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Gilmore Girls
5.02 - A Messenger, Nothing More
Red Balloons
mardi 11 janvier 2005, par
Le premier épisode de la saison était la conclusion du final de la saison précédente avant d’être un season opener. C’était brillantissime, génial, *insérer qualificatif mélioratif ici*, etc…. mais il fallait encore attendre de voir les première orientations décidées pour la nouvelle année. Avec ce deuxième épisode, on entre de plain-pied dans la cinquième saison et on ne peut qu’être enchanté par la tournure des événements.
Si vous êtes un fervent d’EDUSA, vous avez sûrement déjà du lire les commentaires d’experts certifiés en gilmorisme sur notre forum, comme Conundrum, Ju ou Joma. Tous sont enthousiastes, mais ne s’attardent finalement guère sur l’épisode. Ma collègue Lyssa a ainsi cette phrase terrible : « Sinon, c’est vrai qu’il y a pas énormément de choses à dire sur cet épisode, en soit » (je coupe la citation, parce qu’après il y a une nuance et ça foutrait en l’air le reste de mon paragraphe !). Diantre (j’adore ce mot, Bernard Pivot nous encourage d’ailleurs à le sauver), on retomberait dans le schéma des épisodes de début de quatrième saison où ça ne cause de rien (commentaire pour lequel j’ai souvent été brocardé) tout en étant jouissif ? Bien au contraire, on se retrouve face à un épisode riche, qui s’illustre surtout par sa construction surprenante car inhabituelle.
L’épisode est coupé en deux parties égales, séparées par une scène où Lorelai et Rory se réconcilient au téléphone.
Le pré générique résume assez bien la première moitié de l’épisode : Lorelai file à travers Stars Hollow, sans vraiment se préoccuper des événements. Lane lui révèle qu’on l’a surnommé the blur, c’est rudement bien trouvé. Lorelai s’occupe de tout mais ne fait rien, parle à tout le monde mais ne dialogue pas…
Qu’est-ce qui justifie cette fuite en avant ? C’est simple, ses deux seuls confidents ne sont plus là : Rory est en Europe avec Emily, Luke a beau faire tout son possible pour rentrer il est coincé au chevet de sa sœur et de son beau-frère (notons tout de même que deux confidents, c’est beaucoup plus que ce qu’ont beaucoup de personnes à travers le monde !). Ses amis sont présents pourtant, on croise Miss Patty, Lane, Michel, Sookie… Rien à faire, Lorelai est seule.
De son côté, Rory n’est guère plus à l’aise. Voyager à travers l’Europe avec sa grand-mère en attendant systématiquement l’après-midi où elle pourra se retrouver seule, voilà qui n’est pas gage de bonheur chez notre petite fille modèle mais adultère.
Le dialogue est rompu entre les deux. Puisque la série a pour pivot la relation mère-fille, si les deux protagonistes n’arrivent plus à communiquer, les personnages se retrouvent forcément confrontés à de grands problèmes. La grande réussite de cette première partie est donc de nous faire ressentir ce malaise persistant et à en jouer en provoquant une accélération du rythme jusqu’à la réconciliation, inévitable.
S’il est passé tout l’été à Stars Hollow, le mur du silence ne pouvait pas durer longtemps entre Lorelai et Rory. Au bout de vingt minutes, nos Gilmore préférées se reparlent donc.
Evidemment, cela se fait au téléphone, qui est l’objet fédérateur de la série comme le canapé a pu l’être pour de nombreuses sitcoms. La pudeur du dialogue est particulièrement touchante et bien difficile à retranscrire. Rory se rappelle « leur » voyage en Europe, le goût en était bien différent. Cela a servi de déclencheur. Rory ne s’excuse pas vraiment auprès de sa mère (de quoi, après tout ?), simplement une fois la passion retombée, elle se rend compte de l’erreur commise. Dans ces cas là, le plus simple est encore de se retourner vers sa meilleure amie, ce qu’elle fait (pour lui confier une lettre à destination de Dean). Lorelai n’attendait que ça, toute la première partie de l’épisode en atteste.
Après avoir évacué les cicatrices de l’été, les vingt dernières minutes de l’épisode installe le décor pour le début de saison. En vrac :
Rory quitte Dean qui perd sa femme,
Rory devient la briseuse de ménage de Stars Hollow dans une scène où Alexis Bledel est splendide en jeune fille mal à l’aise,
Lorelai et Luke manquent de s’embrasser, toujours pas de second baiser,
Lane aurait peut être trouvé un nouveau chéri mais c’est pas sur qu’il l’ait encore bien compris…
Les storylines sont particulièrement convaincantes, et bien écrites, sur un rythme qui s’est apaisé. On prend le temps de discuter, de se retrouver, il est temps de (re)construire. Je ne vais pas en dire beaucoup plus, on aura l’occasion de développer dans les prochains épisodes de toute façon.
Par contre, on ne pouvait pas passer sur le fait que Dean a les cheveux courts dans cet épisode ! C’est moins décisif que la nouvelle coupe de Rory, mais il faut observer que c’est au moment où il retourne chez ses parents qu’il retrouve sa coupe de gentil petit ado… Mine de rien, ça n’est pas anodin.
Enfin, deux mots sur des ballons qui s’envolent. Lorelai bouscule un vendeur de ballons après avoir manqué d’embrasser Luke et fait s’envoler le lot dans le ciel. Quelques instants plus tard, Rory regarder passer ces ballons rouges. Je ne peux m’empêcher de rapprocher cette image du splendide court-métrage, qui a fait le tour du monde, Le Ballon Rouge d’Albert Lamorisse (le papa de Crin Blanc). Une œuvre splendide sur la fin de l’enfance et de ses rêves, doux-amers. C’est exactement ce à quoi vient de goûter Rory en passant à l’âge adulte, en étant obligée d’affronter les conséquences de ses actes. De plus, on ne peut s’empêcher de revoir la scène de Lorelai sur le point d’accoucher, en train d’écouter 99 Red Balloons par Nena... Une image très belle et forte.
Un épisode très agréable de Gilmore Girls avec une construction originale… Bref, rien à redire, comme d’habitude !