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Urgences
11.10 - Skin
The one almost like six feet under
jeudi 20 janvier 2005, par
Déjà bonne année à tous… Ou à toi si tu es seul à lire. Ce premier épisode d’Urgence de l’année est un bon cru, et ça fait d’ailleurs plaisir de commencer ainsi. Un épisode ou les femmes sont à l’honneur, et surtout Abby.
Même si j’ai eu l’impression de revoir "that’s my dog", épisode controversé de la saison 4 de 6FU, le pitch principal en étant presque identique : Un personnage principal se fait enlevé et se retrouve seul face à ses peurs que peut engendrer ce genre de situation. Mais ça m’a pas empêché d’adorer l’épisode.
Mais ici le traitement est différent, il n’y a pas de désir inconscient ou de culpabilité lié à une sexualité différente difficilement reconnue pour Abby comme cela avait pu l’être pour David Fisher, tout ce côté psychologique est évacué pour se concentrer sur la seule chose qui importe à Abby : Survivre.
Surtout qu’il y a une variation du thème qui est là aussi importante, David s’était fait enlever par un dingue, accroc au Crack, en le prenant en stop, dingue qui lui avait fait subir toute sorte d’humiliations par pur plaisir, d’ou le titre that’s my dog (tmd).
Abby se fait enlever à l’hôpital à cause de son travail, c’est parce qu’elle est docteur qu’elle se retrouve menacé d’une arme pour sauvé un petit caïd d’un gang blesser au ventre. Si cela peut sembler mineur, ça a pourtant de l’importance sur la manière d’appréhender l’épisode.
Si tmd a eu autant de réaction épidermique (dont moi qui n’ai pas réellement apprécié l’ep) est que ce qui arrive à David pourrait arriver à tout le monde, pour Abby, tout le monde n’est pas docteur, on arrive à se distancier alors du personnage pour bien comprendre que tout ceci n’est qu’une fiction.
Je ne veux pas dire que la peine, la colère ou le sentiment d’injustice que l’on ressent face à ce que subit Abby est moindre, elle est juste différente. Et ce, à cause de plusieurs choses en plus de ce que j’ai déjà dit.
La réalisation et la structure de l’ep sont là aussi différentes.
La réalisation est alternée entre les plans classiques aux ER et une image vidéo style caméscope digne de la TV-réalité pour toute l’histoire d’Abby, comme si les ravisseur avaient voulu se filmer pour garder un souvenir à raconter à leurs petits enfants plus tard… Ca c’est du film de vacances.
Si tmd commençait comme n’importe quel épisode de 6FU, très vite les intrigues des autres membres de la famille Fisher disparaissaient pour se concentrer sur David. Dans Skin, rien n’est changé.
Si manifestement la storyline d’Abby est la plus importante, elle est entrecoupée par la nuit normale qui se déroule à Cook County, ce n’est pas un Abby centric épisode.
C’est d’ailleurs une des raisons qui font que cet épisode portera moins à controverse que tmd, malgré la puissance de l’intrigue d’Abby, on ne peut complètement s’immerger avec elle comme on avait pû l’être avec tmd, où j’avais eu la sensation d’être littéralement enchaîné à une situation qui me dépassait… Exactement comme David subissant son enlèvement. (Toute proportion gardée bien sûr.)
Abby n’est pas Jack Bauer, elle utilisera les armes qui lui sont propres pour s’en sortir, c’est à dire sa compassion et ses compétences de docteur, mais tout ceci ne servira à rien. Avec une arme pointée sur son front on est capable que d’obéir, voire même à uriner sous le regard de ses geôliers. Ce genre de sévices avec cette image granuleuse de caméscope, avait une drôle de résonance avec ce que l’on a pût voir sur les photos de la prison d’Abou Ghraib, et ce n’est sans doute pas innocent.
Face à une mort certaine il n’y a plus de raison ou de civilité, juste le désir de s’en sortir.
