’elle a d’autres hommes dans sa vie et que ceux-là ne sont pas idiots au point de tout raconter à leur femme. Remarquez, elle a quelques raisons d’être en colère, la Sophia. Vanessa et Angelica, sa diabolique sœur (ou devrais-je dire, sa chauve-souris de sœur, puisqu’elle tourne, aux vues de son magnifique déguisement, dans un épisode du Loup-Garou du Campus) ont décidé de « prévenir » Sophia de rester loin de Rico. Bon, évidemment, le simple « avertissement » prend une toute autre dimension quand Angelica saisit une batte de base-ball pour aller parler à Sophia. Mais au moins, ça a eu le mérite de me faire beaucoup rire. Les choses tournent forcément mal, surtout quand Sophia assène à Vanessa un terrible : « C’est pas de ma faute si tu sais pas t’habiller et si tu sais pas garder ton mari ». Et aux trois femmes à la chevelure abondante se nous offrir un cat fight digne des plus grands soaps, hélas interrompu par une voisine fort peu amène. Qu’à cela ne tienne, Vanessa et sa sœur se venge sur la vieille voiture de Sophia, ce qui est franchement déplorable, vu l’état de la caisse avant qu’elles ne l’arrangent à leur goût…
Voilà donc notre cher Rico réduit à dormir au sous-sol, à côté du frigo aux morts et des produits d’embaumement… Il faut dire que les excuses qu’il a voulu faire à Vanessa n’ont pas eu l’effet ex compté : il lui a dit qu’il n’avait jamais couché avec Sophia avant la nuit dernière, c’est-à-dire la nuit qui a suivi leur dispute. Bien joué ! Cependant, j’ai été étonnée : Rico n’aurait donc pas couché avec Sophia pendant tout ce temps ? J’étais persuadée du contraire, mais après tout, plus rien ne m’étonne dans cette relation bizarre. Enfin toujours est-il que Rico se retrouve à la rue, et que Ruth, découvrant ce qu’il lui arrive, lui propose de dormir dans la chambre de Claire (c’était pas devenu la chambre de Nate ?). Ruth ne peut s’empêcher de lui faire la morale, et de reprocher aux hommes de ne jamais se satisfaire de ce qu’ils ont. Et à Rico de lui faire remarquer qu’elle a quand même eu une liaison adultère et que depuis la mort de son mari, elle a eu quelques aventures… Touché, comme disent les américains. Et oui, il n’y a pas que les hommes qui ont des liaisons, qui ont peur de la solitude, qui enchaînent les aventures. Les femmes aussi font partie de cette belle et grande communauté qu’on appelle l’être humain et qui a cette étrange capacité à désirer, et à ne pas nécessairement désirer ce qui est bon pour elle.

Rico est à la rue, et Ruth part à l’aventure. Sa relation avec George ne s’arrange pas, elle empire même quand ce dernier à la brillante idée de tailler un arbre dans le jardin de la maison. Son concept de « tailler » semble plutôt se rapprocher de la mutilation, et il détruit littéralement l’arbre que Nathaniel avait planté pour les 10 ans de Claire. Et devant le désespoir de Ruth, il n’aura même pas l’idée de s’excuser. Quand je dis que George est un gros con, c’est qu’il y a quelques raisons à ça ! Les scénaristes n’y sont pas allés de main morte avec lui, et je soupçonne même certains d’en avoir fait l’archétype de la pièce rapportée qu’on a tous dans notre famille et qui nous insupporte au plus haut point. Il a tout pour lui ! L’impudence, la présomption, le manque d’humour, la rigueur maladive… Mais Ruth ne supporte plus cette situation et en a assez de faire des efforts. Alors qu’il s’apprêtait à partir sans dire où, Ruth aura une de ces crises que j’adore, et dans lesquelles elle devient hystérique. Les meilleures répliques de la scène : "All you do is come and go ! Marriage is not a gas station ! […] Sarah was wrong, you’re not like Nathaniel, you’re WORSE !" Sans oublier un magistral "Bullshit", assez jouissif de la part de Ruth, dont chaque gros mot prononcé est une véritable libération.

