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Gilmore Girls

5.03 - Written In The Stars

Show them the horoscope !

jeudi 7 octobre 2004, par Lyssa

Vous vous souvenez de la théorie que j’ai exposée pour le season premiere ? Celle avec Amy Sherman Palladino pour auteur, et le gage d’un épisode culte ? Voilà , il faudra vous y faire, j’avais encore raison. Written In The Stars possède un scénario bien bà¢ti qui recèle de répliques géniales. Lucky me, le retour !

Emily et Richard sont donc séparés. L’homme d’affaire est exilé dans la "pool house" (Avec Ryan ? Oui bon, ça va, je vous vois venir "C’est naze comme blague, tout le monde l’a faite, tu sors.", mais ça fait deux semaines qu’elle hante mon esprit, je me devais de la faire.), et les traditionnels dîners des filles Gilmore sont désormais scindés en deux : l’apéritif avec leur père, le reste du dîner avec leur mère. Le problème, c’est que cette dernière soupçonne son ex-mari d’épuiser le stock des dernières nouvelles pendant ses vingt minutes attitrées. La pauvre Emily retrouve donc des jeunes femmes fatiguées, qui n’ont plus rien à dire !
Deux mots sur leur storyline qui, bien qu’agréable à suivre, laisse un petit goût d’inachevé : chacun est désormais dans sa propre routine, et force est de constater que celle d’Emily est particulièrement glauque ! Elle épie son ancien époux, et est révoltée lorsqu’il ose partir de la maison pour la soirée. Voilà le principal. Ce n’est pas grand-chose et c’est ce qu’il faut, puisque ça illustre bien sa nouvelle et vide existence. Il s’en dégage d’ailleurs une véritable ambiguïté sur leur couple. D’un côté, ils semblent séparés pour de bon par le vouloir d’Emily, et de l’autre, elle n’est clairement pas heureuse dans sa nouvelle vie : ses occupations sont inexistantes, et les crasses qu’elle peut faire à Richard ne semblent pas la combler non plus.

De son côté, Rory débute sa deuxième année à Yale et déménage ainsi vers une nouvelle chambre avec Paris. Celle-ci lui apprend qu’Asher Fleming est mort, et qu’elle voudrait organiser une veillée funèbre… L’évènement en question va vite se transformer en fête, et Rory fera son possible pour que Paris ne s’en aperçoive pas.

Mais venons-en à ce qui nous intéresse vraiment : Luke et Lorelai, qui viennent de fixer la date et l’heure de leur premier rendez-vous ! L’heure arrivée, c’est l’occasion de se remémorer les bons vieux souvenirs entre ces deux amis, et notamment la fameuse première rencontre. Rory nous avait appris que Lorelai et Luke ont mis du temps à s’apprécier, et l’anecdote en question reste dans cette optique : la jeune femme est entrée un jour dans le restaurant bondé et y a exigé un café (Si jeune et déjà plongée dans les abîmes de la dépendance...) ! Heurtée au cynisme de Luke, elle a attrapé l’horoscope, y a griffonné que ce jour-ci, une femme viendrait demander du café et qu’il fallait la servir, avant de lui dire de le garder précieusement, car il lui porterait chance… Ce que Luke a fait. Huit années durant. Et lorsqu’il lui montre le bout de papier en question, il est vrai que Lorelai paraît à la fois touchée, apeurée et éprise. Et lorsque Luke, qui a également remarqué cette mine hésitante, lui demande si elle est troublée, nous coupons la scène et la reprenons dans son appartement, et plus précisément… dans son lit ! Hurlons tous en chœur, ils ont consommé la chôôôse, et on y prendrait presque autant de plaisir qu’eux. (J’ai dit presque.)

La semaine dernière, je tenais un discours semblable à "Une fanfare pour stopper un baiser, c’est marrant, c’est frustrant mais c’est bien fait, mais là, maintenant, ça suffit, ils ont intérêt à s’embrasser !". Et le pire, c’est que les scénaristes ne m’ont pas donné ce que je voulais pendant 22 minutes. Au déjeuner, dans la voiture, au dîner... Luke et Lorelai ne se sont pas embrassés une seule fois, et je commençais à avoir des tics nerveux. Toute leur histoire est tellement bien faite, tellement bien interprétée, c’est manié avec tant de finesse et de joliesse sans pour autant tomber dans la niaiserie ou l’excès que ça en devient difficile à décrire. Et ça, ça me semble être le meilleur compliment que l’on puisse faire à une série.

