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Six Feet Under

4x02 - In Case Of Rapture

Les voies du Seigneur sont impénétrables…

samedi 26 juin 2004, par Feyrtys

Deux neuneus ont gonflé des poupées (à usage purement sexuel) à l’hélium et les transportent dans un pick up. Le filet qui retient la marchandise se détache, laissant s’échapper les poupées.

Une bigote écoute la radio chrétienne en conduisant et se laisse distraire par d’étranges silhouettes s’envolant vers d’autres cieux : elle les prend naturellement pour des Anges et court, allègre, à leur rencontre, glorifiant le pouvoir du Seigneur. Mais hélas ! une voiture viendra s’interposer entre elle et Dieu…

On peut dire que le Meudeuleu tient une place toute particulière dans l’échelle des morts « à la con » (à prononcer avec un fort accent américain de préférence, c’est pour le style). Si certains accidents (se scalper sur le fond de sa piscine en plongeant ; prendre un panneau de signalisation en pleine poire ; s’étrangler en se masturbant…) peuvent apparaître légèrement stupides, on les met généralement sur le compte de la faute à pas de chance. Mais là en l’occurence, le coup de la vision extatique, sincèrement, c’était bon. Si Dieu existe, elle a un sacré sens de l’humour.

Plusieurs mois se sont écoulés depuis l’annonce de la mort de Lisa (trois apparemment) et chacun, dans la famille Fischer, avance différemment dans la vie. Ruth remplit son rôle de femme mariée à la perfection, aux côtés d’un Georges excessivement énervant et pénible. Elle est très effacée, dans cet épisode, très en retrait par rapport à ses enfants et à son mari. Bref, elle reprend ses bonne vieilles habitudes de femme au foyer. C’est là que Bettina, interprétée par Kathy Bates, devrait faire un retour fracassant, afin de redépoussiérer la vie de Ruth et lui permettre de voir qu’elle s’enferme à nouveau dans une vie sans passion et sans perspective. Enfin là, c’est peut-être moi qui suis pessimiste. Mais la différence entre la Ruth des épisodes précédents, et celle de cet épisode est très troublante. Et je ne pense pas que ce soit anodin.

En revanche George a pris ses marques et s’impose dans la famille Fischer avec autant de tact et se savoir-vivre qu’un fan de Patrick Sébastion au milieu d’une Garden Party chez la Reine. En plus de ramener une table persienne qui ne va pas du tout dans la cuisine, il ramène sa science à la moindre occasion, ce qui est une des caractéristiques principales d’un gros con. Enfin de mon point de vue. Il y a aussi le fait de ne jamais écouter ce que les autres vous disent, de se croire chez soi où qu’on soit et de faire du bruit en mangeant (on ne fait aucun commentaire sur ce dernier point, après tout c’est ma liste à moi).

George remplissant une de ces conditions, il rentre naturellement dans la catégorie des gros cons. Et Arthur l’a bien compris. Alors que lui et George se « disputent » à propos de l’origine du Formica, Arthur prend très mal le fait que George tente d’imposer sa définition du Formica, surtout qu’elle est fausse, comme ira le vérifier Arthur. Certains diront que le fait de vérifier dans le dictionnaire l’origine du Formica est une preuve de problème mental, moi je pense qu’au contraire Arthur est certainement bien plus sain d’esprit que ce tordu de George.
A la fin de l’épisode, George aura la surprise de recevoir un colis contenant de… l’excrément. Charmant, n’est-ce pas ? Tout le monde a l’air de penser qu’Arthur est à l’origine de cette farce, mais je n’en suis pas tout à fait sûre… J’imagine mal Arthur, si soigné et si méticuleux, mettre dans une boîte sa propre merde ou celle d’un chien. Et si c’est quelqu’un d’autre qu’Arthur, ça veut dire que ce George a des choses à se reprocher. Ce qui ne serait pas pour me déplaire, tant sa figure paternelle parfaite me donne des boutons.
On doit quand même une des meilleures scènes de cet épisode à Arthur et à George : ce dernier est en train de manger un yahourt, et la caméra nous montre très clairement que le prénom « Arthur » est indiqué sur le pot. Le visage d’Arthur est absolument exceptionnel à ce moment là. Il oscille entre rage (autant qu’Arthur puisse être en rage) et furie (autant qu’Arthur puisse être en furie). Et George, serein, qui mange le yahourt interdit sans se rendre compte de rien. Y’a bien que les gros cons pour faire ça, moi je vous le dis.

Un autre qui est en train de redevenir un peu pénible, c’est Nate. On le savait souvent impulsif et excessif dans ses réactions, cette fois-ci il tente tout de même d’imposer son deuil au mari de la MdE et à son fils. Il ne comprend pas que l’on puisse imaginer ne pas être en colère, ne pas remettre en question ses croyances, ne pas en vouloir au monde entier en quelques sortes. Comme d’hab, il se montre étroit d’esprit et nombriliste. Et en plus il faut qu’il change de coupe de cheveux, c’est plus possible de le voir comme ça. La coupe « premier de la classe », ça allait quand il était avec Lisa, parce que ça faisait bien sage et bien rangé, mais là, par pitié, maintenant qu’il est libéré de sa femme, qu’on lui redonne forme humaine !!