Ruth finira par partir, sans avoir auparavant laissé un mot à sa famille (« Don’t call the authorities »…) afin qu’ils ne s’inquiètent pas. Ce qu’ils ne semblent pas faire de toute façon, trop occupés à regarder les Simpson, affalés dans le fauteuil, ce qui n’est pas sans rappeler le générique de la série susnommée.
Ruth est certainement partie rejoindre sa sœur et Bettina, ce qui me fait attendre avec encore plus d’impatience l’épisode suivant. Il est temps que quelqu’un aide Ruth à faire le point sur ce qu’elle attend de son mariage, et de sa vie en général.

Il en est une autre qui va devoir faire le point, c’est notre chère Brenda. Après avoir avoué son aventure à Joe (sans préciser qu’il s’agissait de Nate), les choses ont du mal à redevenir comme avant, et ça peut se comprendre. Joe semble plus froid et plus distant, et pourtant il est toujours là. Brenda devrait remercier le ciel qu’un homme aussi beau et aussi gentil que Joe accepte de lui donner une seconde chance, mais ce n’est pas son genre… Elle appelle Nate pour lui demander de passer une journée avec lui et Maya, en tout bien tout honneur, mais évidemment, une fois seuls, ça dégénère et ils se retrouvent à se peloter sur le canapé du salon. C’est à ce moment là que Joe fait son apparition. N’étant pas vraiment d’humeur à se joindre aux réjouissances, il laisse à Nate le temps de récupérer Maya et de déguerpir avant de passer ses nerfs sur Brenda, qui pour une fois, n’a pas l’occasion de se cacher derrière son baragouinage de fille de psy. Enfin, elle essaye bien entendu, mais Joe n’est pas du genre à rentrer dans son jeu et lui assène deux magistrales : « Shut the fuck up ! » et « Bla-bla fucking psycho bullshit ! », pour lesquelles je serai prête à lui décerner la médaille des phrases vraies qui tuent. Et sans oublier celle que je mettrai dans mon top ten :« It’s not sex, it’s betrayal, that’s your fucking addiction ! ».

Voilà Brenda face à ses erreurs, incapable de reconnaître qu’au fond, Joe a raison, qu’elle n’a vraiment jamais tenu à lui. Je ne sais pas exactement ce qu’elle cherchait à accomplir avec lui, ni même ce qu’elle essayait de croire. Probablement qu’elle pouvait elle aussi prétendre à une vie normale, dans une maison normale, avec un homme normal. Et pourtant, pourtant, elle s’imagine certainement très bien dans cette même maison avec Maya et Nate… La suite nous le dira !

Claire et Edie, chapitre 4 et fin. Nous avions laissé Claire dans les bras d’Edie et c’est là que nous la retrouvons (avec un T-Shirt à manche longue quand même, ce qui est plus que peu réaliste après une nuit d’amour, mais passons). Claire serait-elle donc devenue lesbienne ? Et bien rien n’est moins sûr. Déjà, elle n’a pas eu d’orgasme, ce qui frustre un peu Edie, ça peut se comprendre. Et deuxio, Claire semble vouloir se convaincre à tout prix qu’elle est lesbienne en préparant pour elle et Edie une soirée spéciale bougies-fleurs rappelant-le-vagin et chansons-encore-plus-vaginales (c’est pas moi qui le dit c’est Edie d’abord). Mais une fois sur le lit, alors qu’Edie s’empresse de s’occuper d’elle (j’avoue que devant la scène, j’ai bien cru que moi aussi je devenais lesbienne), Claire réalise que tout ceci ne la met pas à l’aise du tout, bien au contraire. Résultat : Edie en est réduite à se masturber sous peine de frustration intense, la pauvre petite…

L’histoire avec Edie est donc terminée, et les deux filles s’accordent pour dire que leur relation est artistique, intellectuelle, sensuelle, mais certainement pas sexuelle. Mais cet aparté dans la vie de Claire aura au moins eu le mérite de lui prouver qu’elle n’avait jamais eu d’orgasme. Je propose donc que l’on organise, pour Claire, et parce qu’on l’aime tous beaucoup, un orgasmothon. Tous les donneurs sont les bienvenus.