Maintenant que je tiens leur histoire de la semaine, je ne vais certainement pas la lâcher : le lendemain, le réveil retentit dans l’appartement, et Lorelai se lève difficilement pour aller chercher son rail de caféine quotidien. Elle agrippe une chemise de Luke et descend les escaliers pour se retrouver… devant sept personnes qui ingurgitent tranquillement leur petit-déjeuner. C’est franchement hilarant, surtout lorsque l’on sait à quel point Stars Hollow aime les potins ! Luke et Lorelai vont devoir gérer ça, et ils ne sont pas franchement emballés à l’idée de devoir supporter les remarques de Babette et Miss Patty pendant six mois... Qu’ils se rassurent, ce n’était pas vraiment utile de redouter cela, puisque lorsque la jeune femme passe devant les commères, rien ne se passe. Pas un mot, nada. Amusant, d’ailleurs, de voir Lorelai déçue malgré elle !

Rory, quant à elle, continue son petit bonhomme de chemin à Yale. Elle retrouve ses amis et rencontre même un de ces êtres bizarres appelés "mâles", qu’elle n’a pas beaucoup côtoyés l’année dernière. Il semble relativement intéressé par la jeune Gilmore, et je dois dire que, compte tenu du fait qu’il n’a rien d’un Dean ou d’un Jess, ça me convient. J’ai même une autre bonne nouvelle : Marty, the Naked Guy, lui demande si elle a un petit ami… Et ce n’est pas pour faire des statistiques sur les femmes de Yale, mais bien dans l’optique de prendre cette place vacante. Sortez les petits fours et le champagne, Rory a deux prétendants, et ils ont du potentiel ! Sauf que. On parle de Rory. Et comme elle "ne sait pas" si elle est prise ou non, elle file vers sa voiture et sonne à la porte de Dean, qui l’accueille le sourire aux lèvres.

Ca se recongèle, des petits fours ?

Entendons-nous bien : Alexis Bledel reste excellente, notamment lorsque Marty lui pose la fameuse question. Et, je ne pensais pas dire ça un jour, mais Rory n’était pas vraiment tête à claques dans cet épisode. Ce qui est plus dérangeant, c’est qu’un changement semblait être amorcé pour la jeune femme : une vie sociale, une nouvelle chambre à partager avec Paris, une nouvelle année, et surtout les évènements de cet été qui ont bouleversé ses petites habitudes et sa morale. Tout semblait aller pour le mieux, et... la voilà qui retourne voir Dean. Certes, en soit, la scène est touchante et intéressante, mais cette manie de revenir vers lui pourrait surtout donner lieu à un grand retour en arrière, et un gâchis de l’évolution du personnage.

Retour sur Lorelai et Luke qui, au grand dam de ce dernier, se rendent à la réunion de la ville. A leur arrivé, Taylor conclue un problème et en débute un autre : l’affaire Gilmore/Danes ! Il est, en effet, très inquiet quant au devenir de la ville si la relation "tant redoutée" prenait fin, "comme la majorité des relations amoureuses de Lorelai" : graphiques et carte géographique à l’appui, il démontre que les deux commerces sont tout aussi importants l’un que l’autre, et ne veut pas que les citoyens de Stars Hollow aient à choisir un camp s’ils venaient à se séparer ! C’est à l’image de la ville : complètement loufoque, et diablement bon ! Luke finit par s’emporter en disant qu’il s’agit de leur propre relation et qu’il n’est pas question qu’ils se séparent. Lorelai est visiblement touchée, et fait d’ailleurs la moue lorsque est réellement évoquée cette séparation par Luke. Elle clôt néanmoins la situation par un joli "You bet I am [in]."

A noter le clin d’œil d’Amy Sherman Palladino : lorsque Taylor émet l’hypothèse "S’ils rompent un jour, cela ne va-t-il pas détruire la ville ?", elle nous dresse une satire exquise des fans, qui se sont tant posé la question : "Une relation entre les deux protagonistes ne détruirait-elle pas l’essence même de la série ?". Taylor nous emprunte même l’argument des précédentes amours de Lorelai !

C’est franchement très bon, il n’y a plus qu’à espérer que ça continue encore et toujours sur cette voie. L’épisode de la semaine prochaine sera, à ce sujet, quelque peu décisif puisqu’il sera le premier de la saison 5 à ne pas avoir été écrit par un(e) Palladino.
En attendant, celui-ci est subtil, souvent drôle, parfois hilarant, et touchant. Culte. Du très grand Gilmore Girls. Et je pourrais continuer la liste d’adjectifs mélioratifs encore longtemps. Ressortez-moi les petits fours, faut fêter ça !