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Gilmore Girls
5.01 - Say Goodbye to Daisy Miller
Let’s just talk...
mercredi 22 septembre 2004, par
A l’image du season finale de la saison 4, cet épisode a été écrit et réalisé par Amy Sherman Palladino. Comprenez : acteurs éblouissants, gage de répliques cultes, de finesse et plaisir pour qui review. Lucky me ! Ainsi, et pour ne pas faire offense à la règle que je viens de décrire, Say Goodbye to Daisy Miller possède bon nombre de clins d’Å“il et de points intéressants.
Il convient tout d’abord de répondre à la grande question, la fameuse, la magnifique : comment la saison débute-t-elle ? Eh bien elle ne débute pas. Elle reprend. Et pas au, désormais célèbre, plan où Rory est effondrée et où on ne voit que les pieds de Lorelai, non, elle reprend précisément là où tout a commencé.
Nous voilà donc dans la chambre de Rory, où cette dernière et Dean sont allongés sur le lit. Ils papotent bien tranquillement de l’acte qu’ils viennent d’accomplir, la jeune femme fait une référence au "moment parfait" qu’elle avait expliqué dans la première saison et décide de choisir une chanson pour leur couple. C’est meugnon tout plein, c’est innocent, on en oublierait presque qu’un adultère vient de se passer. Eux, en tout cas, l’ont oublié. Jusqu’à ce que la voix de Lorelai résonne dans la maison. Dean sort alors, écoute une bribe de la dispute entre la mère et la fille, et part finalement. Cette scène, magnifiquement réalisée, donne surtout lieu à un intelligent changement de point de vue. Nous assistons à ce que nous avons vu quelques mois plus tôt, mais vu de l’extérieur.
Maintenant, nous pouvons débuter l’épisode, et la difficile question de la communication, dans les relations humaines : Lorelai rejoint Rory, s’agenouille auprès d’elle et lui dit sobrement "Let’s just talk.". Ce à quoi elle répond non et retourne dans la maison. Problème de communication numéro un.
De leur côté, Richard et Emily poursuivent également leur dispute, et pas à moitié. Ils nous offrent l’une des plus belles scènes de la série en criant, et en parcourant toute la maison suivis d’une caméra instable, avant de se retrouver au sous-sol. Symbolisme, quand tu nous tiens : nous n’avions jamais vu le sous-sol de la maison. Emily et Richard ont littéralement touché le fond. Nous avons également rarement vu l’étage, d’accord, mais le sous-sol…
Finalement, l’épouse Gilmore s’y retrouve enfermée - Jolie métaphore de son mariage, qui l’a emprisonnée toutes ces années durant - et décide de s’échapper par la fenêtre -Nouvelle métaphore, quant à son divorce cette fois - en y sacrifiant sa jupe ! L’altercation se poursuit dehors, mais les voisins, en bons bourgeois également, appellent la sécurité ! Emily est humiliée, et finit par dire clairement à Richard que cette séparation est due au fait qu’elle n’est plus sa partenaire, qu’elle n’est plus écoutée, consultée ni respectée. Problème de communication numéro deux.
Dean, quant à lui, franchit le pas de sa porte, dépose gentiment les clés dans le réceptacle prévu à cet effet (Celui juste à côté de la photo de mariage.), et échange deux mots avec une épouse qui l’attendait bien sagement, avant d’aller se coucher. Problème de communication numéro trois.
Et lorsque le problème numéro un, le Rory/Lorelai pour ceux qui ne suivent pas, revient à la charge, lorsque Rory refuse toute discussion amicale avec sa mère, cette dernière se rend compte qu’il faut prendre les choses en main dès maintenant quant à sa relation avec Luke. Avec tous ces évènements, elle n’a, en effet, pas vraiment eu le temps de s’y consacrer et n’a pas pu lui dire ce qu’elle ressent. ("He knows ! I think he knows... He should know... I hope he knows !") Tous deux mettent alors entre parenthèses la folie de leurs entreprises et se donne rendez-vous le soir même pour en discuter. Pas de problème de communication numéro quatre et y’avait intérêt parce que ça fait quand même trois mois qu’on trépigne.