Comme le dit Abby, après qu’un des voyous fasse le fanfaron derrière son flingue en lui balançant un : scare of the big black men, elle lui répond juste en tremblant légèrement : no, I’m scare of the big black gun. Car après tout, c’est bien là où est le vrai pouvoir, se tenir du bon côté de la crosse.
C’est paradoxalement en échouant à sauver son "patient" qu’Abby retrouvera sa liberté. Comme pour David, lorsque Abby n’aura plus d’utilité pour ses ravisseurs, elle sera simplement re-balancé vers son ancienne vie. Deux univers totalement différents sont entré en collision puis se sont séparés.
Impossible de parler de cet ep sans parler de Maura Tierney.
Elle écrase littéralement cet ep de son talent. Bien sûr y a rien de vraiment nouveau à ça. Depuis la très bonne série News Radio, où je l’ai vu pour la première fois, elle excellait déjà dans le registre de la comédie. Alors quand j’ai su qu’elle venait sur ER j’étais plus que ravi. La saison 9 avait failli me dégoutter d’Abby (overdose de Lockhart pour moi) mais je gardais toujours confiance en Maura… Et j’avais raison.
Mais Abby n’est pas seul dans cet épisode.
Les scénaristes se rappellent de Neela et pas simplement comme une fille ayant des doutes sur sa motivation à être docteur mais comme une ancienne étudiante maîtrisant parfaitement la théorie mais qui a encore du mal avec la vie de docteur de tous les jours.
En plus pour une fois, ce n’est plus simplement Carter qui la soutient mais aussi Kovac qui lui fait même suffisamment confiance pour la laisser mener une intervention délicate sur la boite crânienne d’un jeune patient.
Par contre dés qu’il faut parler avec les malades, les rassurer ou avoir un contact émotionnel , là il n’y a plus personne.
Mais Neela apprend, au moins elle ne fait pas comme Malucci 2.0 qui se braque à chaque remarque et n’a visiblement aucune envie de s’amélioré, (mais bon, au détour d’une petite phrase on comprend que Ray a peut-être plus de potentiel que Malucci, mais ça, seul l’avenir pourra nous le dire.)
Ah oui j’ai bien aimé que Neela soit justement la seule à s’inquiéter de l’absence d’Abby, j’avais l’impression de revoir la mort de Romano où tout le monde se foutait de ne pas voir Robert faire son boulot aux urgences, là au moins quelqu’un s’inquiète et c’est bien dans la logique du personnage.
Même Carter n’y fait pas attention, sans doute trop occupé à draguer Madchen… Etrange relation qui est entrain de se nouer, j’avoue que j’ai un peu de mal à y croire. On passe de Kem femme de ma vie, à Kem connaît plus en quelques semaines. Au moins entre Abby et Kem ça avait été plus long. Faudra bien que Carter clarifie tout ça un de ces quatre (durant les sweep ?)
Susan est là et bien là !
Et Susan a toujours du mal avec sa responsabilité des urgences, en clair elle se noie. Ne sait pas si elle doit gérer le service comme l’amie du personnel (plutôt cool quoi) ou comme la chef (autoritaire à la Weaver.)
D’ailleurs Kerry lui fera comprendre (dans ses 4 phrases habituelles par épisode.) Elle a appris à ne pas être aimée, quand on est dans une position de pouvoir on se met forcément les gens à dos et l’on perd ses amis.
Manifestement Susan n’est pas prête à ce genre de concession… Et entre nous c’est très bien comme ça.
Oh ! Est Pratt qui va pleurer dans les jupes de sa chef j’adore… Le monde continue à tourner rond avec le boulet qui fait une connerie par ep… Cool non ?
Pour ceux qui n’ont pas vu l’épisode de six feet under dont je parle en long en large et en travers, voilà le lien pour la review de la toujours génial Feyrtys, c’est réellement à lire. That’s my dog
Très bon départ pour cette année, je croise les doigts pour y voir un bon signe.