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Six Feet Under

4x11 - Bomb Shelter

Se mettre àl’abri

lundi 6 septembre 2004, par Feyrtys

Comme pour tout avant-dernier épisode qui se respecte, les situations développées lors de la saison écoulée se terminent plus ou moins progressivement. On peut regretter que les choses n’aient pas beaucoup évolué pour Claire, toujours emprisonnée dans ses études d’art, et pour Rico, qui se débat toujours avec sa future ex-femme. En revanche, les choses s’accèlerent pour Nate comme pour David. L’un se retrouve face à ses propres décisions, et l’autre doit enfin affronter la pire chose qui lui soit arrivée. Pour Ruth, on aurait pu croire que son mariage avec George prendrait un nouveau départ, mais ce n’est pas le cas. Quant à Brenda, sa situation avec Nate prends un tournant inattendu…

Cette semaine, il y a plusieurs Meudeuleu, et c’est bien ça le plus tragique. La technologie, ça peut tuer. La preuve : un couple et ses deux jeunes enfants (une dizaine d’années), sont en voiture et partagent leur temps entre un téléphone portable, un GPS, un Gameboy et un DVD de Disney. Le résultat fait peur… Au moment où la petite voix du GPS dit au conducteur qu’il faut « tourner à droite, maintenant », le père tourne brusquement le volant (préoccupé qu’il était à parler à sa femme, à ses enfants pas très attentifs, et à trouver son chemin) et percute de plein fouet un camion. C’est sans appel : 4 morts. Mais là où cette scène est la plus dure, c’est au moment où l’on s’aperçoit, chez les Fisher, que le couple avait un autre enfant, un adolescent, qui n’était pas présent lors de l’accident. L’horreur de cet accident prend alors une toute autre dimension. Perdre un être cher, c’est déjà suffisamment dur, mais en perdre 4 d’un seul coup, c’est quelque chose d’à peine concevable.
Cette tragédie aura pour effet de confronter Nate à sa propre peur de perdre Maya ou un autre membre de sa famille… Il aura même les larmes aux yeux devant l’adolescent racontant l’accident, perdu, impuissant, tel un nouveau-né abandonné. Mais Nate n’aura pas un geste quand il surprendra le jeune homme en train de feuilleter le catalogue des cercueils, visiblement complètement « vidé » par cette épreuve. Cette scène est de toute beauté. Nate ne saurait pas quoi lui dire, d’ailleurs, que dire à quelqu’un qui a tout perdu, alors qu’on est soi-même incapable de supporter la vue de ce malheur ?

Nate a déjà eu suffisemment de mal à faire le deuil d’une épouse qu’il n’a jamais aimé, et d’un père qu’il n’a pas vraiment connu (mais qui connaît ses parents finalement ?), alors il n’imagine pas une seconde devoir faire le deuil de sa fille qu’il aime plus que tout au monde. Se protéger contre le danger, c’est le thème de cet épisode.

Et pourtant, ce n’est pas la mort qui pourrait frapper de nouveau Nate. Mais ses propres erreurs… Les choses se compliquent largement, depuis que son subterfuge qui a consisté à remplacer les cendres de Lisa par d’autres cendres, a été découvert. Barbara et son mari viennent dîner chez Brenda et Nate pour éclaircir cette histoire, et Nate avoue son geste. Barbara réagit excessivement mal, tout comme Brenda d’ailleurs, qui ne comprendra pas pourquoi Nate ne lui a pas parlé de ça avant… En même temps, et comme le lui fait remarquer Nate, cette histoire était entre Lisa et lui, et personne d’autre. Je ne vois pas l’intérêt de parler de quelque chose qu’il aimerait certainement oublié. Et je ne vois pourquoi elle lui en veut autant. Mais j’ai ma petite idée : je pense que tout comme Lisa était jalouse de Brenda, Brenda l’est encore de Lisa. Après tout, Lisa a donné à Nate une petite fille qu’elle aurait aimé avoir avec lui. Lisa a occupé l’esprit de Nate presque toute la saison. Lisa a pris la place que Brenda aurait aimé occuper, même si à l’époque elle s’était surtout attelée à tout gâcher dans leur relation. Ce que Brenda ne supporte pas, c’est d’avoir été mise au second plan. Et la réaction de Nate à sa proposition de faire un enfant ne l’encourage pas à passer à autre chose : il répond timidement qu’il y pensera, mais ne semble pas prêt à s’engager aussi loin pour le moment. Là encore, on le comprend. Maya vient d’avoir deux ans, et les choses commencent à peine à aller mieux pour lui. Enfin elles allaient mieux jusque là. Jusqu’à ce qu’une Barbara complètement hystérique le menace de lui enlever Maya, parce qu’elle ne veut pas qu’elle « grandisse dans une maison où la mémoire de Lisa n’est pas honorée… ». Elle déteste bel et bien Brenda, tout comme Lisa devait la détester… Barb remet sur le tapis l’histoire de Nate et de la voyante, et Nate lui explique qu’il était en plein deuil, et en plein trip, par-dessus le marché. Ce n’était pas la chose à dire, mais de toutes façons, il n’y a aucune façon de le prouver. Mais ça pourrait jouer contre lui… Sans oublier qu’en grattant un peu, Brenda n’est pas ce qu’on peut appeler un modèle incarné de femme équilibrée. Même si elle s’occupe parfaitement bien de Maya… L’angoisse dans laquelle nous laisse cette menace est terrible. On se dit qu’il est impossible que la tante de Maya récupère sa nièce, mais en même temps, on sait à quel point les avocats peuvent être convaincants, on a vu Ally McBeal, The Practice et compagnie nous !