De son côté, en quittant le Dragon Fly, Rory appelle Dean et tous deux se rencontrent chez Miss Patty pour discuter. Seulement, les hormones sont plus fortes que tout et les deux jeunes gens ont vite fait de s’embrasser plutôt que de discuter de la situation. Dites bonjour à notre problème de communication numéro quatre. A noter tout de même le symbolisme de la chose, puisque cela se passe là où, quatre ans plus tôt, Lorelai et Emily les accusaient d’avoir copulé ! Ce n’était finalement que partie remise…
Par ailleurs, en se baladant dans Stars Hollow, Rory passe devant un boucher (Ca a pas l’air à ce stade de ma phrase, mais je vous assure que cette histoire a une utilité autre que "Et elle décide d’acheter des chipo’ parce que les merguez, ça pique.".) et y croise Lindsey (AH !), qui s’égosille à vouloir telle viande pour que son dîner avec son époux soit parfait.
Rory réalise alors qu’elle est effectivement en train de voler un mari à sa femme, qu’elle brise les rêves et les efforts de Lindsay, et surtout que cette dernière n’a pas du tout l’intention de laisser son mariage partir en fumée. Plus tard, la blonde réussit d’ailleurs son petit plat et le sourire est de retour sur les lèvres des mariés…
Ainsi, les problèmes relationnels de Dean prennent tout leur sens dans cet épisode. Rappelez-vous l’épisode That Damn Donna Reed, où il avoue à Lorelai et Rory que l’idée d’une femme au foyer, cuisinant gentiment pour son mari, lui est assez plaisante. Aujourd’hui, il épouse Lindsay, a cette configuration de la vie qu’il a toujours eue sous les yeux par ses parents, et cela semble lui plaire. Seulement, il lui manque l’épice que lui apportait Rory, et il va donc la chercher... Le stéréotype de l’homme marié qui aime sincèrement ces deux femmes, et qui n’a aucune intention de divorcer. C’est un peu cliché, mais avec la plume de Gilmore Girls, ça passe comme du petit lait !
Pour finir l’épisode, Emily annonce officiellement à ses filles qu’elle et Richard se séparent (!), et qu’il va désormais vivre dans la Pool House... Elle en profite également pour inviter Rory à passer l’été avec elle en Europe. Cette dernière se retrouve finalement obligée d’accepter, et les adieux à l’aéroport sont assez froids. Avant de partir, Rory reçoit un appel (Implicitement de Dean), qu’elle renvoie sur messagerie. Problèmes de communication numéro un et quatre, rounds deux.
Enfin, en rentrant, Lorelai appelle Luke et l’épisode se conclue ainsi, sur une relation débutante, et dont les protagonistes semblent n’avoir aucun problème pour parler. La clé du succès ? La façon qu’a Amy Sherman Palladino de nous dire que ces deux-là sont bien partis pour durer ?
En réalité, cet épisode est bien plus centré sur Lorelai qu’il n’y parait, tout du moins à long terme. La relation qu’elle entretient avec sa fille a toujours été harmonieuse et compréhensive, mais cette fois, Rory est touchée là où ça fait mal. Elle a fait une erreur et elle a été surprise en pleine action. M’est avis qu’elle était sincère, à l’origine. Elle pensait réellement n’avoir rien fait de mal, et que Dean quitterait sa femme. Après la scène du boucher (Vous savez, celle qui paye pas de mine mais qui est super symbolique.), elle se rend compte que sa mère avait raison, et ça, pour une perfectionniste comme Rory, c’est un échec retentissant et particulièrement humiliant. Alors, mieux vaut redoubler d’aigreur et d’amertume envers sa mère plutôt que d’avouer sa défaite. C’est certainement moins avilissant.
Ainsi, à long terme disais-je, Lorelai va pouvoir évoluer à son tour, faire grandir sa relation avec sa fille, et il serait très intéressant qu’elle se serve de sa propre expérience sur Rory. De plus, son idylle avec Luke va pouvoir l’encourager dans cette voie de changement, puisque ce dernier, déjà, semble avoir une nouvelle personnalité qui se dévoile. Oh allez, je ne résiste pas à le dire : Luke était également merveilleux dans cet épisode, et Scott Patterson est époustouflant de justesse et de tendresse.
En somme, le côté drama familial de l’affaire est géré à merveille, avec les habituelles piques d’humour de la série. Le potentiel est absolument présent grâce à ces nouvelles donnes, et les scénaristes ont toutes les cartes en main pour faire de cette cinquième saison une grande réussite ! Espérons qu’ils ne recommencent pas le schéma de la quatrième saison en les abaissant trop tôt, et s’en gardent un peu pour durer.