David, de son côté, accompagne sa mère à l’Eglise et assiste à un prêche sur le thème du fameux « tendre la joue droite »… Comme on peut s’en douter, ce discours n’a pas d’effet sur David, qui imagine même que son agresseur se rue sur le prête, qu’il le sauve, et qu’il prend sa revanche en humiliant celui qui lui a fait subir l’enfer. J’ai trouvé cette fantasmagorie particulièrement réussie encore une fois, parce qu’elle montre bien ce que n’importe quelle victime imagine après avoir subi une agression : prendre sa revanche, se montrer violent, plus fort, plus futé.

David reçoit plus tard un surprenant appel de la part de Sarge, l’homme néandertalien avec qui Keith et lui avaient eu un « threesome », suite à une mémorable partie de paintball qui m’avait fait mourir de rire dans la 3ème saison. Et Sarge débarque chez David pour une petite partie de jambes en l’air assez musclée. Mais il repart aussitôt, ce qui plonge David dans une rage folle. « Qu’est-ce qu’il faut que je fasse pour que quelqu’un passe la nuit avec moi ? »… Il bouscule Sarge, qui le met à terre et lui conseille d’aller se faire soigner. C’est poignant et dur à la fois, mais ça a le mérite de renvoyer David à ses faiblesses. Il appelle donc Keith au secours. Mais Keith n’est pas très à l’aise pour quitter la tournée de Celeste. Ben oui, il est trop occupé à déstresser sa patronne en lui faisant le coup de la brouette javanaise. Aaaaaaaaaaaah mais enlevez-moi cette image de Keith en train de coucher avec notre Michelle ! Sacrilège ! C’est tout à fait choquant ! C’est quoi cette histoire, un homo qui couche avec une femme ?? Enfin mais c’est le monde à l’envers ? Et puis il faut être un peu décérébré pour coucher avec une hystérique comme Celeste. C’était évident qu’elle allait le faire payer… C’est une gamine capricieuse (mais qu’est-ce qu’elle le fait bien notre Michelle, et avec tellement de grâce) et la Reine des psycho-bitches en puissance. Comment Keith a-t-il pu se laisser aveugler par sa queue de cette façon ? Hummmm en y réfléchissant, s’il fallait que Keith refasse l’amour avec une femme, autant que ce soit avec la plus sexy de toutes… Et Michelle est celle-là…

Enfin bref, le résultat est là, Keith peux rentrer chez lui, il ne travaille plus pour Celeste. Mais je veux la revoireuh moieuh ! Je l’aimais bien, elle était marrante avec ses crises d’hystérie et son goût pour la manipulation psychologique… En fait je crois que j’ai un faible pour les evil bitches… Sainte Julie Cooper, protège-moi !

La plus belle scène de cet épisode revient à Claire et à David. Ils se confient simplement, comme un frère et une sœur, et je ne sais pas, on sent véritablement le lien qui les unit, tout comme la comptine qu’ils avaient chanté nous l’avait fait ressentir dans l’épisode précédent. David se plaint à Claire qu’il n’arrive pas à se contrôler (en référence au fait qu’il a sauté sur Sarge), et Claire lui répond que s’il essaye de se contrôler davantage, il finira par se changer en statue. Et elle n’a pas tort !! Espérons qu’il suive ses conseils…


Un très bon épisode, sans fausse note, qui voit cependant partir deux précieux personnages, Joe et Celeste… J’espère que la suite verra une place plus importante accordée àSarah et àBettina !