Y’a du mieux quand il finit par quitter le sombre costume de croque-mort qu’il occupait contre sa volonté. Il retrouve une tenue décontractée et emmène Maya au parc pour jouer. Bref, il voit le jour et s’éloigne le plus possible de cette maison, n’ayant pas un mot réconfortant pour le fils de la femme que l’on enterre au même moment, et qui pleure, seul dans le jardin des Fischersl. Nate a fait une croix pour cette vie qu’il n’a pas choisi, et c’est à ce moment là qu’il revoit son père. Magnifique scène. Son père lui fait signe d’aller vers une jeune femme qui est assise sur un banc et qui s’occupe d’un enfant. Peut-être que le fait de ne plus travailler dans une entreprise de pompes funèbres aidera Nate à faire le deuil et à ne plus éprouver de rancœur envers le monde entier. C’est tout ce qu’on peut lui souhaiter.

Claire, quant à elle, désespère en cours d’histoire de l’art et sympathise avec une fille, Anita. Anita invitera Claire à se rendre dans un de ces bars dans lesquels des artistes lisent des poèmes, jouent des chansons et principalement, se tirent la nouille en se disant à quel point ils sont exceptionnels. C’est ici que nous verrons Tom Lenk dans une performance exceptionnelle : la lecture d’un poème sur le clitoris. Tout à fait merveilleux. Toute ressemblance avec Andrew, dans Buffy, n’est pas forfuite.
Malheureusement, on ne verra pas Tom Lenk très longtemps. Il sera remplacé par Edie, interprétée Mena Suvari, une artiste dont Anita est fan. On se demande pourquoi. Bon déjà, elle se pointe sur scène avec un synthé. Et moi, les synthés, ça me fait fatalement penser à celui de Ross dans Friends, alors autant vous dire que j’étais déjà morte de rire avant même qu’elle commence son show d’artiste arrogante et précieuse. La suite ne m’a pas étonnée : insupportable du début jusqu’à la fin. Je me demande bien ce que Claire peut lui trouver ! Le seul point positif d’Edie est qu’elle incite Claire à refaire de la photo et à se remettre à la création. « Qu’est-ce qui pourrait arriver de pire ? Qu’un abruti se moque de toi ? ». Mais j’espère sincèrement qu’on ne reverra pas Edie sur scène avant longtemps !
Par contre, quelque chose me dit qu’Anita est légèrement lesbienne et qu’Edie n’a pas non plus une sexualité très définie. Je vois venir le ménage à trois… Ca pourrait être intéressant.

En tout cas, Claire a de la chance pour sa première journée de re-création, puisque la plomberie de la maison se met à refouler du sang et qu’elle devient hystérique devant la beauté de la situation. Au grand damn de David, qui s’inquiète pour son entreprise, évidemment. Enfin il trouvera un moyen de se destresser auprès du plombier, qui se fera un plaisir de vérifier sa tuyauterie… Tsssss… Je voyais plutôt Keith faire ce genre de trucs, mais David, pas tellement… J’avoue que ça m’a surprise. Mais pas autant que le fait qu’il avoue sa faute et que Keith lui pardonne, comme ça, sans colère, sans cris, simplement, plutôt sainement, enfin comme un couple qui tente de recoller les morceaux.

Il faut dire que les choses vont mieux entre eux. Déjà, Keith a trouvé un travail dans une boîte de garde du corps dans laquelle on appelle les stars par leurs initiales (« On fait les 3 MJ, Mick Jagger, Michaël Jackson et Michaël Jordan ») et dont les gardes du corps ont l’air particulièrement benêt, si ce n’est lobotomisé. La scène de l’entretien d’embauche de Keith est particulièrement hilarante pour ça, grâce à la présence d’un employé zélé et très très limité. Le seul truc moins amusant du package « garde du corps de star », c’est que Keith soit amené à faire comme ses petits camarades et à mater les donzelles et à faire des remarques aussi profondes et romantiques que « Ah je me la ferai bien celle-là ». Pauvre Keith…

Rico n’est pas au meilleur de sa forme non plus. Il est devenu le petit toutou de la strip-teaseuse. Est-il amoureux ? J’en doute. Est-il dépendant d’elle ? Autant qu’elle l’est de lui pour l’argent. Bref, une relation épanouissante qui finira sûrement par une mariage et un « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants », n’est-ce pas ? Surtout qu’il n’a plus aucune excuse, Rico. Sa femme va beaucoup mieux et sa belle-sœur a enfin quitté leur maison. Mais ça ne l’empêche pas d’être particulièrement blessant avec elle.

La seule qui semble aller bien, pour une fois, c’est Brenda. Sa relation avec son voisin le hottie se déroule à la mode des années 50 : elle a décidé de ne pas coucher avec lui avant de le connaître vraiment. Voilà donc trois mois qu’ils jouent à touche-pipi avant de partir chacun chez soi se masturber (en tout cas au moins pour Joe). Sacré Brenda, jamais à court d’idées saugrenues ! Comme si le fait de ne pas coucher tout de suite changeait quelque chose à la relation.
Enfin elle réussit à résister trois mois, mais pas plus : elle finit par faire venir Joe chez elle (qui est loin, très loin d’être average, rappellons-le), et leur nuit de folie se révèle particulièrement réussie.
En plus d’une relation privilégiée avec un homme beau et sexy comme un dieu grec, elle a fait le point sur sa vie et a décidé qu’elle deviendra psy , ce qui est étonnant si on se rappelle son discours sur les psys dans le pilote : plutôt caustique. Mais comme elle le précise, elle est entourée de malades mentaux, donc rien ne pourrait la surprendre !

En tout cas, c’est Joe (mais pourquoi, pourquoi l’ont-ils appellé Joe ? ) qui aura la meilleure réplique de l’épisode : « My balls are in your court, so to say ». Ouuuuuuuuuuh toi j’t’aime bien tu sais… J’espère que Brenda aura la présence d’esprit de te garder le plus longtemps possible…


Tom Lenk, je t’adore !