Pendant qu’une menace pèse sur Nate et Brenda, une autre prend peut-être fin pour David. En effet, la police a retrouvé un homme dont les empruntes correspondent avec celles de son agresseur, relevées sur le van. Je tiens à signaler encore une fois que Michael C. Hall est un grand acteur. La scène où Keith rentre à la maison et parle de sa journée de façon très banale, alors que David fixe le vide devant lui, est bouleversante. MCH y est tout simplement incroyable de force, alors qu’il est sur une chaise, le regard vide, et qu’il n’a qu’une ligne de texte. Il m’a impressionné.

J’avoue que j’avais presque oublié que le coupable n’avait toujours pas été retrouvé et restait donc impuni. J’étais concentrée sur David et le soudain tournant que sa vie avait pris. L’annonce de l’arrestation de son agresseur m’a surprise, même si d’autres s’y attendaient, car effectivement elle conclurait parfaitement l’histoire de David lors de cette 4ème et éprouvante saison. Mais encore une fois, SFU arrive à me surprendre…

De la même façon, je ne m’attendais pas à ce que George retombe dans ses vieilles habitudes après le 4x10… Je pensais sincèrement que leur mariage s’arrangerait et que Ruth serait enfin heureuse. C’était sans compter la fonte des glaces et le réchauffement de la planète… George se montre paranoïaque et monomaniaque : il investit l’abri anti-atomique de la maison des Fisher avec autant d’enthousiasme qu’un gamin devant ses cadeaux de Noël. Et abandonne Ruth à sa solitude à nouveau…

En revanche, une pour qui j’aurai aimé être surprise, c’est Claire. Sa storyline a été particulièrement sous-exploitée cette année, et son personnage d’artiste en herbe est complètement épuisé. Pire que ça, il est particulièrement énervant. La voilà qui pille sans aucun état d’âme le travail de photos que Russel et elle ont réalisé ensemble. Elle sait que son œuvre n’est pas entièrement la sienne, mais elle cherche à se convaincre du contraire, et n’hésite pas à dénigrer ce pauvre Russel (oui, j’ai bien dit pauvre, et je le pense). Et pour aller jusqu’au bout de son absence totale de reconnaissance, elle fait croire à un propriétaire de galerie qu’elle est seule à l’origine de ce travail. Elle va donc exposer… Espérons qu’elle se prenne une belle claque (métaphoriquement bien sûr) en travers du melon qui lui sert de tête…

Rico et Vanessa, suite et… pas encore fin… La bataille pour la garde des enfants vient à peine de s’entamer… On en a encore pour une bonne saison à ce rythme là…

Heureusement, pendant ce temps, Billy et Brenda ont l’occasion de se revoir (leur mère a du subir une hystérectomie d’urgence) et j’ai aimé les revoir tous les deux. Surtout Billy à vrai dire, dont je me demande toujours pourquoi ils l’ont fait revenir… Peut-être aurai-je ma réponse lors de l’épisode final !